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6 juin 2009

Monde arabo-musulman

Dans le discours que Barack Obama a prononcé le 4 juin à l'université du Caire, l'occurrence "musulman" revient 47 fois ; l'expression "communautés musulmanes" 11 fois ; l'expression "musulmans américains" 3 fois ; l'expression "musulmans du monde entier" 2 fois et l'expression "monde musulman" 1 fois, mais jamais l'expression monde arabo-musulman.


Extraits :
Depuis plus de mille ans, Al-Azhar est un haut lieu de transmission du savoir dans le monde musulman et, depuis plus d'un siècle, l'université du Caire est une source de progrès pour l'Égypte.

Notre rencontre survient à un moment de grande tension entre les États-Unis et les musulmans du monde entier - tension ancrée dans des forces historiques qui dépassent le cadre des débats actuels de politique générale. Les relations entre l'islam et l'Occident se caractérisent par des siècles de coexistence et de coopération, mais aussi par des conflits et des guerres de religion. Dans un passé relativement plus récent, les tensions ont été nourries par le colonialisme qui a privé beaucoup de musulmans de droits et de chances de réussir, ainsi que par une guerre froide qui s'est trop souvent déroulée par acteurs interposés, dans des pays à majorité musulmane et au mépris de leurs propres aspirations.

Je suis venu ici au Caire en quête d'un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas et qu'ils n'ont pas lieu de se faire concurrence. Bien au contraire, l'Amérique et l'islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain.

America.gov

La presse étrangère, notamment européenne, a cité correctement Barack Obama, mais pas la presse française.
Dans son discours de principe prononcé jeudi au Caire, le président américain Barack Obama a appelé les musulmans du monde entier à un nouveau départ dans un "respect mutuel". Obama a continué à soutenir une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien.
euro|topics

La presse française a une obsession : le monde arabo-musulman qu'elle associe au terrorisme.
C'est la troisième fois depuis son élection que le président démocrate parle au monde arabo-musulman. [...] L'enjeu est stratégique. M. Obama estime qu'une des clés de la scène géopolitique actuelle réside dans une double image : celle que le monde arabo-musulman a des Etats-Unis et celle que les Américains ont de l'islam.
[...]
Au Caire, comme lors de ses deux précédents discours, M. Obama s'est attaqué aux représentations caricaturales de l'islam ; il a dénoncé les stéréotypes véhiculés sur les musulmans. Il l'a fait tout en critiquant les mêmes caricatures et les mêmes stéréotypes entretenus dans le monde arabo-musulman à l'égard de l'Amérique.
Le Monde

Le monde musulman ne peut se résumer au terrorisme et au fanatisme. L'accueil fait dans le monde arabo-musulman à ces mots sans précédent marque ce changement de la politique américaine.
Libération

Le capital sympathie personnel du Président sera assurément en hausse dans le monde arabo-musulman, même si chacun sait que les actes compteront plus que les « propos raffinés » d'un président parvenu à effacer en si peu de temps l'image de cowboy de son prédécesseur, et redonner un visage souriant à une Amérique que beaucoup s'étaient habitué à détester.
Rue89

Car le président américain avait ces idées en tête depuis sa campagne : rarement, donc, un discours aura été autant préparé, mûri réfléchi et ciselé, pesé. Il signifie trois choses : un changement de cap diplomatique, vis-à-vis du monde arabo-musulman, théâtre de tous les affrontements récents ; une ambition, celle de restaurer l'image , détruite par son prédécesseur, des Etats-Unis, donc rendre à son pays sa capacité d'influence ; un défi personnel , être à la hauteur de ses grands prédécesseurs comme du symbole du rêve américain qu'il incarne à l'intérieur comme à l'extérieur.
Slate

Les médias dominants français, en martelant l'expression monde arabo-musulman, attribuent à Barack Obama un propos qu'il n'a non seulement pas tenu mais qui signifie exactement le contraire de ce qu'il a dit dans l'esprit comme dans la forme. Les médias hexagonaux sont coutumiers de ce racisme social, politique et culturel qui, en reprenant la thèse fumeuse d'un "choc des civilisations", fait des musulmans les boucs émissaires de toutes les crises [1].

Serge LEFORT
05/06/2009

[1] Lire sur le même thème :
• La guerre des images, Monde en Question.
• Deux poids deux mesures, Monde en Question.
• La lepénisation des médias, Monde en Question.
• Revue de presse : La caricature de la "liberté de la presse" (1), Monde en Question.
• Revue de presse : La caricature de la "liberté de la presse" (2), Monde en Question.
• Revue de presse : La caricature de la "liberté de la presse" (3), Monde en Question.

5 juin 2009

Discours de Barack Obama au Caire



NON NON NON, Barack Obama ne s'est adressé ni au monde musulman ni au monde arabo-musulman comme le traduit Public Sénat, mais aux musulmans du monde entier. La nuance est importante.


