5 décembre 2013

What Remains


Pour raconter une enquête criminelle, l’auteur utilise l’un de ces trois procédés : le lecteur ou le spectateur en sait moins, autant ou plus que l’enquêteur. Ce choix est fondamental car il implique la réception du lecteur ou du spectateur qui se sent respectivement inférieur, à égalité ou supérieur à l’enquêteur.

De multiples variantes enrichissent le récit selon les critères suivants :
  • L’auteur de l’histoire est à l’intérieur ou à l’extérieur du récit.
  • La typologie de l’enquêteur : un homme ou une femme ; un policier un privé ou un personnage plus ou moins proche de la victime.
  • L’enquêteur agit seul ou il est aidé et/ou contrecarré par un ou plusieurs personnages.
  • L’auteur du crime apparaît au cours ou à la fin de l’histoire.
Les auteurs, scénariste et réalisateur, placent dans cette série le spectateur en position dominante vis-à-vis de l’enquêteur car il en sait toujours plus et avant lui, mais en position inférieure vis-à-vis du narrateur qui, invisible, l’égare sur de fausses pistes.
La position dominante du spectateur est accentuée du fait que l’enquêteur est un policier qui prend sa retraite le jour de la découverte du cadavre. Il vit seul sans enfants ni amis et son frère est mourant.
Il reçoit l’aide d’une femme enceinte qui, venant d’emménager, a découvert le corps de la victime.
Si l’auteur du crime apparaît dès le premier épisode, la mise en scène n’oriente pas les soupçons vers lui pour les raisons expliquées en annexe (ce document dévoile l’intrigue).

Le scénario, solidement construit, s’organise en trois parties :
  • Le premier épisode présente lentement la problématique et les différents personnages.
  • Le deuxième et troisième épisode orientent les soupçons vers chacun des personnages qui habitent le même immeuble que la victime et cachent des petits secrets.
  • Le quatrième épisode clôture sur un rythme rapide la série par la découverte de l’auteur et du mobile du crime.
La mise en scène alterne astucieusement des scènes au présent et au passé sans, dans ce cas, respecter une chronologie précise. Les flashbacks servent à révéler les travers de chacun des personnages qui ont fréquenté la victime. Ils tracent aussi un portrait empathique de Melissa Young (la victime).

Le jeu de certains acteur donnent de la chair à ce polar psychologique. David Bamber incarne un professeur inflexible (Joe Sellers), Denise Gough une femme perdue (Liz Fletcher), Jessica Gunning la sympathique victime (Melissa Young), Victoria Hamilton une femme dominée (Peggy Scott), et David Threlfall l’enquêteur tenace mais en retard (Len Harper).

Sans être un chef-d’œuvre cinématographique, cette série a suffisamment d’atouts pour sortir du lot des feuilletons télévisuels. La vision des quatre épisodes en une seule fois (3h30) s’impose pour savourer l’intrigue.

Résumé : Le corps de Melissa Young, une jeune femme d’une trentaine d’année, est retrouvé en décomposition dans le grenier de son appartement, deux ans après sa mort. Comment se fait-il que personne n’ait signalé sa disparition, ou même remarqué qu’elle était partie ? Qu’elle vie a-t-elle vécu et qu’elle était sa place au sein de la société actuelle ? Enfin, qui est ce tueur qui court toujours ?
Fiche : AlloCiné
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05/12/2013
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

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