19 août 2009

Propagande contre l'Afghanistan

Alors que, selon l'IFOP, la majorité des Français sont contre l'intervention militaire française en Afghanistan, les médias dominants restent droits dans leurs bottes et poursuivent leur propagande guerrière contre l'Afghanistan.

Le Monde est symptomatique de l'idéologie régnante :
À l'heure où nos démocraties occidentales s'alanguissent au soleil de l'été, une partie stratégique pour l'équilibre mondial se joue en Afghanistan à l'occasion du scrutin présidentiel du 20 août.
Commentaires : La "menace des talibans" seraient plus grande que le maintien d'un gouvernement corrompu par la collaboration et le trafic de drogue et dirigé par Hamid Karzaï, président embedded de la République islamique d'Afghanistan.

Libération ne fait pas non plus dans la dentelle : quitter l'Afghanistan serait «une défaite désastreuse». Les partisans de l'Algérie française, qui excusaient la torture et les exactions de l'armée contre la population, tenaient les mêmes propos colonialistes.

La Charente Libre, oublieuse de la résistance, ne veut pas comprendre qu'une partie de la population afghane voudrait autre chose qu'une occupation militaire et autre chose qu'un Karzaï-Pétain.
[...] si donc l'abstention était la grande gagnante du scrutin, ce serait une terrible défaite pour l'ONU, les Américains et l'ensemble de la coalition. Une défaite politique qui, plus que n'importe quelle bataille militaire perdue, sonnerait le début de la fin.

L'Union ose même retourner l'argument que les bombardements américains de la population civile ne sont pas de nature à convaincre les Afghans des avantages de la démocratie made in USA.
La communauté internationale a beaucoup à perdre dans cette affaire alors que sa crédibilité des faubourgs de Kaboul aux vallées les plus escarpées a faibli en raison des bavures américaines bien exploitées par les opposants locaux, les talibans et la nébuleuse d’al-qaïda.

L'Alsace, qui se garde de rappeler que les États-Unis ont financé, armé et entraîné les islamistes les plus radicaux pour vaincre l'Armée rouge en Afghanistan, pleurniche sur l'échec «de greffer la démocratie occidentale sur une civilisation que rien, dans le passé et dans sa tradition, pas même une nostalgie, n’a préparée à cet implant».

Les Afghans savent bien que la démocratie occidentale consiste à verser des millions de dollars aux chefs de guerre qui collaborent avec l'occupant et à bombarder la population qui résiste à l'occupant.

Lire aussi :
• La régularité des élections afghanes loin d'être établie, Reuters-Yahoo! Actualités
Les cartes d'électeurs pour le scrutin présidentiel et provincial de jeudi en Afghanistan se négocient en vrac aux coins des rues des villes et villages les plus reculés du pays.

• DORRONSORO Gilles et HARLING Peter, La guerre américaine en Irak et en Afghanistan : entre vision messianique et ajustements tactiques, Politique étrangère, 2005.
Un même modèle surdétermine l’action américaine en Afghanistan et en Irak : celui de la conversion démocratique. Largement manichéen, ce modèle distord les représentations que les États-Unis se font de ces deux pays, de l’ennemi qu’ils y combattent et des forces locales susceptibles de les reconstruire. L’échec de la stratégie poursuivie oblige à une gestion de court terme, à des révisions permanentes, qui finissent par s’opposer aux buts politiques initiaux.


Revue de presse mise à jour le 19/08/2009 à 22:00 GMT.

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