Avant le premier tour, Marie-Ségolène Royal avait refusé tout accord avec François Bayrou sous prétexte qu'il est de droite. Après le premier tour, Marie-Ségolène Royal a proposé un accord avec François Bayrou, qui reste pourtant de droite [1]. Cela rappelle les vieilles combines de la SFIO (ancêtre du PS) sous la IVe République, qui se faisait élire sous une étiquette de gauche pour s'allier le lendemain avec la droite et faire une politique à l'opposée de ses engagements de la veille.
Le Parti Socialiste est mort le 21 avril 2002. Dès 1982-1983, il avait tourné le dos à ses engagements de "gauche" pour se convertir au néolibéralisme dans les faits (plan de rigueur du 25 mars 1983) sans le dire ouvertement. Le PCF avait accepté ce virage à 180 degrés pour conserver ses ministres au gouvernement. Depuis, les mouvements sociaux se sont épuisés dans la lutte contre les licenciements, la précarisation du travail, le chômage, la baisse du pouvoir d'achat et des salaires.
Le Parti Ségoliste veut aller plus loin encore en s'alliant, ouvertement cette fois-ci, avec la droite. Il ressort de la naphtaline Jacques Delors qui, ministre de l'Économie et des Finances de 1981 à 1984, fut l'un des initiateurs du virage économique et social du PS vers la droite en 1983. Cette nouvelle alliance se traduira par une aggravation des conditions de travail et de vie pour mettre les travailleurs aux "normes" de l'Europe néolibérale.
Voter Marie-Ségolène Royal le 6 mai, en croyant faire barrage à Nicolas Sarkozy, c'est accepter cette nouvelle trahison.
Serge LEFORT
24 avril 2007
[1] [Note du 25/04/07] Au cours de sa conférence de presse du 25 avril, François Bayrou a ironisé sur les avances de Marie-Ségolène Royal : "Le 23 avril à 19h59, j'étais infréquentable, mais à 20h01, j'étais devenu séduisant".
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Leçons du 22 avril suite
Quelques graphiques pour illustrer l'article d'hier.
Vote utile
Droite majoritaire
Victoire prévisible
Serge LEFORT
24 avril 2007
Vote utile
Droite majoritaire
Victoire prévisible
Serge LEFORT
24 avril 2007
23 avril 2007
Leçons du 22 avril
Cette élection présente quelques surprises, mais aussi quelques constantes depuis 1965.
Participation massive
Depuis 1965, le nombre des suffrages exprimés baissait régulièrement malgré un sursaut en 1974 jusqu'au record de non-participation de 30,82% le 21 avril 2002.
La surprise du 22 avril 2007 est la participation massive des électeurs (82,58%), qui se situe au même niveau que celle de 1974 (83,45%).
Vote utile
Depuis 1965, le nombre des suffrages exprimés en faveur des grands candidats baissait régulièrement malgré un sursaut en 1974 jusqu'au record du 21 avril 2002 : les deux premiers candidats ne représentaient que 25,42% des inscrits et les quatre premiers candidats 41,34% des inscrits.
La mobilisation massive des électeurs a joué en faveur de quatre candidats (Nicolas Sarkozy, Marie-Ségolène Royal, François Bayrou et Jean-Marie Le Pen), qui totalisent 71,07% des inscrits. En 1974, les trois principaux candidats (François Mitterrand, Valérie Giscard d'Estaing et Jacques Chaban-Delmas) totalisaient 75,90% des inscrits.
Vote légitimiste
Depuis 1965, le nombre des suffrages exprimés en faveur des partis parlementaires baissait régulièrement malgré un sursaut en 1974 jusqu'au record du 21 avril 2002 : 45,76% des inscrits.
Le vote utile en faveur des partis parlementaires reste néanmoins inférieur à celui de 1974 : 67,18% des inscrits en 2007 contre 78,55% des inscrits en 1974.
Droite majoritaire
Les partis de gauche retrouvent leur niveau de 1995 : 30,08% des inscrits en 2007 contre 30,90% des inscrits en 1995. Ils restent loin des scores de 1974, 1981 et 1988 : 39,14% des inscrits en 1974, 40,44% des inscrits en 1981 et 39,16% des inscrits en 1988. Ils récupèrent 1 160 022 voix par rapport à 2002 (moins 379 934 voix pour les partis de gauche non-parlementaires et plus 1 539 956 voix pour les partis de gauche parlementaires).