Je vous remercie. Bonjour à tous. C'est pour moi un honneur de me trouver dans cette ville intemporelle qu'est le Caire et d'être reçu par deux institutions remarquables. Depuis plus de mille ans, Al-Azhar est un haut lieu de transmission du savoir dans le monde musulman et, depuis plus d'un siècle, l'université du Caire est une source de progrès pour l'Égypte. Ensemble, vous représentez l'harmonie entre la tradition et le progrès. Je vous suis reconnaissant de votre hospitalité et de celle du peuple égyptien. Je suis fier aussi de vous transmettre la bonne volonté du peuple américain et une salutation de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : « Salamm aleïkoum ». (Applaudissements)

Notre rencontre survient à un moment de grande tension entre les États-Unis et les musulmans du monde entier - tension ancrée dans des forces historiques qui dépassent le cadre des débats actuels de politique générale. Les relations entre l'islam et l'Occident se caractérisent par des siècles de coexistence et de coopération, mais aussi par des conflits et des guerres de religion. Dans un passé relativement plus récent, les tensions ont été nourries par le colonialisme qui a privé beaucoup de musulmans de droits et de chances de réussir, ainsi que par une guerre froide qui s'est trop souvent déroulée par acteurs interposés, dans des pays à majorité musulmane et au mépris de leurs propres aspirations. En outre, les mutations de grande envergure qui sont nées de la modernité et de la mondialisation ont poussé beaucoup de musulmans à voir dans l'Occident un élément hostile aux traditions de l'islam.

Des extrémistes violents ont exploité ces tensions auprès d'une minorité de musulmans, qui pour être réduite n'en est pas moins puissante. Les attentats du 11 septembre 2001, conjugués à la poursuite des actions violentes engagées par ces extrémistes contre des civils, ont amené certains dans mon pays à juger l'islam inévitablement hostile non seulement à l'Amérique et aux pays occidentaux, mais aussi aux droits de l'homme. La peur et la méfiance se sont ainsi accentuées.

Tant que notre relation restera définie par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine et non la paix et qui encouragent le conflit au lieu de la coopération qui peut aider nos deux peuples à connaître la justice et la prospérité. C'est ce cycle de la méfiance et de la discorde qui doit être brisé.

Je suis venu ici au Caire en quête d'un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas et qu'ils n'ont pas lieu de se faire concurrence. Bien au contraire, l'Amérique et l'islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain.

Ce faisant, je reconnais que le changement ne se produira pas du jour au lendemain. Il y a eu beaucoup de publicité à propos de mon discours, mais aucun discours ne peut éradiquer des années de méfiance, et dans l'espace de cet après-midi, je n'ai pas la réponse non plus aux questions complexes qui nous ont menés au point où nous sommes maintenant. Mais je suis convaincu que pour aller de l'avant, nous devons dire ouvertement entre nous ce que nous recelons dans notre cœur et que trop souvent nous n'exprimons qu'à huis clos. Nous devons consentir un effort soutenu afin de nous mettre à l'écoute et d'apprendre les uns des autres ; de nous respecter mutuellement et de rechercher un terrain d'entente. Comme le dit le Saint Coran, « Crains Dieu et dis toujours la vérité ». (Applaudissements) C'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui - de dire la vérité de mon mieux, rendu humble par la tâche qui nous attend et ferme dans ma conviction que les intérêts que nous partageons parce que nous sommes des êtres humains sont beaucoup plus puissants que les forces qui nous séparent.

Cette conviction s'enracine en partie dans mon vécu. Je suis chrétien, mais mon père était issu d'une famille kényane qui compte des générations de musulmans. Enfant, j'ai passé plusieurs années en Indonésie où j'ai entendu l'appel à la prière (azan) à l'aube et au crépuscule. Jeune homme, j'ai travaillé dans des quartiers de Chicago où j'ai côtoyé beaucoup de gens qui trouvaient la dignité et la paix dans leur foi musulmane.

Féru d'histoire, je sais aussi la dette que la civilisation doit à l'islam. C'est l'islam - dans des lieux tels qu'Al-Azhar -, qui a brandi le flambeau du savoir pendant de nombreux siècles et ouvert la voie à la Renaissance et au Siècle des Lumières en Europe. C'est de l'innovation au sein des communautés musulmanes (Applaudissements) - c'est de l'innovation au sein des communautés musulmanes que nous viennent l'algèbre, le compas et les outils de navigation, notre maîtrise de l'écriture et de l'imprimerie, notre compréhension des mécanismes de propagation des maladies et des moyens de les guérir. La culture islamique nous a donné la majesté des arcs et l'élan des flèches de pierre vers le ciel, l'immortalité de la poésie et l'inspiration de la musique, l'élégance de la calligraphie et la sérénité des lieux de contemplation. Et tout au long de l'histoire, l'islam a donné la preuve, en mots et en actes, des possibilités de la tolérance religieuse et de l'égalité raciale. (Applaudissements)

Je sais aussi que l'islam a de tout temps fait partie de l'histoire de l'Amérique. C'est le Maroc qui fut le premier pays à reconnaître mon pays. En signant le traité de Tripoli en 1796, notre deuxième président, John Adams, nota ceci : « Les États-Unis n'ont aucun caractère hostile aux lois, à la religion ou la tranquillité des musulmans. »

