2 décembre 2009

Palestiniens chassés méthodiquement de Jérusalem

En 2008, des milliers de Palestiniens ont perdu leur droit de résidence à Jérusalem, Ma'an News Agency - Info-Palestine.
L'an dernier, le ministère israélien de l'intérieur a privé 4577 Palestiniens de leur droit de vivre à Jérusalem-Est, un record absolu en 42 ans d'occupation.

Le journal israélien Haaretz a rendu les chiffres publics ce mercredi. Le total de l'année dernière représente 21 fois la moyenne des 40 années précédentes.

Au cours des 40 années d'occupation israélienne, Israël a révoqué les droits de résidence de 8558 Palestiniens, soit à peu près le double du nombre de personnes qui ont perdu leurs cartes d'identité l'année dernière seulement.

Le ministère de l'intérieur a déclaré à Haaretz que l'augmentation est le produit d'une décision de 2008 par le précédent gouvernement israélien de mener des enquêtes sur le statut juridique de milliers de Palestiniens de Jérusalem-Est.

Le procureur Yotam Ben-Hillel du Hamoked [Centre pour la Défense de l'Individu] a déclaré que les 250000 résidents palestiniens de Jérusalem-Est ont le même statut juridique que les personnes qui ont immigré en Israël en toute légalité, mais sans avoir droit à la citoyenneté.

« Ils sont traités comme s'ils étaient des immigrants en Israël, en dépit du fait que c'est Israël qui s'est imposé à eux en 1967 », a-t-il dit.

Israël a occupé Jérusalem-Est avec le reste de la Cisjordanie en 1967, et annexé un secteur important de la Cisjordanie comme faisant partie de la ville, qu'il a déclarée sa capitale. Les Palestiniens dans le territoire annexé refusent la citoyenneté israélienne. Comme la communauté internationale, ils ne reconnaissent pas la légitimité du contrôle israélien sur leur terre.

L'avocat jérusalémite Oussama Al-Halabi a déclaré dans une récente interview avec Ma'an que « les Palestiniens avec une carte d'identité israélienne n'ont en fait aucun droit réel à vivre dans Jérusalem. Israël peut retirer leur carte d"identité à tout moment. »

En raison de leur statut de résidents non-citoyens, les Palestiniens de Jérusalem peuvent facilement perdre leur carte d'identité. Selon les avocats qui se sont exprimés devant Ma'an, simplement une absence de cinq ans ou l'obtention de la résidence ou de la citoyenneté dans un autre pays peut mettre en péril les droits d'un résident de Jérusalem.

Les Arabes seraient chassés méthodiquement de Jérusalem, Reuters-Yahoo! Actualités.
Le nombre de Palestiniens privés de leur statut de résidents à Jérusalem a atteint l'an dernier le chiffre record de 4.577, annonce une ONG israélienne, sur la foi de statistiques obtenues du ministère de l'Intérieur grâce à la législation sur la liberté d'information.

Le phénomène a "atteint des proportions effrayantes", a souligné Dalia Kerstein, directrice exécutive du Centre HaMoked pour la défense de l'individu, précisant que le chiffre pour 2008 représentait plus de la moitié du total des permis de résidence révoqués depuis plus de 40 ans.

La politique suivie par Israël depuis la conquête et l'annexion de la partie orientale de Jérusalem, lors du conflit israélo-arabe de 1967, est dénoncée avec constance par les Etats-Unis, l'Union européenne et les Nations unies.

Cette politique consiste notamment à démolir les habitations bâties sans permis de construire israéliens, à évincer les Palestiniens des logements dont il ne peuvent pas prouver qu'ils sont propriétaires et à développer les logements pour les Juifs à Jérusalem-Est.

Pour les Palestiniens, l'objectif est de chasser le maximum de résidents arabes de la ville et de réduire leur présence à sa périphérie afin de ruiner leur espoir de voir Jérusalem-Est devenir la capitale d'une future Palestine indépendante.

"La campagne 2008 du ministère de l'Intérieur s'inscrit dans le cadre plus général d'une politique dont le but est de limiter la population palestinienne et de maintenir une majorité juive à Jérusalem, alors que son avenir est censé être déterminée par des négociations", a estimé Kerstein.

OBJECTIF STRATÉGIQUE

"Ces Palestiniens sont originaires de cette ville, ce ne sont pas des résidents qui s'y sont récemment installés", a-t-elle fait valoir. A l'heure actuelle, 250.000 Arabes vivent encore à Jérusalem-Est et dans sa banlieue, contre 200.000 Juifs.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exclu explicitement que la ville, proclamée "capitale réunifiée d'Israël pour l'éternité", soit une nouvelle fois divisée, voire seulement partagée, dans le cadre d'un futur accord de paix.

Aux yeux de l'Onu comme des puissances occidentales, le futur statut de la ville fait partie intégrante des questions centrales qui doivent être réglées dans le cadre du processus de paix, actuellement en panne et peu susceptible de reprendre dans un avenir immédiat.

Selon un document interne à l'Union européenne cité mercredi par le quotidien Haaretz, l'Etat d'Israël pousse les activistes nationalistes juifs à mettre en oeuvre son "objectif stratégique" de basculement démographique à Jérusalem et dénie aux Palestiniens les permis de construire qu'ils sollicitent.

Dans le même temps, selon ce même document européen, la municipalité de Jérusalem ne consacre que 10% de son budget à ses 35% d'administrés arabes, qui ne bénéficient pas des mêmes prestations que les habitants juifs, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation.

Le consulat de Suède, pays qui assure actuellement la présidence tournante de l'UE, a confirmé l'existence du document mentionné par Haaretz, mais a refusé d'en fournir une copie à Reuters. Un responsable palestinien qui l'a en sa possession s'est également refusé à le divulguer.