Les partis de droite retrouvent leur niveau quasi historique de 1969 : 52,49% des inscrits en 2007 contre 52,88% des inscrits en 1969. Ils récupèrent 7 065 407 voix par rapport à 2002 (moins 2 420 673 voix pour les partis de droite non-parlementaires et plus 9 486 080 voix pour les partis de droite parlementaires).
Gagnants
Nicolas Sarkozy est incontestablement le grand vainqueur du premier tour. Il réalise, avec 25,75% des inscrits, le meilleur score des candidats à la succession du Général de Gaulle après Georges Pompidou. Jacques Chirac n'a jamais dépassé 15,91% des inscrits (en 1988). Nicolas Sarkozy bénéficie de la mobilisation massive pour un candidat de droite (UMP ou UDF).
François Bayrou réalise un moins bon score (15,34% des inscrits) que ceux de Valérie Giscard d'Estaing en 1974 (27,21% des inscrits) et en 1981 (22,59% des inscrits), mais proche de ceux de Raymond Barre en 1988 (13,19% des inscrits), d'Edouard Balladur en 1995 (14,15% des inscrits) et bien meilleur que le sien en 2002 (4,73% des inscrits). Il fait de la résistance à droite contre l'UMP.
Perdants
Jean-Marie Le Pen recule nettement par rapport aux derniers scrutins : 8,62% des inscrits en 2007 contre 11,66% des inscrits en 2002, 11,43% des inscrits en 1995 et 11,46% des inscrits en 1988. Néanmoins, il fait partie du petit cercle des quatre candidats qui ont obtenu plus de 5% des inscrits et des exprimés et résiste au vote utile en faveur des partis parlementaires.
Le PCF, avec 1,59% des inscrits, est définitivement marginalisé. Il faudra attendre les résultats des élections législatives de juin pour qu'il en tire les conséquences, notamment financières. Il gardera peut-être encore des mairies en 2008.
Arlette Laguiller fait son plus mauvais résultat depuis 1974 : 487 940 voix (1,10% des inscrits) en 2007 contre 595 247 voix (1,95% des inscrits) en 1974. Cette campagne de trop lui fait perdre 1 142 105 voix par rapport à 2002. La marginalisation de Lutte Ouvrière sera plus rapide que celle du PCF.
Victoire prévisible
Marie-Ségolène Royal est sélectionnée pour le deuxième tour, mais elle est bien seule.
En 1981, l'ensemble des voix de gauche atteignaient 40,44% des inscrits contre 39,33% des inscrits pour la droite.
En 2007, l'ensemble des voix de gauche plafonne à 30,08% des inscrits contre 52,49% des inscrits pour la droite.
La victoire de Nicolas Sarkozy apparaît donc inévitable, mais il faudra regarder de très près son score en pourcentage des inscrits pour mesurer sa véritable légitimité (report des voix de droite, taux de l'abstention et des bulletins blancs ou nuls).
Serge LEFORT
23 avril 2007
Sources :
• Élections présidentielles 2007, France Politique.
• Élections présidentielles de 1965 à 2002, France Politique.
Participation massive
Depuis 1965, le nombre des suffrages exprimés baissait régulièrement malgré un sursaut en 1974 jusqu'au record de non-participation de 30,82% le 21 avril 2002.
La surprise du 22 avril 2007 est la participation massive des électeurs (82,58%), qui se situe au même niveau que celle de 1974 (83,45%).
Vote utile
Depuis 1965, le nombre des suffrages exprimés en faveur des grands candidats baissait régulièrement malgré un sursaut en 1974 jusqu'au record du 21 avril 2002 : les deux premiers candidats ne représentaient que 25,42% des inscrits et les quatre premiers candidats 41,34% des inscrits.
La mobilisation massive des électeurs a joué en faveur de quatre candidats (Nicolas Sarkozy, Marie-Ségolène Royal, François Bayrou et Jean-Marie Le Pen), qui totalisent 71,07% des inscrits. En 1974, les trois principaux candidats (François Mitterrand, Valérie Giscard d'Estaing et Jacques Chaban-Delmas) totalisaient 75,90% des inscrits.