Depuis notre fondation, les musulmans américains enrichissent les États-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servi le gouvernement, pris la défense des droits civils, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, brillé dans le domaine des sports, remporté des prix Nobel, construit notre plus haut immeuble et allumé le flambeau olympique. Et, récemment, le premier Américain musulman qui a été élu au Congrès a fait le serment de défendre notre Constitution sur le Coran que l'un de nos Pères fondateurs, Thomas Jefferson, conservait dans sa bibliothèque personnelle. (Applaudissements)

J'ai donc connu l'islam sur trois continents avant de venir dans la région où il a été révélé pour la première fois. Cette expérience guide ma conviction que le partenariat entre l'Amérique et l'islam doit se fonder sur ce qu'est l'islam, et non sur ce qu'il n'est pas, et j'estime qu'il est de mon devoir de président des États-Unis de combattre les stéréotypes négatifs de l'islam où qu'ils se manifestent. (Applaudissements)

Or ce même principe doit s'appliquer à la façon dont l'Amérique est perçue par les musulmans. Tout comme les musulmans ne se résument pas à un stéréotype grossier, l'Amérique n'est pas le stéréotype grossier d'un empire qui n'a d'autre intérêt que le sien. Les États-Unis représentent l'une des plus grandes sources de progrès que le monde ait connues. Nous sommes nés d'une révolution contre un empire ; nous sommes fondés sur l'idéal de l'égalité de tous et nous avons versé de notre sang et combattu pendant des siècles pour donner un sens à ces mots - sur notre territoire et à travers le monde. Nous sommes façonnés par chaque culture, issus des quatre coins du monde et acquis à un concept simple : E pluribus unum : « De plusieurs peuples, un seul ».

Eh bien, qu'un Américain d'origine africaine et ayant pour nom Barack Hussein Obama ait pu être élu président a fait couler beaucoup d'encre. (Applaudissements)

Mais mon parcours n'est pas unique. Le rêve des chances de réussir ne s'est pas concrétisé pour tous en Amérique, mais cette promesse demeure pour tous ceux qui débarquent sur nos rivages - y compris les près de sept millions de musulmans américains qui vivent aujourd'hui dans notre pays et dont le revenu et le niveau d'éducation, disons-le, sont supérieurs à la moyenne. (Applaudissements)

En outre, la liberté en Amérique est indissociable de celle de pratiquer sa religion. C'est pour cette raison que chaque État de notre union compte au moins une mosquée et qu'on en dénombre plus de mille deux cents sur notre territoire. C'est pour cette raison que le gouvernement des États-Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à porter le hijab et pour punir ceux qui leur contesteraient ce droit. (Applaudissements)

Le doute n'est pas permis : l'islam fait bel et bien partie de l'Amérique. Et je suis convaincu que l'Amérique contient en elle la proposition vraie qu'indépendamment de notre race, de notre religion ou de notre condition sociale nous aspirons tous à la même chose - vivre dans la paix et la sécurité ; faire des études et travailler dans la dignité ; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. C'est cela que nous avons en commun. C'est l'espoir de l'humanité tout entière.

Certes, notre tâche commence seulement quand nous avons pris conscience de notre humanité commune. Ce n'est pas par des paroles que nous pouvons répondre aux besoins de nos peuples. Nous ne pourrons les satisfaire qu'à condition d'agir avec audace dans les années à venir et de comprendre que nous nous heurtons à des défis communs et qu'en nous abstenant d'y faire face c'est à nous tous que nous faisons tort.

Car nous en avons fait récemment l'expérience : quand le système financier d'un pays particulier s'affaiblit, la prospérité est mise à mal partout. Quand une nouvelle grippe infecte un seul être humain, nous courons tous un risque. Quand un pays particulier tente de se doter d'une arme nucléaire, le risque d'attaque nucléaire augmente dans toutes les nations. Quand des extrémistes violents sévissent dans une certaine région de montagnes, les populations situées par-delà l'océan sont mises en danger. Et quand des innocents en Bosnie et au Darfour sont massacrés, c'est notre conscience collective qui est souillée. (Applaudissements)

Vivre ensemble dans le monde, voilà ce que cela signifie au vingt et unième siècle. C'est la responsabilité que nous avons les uns envers les autres en tant qu'êtres humains.

C'est une responsabilité difficile à assumer. Car l'histoire de l'humanité est trop souvent le récit de nations et de tribus - et admettons-le, de religions - qui s'asservissent en visant leur propre intérêt. Mais dans cette ère nouvelle, une telle attitude est autodestructrice. Au vu de notre interdépendance, tout ordre mondial qui élève un pays ou un groupe d'individus au détriment d'un autre est inévitablement voué à l'échec. Quelle que soit notre opinion du passé, nous ne devons pas en être prisonniers. Nous devons régler nos problèmes par le biais du partenariat et partager nos progrès. (Applaudissements)

Il ne faut pas en conclure que nous devrions faire sembler d'ignorer les sources de tension. C'est l'inverse qui nous est suggéré : nous devons affronter carrément ces tensions. Dans cet esprit, permettez-moi de m'exprimer aussi clairement et aussi simplement que possible sur certaines questions précises auxquelles nous devons maintenant faire face ensemble.

La première est celle de l'extrémisme violent sous toutes ses formes.

