5 mars 2010

Les idiots utiles du racisme I


Les médias dominants droite-gauche sont les idiots utiles du racisme ambiant qui, d'Arlette Laguiller à Jean-Marie Le Pen, gangrène la société française.

Les petits maîtres à penser raisonnent, si on peut appeler cela raisonner, comme des tambours. Ils polluent le débat politique en posant l'équation simpliste arabe = musulman = islamiste = terroriste.
Si vous pensez qu'enfermer les palestiniens dans la prison à ciel ouvert de Gaza et derrière le mur de l'Apartheid en Cisjordanie n'apportera jamais la paix aux Israéliens, on vous accuse d'antisémitisme.
Si vous pensez qu'imposer la démocratie en Afghanistan en bombardant les civils est un crime de guerre (d'une guerre qui ne dit pas son nom comme le fut la guerre contre l'Algérie), on vous accuse d'être complice des Taliban.
Si vous pensez qu'une loi interdisant un vêtement quelconque (hier le voile et demain tous les vêtements qui ne sont pas labélisés catho-laïques) ne réglera pas la question de la coexistence de cultures différentes, on vous accuse d'islamiste.
Un spectre hante l'Europe : le spectre de l'islamisme. Toutes les puissances de la vieille Europe et des États-Unis se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et le dalaï-lama, Bush-Obama et Sarkozy, les socialistes de France et les policiers de Russie.
Pastiche de la première phrase du Manifeste du parti communiste
La propagande raciste retourne tous les arguments en pratiquant un amalgame anhistorique qu'on croyait réservé à l'extrême droite fascisante. Un exemple, parmi d'autres, est le texte de Brice Couturier qui servait d'introduction à son émission du 1er mars intitulée Existe-t-il des « idiots utiles » de l'islamisme ?
Lénine, qui avait le sens de la formule, aurait désigné ceux qui, par complaisance envers l'idéologie bolchevique, fermaient les yeux sur les réalités les moins reluisantes de l'Union soviétique, « d'idiots utiles ». Prenez le cas, resté célèbre, de Walter Duranty. Envoyé spécial du New York Times, il a le privilège de pouvoir se rendre en Ukraine, lors de la « grande famine », provoquée par Staline pour punir les paysans rétifs à la collectivisation, en 1933. Tandis que 6 à 8 millions de personnes, agonisent à travers les forêts en mangeant des racines ou se livrent à l'anthropophagie, Walter Duranty, ne veut voir que des magasins bien alimentés et des Ukrainiens bien nourris. Même phénomène pour la poignée d'intellectuels français invités par le III° Reich hitlérien à la vielle de la guerre : ils rentrent enthousiastes, n'ont croisé que des jeunes gens enthousiastes et d'anciens chômeurs heureux d'avoir retrouvé du travail. Les camps de concentration et les usines d'armement ? Non, vraiment, ils n'en ont pas entendu parler. Ou plutôt ils n'ont pas voulu en entendre parler…
Pourquoi les idéologies totalitaires ont-elles bénéficié du concours des « idiots utiles » ? Ceux-ci ont-ils été poussés par la complaisance envers l'adversaire ou bien par la curiosité et l'esprit d'ouverture ? S'ils étaient universitaires, ont-ils été contaminés par leur sujet d'étude ? Ou payaient-ils l'accès privilégié à leurs sources par des révérences de circonstance ?
Dans son dernier essai, « Pourquoi l'islamisme séduit-il ? », Mohamed Sifaoui accuse nommément un certain nombre d'intellectuels français de s'être faits les « idiots utiles de l'islamisme ». Au nom du principe « l'ennemi de mon ennemi est mon ami », ces intellectuels de gauche, par anti-impérialisme, anti-sionisme ou anti-américanisme, auraient passé une alliance contre-nature avec des fanatiques moyennâgeux. Leur désir de comprendre se serait mué en volonté d'excuser et d'approuver. Le parti communiste iranien Toudeh n'a-t-il pas fait la courte échelle aux mollahs – avant d'être exterminés par le pouvoir islamiste ?
« Il serait urgent que, dépassant nos animosités réciproques, nous puissions en discuter franchement », écrit Mohamed Sifaoui. Eh bien, nous vous en donnons l'occasion cet après-midi.
Du grain à moudre