Vote légitimiste
Depuis 1965, le nombre des suffrages exprimés en faveur des partis parlementaires baissait régulièrement malgré un sursaut en 1974 jusqu'au record du 21 avril 2002 : 45,76% des inscrits.
Le vote utile en faveur des partis parlementaires reste néanmoins inférieur à celui de 1974 : 67,18% des inscrits en 2007 contre 78,55% des inscrits en 1974.
Droite majoritaire
Les partis de gauche retrouvent leur niveau de 1995 : 30,08% des inscrits en 2007 contre 30,90% des inscrits en 1995. Ils restent loin des scores de 1974, 1981 et 1988 : 39,14% des inscrits en 1974, 40,44% des inscrits en 1981 et 39,16% des inscrits en 1988. Ils récupèrent 1 160 022 voix par rapport à 2002 (moins 379 934 voix pour les partis de gauche non-parlementaires et plus 1 539 956 voix pour les partis de gauche parlementaires).
Les partis de droite retrouvent leur niveau quasi historique de 1969 : 52,49% des inscrits en 2007 contre 52,88% des inscrits en 1969. Ils récupèrent 7 065 407 voix par rapport à 2002 (moins 2 420 673 voix pour les partis de droite non-parlementaires et plus 9 486 080 voix pour les partis de droite parlementaires).
Gagnants
Nicolas Sarkozy est incontestablement le grand vainqueur du premier tour. Il réalise, avec 25,75% des inscrits, le meilleur score des candidats à la succession du Général de Gaulle après Georges Pompidou. Jacques Chirac n'a jamais dépassé 15,91% des inscrits (en 1988). Nicolas Sarkozy bénéficie de la mobilisation massive pour un candidat de droite (UMP ou UDF).
François Bayrou réalise un moins bon score (15,34% des inscrits) que ceux de Valérie Giscard d'Estaing en 1974 (27,21% des inscrits) et en 1981 (22,59% des inscrits), mais proche de ceux de Raymond Barre en 1988 (13,19% des inscrits), d'Edouard Balladur en 1995 (14,15% des inscrits) et bien meilleur que le sien en 2002 (4,73% des inscrits). Il fait de la résistance à droite contre l'UMP.
Perdants
Jean-Marie Le Pen recule nettement par rapport aux derniers scrutins : 8,62% des inscrits en 2007 contre 11,66% des inscrits en 2002, 11,43% des inscrits en 1995 et 11,46% des inscrits en 1988. Néanmoins, il fait partie du petit cercle des quatre candidats qui ont obtenu plus de 5% des inscrits et des exprimés et résiste au vote utile en faveur des partis parlementaires.
Le PCF, avec 1,59% des inscrits, est définitivement marginalisé. Il faudra attendre les résultats des élections législatives de juin pour qu'il en tire les conséquences, notamment financières. Il gardera peut-être encore des mairies en 2008.
Arlette Laguiller fait son plus mauvais résultat depuis 1974 : 487 940 voix (1,10% des inscrits) en 2007 contre 595 247 voix (1,95% des inscrits) en 1974. Cette campagne de trop lui fait perdre 1 142 105 voix par rapport à 2002. La marginalisation de Lutte Ouvrière sera plus rapide que celle du PCF.
Victoire prévisible
Marie-Ségolène Royal est sélectionnée pour le deuxième tour, mais elle est bien seule.
En 1981, l'ensemble des voix de gauche atteignaient 40,44% des inscrits contre 39,33% des inscrits pour la droite.
En 2007, l'ensemble des voix de gauche plafonne à 30,08% des inscrits contre 52,49% des inscrits pour la droite.
La victoire de Nicolas Sarkozy apparaît donc inévitable, mais il faudra regarder de très près son score en pourcentage des inscrits pour mesurer sa véritable légitimité (report des voix de droite, taux de l'abstention et des bulletins blancs ou nuls).
Serge LEFORT
23 avril 2007
Sources :
• Élections présidentielles 2007, France Politique.
• Élections présidentielles de 1965 à 2002, France Politique.