Selon les statistiques obtenues du ministère israélien de l'Intérieur par HaMoked, et qui portent sur la période courant de 1967 à 2008 - à l'exception de l'année 2002 -, un total de 8.269 Palestiniens se sont vu retirer leur statut de résidents à Jérusalem. Aucun chiffre n'est disponible pour l'année en cours.

Israël met en garde l'UE contre une reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale palestinienne, AFP-Yahoo! Actualités.
Israël a sèchement mis en garde l'Union européenne mardi contre une reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale d'un futur Etat palestinien, avertissant qu'une telle initiative mettrait à mal la crédibilité de l'UE en tant que médiateur dans le conflit du Proche-Orient.

La Suède, qui assure actuellement la présidence de l'UE, envisage une initiative reconnaissant Jérusalem-Est comme capitale d'un futur Etat palestinien. Dans son édition de mardi, le quotidien israélien "Haaretz" a rapporté que Stockholm souhaiterait voir cette proposition adoptée par les ministres des Affaires étrangères européens la semaine prochaine à Bruxelles.

Le gouvernement suédois s'est refusé à tout commentaire, mais, à Bruxelles, des diplomates ont confirmé que la Suède souhaitait voir son texte soumis au débat.

Le projet suédois, cité par "Haaretz" fait référence à "une solution à deux Etats, avec un Etat palestinien indépendant, démocratique (...) et viable, comprenant la Cisjordanie et la Bande de Gaza avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte à côte, en paix et dans la sécurité avec l'Etat d'Israël".

Le ministère israélien a enjoint mardi dans des termes forts l'UE de ne pas donner suite à la proposition suédoise. "Le projet conduit par la Suède nuit à la capacité de l'Union européenne de jouer un rôle et d'être un facteur significatif dans les négociations entre Israël et les Palestiniens", a-t-il réagi dans un communiqué.

La proposition suédoise a toutefois peu de chances d'être adoptée, l'UE ayant de longue date estimé que Jérusalem devrait être une capitale partagée et qu'Israéliens et Palestiniens devaient s'entendre sur cette question.

La question de Jérusalem est l'un des principaux points de désaccord entre Israël et les Palestiniens. La ville a été annexée lors de la guerre des Six Jours en 1967 par l'Etat hébreu, qui la considère comme sa capitale éternelle. Mais cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale, et les Palestiniens veulent faire de la ville la capitale d'un futur Etat.

4 577 Palestiniens en moins à Jérusalem-Est en 2008, Guerre ou paix - Blog Le Monde.
Voilà qui donnera à réfléchir aux Européens qui examineront le 7 décembre une proposition de résolution stipulant que Jérusalem-Est sera la capitale de l'Etat palestinien que les Vingt-Sept appellent de leurs voeux. En 2008, selon le Haaretz , le ministère de l'intérieur israélien a privé de statut de résident 4 577 Palestiniens . Au cours des quarante années précédentes, 8 558 Palestiniens au total avaient perdu ce statut. Soit une augmentation exponentielle.

J'ai été expulsée d'Israël parce que mariée à un Palestinien, Yahoo! Actualités.
Dimanche 22 novembre 2009 à 5h00 du matin, j'ai été expulsée du territoire israélien. Anthropologue, Française, je devais intervenir à une conférence à Jérusalem à l'invitation du Consulat général de France. Le problème pour les Israéliens, c'est que je suis mariée avec un Palestinien.

Je viens d'achever une thèse sur le patrimoine et l'identité locale à Naplouse, en Cisjordanie. Depuis 2004, j'y ai effectué des séjours de plusieurs mois, puis je revenais en France où je donne des cours à l'université.

Comme il est impossible de se rendre dans les Territoires occupés sans passer par Israël, qui en contrôle toutes les frontières, aériennes (l'aéroport Ben Gourion) ou terrestres (le pont Allenby), c'est auprès de l'Etat israélien qu'il me fallait solliciter un visa de tourisme de trois mois pour aller à Naplouse poursuivre mes recherches et rejoindre mon mari.

Depuis 2006, à chacun de mes passages, j'indiquais que je suis mariée avec un Palestinien, fournissant à la demande de la police son numéro de carte d'identité. J'ai souvent attendu des heures ; mais j'ai toujours obtenu un visa.

« Pourquoi est-ce que vous entrez et sortez tout le temps ? »

Samedi 21 novembre 2009, j'arrive par l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv vers 15 heures. En réponse à la question : « Quel est le motif de votre séjour en Israël ? », je présente ma lettre de mission. Quelques minutes plus tard, une policière arrive.

Elle prend mon passeport et m'intime de me rendre au centre de police, où je m'assieds face à une autre policière. Celle-ci tient à la main un feuillet qui comporte les dates de mes entrées et sorties du territoire israélien depuis 2005. « Pourquoi est-ce que vous entrez et sortez tout le temps ? », me demande-t-elle sèchement.

J'explique que je poursuis des recherches universitaires sur la région de Naplouse et que, par ailleurs, je suis mariée avec un Palestinien qui y habite. J'ajoute que ma visite a cette fois-ci des raisons professionnelles, même si je vais bien sûr voir mon mari.

Je tends une nouvelle fois ma lettre de mission. Oui, j'ai le numéro de téléphone de l'attaché culturel, oui, j'ai le numéro de carte d'identité de mon mari, oui, je reprends l'avion cinq jours plus tard, voilà le billet.

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Lire aussi :
• 2008, Rapport des chefs de mission de l'Union Européenne sur Jérusalem-Est - Responsables de mission à Jérusalem et Ramallah, ISM.
• Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.

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