19 mars 2010

La Question de Palestine à l'ONU


Le 10 mars 2010, Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, a condamné la décision d'Eli Yishaï, ministère israélien de l'Intérieur et chef du parti religieux Shass, d'autoriser la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est.
Au regard du droit international, l'implantation de colonies est illégale, a rappelé le porte-parole du Secrétaire général dans un communiqué publié mardi soir au siège de l'ONU à New-York.

Cette condamnation, qui rappelle les principes du droit international, fait suite à une longue série de résolutions de l'ONU que l'État d'Israël n'a jamais respecté sans subir de sanction... grâce au soutien inconditionnel des États-Unis [1].

Lire ou relire ces résolutions permet de comprendre l'immense escroquerie en cours quand Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères et fondateur du parti d'extrême droite Israel Beytenou, déclare à Catherine Ashton "Cette demande d'empêcher les Juifs de construire à Jérusalem-Est n'est pas du tout raisonnable", ajoutant que d'empêcher les Juifs d'acheter des terres partout dans la capitale est une forme de discrimination [2].

18/03/2010
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

Assemblée générale du 30/11/2009
Tous les pays du monde, sauf Israël, reconnaissent que l'implantation de colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie doit cesser immédiatement, car elle perpétue le conflit, conduit à la violence et éloigne un peu plus la perspective de paix, a déclaré aujourd'hui le Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Paul Badji, à l'occasion du débat de l'Assemblée générale consacré à la question de Palestine. Ce débat coïncidait avec la commémoration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien célébrée le 29 novembre.

Il y a aujourd'hui 479 500 colons en Cisjordanie dont 193 000 à Jérusalem-Est, et la population des colons a grossi en 2008 de 4,7%, alors que la population totale en Israël n'a cru que de 1,6%, a assuré son homologue du Liban, accusant Israël de créer des situations sur le terrain comme les zones de sécurité, les colonies, les routes de passage et les points de contrôle, sans compter l'annexion de Jérusalem-Est et la construction du mur de séparation.

L'Union européenne a, par la voix du représentant de la Suède, enjoint le Gouvernement israélien à mettre immédiatement un terme aux activités de peuplement, y compris la prétendue croissance naturelle, et à démanteler tous les avant-postes érigés depuis mars 2001. L'UE ne reconnaîtra aucun changement aux frontières d'avant 1967, autres que ceux agréés par les deux parties, a-t-il prévenu.

L'État du peuple palestinien sera basé sur la totalité des territoires occupés depuis 1967, et aucune autre alternative n'est acceptable, a déclaré l'Observateur permanent de la Palestine. Il a rejeté toute idée ou schéma de réinstallation, de rapatriement ou d'État aux frontières provisoires et a ajouté que la relance du processus de paix doit être basée sur le respect par les parties de leurs obligations en vertu de la première phase de la Feuille de route qui appelle à la fin des activités de peuplement et à un engagement pour résoudre les questions liées au statut final, en particulier le droit au retour des réfugiés palestiniens.

ONU
La question de Palestine a été portée devant l'Assemblée générale par le Royaume-Uni au lendemain de la création de l'Organisation des Nations Unies. Une Commission spéciale pour la Palestine, comptant 11 membres, a été constituée à la première session extraordinaire de l'Assemblée, en avril 1947. La majorité des membres de la Commission a recommandé le partage de la Palestine en un État arabe et un État juif, avec pour Jérusalem un statut international spécial sous l'autorité administrative de l'Organisation des Nations Unies.

Résolution 181 de 1947
Lors de sa deuxième session ordinaire, après un débat intensif qui a duré deux mois, l'Assemblée générale a adopté, le 29 novembre 1947, sa résolution 181, dans laquelle elle approuvait, avec de légers changements, le Plan de partage avec union économique, proposé par la majorité de la Commission spéciale. Le Plan de partage, qui était un document détaillé en quatre parties jointes en annexe à la résolution, prévoyait la fin du mandat, le retrait progressif des forces armées britanniques et la délimitation de frontières entre les deux États et Jérusalem.
1948 Résolution 194
A sa troisième session ordinaire, le 11 décembre 1948, l'Assemblée générale a adopté sa résolution 194 définissant les modalités de règlement du problème de Palestine. Sur la base des suggestions faites en vue d'une solution à la situation en Palestine, qui devenait de plus en plus inextricable, dans un rapport établi par le comte Bernadotte avant sa mort, l'Assemblée déclara :
• Que les réfugiés souhaitant retourner dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins pourraient être autorisés à le faire à une date aussi rapprochée que possible; et
• Que ceux qui décideraient de ne pas rentrer devraient être indemnisés de leurs biens.
Résolution 242 de 1967
Le 22 novembre, le Conseil de sécurité adopta, après de longues négociations, sa résolution 242, qui posait les principes d'un règlement pacifique au Moyen-Orient.

Cette résolution stipulait que l'instauration d'une paix juste et durable devait comprendre l'application de deux principes :
• Le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit; et
• La cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance et la reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues à l'abri de menaces ou d'actes de force.

La résolution affirmait aussi l'inviolabilité territoriale de chaque État de la région et la nécessité « de réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ».
Résolution 338 de 1973
Le 22 octobre, le Conseil de sécurité adopta la résolution 338 qui réaffirmait les principes de la résolution 242 et appelait à la tenue de négociations visant à « instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient ».
Résolution 1322 de 2000
Le Conseil de sécurité, inquiet de cette montée spectaculaire de la violence, a condamné dans sa résolution 1322 les derniers actes de violence au Moyen-Orient, particulièrement le recours excessif à la force contre les Palestiniens. Il a également demandé à Israël de se conformer scrupuleusement à ses obligations juridiques en vertu de la quatrième Convention de Genève et a appelé à la reprise immédiate des négociations de paix. Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, réuni en octobre pour examiner la situation, a réaffirmé sa position, à savoir que l'ONU devrait continuer à exercer sa responsabilité permanente pour ce qui est de tous les aspects de la question de Palestine jusqu'à ce que les Palestiniens puissent exercer pleinement leurs droits.
Résolution 1397 de 2002
Dans une résolution historique adoptée en mars 2002, le Conseil de sécurité s'est déclaré attaché à la vision d'une région dans laquelle deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l'intérieur de frontières reconnues et sûres.
Lire aussi :
• La Question de Palestine, ONU.
• La Question de Palestine, Brochure 2003, ONU.
• La Question de Palestine, Brochure 2005, ONU.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Chronique de la Colonisation de la Palestine 2010 Monde en Question

[1] Alors que États-Unis ont rappelé leur soutien inconditionnel à l'État d'Israël, qui ne respecte pas le droit international, le Trésor américain a annoncé jeudi qu'il a imposé des sanctions contre deux entreprises de Gaza pour leurs liens avec le mouvement Hamas au pouvoir [Ha'aretz].
[2] Le Dr Hagai Ben-Artzi, frère de Benyamin Nétanyahou, a même parlé d'antisémitisme [Ha'aretz].

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