1 octobre 2010

Revue des podcasts

France Culture

• Les neurosciences vont-elles bouleverser les politiques publiques et notre conception du monde social ?, Le Champ des possibles
Avec Alain Ehrenberg, sociologue, directeur de recherche au CNRS, spécialiste des questions de Santé mentale et Olivier Oullier, maître de conférences en neurosciences au Laboratoire de Psychologie Cognitive (UMR 6146) de l'Université de Provence et conseiller scientifique au Centre d'analyse stratégique où, avec Sarah Sauneron, il a la responsabilité du programme "Neurosciences et politiques publiques". Ensemble ils ont coordonné le rapport du Centre d'analyse stratégique Nouvelles approches de la prévention en santé publique, les apports des sciences comportementales et cognitives et des neurosciences. et rédigé un ensemble d'articles sur les questions d'éthiques liées à l'utilisation des neurosciences hors des laboratoires de recherche scientifique et médicale notamment dans le cadre de procédure de justice.
• Femmes, Littérature et Pantalon, Les Lundis de l'histoire
A propos de "Des femmes en Littérature", Belin, 2010, de Martine Reid, professeur à l'université de Lille et de "Une histoire politique du pantalon", Seuil, 2010, de Christine Bard, professeur à l'université d'Angers

France Inter

• La crise de Suez de 1956, 2000 ans d'Histoire
e 6 novembre 1956, à l'aube, un journaliste de Paris Inter, Jacques Paoli, assistait au début de la guerre la plus courte du XX° siècle. Le débarquement d'un corps expéditionnaire franco-britannique à Port Saïd et à Port Fouad, à l'extrémité nord du canal de Suez. Le prétexte de cette opération, l'opération Mousquetaire était soi disant d'arrêter une offensive de l'armée israélienne en Egypte. Mais l'objectif réel des Anglais et des Français était de reprendre le contrôle du canal de Suez nationalisé trois mois plus tôt par le président de la République Egyptienne, le colonel Nasser. C'était le 26 juillet 1956. Ce jour là, devant plus de 200.000 Egyptiens rassemblés sur la place Mohammed Ali d'Alexandrie, Nasser annonçait qu'il rendait aux Egyptiens le canal qui traversait leur pays mais dont la gestion était assurée depuis des années par la France et le Royaume Uni.
• Relecture du fameux discours de Grenoble, L'édito politique
D'abord, c'est un exercice instructif que de commenter et analyser un discours événement, deux mois après. Dégagé de l'atmosphère du moment... Ce qui frappe à la relecture, c'est de constater à quel point ce discours est un discours de réaction. « Réaction » dans tous les sens du terme.
• Avec les Jeunes Pop, Là-bas si j'y suis
Les mensonges sont vraiment trop nombreux. Cela suffit ! A la veille de la manifestation du jeudi 23 septembre dernier contre la réforme des retraites, l'équipe de Là-bas si j'y suis a retourné sa veste. Avec Benjamin Lancar, ses Jeunes Populaires et tous ceux qui veulent changer le monde, préparation, formation et tractage.
Lire aussi :
• L'actualité des podcasts
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Dossier Guide des ressources documentaires, Monde en Question.