À Ankara, j'ai fait clairement savoir que l'Amérique n'est pas - et ne sera jamais - en guerre contre l'islam. (Applaudissements)

En revanche, nous affronterons inlassablement les extrémistes violents qui font peser une menace grave sur notre sécurité. Parce que nous rejetons ce que rejettent les gens de toutes confessions : le meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. Et il m'incombe d'abord, en tant que président, de protéger le peuple américain.

La situation qui prévaut en Afghanistan illustre les objectifs de l'Amérique et la nécessité de collaborer tous ensemble. Voilà maintenant plus de sept ans, forts d'un large appui de la communauté internationale, les États-Unis ont donné la chasse à al-Qaïda et aux talibans. Nous avons agi de la sorte non par choix, mais par nécessité. Je suis conscient que d'aucuns mettent encore en question ou même justifient les événements du 11 Septembre. Mais soyons clairs : Al-Qaïda a tué près de trois mille personnes ce jour-là. Ses victimes étaient des hommes, des femmes et des enfants innocents, venus d'Amérique et de beaucoup d'autres pays, et qui n'avaient rien fait à personne. Mais al-Qaïda a choisi de les tuer sans merci, de revendiquer les attentats et il réaffirme aujourd'hui encore sa détermination à commettre d'autres meurtres à une échelle massive. Ce réseau a des membres dans de nombreux pays et il essaie d'élargir son rayon d'action. Il ne s'agit pas là d'opinions à débattre - ce sont des faits à combattre.

Eh bien, ne vous y trompez pas : nous ne voulons pas laisser nos soldats en Afghanistan. Nous ne cherchons pas - nous ne cherchons pas à y établir des bases militaires. Il nous est douloureux pour l'Amérique de perdre ses jeunes gens et ses jeunes femmes. La poursuite de ce conflit s'avère coûteuse et politiquement difficile. Nous ne demanderions pas mieux que de rapatrier tous nos soldats, jusqu'au dernier, si nous avions l'assurance que l'Afghanistan et maintenant le Pakistan n'abritaient pas d'éléments extrémistes déterminés à tuer le plus grand nombre possible d'Américains. Mais ce n'est pas encore le cas.

C'est pourquoi nous œuvrons en partenariat avec une coalition de 46 pays. Malgré les couts en cause, la volonté de l'Amérique ne va pas fléchir. Assurément, aucun d'entre nous ne doit tolérer ces éléments extrémistes. Ils ont fait des morts dans beaucoup de pays. Ils ont tué des gens de toutes religions - et surtout des musulmans. Leurs actions sont irréconciliables avec les droits de l'homme, le progrès des nations et l'islam. Le Saint Coran nous enseigne que quiconque tue un innocent tue l'humanité tout entière, (Applaudissements) et que quiconque sauve quelqu'un, sauve l'humanité tout entière. (Applaudissements) La foi enracinée de plus d'un milliard d'habitants de la planète est tellement plus vaste que la haine étroite de quelques-uns. Quand il s'agit de combattre l'extrémisme violent, l'islam ne fait pas partie du problème - il constitue une partie importante de la marche vers la paix.

Nous savons en outre que la puissance militaire ne va pas à elle seule résoudre les problèmes qui se posent en Afghanistan et au Pakistan. C'est pour cette raison que nous comptons investir 1,5 milliard de dollars par an, au cours des cinq prochaines années, dans la construction d'écoles et d'hôpitaux, de routes et d'entreprises, en partenariat avec les Pakistanais, ainsi que des centaines de millions de dollars pour venir en aide aux personnes déplacées. C'est pour cette raison encore que nous fournissons plus de 2,8 milliards de dollars aux Afghans afin de les aider à développer leur économie et à prodiguer les services dont la population a besoin.

Je voudrais aussi aborder le dossier de l'Irak. Contrairement à la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak est le résultat d'un choix, lequel a provoqué des différences marquées dans mon pays et à travers le monde. Tout en étant convaincu que le peuple irakien a gagné au bout du compte à être libéré de la tyrannie de Saddam Hussein, je crois aussi que les événements en Irak ont rappelé à l'Amérique la nécessité de recourir à la diplomatie et de construire un consensus international pour résoudre ses problèmes à chaque fois que c'est possible. (Applaudissements) De fait, nous avons en mémoire les propos de Thomas Jefferson, qui disait ceci : « J'espère que notre sagesse grandira avec notre puissance et qu'elle nous enseignera que moins nous utiliserons cette dernière, plus elle fera de l'effet. »

Aujourd'hui, l'Amérique possède une double responsabilité : aider l'Irak à se forger un avenir meilleur et laisser l'Irak aux Irakiens. J'ai fait clairement savoir au peuple irakien (Applaudissements) que nous ne cherchons nullement à établir des bases en Irak ni à revendiquer son territoire ou ses ressources. La souveraineté de l'Irak appartient à l'Irak. C'est pour cette raison que j'ai ordonné le retrait de nos brigades de combat d'ici au mois d'août de l'année prochaine. C'est pour cette raison que nous allons honorer l'accord que nous avons conclu avec le gouvernement irakien, élu démocratiquement, concernant le retrait de nos troupes de combat des villes irakiennes d'ici au mois de juillet et de toutes nos troupes du territoire irakien d'ici à 2012. (Applaudissements) Nous aiderons l'Irak à former ses forces de sécurité et à développer son économie. Mais c'est en tant que partenaires, et jamais en tant que protecteurs, que nous apporterons notre appui à un Irak sécurisé et uni.

