Dépêches des 10 et 11 février 2009, Info-Palestine - Toutes les dépêches.
Gaza : Infanticide à grande échelle, Info-Palestine.
Les organisations humanitaires internationales sont inquiètes de l’acharnement meurtrier du gouvernement israélien contre les habitants de Ghaza, malgré le cessez-le-feu.
Elles attirent l’attention en particulier sur l’interdiction d’entrée de tout dispositif d’assainissement de l’eau dans cette enclave surpeuplée, aux prises à de graves pénuries annonciatrices d’une deuxième offensive par le blocus, la soif, la faim et le manque de produits vitaux.
Au 18 janvier, selon les Nations unies, au moins 400 000 personnes, dont 220 000 enfants, n’avaient pas accès à l’eau potable.
Ces données s’aggravent de jour en jour. Le cessez-le-feu marque l’arrêt des attaques aériennes et l’utilisation massive des armes prohibées.
Mais une guerre tout aussi meurtrière continue sous l’aspect d’une trêve. Cette cruauté, froidement élaborée par les stratèges de l’Etat hébreu, a fait réagir, ce vendredi, le gouvernement français qui a convoqué l’ambassadeur d’Israël à Paris.
Ce petit geste, tout symbolique qu’il soit, a le mérite de l’audace, sachant à quel point Israël inspire la terreur à ses propres amis.
En effet, ni l’Union européenne ni même les Etats-Unis n’ont l’intention politique affirmée de faire la distinction entre une alliance avec l’Etat hébreu et la compromission dans le crime.
Philosophie d'un massacre : André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy, apologistes des crimes de guerre israéliens, Oumma.
Le journal Le Monde, qui s’était déjà illustré, lors de la dernière poussée de fièvre des va-t-en-guerre israéliens, au Liban, durant l’été 2006, en publiant dans ses colonnes le pathétique et consternant journal de voyage de Bernard-Henri Lévy, parti se constituer bouclier humain dans les colonies du Nord d’Israël victimes des tirs de roquettes du Hezbollah, alors que l’armée israélienne mettait le Liban à feu et à sang, s’est à nouveau distingué en publiant, dans son édition du mardi 6 janvier 2009, et alors qu’Israël jetait cette fois son dévolu sur la bande de Gaza, l’infâme bafouille du sieur Glucksmann qui se dit philosophe.
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Comme Glucksmann, Lévy est, depuis longtemps déjà, passé maître dans l’art de la désinformation et de la manipulation d’une opinion d’autant plus facile à influencer qu’elle est par ailleurs très mal informée : efficace, certes, mais ô combien répugnant, dès lors que l’objectif avoué en est de minimiser, de nier ou de justifier les crimes de guerre commis par Israël durant ces trois semaines de folie meurtrière. Glucksmann et Lévy devraient savoir que l’apologie de crimes de guerre tombe sous le coup de la loi française, qui considère qu’« un écrit qui présente comme susceptibles d’être justifiés des actes constitutifs de crimes de guerre doit être considéré comme apologétique » ; et qu’une fois officiellement reconnus comme tels les crimes israéliens à Gaza et leurs auteurs poursuivis, eux-mêmes pourraient aussi avoir à répondre de l’apologie qu’ils en ont faite.
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Il faudra qu’il nous explique comment il sera possible de faire la paix en refusant de discuter avec les représentants élus du peuple palestinien, et alors que même des « Palestiniens modérés » comme Barghouti et Aker, ainsi que le dit lui-même Lévy, « ne croient [pas] au sérieux d’une offre de paix portée par un Premier Ministre [Abbas] sur le départ ». Faudra-t-il de nouvelles élections, qui confirmeront sans aucun doute la suprématie du Hamas ? Ou bien continuera-t-on de nier le droit des Palestiniens à la démocratie ? Les formules creuses de Lévy sont une insulte aux victimes de Gaza comme à ceux qui ont survécu à l’enfer. La paix, si elle est encore possible, ne pourra être cette « paix sèche » dont il se fait le porte-parole.
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Par chance, Israël a aussi son Levy de service, et d’une autre trempe que Bernard-Henri, assurément. Gideon Levy, journaliste au quotidien israélien Haaretz, n’a de cesse de dénoncer les crimes commis par le gouvernement et l’armée de son pays. « Nous larguons des bombes sur des immeubles résidentiels, dit-il, et nous allons ensuite soigner les blessés à Ichilov ; nous lançons des obus sur une population réfugiée dans des écoles des Nations Unies, et nous allons ensuite rééduquer à Beit Lewinstein les personnes que nous avons rendues handicapées. Nous tirons sur des gens et ensuite nous pleurons sur leur sort, nous tuons et ensuite nous nous lamentons, nous déchiquetons comme des « machines automatiques à tuer » des femmes et des enfants, et nous devons préserver notre dignité ensuite [Le temps des Justes] ».