Commentaires : Brice Couturier fait l'amalgame entre Lénine et Staline comme s'il n'y avait pas eu une rupture qui s'est traduite pas l'élimination de milliers de bolcheviques ; entre Staline et Hitler comme s'ils étaient le produit de la même histoire et comme si l'URSS n'avait pas puissamment contribué à la défaite de l'Allemagne. Ancien maoïste et aussi ancien rédacteur en chef du magazine Lui, Brice Couturier, qui est devenu comme beaucoup d'anciens maoïstes un anti-communiste [1], annonce toutes ces contre-vérités pour introduire les élucubrations d'un Mohamed Sifaoui sur l'islamo-gauchisme...
Le spectre de l'islamisme, hystérisé par les médias dominants droite-gauche, relève plus du fantasme que d'une réalité [2]. Qu'importe. Les éditorialistes brodent à l'infini sur ce thème qui permet d'entretenir la mémoire coloniale des élites, qui n'ont pas encore digéré la perte de l'Empire colonial français d'Asie et d'Afrique (particulièrement la perte de l'Algérie en 1962), et d'évacuer opportunément les questions sociales alors que l'économie fout le camp.

04/03/2010
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

Lire aussi :
Veille d'information Racisme, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Racisme, Monde en Question.

[1] Dans les médias sévissent de nombreux anciens maoïstes, qui se prosternent aux pieds de sa Sainteté le Dalaï-lama, la 14e réincarnation d'une divinité tibétaine et l'idole de la démocratie à l'heure du néo-libéralisme chancelant, avec la même ardeur dévote qu'ils encensaient Mao Zedong dans les années 60.
30/10/2006, Sur France Culture : Autopsie de l'extrême-gauche par des animateurs cultivés, Acrimed.
21/12/2009, Lu, vu, entendu : « Identités éditoriales », Acrimed.
[2] Janvier 2010, Sami AMGHAR et Patrick HAENNI, Un spectre hante l'Europe - Le mythe renaissant de l'Islam conquérant, Le Monde diplomatique - Algérie Focus - Entre les lignes.

4 mars 2010

La première puissance mondiale ébranlée


Le 3 février, Lianhe Zaobao a publié un article intitulé "Pourquoi Obama se soucie que les États-Unis perdent son titre de premier mondial ?". Selon cet article, il s'agit de la première fois depuis le début du XXe siècle qu'un président américain s'avoue publiquement soucieux de la position mondiale de son pays. En effet, depuis qu'ils sont devenus la première économie mondiale, les États-Unis se maintiennent en tête de peloton, place qu'ils garderont pour encore longtemps. Alors, comment pourraient-ils passer du sommet à l'abîme ? Qu'est-ce qui a poussé Obama à jurer que son pays n'accepterait pas la deuxième place mondiale ? La situation mondiale et son évolution, qui leur devient défavorable.

Le 27 janvier, le président Obama a prononcé son discours sur l'État de l'Union dans lequel on a remarqué trois « premiers » :
1. C'est la première fois que le président américain place un discours sous le signe de la sauvegarde de l'économie, tout en éludant les questions diplomatiques internationales. Cela n'est pas sans rappeler le discours sur la crise économique de Roosevelt en 1933. Plus de 70 ans après, Obama emprunte le vocabulaire de son prédécesseur, en parlant des « fournisseurs de monnaies cupides » et des « banquiers de Wall Street, acteurs principaux de la crise financière »... Du début à la fin, Obama prie les Américains noyés dans les difficultés de garder confiance, et de soutenir leur président, afin de surmonter ensemble la crise.

