Le problème majeur pour le quotidien Corriere della Sera est la dépendance de l'UE à l'énergie russe : "Le ciel politique au-dessus de Nice est de plomb aujourd'hui. La soif d'énergie, que l'on ne peut pas ignorer, pèse comme un roc sur la table des négociations. L'UE tente de libérer ses conduites de gaz des griffes de l'ours russe, tandis que [le Premier ministre russe Vladimir] Poutine travaille dans le sens contraire. L'UE veut se créer un espace énergétique d'urgence, de l'énergie éolienne néerlandaise et de l'énergie hydraulique norvégienne aux gazoducs transsahariens du Nigeria et au gaz d'Azerbaïdjan, pour pouvoir s'approvisionner elle-même dès que la Russie aura fermé les vannes. Les 27 pays européens importent 61 pour cent de leurs besoins de Russie, et sept d'entre eux dont les Etats baltes sont complètement dépendants de Moscou. Cette situation est trop risquée."
UE et Russie se rejoignent sur la sécurité et la crise, Reuters - Yahoo! Actualités
Réunis à Nice, Européens et Russes ont appelé à l'organisation en 2009 d'un sommet avec les Américains sur un nouveau cadre de sécurité en Europe et Nicolas Sarkozy a demandé à Moscou et Washington de s'abstenir d'ici là de tout déploiement de missiles sur le Vieux continent.
"En tant que président de l'Union européenne, je propose une rencontre, mi-2009, dans le cadre de l'OSCE (Organisation de sécurité et de coopération en Europe), pour poser les bases d'un accord sur la sécurité pan-européenne", a déclaré le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse.
Sarko sur la brèche et dans la brèche, Medvedev en bandoulière, Dedefensa
Le Guardian, aujourd’hui également, va plus loin et il a raison. Il présente la démarche de Sarkozy comme une alliance de facto entre le Français et le Russe Medvedev dans cette affaire du BMDE. Il observe que le président français soutient la proposition russe d’un nouvel arrangement paneuropéen de sécurité («Sarkozy backs Russian calls for pan-European security pact»), dans lequel doit s’inscrire une résolution de l’affaire BMDE/Iksander par l’élimination conjointe des deux projets.
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Le sommet de Nice a impliqué officiellement l’UE dans l’affaire du BMDE, ce que l’UE se refusait jusqu’ici à faire. Cela laissera de très lourdes traces. Désormais, la voie empruntée par le sommet de Nice conduit à des manœuvres de grand style sur la sécurité européenne, cette fois avec l’UE et les Européens obligés à être partie prenante, plutôt que l’habituel regroupement moutonnier au sein de l’OTAN. Inutile de dire que l’on se prépare de rudes affrontements au sein de l’UE, par exemple lorsque les Tchèques en seront les présidents (en janvier-juillet 2009). Bien entendu, en même temps que leurs dirigeants ne pouvaient s’opposer à l’initiative française engageant l’UE, Tchèques et Polonais se rassemblaient à Prague et en catimini pour affirmer leur certitude “à 100%” que le BMDE serait installé, – ce qui est beaucoup préjuger de la positon du nouveau président US.
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