26 février 2011

L'Arabie saoudite dernier rempart de l'Occident


L'Arabie saoudite est certainement une démocratie puisque le royaume est toujours soutenu par les puissances occidentales alors qu'elles lâchent les uns après les autres les dictateurs chassés par leur peuple. Elles craignent en effet que les salauds de pauvres ne déstabilisent la production pétrolière ce qui entraînerait une hausse de prix du baril et une menace pour la croissance.

Ainsi, la France appelle à une intervention militaire contre la Libye [1], qui sera menée par les États-Unis, pour rétablir l'ordre dans les champs de pétrole (en Afrique du Nord et au Moyen-Orient) et maintenir le roi Abdallah sur le trône de l'Arabie saoudite - pays démocratique, laïque et féministe comme chacun sait.

25/03/2011
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

Revue de presse :
• Le roi Abdallah d'Arabie rentre en pleine tourmente arabe, Reuters-Yahoo! Actualités, 23/02/2011.
Après les révoltes qui ont eu raison en moins de deux mois des régimes autoritaires de Tunis et du Caire, et qui secouent maintenant la Libye, le Yémen et Bahreïn, menaçant également l'Algérie, le Maroc et la Jordanie, l'Arabie sent le vent du boulet.

Dès avant son retour au pays, le vieux souverain, presque nonagénaire, a fait annoncer l'octroi d'une série d'allocations en faveur des étudiants à l'étranger et des jeunes chômeurs, ainsi que des aides au logement, pour un montant global estimé à plus de 35 milliards de dollars.

L'Occident, les États-Unis au premier rang, partage avec la famille régnante sa préoccupation pour la sécurité et la stabilité de l'Arabie, premier producteur et exportateur mondial de pétrole, qui dispose d'un cinquième des réserves connues d'or noir.
• Explosion des prix du pétrole : Les États-Unis et l'Europe envisagent une intervention en Libye, WSWS, 24/02/2011.
La plus grande préoccupation des puissances impérialistes est de restabiliser l'État d'Afrique du Nord et de relancer les exportations de pétrole. Les diverses critiques des chefs occidentaux faites à l'endroit du gouvernement libyen et de son recours à la violence sont totalement hypocrites - Mouammar Kadhafi a profité de relations des plus chaleureuses avec les États-Unis et l'Europe durant la dernière décennie. Son régime a été financé et armé par ces puissances, en récompense de son appui aux objectifs géostratégiques de Washington dans la région et de sa collaboration avec les sociétés pétrolières étrangères établies en Libye.

Toute intervention menée par les États-Unis viserait d'abord à rétablir la production de pétrole en Libye et non à mettre un terme à la violence brutale déployée par les forces de Kadhafi.

Le soulèvement en Libye a aussi suscité des craintes sur les marchés financiers quant à l'instabilité d'autres pays producteurs de pétrole, comme l'Algérie et l'Arabie Saoudite, le plus grand exportateur de pétrole au monde. « Personne ne sait où cela va s'arrêter », a dit au New York Times Helima Croft, directrice chez Barclays Capital. « Il y a quelques semaines, c'était la Tunisie et l'Égypte. On croyait que le mouvement allait être limité à l'Afrique du Nord et aux pays pauvres en ressources du Moyen-Orient. Mais les manifestations à Bahreïn, le cœur du golfe, viennent alimenter les inquiétudes. »
• Le spectre d'un nouveau choc pétrolier plane sur la croissance mondiale, AFP-Google Actualités, 25/02/2011.
La flambée des cours de l'or noir provoquée par la crise libyenne fait peser une lourde menace sur une économie mondiale en voie de convalescence, alors qu'une contagion de la contestation à l'Arabie saoudite ou à l'Algérie pourrait provoquer un nouveau choc pétrolier.
• Le prix du pétrole inquiète l'économie, euro|topics, 25/02/2011.
Le prix du pétrole ne cesse d'augmenter en raison des troubles en Afrique du Nord. Le baril de Brent a atteint brièvement les 120 dollars, soit le niveau le plus haut depuis deux ans et demi. Les révolutions ont leur prix, estime la presse européenne, qui appelle à sortir du pétrole.
• Rentré précipitamment chez lui, Abdallah d’Arabie saoudite arrose ses sujets, Liberté, 26/02/2011.
Changement de génération, des appels à des journées de colère prolifèrent sur le royaume des Wahhabites. Ce sont des jeunes, étudiants ou chômeurs qui donnent le tempo de la révolte. Dans les monarchies pétrolières, c'est toute une génération éduquée et au fait des affaires du monde qui ne parvient plus à trouver sa place dans les fonctions publiques civiles et militaires qui absorbaient jusqu'à récemment les intelligentsias nationales en mal de promotion sociale. La jeunesse piaffe d'impatience pour bousculer les anciens équilibres des pouvoirs, comme en Égypte et en Tunisie, pour entrer dans le jeu politique.

Et puis, en voie de paupérisation depuis une dizaine d'années pour cause de tarissement des budgets pétroliers, c'est aussi toute une classe sociale en Arabie saoudite qui a vu s'effacer l'État providence de sa monarchie pétrolière. C'est d'ailleurs dans la péninsule arabique que le système de redistribution des recettes pétrolières s'essouffle et la génération montante frappe à la porte du pouvoir.

[1] Revue de presse :
• Faut-il intervenir militairement en Libye ?, Les blogs du Diplo, 24/02/2011.
• Intervenir pour la paix en Libye, euro|topics, 24/02/2011.

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