La demande du président français Nicolas Sarkozy au Premier ministre Benjamin Netanyahu de remplacer Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, met à jour une triste vérité. À l'heure actuelle, Israël n'a pas un vrai ministre des Affaires étrangères. La communauté internationale refuse de parler à un homme politique qui est considéré comme raciste, suite à la campagne menée par son parti Israel Beytenou, contre les citoyens arabes au cours de la récente campagne électorale à la Knesset. Il n'y pas d'autre manière d'interpréter la comparaison de Sarkozy entre Lieberman et Jean-Marie Le Pen politicien français d'extrême-droite.
Les réactions de colère du ministère des Affaires étrangères après le commentaire de Sarkozy, diffusé lundi sur la chaîne 2 en Israël, à savoir qu'il s'était ingéré dans les affaires intérieures d'Israël, ne sont pas pertinentes.
La France n'a pas imposer un boycott officiel de Lieberman, Sarkozy ne l'a pas non plus condamné publiquement - il a seulement transmis un message à Netanyahou en privé. Il est donc difficile de soutenir que Sarkozy s'est comporté d'une manière peu diplomatique.
Il est plus important de se concentrer sur l'essentiel, sur les dommages en cours des intérêts diplomatiques d'Israël résultant du mandat de Lieberman au ministère des Affaires étrangères. Sarkozy n'était pas le premier à exprimer son insatisfaction avec le fait que le chef d'Israel Beytenou soit élevé au sommet de la diplomatie d'Israël.
Les pays arabes refusent de parler avec Lieberman en raison de ses menaces et de ses propos grossiers sur le passé de l'Egypte et de son président.
Lorsque Lieberman a été invité récemment à Washington, l'administration américaine a exprimé son mécontentement en lui préférant le ministre de la Défense Ehud Barak, qui a été invité à rencontrer le président Barack Obama. Les prédécesseurs de Lieberman au ministère des Affaires étrangères, Tzipi Livni (Kadima) et Silvan Shalom (Likoud), ont également été invités à des réunions avec le président au cours de leurs visites à Washington. Mais pas lui.
La bizarre tentative de Lieberman d'offrir une alternative politique diplomatique, dont la principale caractéristique est le renforcement de la coopération stratégique avec la Russie comme contrepoids à l'administration Obama, s'est effondré dès le début. Avant d'inviter Lieberman à Moscou, les Russes ont envoyé leur ministre des Affaires étrangères à une réunion avec le chef du Hamas Khaled Meshal.
À la lumière de la situation internationale complexe à la veille de la reprise des négociations avec les Palestiniens et peut-être aussi avec la Syrie, Israël a besoin de tout le soutien de la communauté internationale. Il est impératif de remplacer Lieberman par un autre ministre des Affaires étrangères, qui bénéficiera d'une politique d'ouverture dans les capitales du monde.
01/07/2009
Ha'aretz
Traduction de Serge LEFORT
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