2. C'est la première fois depuis l'établissement des relations diplomatiques avec la Chine en 1978 que le président américain parle de la Chine en termes admiratifs. Dans son discours, Obama a cité le développement du chemin de fer à haute vitesse et l'exploitation pionnière des énergies nouvelles en Chine, afin de motiver le peuple américain.

3. C'est la première fois depuis le début du XXe siècle que le président américain s'avoue publiquement soucieux de la chute des États-Unis.
Ces trois « premiers » sont interdépendants. Le déclin économique retarde le développement militaire et affaiblit l'hégémonie américaine. Et le seul pays capable de défier les États-Unis, c'est la Chine, pays au fort potentiel et à la croissance vertigineuse.

La première puissance mondiale ébranlée

En 1894, un pays composé de treize États indépendants, rafle au Royaume Uni la place de première économie mondiale. Ce pays ? Les États-Unis. En 1914, le revenu national américain atteint 37 milliards de dollars, soit 337 dollars par habitant, 50 % de plus qu'au Royaume Uni, et deux fois plus qu'en Allemagne et en France. Au début du XXe siècle, les États-Unis gagnent en puissance grâce au développement des chemins de fers, de l'électricité, des sciences et des technologies.

Certes, ils ne se sont pas hâtés dans leur hégémonie. Quand les puissances européennes se plongeaient dans la guerre, ils se contentaient d'observer, de l'autre côté de l'Atlantique. Mais alors l'Europe entière risquait d'être anéantie par les deux guerres mondiales, ils ont choisi d'intervenir. Le débarquement de Normandie a finalement conduit à la victoire des armées alliées sur l'Allemagne et l'Italie, et permis aux États-Unis de s'ériger en leader de l'Occident, par le biais de la fondation de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord (OTAN), bloc militaire contre l'Union soviétique.

Après la seconde guerre mondiale, les États-Unis sont devenus la première puissance militaire du monde, et contrôlaient la moitié du volume économique et de la réserve d'or du globe. Reliant l'Atlantique et le Pacifique, le territoire américain profite bien de ses avantages géographiques dans le commerce libre. De là, une grande variété de produits, gros comme les véhicules, les avions et les navires, petits comme les copies de films, les disques de Jazz et le chewing-gum, inondent les marchés mondiaux. Un hamburger et une canette de coca-cola peuvent apporter des centaines de milliards de profits.

Entrés dans l'ère de la mondialisation, les États-Unis ont inventé une nouvelle méthode pour faire de gros bénéfices avec un petit capital. En délocalisant les usines, les produits haut de gamme de marque américaine se vendent dans le monde entier pour un coût de revient très bas, et créent ainsi une fortune inépuisable. L'Oncle Sam demeure le plus riche du monde et distance de loin ses rivaux.

Selon le grand historien anglais Arnold Toynbee, l'Orient se cachait dans l'ombre de l'Occident. De l'Égypte à la Chine, le monde de l'Est avait été plus brillant que l'Ouest. Hélas, cette situation fut renversée plus tard. Face aux avantages absolus des États-Unis dans les domaines économique, militaire, culturel et social, Henry Luce, patron du Times et de Life, s'est exclamé que le XXe siècle était le siècle américain !

Aucun empire n'est éternel

Il n'y a jamais eu d'empire éternel dans l'Histoire. D'une petite ville à un empire qui s'étend en Europe, en Asie et en Afrique, Rome a fini par décliner après quatre siècles. Quand Napoléon a battu toute l'Europe pour devenir le roi des rois, il ne savait pas que sa gloire ne durerait qu'une génération. L'Empire britannique que l'on appelait au XIXe siècle l'« empire sur lequel le soleil ne se couche jamais » n'arrivait même plus à payer ses factures après la seconde guerre mondiale. Pour l'écrivain soviétique Ehrenbourg, la révolution d'Octobre 1917 en Russie a ouvert l'ère du socialisme mondial. Cependant, l'«empire rouge » s'est effondré avant même la fin du XXe siècle.

