25 novembre 2008

Obama soutient Wall Street, mais pas Main Street

Barack Obama n'est pas encore installé à la Maison Blanche, mais il a déjà annoncé qu'il poursuivra la politique économique de Bush en promettant des aides aux entreprises et des sacrifices aux Américains. Les Bourses applaudissent quand il déclare «Nous devons remettre les Américains au travail. En parallèle, il faudra garantir la stabilité de notre système financier.»
• Obama va appeler les Américains à des sacrifices budgétaires, AFP - Yahoo! Actualités.
• Les Bourses applaudissent le volontarisme du futur président, Le Monde - Yahoo! Actualités.


Le feuilleton des rumeurs de nominations et des nominations réelles continuent. L’establishment et Wall Street sont satisfaits des quelques noms connus de sa dream team.
• Obama nomme son directeur du bureau du Budget et défend un programme d'économies budgétaires, AP - Yahoo! Actualités.
• Etats-Unis/ Barack Obama prêt à passer le budget au peigne fin, AFP - Yahoo! Actualités.


Mais toutes ces annonces ne changeront guère le cours des choses, car d'ici le 20 janvier la crise va s'aggraver et Obama devra assumer les décisions de Bush - peu différentes sur le fond.
Il est donc pathétique, mais aussi significatif de la gravité de la situation, de voir Obama faire des messages hebdomadaires comme s’il était déjà président, ou bien comme les “causeries au coin du feu” de Roosevelt à partir de mars 1933. Mais Obama ne fait qu’annoncer des mesures pour fin janvier 2009, – qui, d’ailleurs, s’apparentent toutes dans l’esprit à certaines des initiatives du New Deal (grands travaux publics d’infrastructure); en effet, toutes les rigidités doctrinales sont en train d’être fortement secouées, lorsqu’on nous signale qu’un homme aussi proche de Wall Street et de la doctrine économique courante de l’américanisme que Lawrence Summers, nommé président du Conseil National de l’Economie, conseille de tout concentrer sur ce qui devient la tentative de contenir le chômage. Obama fait ce qu’il peut mais cela reste bien peu, au regard de la situation du pays qui semble s’effriter comme du sable entre les doigts.
[...]
Obama se précipite donc pour construire son administration, pour annoncer des mesures, pour sembler exercer le pouvoir, – mais “sembler” seulement, car la Constitution, cette admirable construction législative taillée dans le marbre du Droit, lui interdit plus. Les deux seules mesures qu’il peut prendre, détaillées par Reich, sont de constituer et de mettre au travail son équipe économique, et d’annoncer des mesures d’urgence pour le 20 janvier 2009 en fin d’après-midi.
[...]
C’est dire combien toutes les prévisions qu’on a faites, qu’on fait et qu’on continuera à faire les jours et les semaines prochaines sur l’administration Obama, ses intentions, ses buts, sa politique extérieure, etc., sont désormais soumis à une formidable hypothèque.
Urgence extraordinaire et impuissance extrême, Dedefensa.

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