30 septembre 2010

L'imposture démocratique

CANFORA Luciano, L'imposture démocratique - Du procès de Socrate à l'élection de G.W. Bush, Flammarion, 2003 [Extraits - A contresens].
Socrate condamné à mort par une courte majorité de trente voix ; George W. Bush élu président des États-Unis parce que l'on décide d'arrêter le décompte des suffrages qui l'aurait donné perdant : le triomphe absurde de la loi de la majorité dans un cas, sa négation dans l'autre... Que devient la démocratie lorsque le vote se négocie sur le marché politique ? Lorsque gouvernent des instances supranationales et non électives comme la Banque européenne et le Fonds monétaire international ? À rebours de la pensée unique et du "démocratiquement correct", Luciano Canfora livre une analyse sans concessions des démocraties occidentales et de leurs errements.
Lire aussi :
• CANFORA Luciano, La démocratie - Histoire d'une idéologie, Seuil, 2006 [Le Monde diplomatique - Politique et Sociétés].
Voici un livre qui ne manquera pas de soulever des controverses. La Grèce, dit-on, a inventé la démocratie. Lieu commun, répond Luciano Canfora, et qui ignore totalement le fait qu'aucun auteur athénien ne célèbre la démocratie... Dès lors, le lecteur est guidé dans un parcours de l'histoire européenne qui, de l'Antiquité à l'ère des révolutions, de la Troisième République à la révolution russe, à l'ère du fascisme à la chute du mur de Berlin, ne cesse d'interroger la démocratie, ses masques et ses dérives : le suffrage universel est-il aussi démocratique qu'on le croit ? Qui détient vraiment le pouvoir dans les démocraties ? Enfin, à l'ère des médias, n'est-il pas temps d'inventer une nouvelle forme de démocratie ?
• CANFORA Luciano, Exporter la liberté - Echec d'un mythe, Desjonquères, 2008.
«La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d'un politique», dit Robespierre, «est de croire qu'il suffise à un peuple d'entrer à main armée chez un peuple étranger pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n'aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c'est de les repousser comme ennemis.»
Depuis toujours, les gouvernements ont masqué sous des motifs vertueux les vraies raisons qui les faisaient entrer en guerre.
À partir d'exemples empruntés de l'Antiquité à nos jours, Luciano Canfora dénonce cette «perversion morale, culturelle et politique» qui permet à un État de poursuivre une politique d'hégémonie tout en se drapant du titre de défenseur de la liberté.
• CANFORA Luciano, La nature du pouvoir, Belles Lettres, 2010 [Le Monde].
"La belle mécanique n'a pas fonctionné comme prévu. Le suffrage universel, finalement conquis (plus ou moins tard selon les pays et en Italie presqu'en dernier), a déçu trop souvent ceux qui s'étaient battus pour lui et n'a pas produit les effets espérés. Au contraire, les urnes ont servi à légitimer des équilibres, des classes, un personnel politique presque immuable - et peu importe si ce dernier est diversifié et divisé. Et si le vrai pouvoir était ailleurs ? C'est ce dont il sera question, cher lecteur, dans les pages qui suivent". Canfora insinue bien plus que de vagues soupçons sur les déguisements du pouvoir : cette domination de quelques-uns - elle n'est d'un seul qu'en apparence - qui ne peut cependant se maintenir qu'à condition de s'assurer un large consensus. Tout en restant, bien entendu, au sens plein de ce mot, une domination.
• DUNN John, Libérer le peuple - Histoire de la démocratie, Markus Haller, 2010 [CNL - Bouillaud's Weblog].
Comment la référence à la démocratie est-elle devenue incontournable pour légitimer l'autorité politique dans le monde contemporain ? L'histoire du mot "démocratie" nous révèle que les idéaux et les pratiques associés à ce mot ont varié énormément au fil du temps, de l'Antiquité grecque à la constitution des États-Unis, de la France au temps de la Révolution à l'Europe de l'après-guerre. Dunn montre que les valeurs défendues au nom de la démocratie sont multiples et controversées. La démocratie représentative moderne n'est pas le successeur d'une tradition homogène. Qu'est-ce qui explique alors son succès ? Les considérations de Dunn nous forcent à revoir nos idées reçues sur la démocratie représentative et à nous poser la question de savoir pourquoi nous y tenons.
• LAUGIER Sandra, OGIEN Albert, Pourquoi désobéir en démocratie ? , La Découverte, 2010 [La suite dans les idées - Le Monde - Libération - Mouvements - Nouveaux Cahiers du socialisme - Parenthèse].
Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais on ne se révolte pas n'importe comment : en démocratie, s'engager dans un combat contre l'injustice, l'inégalité ou la domination est un geste qui doit s'exprimer sous une forme d'action politique acceptable. Parmi ces formes se trouve la désobéissance civile qui consiste, pour le citoyen, à refuser, de façon non-violente, collective et publique, de remplir une obligation légale ou réglementaire parce qu'il la juge indigne ou illégitime, et parce qu'il ne s'y reconnaît pas.
Cette forme d'action est souvent considérée avec méfiance : pour certains, elle ne serait que la réaction sans lendemain d'une conscience froissée puisqu'elle n'est pas articulée à un projet de changement politique ; pour d'autres, à l'inverse, elle mettrait la démocratie en danger en rendant légitime un type d'action dont l'objet pourrait être d'en finir avec l'État de droit.
Ce livre original, écrit par un sociologue et une philosophe, analyse le sens politique de la désobéissance, en l'articulant à une analyse approfondie des actes de désobéissance civile qui prolifèrent dans la France d'aujourd'hui - à l'école, à l'hôpital, à l'université, dans des entreprises, etc. Il montre comment ces actes s'ancrent avant tout dans un refus de la logique du résultat et de la performance qui s'impose désormais comme un mode de gouvernement. À la dépossession qui le menace - dépossession de son métier, de sa langue, de sa voix - le citoyen ne peut alors répondre que par la désobéissance, dont le sens politique doit être pensé.
• WEISSMAN Elisabeth, La désobéissance éthique, Stock, 2010 [D'autres regards sur l'actualité - Le Grand Soir].
ls sont enseignants, conseillers Pôle Emploi, postiers, électriciens/gaziers, forestiers, hospitaliers, psychiatres, chercheurs, magistrats, policiers… Ils ne feront pas le "sale boulot" qu'on exige d'eux depuis que Nicolas Sarkozy a lancé la plus grande opération de déconstruction et de privatisation des services publics jamais menée. Face à une politique d'asphyxie programmée qui érige en norme la course au chiffre et au rendement, l'évaluation et la compétition, le fichage et la répression, et qui menace les droits fondamentaux et la cohésion sociale, de plus en plus de professionnels refusent de voir leurs organismes transformés en machine à faire des actes et du cash, leur métier dénaturé et leur éthique piétinée. Constatant la souffrance, la perte de sens et la régression qui en résulte pour eux comme pour les usagers, Ils mettent en œuvre, seuls ou avec leur syndicat, diverses stratégies de résistance : désobéissance collective proclamée, opposition souterraine, insoumission, freinage subversif. Ce livre, construit comme un abécédaire, s'adosse à une enquête de terrain : il donne à entendre des témoignages bouleversants d'hommes et de femmes pris dans la tourmente du saccage de leur mission de service public, qui veulent la défendre envers et contre tout au nom du bien collectif, des valeurs républicaine et du pacte social hérité du programme du Conseil national de la Résistance.
• ZINN Howard, Désobéissance civile et démocratie, Agone, 2010.
Notre manière de penser est une question de vie ou de mort. Si ceux qui tiennent les rênes de la société se montrent capables de contrôler nos idées, ils sont assurés de rester au pouvoir. Nul besoin de soldats dans les rues. Cet ordre résulte d'un processus de sélection au cours duquel certaines idées sont promues par le biais des plus puissantes machines culturelles du pays. Nous devons réexaminer ces idées et réaliser comment elles s'opposent à notre expérience du monde. Nous serons alors en mesure de contester l'idéologie dominante.
De l'exercice de la justice aux motivations réelles des guerres, en passant par les conditions d'entretien de la violence économique et sociale, l'auteur illustre la manière dont la tenue des affaires du monde, c'est-à-dire de nos affaires, devrait être entre nos mains. Et toujours chez Howard Zinn le même optimisme sur la nature et le destin de l'humanité : l'histoire ne réserve que des surprises, et elles ne sont pas toutes mauvaises.
Lire aussi :
• L'actualité des livres
- Centre National du Livre
- Veille littéraire CNL
Dossier Guide des ressources documentaires, Monde en Question.