Un pays, une époque ou un système, s'il ne peut faire valoir les avantages ni remédier à ses faiblesses, finit par décliner. Quand la crise économique structurelle balayait le monde capitaliste dans les années 70 et 80, les États-Unis ont réajusté les politiques afin de se rétablir. Une révolution informatique a été lancée, allant de pair avec l'essor du marché boursier et de l'immobilier. Avec l'excès du nombre de cartes bancaires, la consommation gonflait dangereusement. Les produits bon marché provenant de la Chine satisfaisaient l'appétence de milliers de familles américaines. Il semblait que l'argent était inépuisable.

Pourtant, une crise financière surprenante a mis l'empire du dollar au tapis. Il était trop tard quand on a réalisé que le système était en panne et que la voracité des financiers de Wall Street était la source du mal. L'économie s'était déjà noyée. Endossant de lourds déficits budgétaires, les États-Unis d'aujourd'hui ne peuvent qu'émettre des emprunts nationaux auprès des pays étrangers et faire fonctionner la planche à billets. Le pouvoir d'achat en berne, la qualité des marchandises dans les centres commerciaux de Washington se dégrade.

Le 1er février, le président Obama a proposé un plan budgétaire de 3 830 milliards de dollars pour l'année 2011, qui prévoit que le déficit représentera 8,3 % du PNB. Selon l'Institution Brookings, « dans un avenir prévisible, l'administration Obama ne nous apportera que des déficits insupportables ». Bien que les États-Unis soient encore la première puissance économique mondiale, ils seront parallèlement le champion mondial du chômage, du déficit et de l'endettement.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'économie, les forces militaires et les concepts constituent les trois piliers de la légende américaine. Aujourd'hui, le Trésor public américain souffre d'anémie et n'arrive pas à joindre les deux bouts. La NASA a déjà abandonné ses missions lunaires. Les deux guerres anti-terroristes coûteuses en Irak et en Afghanistan les maintiennent en grande difficulté. Quant au modèle américain caractérisé par la liberté et la démocratie, il ne s'est implanté avec succès qu'au Japon et en Allemagne, deux vaincus de la seconde guerre mondiale. Au regard de l'effritement de ses fondations, sur quoi s'appuiera l'Oncle Sam pour maintenir son hégémonie et propager ses valeurs et son modèle ?

Quand le président Obama jure qu'il n'acceptera pas une seconde place, on le comprend bien. Seulement, la tâche sera ardue. Les mesures économiques, comme la réduction du déficit, l'augmentation des revenus, le renforcement de la compétitivité ainsi que l'assistance aux pauvres, ne sont pas suffisantes. D'une part, il lui faut mettre fin à la situation affreuse causée par le néoprotectionnisme de l'administration Bush, d'autre part, il doit recourir à une nouvelle diplomatie emprunte de respect mutuel, d'égalité réelle et de coopération harmonieuse.

Quoiqu'il en soit, se plaindre et scruter le voisin ne permet pas de garder la première place mondiale. C'est en suivant le pas de l'époque que l'on remédie aux faiblesses et que l'on se perfectionne.

01/03/2010
Chen Youwei
Beijing Information

3 mars 2010

Mariage en Chine


En 2010, ceux qui sont nés en 1980 vont avoir trente ans. C'est l'âge de fonder une famille en Chine, mais une dernière enquête a révélé que plus de 40% de ces jeunes ne sont pas mariés. Pourquoi ? Leur conception du mariage est-elle différente des générations plus âgées ? Nous avons interviewé certains de ces jeunes.

Mao Wenqi a 24 ans et travaille à Beijing, voici ce qu'il dit :
Je n'ai pas envie de me marier maintenant. Ma carrière vient de commencer, je n'ai pas beaucoup d'argent de côté. Aujourd'hui, le prix du logement est exorbitant. Bien que l'achat du logement ne soit pas obligatoire pour se marier, avoir son propre logement nous donnera l'impression de fonder une famille. Pour le moment, je ne suis pas en mesure d'acheter un logement. Ce n'est pas que je ne pense pas au mariage maintenant mais je dois attendre.