Enfin, tout comme l'Amérique ne tolérera jamais la violence des extrémistes, elle ne doit jamais altérer ni oublier ses principes. Les événements du 11 Septembre ont infligé un traumatisme considérable à notre pays. La peur et la colère qu'ils ont provoquées sont compréhensibles, mais dans certains cas ces sentiments nous ont conduits à agir de manière contraire à nos traditions et à nos idéaux. Nous prenons maintenant des mesures concrètes pour rectifier cette situation. J'ai interdit sans équivoque l'usage de la torture par les États-Unis et j'ai ordonné la fermeture de la prison à Guantanamo Bay d'ici au début de l'année prochaine. (Applaudissements)

L'Amérique va donc se défendre, dans le respect de la souveraineté des nations et de la primauté du droit. Et nous agirons en ce sens en partenariat avec les communautés musulmanes qui sont elles aussi menacées. Plus vite les extrémistes seront isolés et malvenus dans les communautés musulmanes, plus vite nous connaîtrons tous une sécurité accrue.

La deuxième grande source de tension que nous devons aborder concerne la situation entre les Israéliens, les Palestiniens et le monde arabe.

Les liens solides qui unissent l'Amérique à Israël sont bien connus. Cette relation est immuable. Elle se fonde sur des liens culturels et historiques et sur la reconnaissance du fait que l'aspiration à un territoire juif est ancré dans un passé tragique indéniable.

À travers le monde, le peuple juif a été persécuté pendant des siècles et l'antisémitisme en Europe a atteint son paroxysme avec un holocauste sans précédent. Demain, je me rendrai à Buchenwald, qui faisait partie d'un réseau de camps où des Juifs étaient réduits à l'esclavage, torturés, abattus et envoyés aux chambres à gaz par le Troisième Reich. Six millions de Juifs ont été tués - soit un nombre supérieur à celui de toute la population juive d'Israël aujourd'hui. Il est injustifié, ignorant et odieux de nier ce fait. Il est profondément injuste de menacer Israël de destruction, ou répéter de vils stéréotypes sur les Juifs et cela ne sert qu'à évoquer dans l'esprit des Israéliens cette page la plus douloureuse de leur passé et à empêcher de prendre racine la paix à laquelle ont droit les habitants de cette région.

Ceci dit, il est également indéniable que le peuple palestinien, qui regroupe des musulmans et des chrétiens, a souffert en quête d'un territoire. Depuis plus de soixante ans, il connaît la douleur de la dislocation. Beaucoup attendent dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et dans des terres voisines de connaître une vie de paix et de sécurité à laquelle ils n'ont jamais eu le droit de goûter. Ils subissent au quotidien les humiliations - grandes et petites - qui accompagnent l'occupation. Il n'est pas permis d'en douter : la situation du peuple palestinien est intolérable. L'Amérique ne tournera pas le dos à l'aspiration légitime du peuple palestinien à la dignité, aux chances de réussir et à un État à lui. (Applaudissements)

Depuis des dizaines d'années, une impasse persiste : deux peuples aux aspirations légitimes, chacun marqué par un passé douloureux qui rend un compromis insaisissable. Il est aisé de pointer un doigt accusateur : les Palestiniens peuvent attirer l'attention sur la dislocation consécutive à la fondation d'Israël, et les Israéliens peuvent dénoncer l'hostilité et les attaques dont le pays a de tout temps fait l'objet à l'intérieur même de ses frontières et par-delà. Mais si nous examinons ce conflit à travers le prisme de l'une ou de l'autre partie, nos œillères nous cacheront la vérité : la seule résolution consiste à répondre aux aspirations des uns et des autres en créant deux États, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun dans la paix et la sécurité. C'est dans l'intérêt d'Israël, dans l'intérêt de la Palestine, dans l'intérêt de l'Amérique, dans l'intérêt du monde. C'est pourquoi je compte personnellement poursuivre un tel aboutissement avec toute la patience et le dévouement qu'exige cette tâche. (Applaudissements) Les obligations qu'ont acceptées les parties en vertu de la Feuille de route sont claires. Pour que règne la paix, il est temps que les parties - et que nous tous -se montrent à la hauteur de leurs responsabilités.

Les Palestiniens doivent renoncer à la violence. La résistance sous forme de violence et de massacre n'aboutira pas. Les Noirs en Amérique ont souffert du fouet quand ils étaient esclaves et de l'humiliation de la ségrégation. Mais ce ne fut pas la violence qui leur a finalement permis d'obtenir l'égalité des droits dans son intégrité. Ce fut la persévérance ferme et pacifique pour les idéaux au cœur même de la création de l'Amérique. Cette même histoire peut être racontée par des peuples de l'Afrique du sud à l'Asie du sud ; de l'Europe de l'est à l'Indonésie. C'est une histoire avec une simple vérité : la violence ne mène nulle part. Lancer des roquettes contre des enfants israéliens endormis ou tuer des vieilles femmes dans un autobus, n'est pas un signe de courage ni de force. Ce n'est pas de cette manière que l'on revendique l'autorité morale ; c'est ainsi qu'on l'abdique.

