Ils sont quatre. quatre députés socialistes – deux partisans de Dominique Strauss-Kahn et deux de Laurent Fabius – et en ont marre de ces sondages sur les présidentiables PS qui donnent tous Ségolène Royal gagnante. Paul Quilès, Didier Mathus, Pierre Bourguignon et René Rouquet ont donc saisi le CSA le 5 octobre pour lui demander de «rappeler solennellement et publiquement les médias à leur devoir d'objectivité et de rigueur» sur les sondages. Trois questions au député PS de Seine-Maritime, le strauss-kahnien Pierre Bourguignon.
Vous dénoncez les sondages. Sont-ils selon vous utilisés pour orienter la campagne interne du PS ?
On est pour l'utilisation des sondages. Ce que nous dénonçons, ce sont l'étroitesse des échantillons. Ça ne correspond plus à rien. Les instituts de sondages sont en dehors de la réalité de leur travail. Nous avons saisi le CSA sur ce constat. Le problème est que les militants du parti socialiste n'ont rien à voir avec les sympathisants. Or les sondages sont faits sur les sympathisants. Mais ce ne sont pas les militants qui sont influencés par ces sondages, c'est l'opinion publique. Nous voulons donc rappeler les médias à leur devoir de rigueur nécessaire.
Pourquoi saisir le CSA maintenant alors qu'il ne s'agit pas du premier sondage favorable à Ségolène Royal ?
Oui, mais il y a ce sondage Ipsos paru le 5 octobre ne reposant que sur 245 sympathisants PS. On atteint le ridicule absolu. Cela devient un peu trop énorme. On arrive à se demander si les journalistes se rendent compte de ce qu'ils manipulent, pas dans le sens psychologique, mais dans l'utilisation qu'ils ont des sondages. On a l'impression qu'ils ne savent plus de quoi ils parlent. J'ai aussi l'impression d'entendre des fabricants de tabac qui disent «vous vivrez plus vieux si vous fumez.» Plus c'est gros, plus ça passe.
Le CSA saisi conjointement par des députés strausskahniens et fabiusiens, est-ce le front anti-ségo qui se met en place ?
Pas du tout. Comme disait François Mitterrand, «Je me lève le matin, je regarde par la fenêtre et constate qu'il fait beau. Valéry Giscard d'Estaing aussi. Ça ne veut pas dire que je suis d'accord avec lui.» Il nous a juste semblé que c'était important. Pour cela, il fallait être au-delà du choix partisan.
Source : Marianne
Sur son site Internet, Ipsos précise que ce sondage, réalisé pour l'hebdomadaire Le Point, «a été réalisé auprès d'un échantillon de 245 sympathisants du PS issus d'un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus comprenant 956 personnes.»
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