Amérique latine/Russie : un nouvel axe géopolitique ?, Chronique Agora
L'Amérique latine est soudain devenue très intéressante. Des difficultés s'y entrecroisent - locales et géopolitiques. Il y a une manière générale de l'exprimer. En temps de crise entre les grandes puissances, les problèmes locaux sont renforcés par le conflit international. Les changements entre les relations américano-russes ont des répercussions dans des régions du monde qui ont été négligées depuis la Guerre froide. Beaucoup de changements se produisent un peu partout. Concentrons-nous sur l'Amérique latine cette semaine. C'est une région qui n'était guère passionnante par le passé, géopolitiquement parlant, mais les choses sont en train de changer.
GRAZIANI Tiberio, Le temps des continents et la déstabilisation de la planète, Résistants au nouvel ordre mondial
La réaffirmation de la Russie comme acteur mondial, avec la puissante croissance économique des deux colosses asiatiques, Chine et Inde, semble avoir définitivement marqué, dans le cadre des relations internationales, la fin de la saison unipolaire sous conduite étasunienne, et posé les conditions, minimales et suffisantes, pour la construction d’un ordre planétaire articulé sur d’avantage de pôles. Les entités géopolitiques qui caractérisent ce nouveau cycle ne seront pas, vraisemblablement, les nations ou les puissances régionales mais bien les grands espaces continentaux.
La crainte d’une jonction des intérêts géopolitiques entre les grandes puissances eurasiatiques (Russie, Chine et Inde) et les tendances continentalistes de certains gouvernements sud-américains ont éveillé, ces derniers temps, une attention ravivée du Département d’Etat des USA et de certains think tank atlantiques, chargés d’identifier les zones de crise et de définir des scénarios géopolitiques qui soient en syntonie avec les desiderata et les intérêts globaux de Washington et du Pentagone ; une attention vers ces régions de la masse continentale eurasiatique – et du sous-continent indio-latin – qui seraient plus exposées aux déchirures, causées par des tensions endogènes historiques et encore irrésolues.
En instrumentalisant les tensions locales de certaines aires géostratégiques, les USA, avec leurs alliés occidentaux, ont lancé un processus de déstabilisation – de longue période - de tout l’arc himalayen, véritable charnière continentale, qui va impliquer huit pays de l’espace eurasiatique (Népal, Pakistan, Afghanistan, Myanmar, Bangladesh, Tibet, Bhoutan et Inde).
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