Le moment est maintenant venu pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu'ils peuvent bâtir. L'Autorité palestinienne doit développer ses capacités de gouverner avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Hamas jouit du soutien de certains Palestiniens, mais il doit aussi reconnaitre ses responsabilités. Il doit jouer un rôle pour réaliser les aspirations des Palestiniens et unir le peuple palestinien. Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit à l'existence d'Israël.

En même temps, Israël doit reconnaître que tout comme le droit à l'existence d'Israël ne peut être nié, il en est de même pour la Palestine. Les États-Unis n'acceptent pas la légitimité de la continuation des colonies israéliennes. (Applaudissements) Ces constructions constituent une violation des accords passés et portent préjudice aux efforts de paix. Le moment est venu pour que ces colonies cessent. (Applaudissements)

Israël doit aussi honorer ses obligations et assurer que les Palestiniens puissent vivre, travailler et développer leur société. Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la continuation de la crise humanitaire à Gaza ne sert pas à promouvoir la sécurité d'Israël, l'absence persistante de chances de réussite en Cisjordanie non plus. Des améliorations dans la vie de tous les jours du peuple palestinien doivent constituer une partie cruciale de la feuille de route pour la paix.

Enfin, les États arabes doivent reconnaître que l'initiative arabe de paix a été un début important, mais non la fin de leurs responsabilités. Le conflit israélo-arabe ne devrait plus être utilisé pour distraire les populations des États arabes des autres problèmes. Il doit au contraire servir de raison pour aider les populations palestiniennes à développer les institutions qui permettront d'asseoir leur État ; à reconnaître la légitimité d'Israël ; et à opter pour le progrès au lieu de se polariser de manière autodestructive sur le passé.

L'Amérique alignera ses politiques avec ceux qui veulent la paix. Nous dirons en public ce que nous dirons en privé aux Israéliens, aux Palestiniens et aux Arabes. (Applaudissements) Nous ne pouvons pas imposer la paix. Mais en privé, de nombreux musulmans reconnaissent qu'Israël ne disparaitra pas ; de même, de nombreux Israéliens reconnaissent la nécessité d'un État palestinien. Le moment est venu de prendre une initiative, sur ce que tous savent être vrai.

Trop de larmes ont coulé. Trop de sang a été versé. Nous avons tous la responsabilité d'œuvrer pour le jour où les mères d'Israéliens et de Palestiniens pourront voir leurs enfants grandir sans peur ; où la terre sainte de trois grandes religions sera ce lieu de paix que Dieu avait voulu ; où Jérusalem sera un lieu de résidence sur et permanent pour les Juifs, les Chrétiens et les musulmans et un lieu où tous les enfants d'Abraham pourront se côtoyer dans la paix comme dans l'histoire d'Israh, (Applaudissements), - comme dans l'histoire d'Israh, de Moïse, de Jésus et de Mohammed (que la paix soit avec eux) unis dans la prière. (Applaudissements)

La troisième source de tension est nos intérêts en commun à l'égard des droits et des responsabilités des États concernant les armes nucléaires.

Cette question a constitué une source de tension entre les États-Unis et la République islamique d'Iran. Pendant de nombreuses années, l'Iran s'est défini en partie par son opposition à mon pays et il existe en effet un passé tumultueux entre nos deux pays. En pleine Guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d'un gouvernement iranien démocratiquement élu. Depuis la révolution islamique, l'Iran a joué un rôle dans la prise d'otages et dans des actes de violence à l'encontre des troupes et des civils américains. Cette histoire est bien connue. Plutôt que de rester emprisonné par le passé, j'ai dit clairement au peuple et aux dirigeants iraniens que mon pays est prêt à aller de l'avant. La question qui se pose maintenant n'est pas de savoir à quoi l'Iran s'oppose, mais plutôt quel est l'avenir qu'il souhaite bâtir.

Je comprends qu'il sera difficile de surmonter des décennies de méfiance, mais nous allons procéder avec courage, rectitude et fermeté. Il y aura de nombreux problèmes à examiner entre nos deux pays et nous sommes disposés à aller de l'avant sans conditions préalables, sur la base d'un respect mutuel. Mais il est clair pour tous ceux préoccupés par les armes nucléaires que nous sommes arrivés à un tournant décisif. Ce n'est pas simplement dans l'intérêt des États-Unis, c'est pour empêcher une course aux armes nucléaires susceptible d'entraîner cette région sur une voie extrêmement dangereuse .

Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays possèdent des armes que d'autres ne possèdent pas. Aucun État ne devrait décider et choisir qui sont les pays à avoir des armes nucléaires. C'est pourquoi je réaffirme fermement l'engagement de l'Amérique à vouloir un monde dans lequel aucun pays ne possède d'armes nucléaires. (Applaudissements) Et chaque pays, y compris l'Iran, devrait avoir le droit d'avoir accès à l'énergie nucléaire pacifique s'il respecte ses engagements dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire. Cet engagement est au cœur du Traité et il doit être pris par tous ceux qui y souscrivent pleinement. J'espère que tous les pays de la région pourront partager cet objectif.