29 septembre 2010

La démocratie contre les pauvres

THOMAS Hélène, Les vulnérables - La démocratie contre les pauvres, Terra, 2010 [Introduction].
Depuis le début des années 1980, les démocraties et les organisations internationales ont modifié leur approche des populations défavorisées, revenant sur plus de deux siècles de développement et de mise en œuvre des idées progressistes de promotion sociale et d'accès à la citoyenneté. La notion de vulnérabilité est la pierre angulaire de ce changement. Désormais la guerre est déclarée non plus à la pauvreté mais aux pauvres, enrôlés dans ce combat contre eux-mêmes. Ils font l'objet de la vigilance des savants, de la sollicitude des experts et d'une surveillance continue des acteurs publics et ne sont plus traités comme des citoyens malheureux ou mal intégrés mais comme des incapables.
Cet ouvrage revient d'abord sur les fondements de cette révolution conceptuelle. Une archéologie des termes permet de comprendre comment ils se sont généralisés dans les discours publics depuis la fin du dernier millénaire. Puis il étudie les instruments de ce nouveau gouvernement des pauvres qui les coupe de l'exercice de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales. Comment ce remplacement de l'égalité par l'équité, de la liberté par la dignité, de la fraternité par la responsabilité s'est-il opéré ? Sur quels principes juridiques fondamentaux et politiques contradictoires, néanmoins conciliés dans une nouvelle théorie sociale, s'appuie-t-il ? Enfin le livre met en lumière les effets de ces dispositifs d'urgence permanente sur l'existence des vulnérables assignés au rôle de victimes. Leur traitement qui combine protection rapprochée et contrôle à distance repose sur l'individualisation et la psychologisation de leur condition et en fait tantôt des martyrs médiatisés tantôt des cibles discrètes d'interventions bienfaisantes condamnées à la désubjectivation et au silence.
Lire aussi :
• Près d'un ménage sur huit sous le seuil de pauvreté, NouvelObs.
Dossier documentaire & Bibliographie Économie sociale, Monde en Question.

