Depuis que Mme Thatcher et Ronald Reagan ont initié, au début des années 80, la contre-réforme libérale, les partis sociaux-démocrates européens se sont résignés, les uns après les autres, à l’accompagner en s’évertuant vainement d’en limiter les excès.
En France, l’adoption en juin dernier d’une nouvelle Déclaration de principes du Parti socialiste parachève son alignement à retardement sur la mue accomplie en Angleterre par le New Labour de Tony Blair et Gordon Brown, en Allemagne par le Nouveau centre de Gerhardt Schröder, en Italie par le Parti Démocrate de Veltroni. [...] Elle officialise en effet l’abandon de toute référence à la lutte de classe et l’acceptation du capitalisme concurrentiel comme horizon indépassable de tous les temps.
Cette gauche blafarde n’est plus celle de Jaurès, ni même celle de Blum, mais sa contrefaçon. C’est une gauche light, aussi inoffensive que le café sans caféine ou la bière sans alcool. C’est une gauche sans réformes, qui s’excuse presque d’être de gauche, et se défend farouchement d’être anticapitaliste et de vouloir porter atteinte à la sacro-sainte propriété privée.
SZALKOWSKI Denis, Parti de classe et Alzheimer politique, AgoraVox
Dans l’histoire du Parti socialiste, le congrès de Tours de 1920 fut l’une des plus grandes dates de son histoire qui vit la naissance du PCF et l’abandon par la SFIO de la révolution comme outil de conquête du pouvoir et du concept de parti de classe. L’action du Parti socialiste vise de fait à la recherche de l’intérêt général et non pas à opposer les uns contre les autres au sein de la société française.
A toujours peindre la réalité en noir, à toujours verser dans le misérabilisme, dans le catastrophisme, à toujours utiliser des épouvantails à moineaux (Bush, Sarkozy, le marché transatlantique…) et des expressions fumeuses telles que la lutte des classes, nous en oublions l’essentiel, à savoir que nous devenons inaudibles par la répétition de slogans qui, à défaut de mobiliser la population française, mobilisent quelques-uns d’entre nous. Nous nous éloignons de ce que nous sommes refusant d’assumer ce que nous sommes devenus.
BLEITRACH Danielle, Thèses sur Feuerbach ou comment penser et changer le monde, Changement de société
Dans ce blog nous sommes des communistes qui n’avons pas abandonné le marxisme, une approche théorico-pratique. Je ne sais pas si mes camarades qui sont encore au parti et qui ont choisi de se battre pour empêcher la liquidation de ce parti, de son passé héroïque, de sa capacité à mobiliser la population française de notre pays contre les mauvais coups, avec cette audace responsable qui caractérisait jadis ce parti, arriveront à vaincre le mur de silence, les mensonges avec lesquels l’actuelle direction prétend entretenir son légitimisme.
Commentaires : Lien correct de Marxists Internet Archive - site trotskyste ! - et des Thèses sur Feuerbach.
Nous publions cette auteure malgré ses propos dans les commentaires sur "Point de vue d'André Gerin sur la crise financière" et malgré la censure de ce commentaire :Danielle Bleitrach est trop intelligente pour ne pas comprendre le lien entre ces deux dates :
Le 23 août 1939, Staline signe un pacte de «non-agression» avec Hitler. Le 20 août 1940, Staline fait assassiner Trotsky à Coyoacán (quartier de México).
Dans les années 1930, avec les procès de Moscou et les grandes purges qui décimeront les rangs trotskystes en URSS, le terme «trotskiste» sera remplacé par celui d’«hitléro-trotskisme» laissant entendre une collusion entre l’Opposition de gauche et le fascisme.
En 1935, L’Humanité exige la mise hors la loi des trotskistes en France, et ne parle désormais plus que des «hitléro-trotskistes au service de l’étranger».
Lire aussi :
• Le Pacte germano-soviétique, Ligue Communiste Révolutionnaire.
• Textes de Barta (1914-1976) Marxists Internet Archive.
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