Le quatrième point je vais aborder est la démocratie. (Applaudissements)

Je sais - je sais qu'il y a eu une polémique, au cours des récentes années, au sujet de la promotion de la démocratie et qu'une grande partie de cette controverse est liée à la guerre en Irak. Par conséquent, permettez-moi de le dire clairement : aucun système de gouvernement ne peut ou ne devrait être imposé par un pays à un autre.

Toutefois, cela ne diminue pas mon engagement à l'égard des gouvernements qui reflètent la volonté du peuple. Chaque nation donne naissance à ce principe de sa propre manière, en fonction des traditions de son propre peuple. L'Amérique ne prétend pas savoir ce qui est le mieux pour tout et chacun, tout comme nous ne voudrions pas prétendre décider des résultats d'une élection pacifique. Mais j'ai la ferme conviction que tous les peuples aspirent à certaines choses : la possibilité de s'exprimer et d'avoir une voix dans la façon dont ils sont gouvernés ; la confiance en l'État de droit et l'application équitable de la justice ; un gouvernement qui est transparent et qui ne vole pas ce qui appartient à son peuple ; la liberté de vivre selon leur choix. Il ne s'agit pas simplement d'idéaux américains, il s'agit des droits de l'homme et c'est pourquoi nous les encouragerons dans le monde entier. (Applaudissements)

C'est vrai, il n'y a pas de route directe pour honorer cette promesse. Mais une chose est claire, les gouvernements qui défendent ces droits sont à terme plus stables, meilleurs et plus en sécurité. La suppression des idées ne réussit jamais à les éliminer. L'Amérique respecte la liberté d'expression de tous ceux, dans le monde entier, qui sont pacifiques et respectueux de la loi, même si nous ne sommes pas d'accord avec eux. Nous accueillerons tous les gouvernements élus pacifiques - à condition qu'ils gouvernent en respectant toutes leurs populations.

Ce point est important car il y a ceux qui encouragent la démocratie uniquement lorsqu'ils ne sont pas au pouvoir ; et une fois au pouvoir ils sont sans scrupules dans la suppression des droits d'autrui. (Applaudissements) Quel que soit là où il prend forme, le gouvernement du peuple et par le peuple est le seul étalon par lequel on mesure tous ceux qui sont au pouvoir : il faut conserver le pouvoir par le consentement du peuple et non la coercition ; il faut respecter les droits des minorités et participer, dans un esprit de tolérance et de compromis ; il faut mettre les intérêts du peuple et le déroulement légitime du processus politique avant ceux de son parti. Sans ces ingrédients, les élections ne créent pas une vraie démocratie à elles seules.

Un membre du public : Barack Obama, on vous aime !
Le président Obama : Je vous remercie. (Applaudissements)

Le cinquième point que nous allons aborder ensemble est celui de la liberté de religion.

L'Islam a une tradition de tolérance dont il est fier. Nous le constatons dans l'histoire de l'Andalousie et de Cordoue pendant l'Inquisition. Je l'ai constaté de première main pendant mon enfance en Indonésie, où des Chrétiens dévots pratiquaient ouvertement leur religion dans un pays à prépondérance musulmane. C'est cet esprit qu'il nous faut aujourd'hui. Les habitants de tous les pays doivent être libres de choisir et de vivre leur religion d'après leur conviction d'esprit, de cœur et d'âme. Cette tolérance est essentielle pour que la religion puisse s'épanouir, or elle est assaillie de plusieurs façons différentes.

Parmi certains musulmans, on constate que certains ont malheureusement tendance à mesurer leur propre croyance à l'aune du rejet des croyances d'autrui. Il faut soutenir la richesse de la diversité religieuse, que ce soit pour les Maronites au Liban ou les Coptes en Égypte. (Applaudissements) Et pour être francs, il faut aussi mettre fin aux divergences entre les musulmans, car les divisions entre les sunnites et les chiites ont provoqué des violences tragiques, tout particulièrement en Irak.

La liberté de religion joue un rôle crucial pour permettre aux gens de vivre en harmonie. Nous devons toujours examiner les façons dont nous la protégeons. Aux États-Unis, par exemple, les musulmans ont plus de mal à s'acquitter de l'obligation religieuse de la zakat étant donné les règles relatives aux dons de bienfaisance. C'est pour cette raison que je suis résolu à œuvrer avec les musulmans américains pour leur permettre de s'acquitter de la zakat.

De même, il importe que les pays occidentaux évitent d'empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple, en dictant ce qu'une musulmane devrait porter. En un mot, nous ne pouvons pas déguiser l'hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme.

