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26 juin 2009

La farce d'une solution à deux États

La Réunion Asie-Pacifique des Nations Unies sur la question de Palestine s’est penchée ce matin sur la question « complexe » de Jérusalem, et des experts ont prévenu que l’absence d’une solution juste à cette question rendrait impossible la création de deux États.

S’exprimant dans le cadre d’un forum sur « l’impératif d’une solution juste à la question de Jérusalem », l’Ambassadeur de l’Autorité palestinienne en Malaisie a décrit les divers moyens par lesquels Israël empiète sur Jérusalem-Est. Il a cité les colonies de peuplement, la construction de routes et celle du mur de séparation, ainsi que les multiples mesures administratives.

Abdelaziz Abougoush a déclaré que les Palestiniens n’accepteraient pas un statut qui ne prévoirait pas Jérusalem-Est comme capitale. L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est disposée à envisager une solution où Jérusalem deviendrait une ville ouverte à la fois aux Palestiniens et aux Israéliens, soit la capitale de deux États.

Un habitant israélien de Jérusalem a prévenu que le « bassin sacré » était « le centre volcanique » de la question de Jérusalem et que les organisations de colons extrémistes cherchaient activement à déplacer les Palestiniens et à faire dérailler le processus de paix. Le Président Obama, a-t-il averti, doit comprendre qu’il n’existe aucune alternative à l’engagement sur la question. Un non-engagement sonnerait « l’arrêt de mort » de la solution à deux États, a souligné cet intervenant.

Un urbaniste palestinien a décrit cinq scénarii possibles pour la future Jérusalem, dont l’un, la « cité des ponts » permettrait d’avoir deux capitales, politiquement séparées mais physiquement reliées l’une à l’autre, soit une ville de diversité et d’égalité et un centre universel du règlement du conflit israélo-palestinien.

Un théologien d’Indonésie a proposé un point de vue éthique, soulignant la nécessité d’une ville ouverte aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans, ainsi qu’à tout autre individu sous garanties internationales. Il a appelé à la protection des droits de ceux qui vivent actuellement à Jérusalem.

La perspective de l’Union européenne a été décrite par un journaliste de Bruxelles, tandis qu’un professeur de relations internationales en Indonésie a attiré l’attention sur le soutien dont la cause palestinienne bénéficie au sein des organisations de la société civile indonésienne.

ONU

La Réunion Asie-Pacifique des Nations Unies sur la question de la Palestine s’est achevée aujourd’hui par l’adoption d’une déclaration qui appuie fermement la solution de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité.

Cette réunion, qui se tenait sur deux jours, était organisée par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien en vue d’encourager une large mobilisation internationale, notamment des pays d’Asie et du Pacifique, pour parvenir à une solution négociée du conflit israélo-palestinien.

Parmi les participants, on comptait des experts israéliens et palestiniens de renommée internationale, des représentants des États Membres et observateurs de l’ONU, des parlementaires, des représentants du système des Nations Unies et d’autres organisations intergouvernementales, ainsi que des représentants de la société civile, du milieu universitaire et des médias.

Aux termes de la « Déclaration de clôture des organisateurs », les participants ont souligné que la création des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte-à-côte en paix et en sécurité, ne peut être basée que sur le droit international, les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et des autres organes des Nations Unies. Une solution négociée à la question de Jérusalem, basée elle aussi sur le droit international, est essentielle non seulement pour résoudre le conflit israélo-palestinien, mais aussi pour une paix durable dans toute la région, poursuit la Déclaration.

Les participants ont déploré le manque de soutien de la part du Gouvernement israélien actuel pour une solution de deux États et dénoncé la multiplication des colonies, en particulier à Jérusalem et dans ses alentours. Ils ont aussi exprimé leur grave préoccupation face à la dégradation de la situation dans la bande de Gaza qui est toujours assiégée. Mais les participants se sont dits encouragés par les propos prononcés récemment par le Président des États-Unis, Barack Obama, sur la nécessité pour Israël de cesser ses activités de colonisation.

Dans ses remarques, le Directeur général des affaires multilatérales du Ministère des affaires étrangères de l’Indonésie, Rezlan Ishar Jenie, a relevé les signes d’espoir que l’on pouvait voir malgré les terribles conditions de vie du peuple palestinien. Pour passer de l’espoir à la réalité, a-t-il ajouté, il faut que tous les acteurs en présence reconnaissent les grands défis qu’il reste à relever et passent à des actions concrètes. Il a souligné l’urgence de réactiver le processus.

L’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies à New York, Riyad Mansour, a, pour sa part, souligné que le consensus international sur la solution de deux États et la nécessité pour Israël de cesser les activités de colonisation soient transformés en volonté politique pour qu’Israël, puissance occupante, change d’attitude et que des négociations de bonne foi puissent commencer sur les questions relatives au statut final.

Pour Paul Badji, du Sénégal, qui préside le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la solution de deux États est la seule façon de rendre justice au peuple palestinien, une justice qu’on leur nie depuis longtemps.

Avant la clôture de cette réunion, des universitaires japonais, néo-zélandais, chinois et malaisiens ont décrit l’appui apporté par les pays de l’Asie et du Pacifique à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien.

ONU

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