28 septembre 2010

Misère de la philosophie

La publication d'un rapport, resté confidentiel, de l'Inspection générale dresse le portrait d'une discipline aux abois [1].

Sous une avalanche de formules flatteuses, ("cet enseignement n'aura jamais été de meilleure qualité"), le rapport dresse le portrait terrible d'une discipline qui est en échec et en passe d'être reléguée. "L'enseignement philosophique se trouve ainsi à la croisée des chemins. Vraisemblablement il se perdra si, en son attachement à une imago de lui-même, il refuse de changer sa manière d'être, c'est-à-dire sa manière d'enseigner" conclue Jean-Louis Poirier.

L'Inspection établit que la notation au bac est sans rapport avec les efforts des élèves. "L'examen de la distribution des notes montre qu'une proportion excessive de candidats continue à se situer au dessous de la moyenne, par quoi il est clair que la philosophie, dont l'histogramme accuse un décalage sensible avec celui des autres disciplines, fonctionne à la façon d'une discipline-couperet : elle ne contribue guère à recevoir beaucoup de candidats, mais elle en fait refuser un nombre considérable… Au bout du compte la philosophie contribue à l'effondrement de la filière L."

JL Poirier ouvre en conclusion des perspectives d'avenir. L'enseignement de la philo "a aujourd'hui, maintenant que la plus grande partie des jeunes doit accéder au lycée, à relever le défi d'un tel élargissement, et il en est tout-à-fait capable. Quelles que soient les difficultés qui en ont résulté, l'extension aux séries technologiques, dans les années 80, allait dans ce sens, et c'est pour quoi il faut s'attacher plus que jamais à venir à bout des difficultés qui affectent l'enseignement de la philosophie dans cette voie. C'est pour les mêmes raisons, également, qu'il faut sans doute réussir aujourd'hui l'entrée en 1ère".

Ce sont ces perspectives qui rapprochent l'Acireph de ce rapport. Pour l'Acireph, ce dernier "pratique le principe de double écriture, à vrai dire un art où excelle l'Inspection…" D'un coté il tient des propos suffisamment rassurants pour les acteurs, de l'autre il en pointe des difficultés. Pour l'Acireph, ce rapport "devrait obliger toutes les parties concernées à se prononcer sur le constat" [2].


Lire aussi :
• Transmettre, Terrain n°55, Septembre 2010.
Que ce soit en Europe ou dans des sociétés plus lointaines, les discours «de crise» sur la disparition des sociétés, des valeurs, des identités, des racines ou des langues abondent aujourd'hui, poussant les ethnologues à développer leurs analyses de la notion de transmission et d'apprentissage (qu'il s'agisse de pratiques, de représentations ou d'émotions). Et, ce faisant, à penser les mécanismes complexes qui lient les individus et rendent possible la perpétuation du culturel.
• Revues de Philosophie
- Portail, Cairn
- Portail, Ent'revues (sélectionner thème : philosophie)
- Portail, Érudit
- Portail, Persée
- Agone - Sciences sociales, Philosophie & Politique, Revues.org
- Astérion - Philosophie, histoire des idées, pensée politique, Revues.org
- Le Portique - Revue de philosophie et de sciences humaines, Revues.org
• MARX Karl, Misère de la philosophie, Archive Internet des Marxistes - UQAC - Wikisource, 1847.

[1] Lʼétat de lʼenseignement de la philosophie en 2007-2008 - Rapport à Monsieur le Ministre de lʼÉducation nationale, Groupe de philosophie, Septembre 2008.
[2] Lire :
• L'Acireph veut faire évoluer l'enseignement de la philosophie, Café pédagogique.
• Bulletin de l'Acireph.
• L'enseignement de la philosophie en baccalauréat professionnel - Évaluation du dispositif mis en oeuvre dans l'académie de Reims, Ministère de l'Éducation nationale.

27 septembre 2010

Médias copier-coller

Un Premier Ministre qui prend ses distances avec le Président de la République à la veille d'un remaniement ministériel est une figure classique de la politique, mais les médias dominants, experts en amnésie, en font un événement.


Les médias dominants, pratiquant allègrement le copier-coller, titrent Fillon : "Sarkozy n'est pas son mentor" pour unanimement nous faire croire que François Fillon serait le premier opposant à Nicolas Sarkozy.
Son avenir passe-t-il par un parachutage à Paris pour briguer en 2014 la succession de Bertrand Delanoë ? Ou bien vise-t-il déjà la présidentielle de 2017 ?
Le Figaro
Il faut dire que les débris de la gauche, qui n'ont pas de politique alternative, encouragent cette absence d'analyse qui passe pour une analyse.

25/09/2010
Serge LEFORT
Citoyen du Monde