24 octobre 2016

Féminismes

Bibliographie Sciences sociales


Claudette FILLARD (sous la direction de), Elizabeth Cady Stanton – Naissance du féminisme américain à Seneca Falls, ENS Éditions, 2009 [Texte en ligne].

Cet ouvrage met en scène une double naissance : celle du féminisme américain avec le moment inaugural de la Convention de Seneca Falls en 1848, et l’émergence d’Elizabeth Cady Stanton comme force vive et tête pensante des tout premiers combats pour l’affirmation et la conquête des droits de la femme aux États-Unis.

À travers des textes jamais traduits en français, on perçoit l’éveil d’une conscience, du cadre privé de l’enfance jusqu’à l’intervention publique auprès du Congrès de New York en 1854. Mère de famille épanouie, Elizabeth Cady Stanton savait déjà que « ce qui est personnel est politique ». Bien née, elle n’en fut pas moins sensible aux injustices subies par les femmes. L’audace de ses propositions lui vaudra toutefois la méfiance des suffragettes à la fin du XIXe siècle, et c’est le nom de Susan B. Anthony qui sera associé à l’amendement de 1920 accordant le droit de vote aux femmes. C’était pourtant Elizabeth Cady Stanton qui, courageusement, en avait imposé l’inscription dans la Déclaration de sentiments de 1848, rappel ironique des principes fondateurs de la nation américaine.

Les textes ici présentés participent d’un devoir de mémoire grâce auquel on découvre que ni le discours d’Elizabeth Cady Stanton en ses premières indignations, ni le message de Seneca Falls n’ont perdu de leur actualité.

Neil DAVIE (textes réunis par), L’évolution de la condition féminine en Grande-Bretagne à travers les textes juridiques fondamentaux de 1830 à 1975, ENS Éditions, 2011 [Texte en ligne].

Entre 1830 et 1975, le statut social, économique et politique des femmes, en Grande-Bretagne comme ailleurs, s’est profondément transformé. Des avancées, certes réelles, furent gagnées par les femmes britanniques, mais au prix d’innombrables revers, déceptions et faux départs.

Présentées et traduites ici pour la première fois en français, les quatorze lois fondamentales qui ont été choisies retracent les grandes tendances de l’évolution de la condition féminine outre-Manche. Loin de s’en tenir au texte seul, l’auteur s’attache à rappeler les circonstances historiques qui entourent le vote de chaque loi, de leur conception intellectuelle à leur mise en pratique par l’État, sans oublier d’inclure et c’est là l’une des originalités de l’approche de Neil Davie, les réactions souvent conflictuelles qu’elles ont suscitées de la part des intéressées. Cette étude permet aux lecteurs et aux lectrices d’explorer ce que le législateur a voulu permettre et interdire aux femmes. Le texte juridique apparaît ainsi comme un outil précieux d’analyse pour cerner les mentalités et interroger le rôle et le statut des femmes durant cette période.

L’ouvrage s’adresse aux juristes, aux spécialistes de l’histoire et de la civilisation britannique comme de l’histoire des femmes et de l’étude du genre, mais également à tous ceux et à toutes celles qui s’intéressent aux droits des femmes en général.

Lire aussi : Dossier documentaire Féminismes, Monde en Question.

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