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Selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), Tsahal a aussi empêché les secours d’arriver auprès des victimes palestiniennes. Des enfants sont restés enfermés cinq jours durant dans leur maison, située dans le quartier de Zeitoun, avec le corps de leur mère tuée. L’armée israélienne empêchait les secours d’accéder au quartier où avaient eu lieu des combats et où gisaient de nombreux morts et agonisants. L’armée israélienne n’a pas porté secours aux blessés palestiniens et, en violation des principes de la Convention de Genève, n’a pas permis à la Croix-Rouge de porter secours aux victimes.
Mieux, l’UNRWA a dû suspendre ses opérations humanitaires pendant plusieurs jours après qu’un de ses convois ait été bombardé par l’aviation israélienne, tuant le conducteur d’une ambulance. Enfin, l’armée israélienne a utilisé des armes dont l’usage est strictement interdit dans des zones urbaines, comme des obus au phosphore blanc ou à l’uranium appauvri, sans parler de la dernière petite merveille américaine, la bombe « intelligente » DIME (pour Dense Inert Metal Explosive), constituée de petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, et dont le pouvoir d’explosion est énorme : « A deux mètres, explique l’un des deux médecins norvégiens qui était à l’hôpital al-Chifa de Gaza pendant les événements, et dont les propos sont rapportés par Le Monde, le corps est coupé en deux ; à huit mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles.
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Depuis l’instauration du cessez-le-feu et le retrait de l’armée israélienne, les témoignages et les preuves s’accumulent, tous plus accablants les uns que les autres, et il faut porter au crédit du journal Le Monde de s’en être largement fait l’écho. Dans le monde arabe, des centaines de millions de téléspectateurs ont vu, sur des chaînes d’information comme Aljazeera ou Alarabiya, ces corps d’enfants mutilés, déchiquetés, carbonisés. L’image d’Israël, une fois de plus, en a pris un sérieux coup, peut-être fatal et sans retour. Que Lévy, Glucksmann et Bernheim le veuillent ou non, c’est bien Israël qui a sur les mains le sang des enfants palestiniens, et non le Hamas. Quant aux survivants, aveugles, brûlés, estropiés à vie, paraplégiques ou simplement orphelins, derniers rescapés de familles décimées, ils n’oublieront jamais et il est difficile d’imaginer qu’ils pourront un jour cohabiter en paix avec leurs bourreaux…
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Il en faut bien plus, semble-t-il, pour émouvoir un Glucksmann ou un Lévy. Malgré l’accumulation des crimes de guerre israéliens, eux et leurs potes bien-pensants de la pipolerie parisienne, pseudo-intellectuels circonspects et philosophes de surface dont la conscience et le discernement foutent le camp dès lors qu’il s’agit de la « survie » d’Israël, restent, en France, les plus fidèles et efficaces relais de la propagande guerrière israélienne et de sa politique criminelle, qui a fait, en l’espace de trois semaines plus de mille trois cents morts palestiniens, dont au moins un tiers d’enfants, et des milliers de blessés…
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Israël n’est pas seulement le (pire) ennemi des Palestiniens. Il est aussi le pire ennemi des juifs du monde entier, sa politique criminelle et suicidaire constituant, pour l’antisémitisme, le terreau le plus fertile qu’on puisse imaginer. Quant aux pires ennemis d’Israël, ce ne sont pas les Palestiniens, ni mêmes les Arabes ou les « islamo-fascistes », mais bel et bien tous ces intellectuels et hommes politiques, juifs pour la plupart, qui, de par le monde, continuent de soutenir et d’encourager, contre vents et marées, la politique coloniale d’Israël, et dont les Lévy, Glucksmann, Finkielkraut, Klarsfeld et autres Lanzmann sont, en France, les plus illustres représentants.
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Michel Warschawski, à qui l’on demandait récemment ce qu’il pensait des réflexions de nos deux philosophes sur Gaza, eut la réponse suivante, que je ne peux m’empêcher de reproduire intégralement [AFPS] : « Des personnages comme Glucksman et BHL, dit-il, ne m’ont jamais inspiré. Elles reflètent un phénomène très français : les producteurs médiatisés. Je dis producteurs, et non "intellectuels", car s’ils produisent abondamment de mots, ils n’ont pas créé une seule idée nouvelle ou originale, tout au plus copié avec dix ans de retard les idéologues néo-conservateurs américains.
Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.
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