Les propos de Mao Wenqi sont partagés par un grand nombre de jeunes nés dans les années 80. En fait, le logement représente un gros problème pour eux, car sans logement pas de mariage. Ces dernières années, le prix du logement monte en flèche dans les métropoles chinoises, ce qui les pousse à programmer leur mariage après avoir mis de côté pas mal d'argent. Même ceux qui ont déjà acheté leur logement avec un crédit, le montant élevé du remboursement de l'emprunt et du paiement des intérêts les a rendus « esclaves de leur logement.
Mme Wang Ying, née en 1980, a acheté avant la hausse du prix de l'immobilier. Elle s'est mariée sans avoir de soucis de logement. Interrogé sur les préoccupations d'une famille chinoise, son mari, M.Gao Yuan a répondu :
Il faut faire des économies pour pouvoir élever notre enfant et pour assurer son éducation. Quand j'étais enfant, deux yuans suffisaient pour assurer mes frais de scolarité, mais maintenant, il faut dépenser beaucoup plus.
Le jeune couple a une fille de trois ans. L'argent mis de côté après leur mariage est destiné à l'éducation de leur fille.
A partir de trois ans, les enfants ont la possibilité de suivre beaucoup de cours de langues étrangères, de dessin ou de musique. Les parents inscrivent leurs enfants dans plusieurs classes qui coûtent très chères : 150 à 200 yuans le cours. Ce n'est pas facile d'épargner cette somme d'argent. Mais qui ne veux pas fournir à son enfant une bonne éducation !
Le prix du logement et les frais pour l'éducation des enfants ne constituent pas les seuls obstacles pour le mariage des jeunes nés dans les années 80. Ayant agrandi sous la pression d'une compétition acharnée, ils ne partagent plus la conception traditionnelle du mariage, selon laquelle ce n'est qu'après le mariage qu' il faudrait monter son entreprise. Ils pensent d'abord à leur carrière. Ils veulent d'abord réussir dans leur entreprise avant d'assumer leur responsabilité familiale. Mlle Lai Dongying, qui est entrée dans le secteur médiatique il y a deux ans a confié à notre correspondant :
J'ai beaucoup d'amis, en particulier des garçons, qui pensent d'abord à réussir leur carrière avant d'assumer leurs engagements à l'égard de leur épouse et leurs responsabilités familiales.
L'environnement de liberté dans lequel ont grandit les jeunes des années 80 leur a permis aussi de penser à leur développement personnel. Pour se perfectionner, certains d'entre eux ont choisi de poursuivre leurs études à l'étranger avant le mariage. Mlle Chen Xing, fraîchement diplômée d'université, travaille dans une entreprise publique. Elle nous a dit :
Aujourd'hui, je souhaite me perfectionner, puisque je suis encore jeune. Je compte poursuivre mes études quand l'occasion se présentera. Je pourrai étudier à l'étranger ou suivre un stage de formation dans une autre entreprise afin de pouvoir choisir ce que je veux vraiment faire. Je pense que personne d'entre nous ne veut garder le même travail toute sa vie.
Mlle Laï a continué :
Nous, jeunes nés dans les années 80, nous avons la chance d'avoir grandi dans un environnement moins rigide qu'avant. Nous avons donc une conception du mariage plus libre et plus ouverte. Nous pensons que pour se marier il faut être prêt sur les plans psychologique et matériel. Le mariage reste quelque chose de sacré.
Radio Chine Internationale

Lire aussi :
• L'évolution du mariage en Chine, Agence de Presse Xinhua.
• La réforme du droit du mariage en Chine communiste, Revue internationale de droit comparé.
• La nouvelle loi sur le mariage et l'évolution du droit de la famille en Chine Populaire, Revue internationale de droit comparé.
• Mariage et filiation en Chine, La France en Chine.
• Le droit et les évolutions sociales de la famille en Chine, La France en Chine.
• DOMENACH Jean-Luc, HUA Chang-Ming, Le mariage en Chine, Presses de Sciences Po, 1987 [Archives des sciences sociales des religions].

2 mars 2010

Une journée sans Mexicains

Il est rare que deux films produits à peu de distance l'un de l'autre et réalisés sous des latitudes différentes, aient un impact par leur contenu sur la réalité des Mexicains à l'intérieur et l'extérieur du Mexique.
Mais c'est le cas des films Un día sin mexicanos /A Day Without a Mexican [Une journée sans Mexicains] (2004), de Sergio Arau, et de A wonderful world [Un monde merveilleux] (2006), de Luis Estrada.
Outre le fait que les deux films ont été réalisés par des cinéastes mexicains, qu'ont-ils comme autres aspects intéressants en commun ?

Lire la suite... Tlaxcala
Le film Une journée sans Mexicains est pratiquement inconnu en France, mais ne l'est pas en Chine. La réalité a dépassé la fiction... deux ans plus tard :
• 03/04/2006, Qui sont ces millions de clandestins de Californie ?, Mondialisation.
• 01/05/2006, Une journée sans immigrés aux États-Unis, NouvelObs.
• Décembre 2006, Les « latinos » dans la rue, Plein droit n°71.

Lire aussi :
• A Day Without a Mexican, IMDb.
• A Day Without a Mexican, Trailer.
• A Day Without a Mexican, Site du film.
• A Day Without a Mexican, Wikipedia.

1 mars 2010

Génocide colonial au Rwanda

À l'occasion du voyage du Président de la république française au Rwanda, la Fabrique de l'Histoire diffuse ce vendredi une balade documentaire enregistrée à l'occasion du quinzième anniversaire du déclenchement du génocide des Tutsis au Rwanda.

En compagnie de l'historienne Hélène Dumas, nous cheminons aux alentours de Kigali, sur la commune de Shyorongi, qui a connu ne nombreux massacres pendant le printemps 1994. Nous y croisons Joséphine, veuve, dont l'enclos funéraire dans lequel est enterrée sa famille vient d'être forcé par des voisins.

Dans un paysage verdoyant et tranquille, le souvenir des massacres surgit de la bouche des survivants ou des historiens, rappelant l'ampleur du génocide.

La Fabrique de l'Histoire
Sélection bibliographique :
• GOUTEUX Jean-Paul, Un génocide secret d'État - La France et le Rwanda 1990-1997, Éditions Sociales, 1998 et L'esprit frappeur, 2009 [La nuit rwandaise].
• VERSCHAVE François-Xavier et CORET Laure (sous la direction de), L'horreur qui nous prend au visage - L'État français et le génocide au Rwanda, Karthala, 2005 [BooksGoogle - Survie - Télécharger].
Par respect pour les victimes du génocide rwandais, organisé avec la complicité du gouvernement Mitterrand et des médias dominants, on peut se dispenser de lire les journalistes qui ont nié, ignoré ou déformé l'événement, mais qui ont publié, souvent longtemps après, des récits-spectacles destinés à mettre en valeur leur ego. Liste non exhaustive de ces charognards : Florence Aubenas, Laure de Vulpian, Jean Hatzfeld... [1]

Lire aussi :
Dossier documentaire & Bibliographie Rwanda, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Afrique, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Aide humanitaire - Colonialisme humanitaire, Monde en Question.

[1] Note du 02/03/2010.
Les livres de Jean Hatzfeld bénéficient d'une excellente couverture médiatique car, fondés sur une approche compassionnelle du génocide, ils permettent d'évacuer les responsabilités politiques des gouvernements français et rwandais. Ainsi l'auteur prétend que le génocide rwandais serait la conséquence de «la pureté satanique de la malfaisance» inhérente à la condition humaine... C'est ce discours moralisateur, à la mode dans les médias dominants, que je dénonce au risque de choquer.

Jean Hatzfeld, dans une interview accordé au Monde 2, avoue avoir réalisé un travail littéraire et s'être fait l'intercesseur des rescapés pour résoudre son problème personnel : le mot génocide était tabou dans sa famille. Ses récits Dans le nu de la vie, Une saison de machettes et La stratégie des antilopes, auquel je fais référence implicitement, sont parus au Seuil dans la collection Fiction et Cie.

Le qualificatif charognard, qui a choqué certains lecteurs, fait référence explicitement à ce que Jean Hatzfeld écrivait dans L'Air de la guerre «la guerre est un espace de liberté extraordinaire» ; aux critiques qui disent que «à force de travailler la langue puissamment poétique de ses témoins rwandais, Jean Hatzfeld bâtit une œuvre» ; et implicitement au roman de Joëlle GARDES Le charognard, Editions du Rocher, 2007 [La Presse Littéraire - NouvelObs - Paris-Sorbonne].
Le Grand Ecrivain, pour nourrir ses fictions, pillait dans la vie de ceux et celles qu'il manipulait, trompait, exploitait, méprisait après les avoir subjugués, la matière de ses romans.
NouvelObs
Lire aussi :
• COQUIO Catherine, Guerre coloniale française et génocide rwandais : implication et négation, PressAfrique.
• SAINT-EXUPÉRY Patrick de, L'Inavouable - La France au Rwanda, Les Arènes, 2004 [Introduction].
En Afrique, la France se bat depuis cinquante ans pour conserver son empire. La décolonisation n'a pas été une rupture, juste une étape. Avec le temps, nos dirigeants ont simplement privilégié l'ombre, perfectionnant certaines techniques forgées durant les guerres coloniales : les opérations secrètes, l'enseignement de la "guerre révolutionnaire", cette doctrine de manipulation des foules...
Au Rwanda, notre politique fut une réussite. Techniquement - je veux dire si l'on se débarrasse de ces concepts encombrants que sont le bien et le mal, l'humain et l'inhumain, l'acceptable et l'inadmissible -, nous fûmes au sommet. La mystification est une figure de la guerre. Nous la pratiquâmes avec une maîtrise qui glace le sang. Des soldats de notre pays ont formé, sur ordre, les tueurs du troisième génocide du XXe siècle. Nous leur avons donné des armes, une doctrine, un blanc-seing.

Journée sans immigrés


Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peaux, immigrés, descendants d'immigrés, citoyens conscients de l'apport essentiel de l'immigration à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants.

Rappelons qu'un immigré est celui qui est perçu comme tel par les autres au-delà même de ses origines. Nous voulons nous réapproprier et réhabiliter ce terme devenu péjoratif par la force de l'instrumentalisation politique.

Nous refusons les stéréotypes véhiculés qui menacent notre cohésion sociale. Nous refusons que les bienfaits passés, présents et futurs des immigrés qui ont toujours construit la France soient ainsi niés d'un trait. Et entendons par ailleurs qu'il nous appartient de les mettre en valeur.

Les immigrés et descendants d'immigrés ont manifesté à maintes reprises pour défendre leurs droits. Et en retour, ils n'ont reçu que mépris ! Aujourd'hui, puisqu'il est convenu que « la consommation est le moteur de la croissance », nous voulons agir sur ce levier pour marquer notre indignation.

Le 1er mars 2005 est entré en vigueur le «code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile» (CESEDA), plus communément appelé le code des étrangers. Cette loi symbolise une conception utilitariste de l'immigration, en d'autres termes, une immigration choisie sur critères économiques. Nous ne pouvions trouver de meilleur jour pour appeler à « une journée sans immigrés ». Nous, immigrés, descendants d'immigrés, citoyens conscients de l'apport de l'immigration à notre pays, sommes tous des consommateurs et nous participons quotidiennement à la croissance de notre pays.

Notre action citoyenne a pour objectif la mise en valeur de l'apport de chacun d'entre nous à la prospérité générale. Nous avons tous le pouvoir d'agir sur notre avenir alors, prenons-le !

Manifeste du collectif "La journée sans immigrés", La journée sans immigrés - 24h sans nous

Lire aussi :
• "La journée sans immigrés", Google Actualités
Dossier documentaire & Bibliographie Immigration, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Racisme, Monde en Question.