De fait, la foi devrait nous unir. C'est pour cette raison que nous sommes en train de créer de nouveaux programmes de service communautaire en Amérique qui réunissent des chrétiens, des musulmans et des juifs. C'est également pour cette raison que nous nous réjouissons des initiatives telles que le dialogue interreligieux du roi Abdallah d'Arabie Saoudite et le leadership de la Turquie dans l'Alliance des civilisations. À travers le monde, nous pouvons transformer le dialogue en un service interreligieux de sorte que les ponts entre les êtres humains mènent à des actions en faveur de notre humanité commune, que ce soit pour lutter contre le paludisme en Afrique ou pour fournir des secours après une catastrophe naturelle.

La sixième question - la sixième question dont je veux parler porte sur les droits des femmes.

(Applaudissements) Je sais - je sais, et vous pouvez le voir d'après ce public - que cette question suscite un sain débat. Je rejette l'opinion de certains selon laquelle une femme qui choisit de se couvrir la tête est d'une façon ou d'une autre moins égale, mais j'ai la conviction qu'une femme que l'on prive d'éducation est privée d'égalité. (Applaudissements) Et ce n'est pas une coïncidence si les pays dans lesquels les femmes reçoivent une bonne éducation connaissent bien plus probablement la prospérité.

Je tiens à préciser une chose : les questions relatives à l'égalité des femmes ne sont absolument pas un sujet qui concerne uniquement l'Islam. En Turquie, au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie, nous avons vu des pays à majorité musulmane élire une femme à leur tête, tandis que la lutte pour l'égalité des femmes continue dans beaucoup d'aspects de la vie américaine, et dans les pays du monde entier.

Je suis convaincu que nos filles peuvent offrir une contribution à la société tout aussi importante que nos fils (Applaudissements)et que notre prospérité commune sera favorisée si nous utilisons les talents de toute l'humanité, hommes et femmes. Je ne crois pas que les femmes doivent faire les mêmes choix que les hommes pour assurer leur égalité, et je respecte celles qui choisissent de suivre un rôle traditionnel. Mais cela devrait être leur choix. C'est pour cela que les États-Unis œuvreront en partenariat avec tout pays à majorité musulmane pour améliorer l'alphabétisation des filles. Nous aiderons aussi les jeunes femmes à faire la transition de l'école au monde du travail par l'intermédiaire du microfinancement qui permet aux gens de réaliser leurs rêves. (Applaudissements)

Finalement, je veux parler de notre intérêt commun à favoriser le développement et les opportunités économiques.

Je sais que pour beaucoup, la mondialisation présente des aspects contradictoires. Internet et la télévision peuvent transmettre dans les foyers des connaissances et des informations, mais également une sexualité vulgaire et une violence gratuite. Le commerce peut s'accompagner de nouvelles richesses et opportunités, mais aussi de grands bouleversements et de changements au niveau communautaire. Dans tous les pays, y compris en Amérique, ce changement provoque la peur. La peur que la modernité signifie la perte du contrôle de nos choix économiques, de nos décisions politiques et, il s'agit d'un élément encore plus important, de notre identité, c'est-à-dire des choses qui nous attachent à notre communauté, notre famille et notre foi.

Mais je sais aussi qu'on ne peut pas empêcher le progrès humain. Le développement et la tradition ne sont pas nécessairement contradictoires. Des pays comme le Japon et la Corée du Sud ont connu une prodigieuse croissance économique tout en conservant leur culture distincte. Il en va de même pour les progrès remarquables au sein de pays à majorité musulmane, de Kuala Lumpur à Dubaï. Par le passé et de nos jours, les communautés musulmanes ont été à la pointe de l'innovation et de l'éducation.

Ceci est important car aucune stratégie de développement ne peut se fonder uniquement sur ce que produit la terre et elle ne peut être durable si les jeunes n'ont pas de travail. De nombreux pays du Golfe se sont énormément enrichis grâce au pétrole et certains commencent à concentrer leurs ressources sur le développement plus large. Mais nous devons tous garder à l'esprit que l'éducation et l'innovation seront la monnaie d'échange du 21e siècle. (Applaudissements) Dans trop de communautés musulmanes, le sous-investissement en ces domaines persiste. J'attire l'attention sur cette réalité dans mon propre pays. Et à la différence du passé pendant lequel l'Amérique se concentrait sur le pétrole et le gaz, s'agissant de cette partie du monde, nous chercherons désormais à agir dans des domaines plus variés.

Dans le domaine de l'éducation, nous allons élargir les programmes d'échange et augmenter les bourses, comme celle qui a permis à mon père de venir en Amérique, (Applaudissements) tout en encourageant davantage d'Américains à étudier dans des communautés musulmanes. Nous offrirons à des étudiants musulmans prometteurs des stages aux États-Unis ; nous investirons dans l'enseignement en ligne destiné aux enseignants et aux enfants à travers le monde ; et nous créerons un nouveau réseau informatique qui permettra à un jeune du Kansas de communiquer instantanément avec un jeune du Caire.

Dans le domaine du développement économique, nous créerons un nouveau corps de volontaires des milieux d'affaires qui formeront des partenariats avec des homologues de pays à majorité musulmane. Je vais aussi accueillir un Sommet sur l'entrepreneuriat cette année pour trouver les moyens d'approfondir les liens entre les leaders du monde des affaires, les fondations et les entrepreneurs sociaux des États-Unis et des communautés musulmanes à travers le monde.

Dans le domaine des sciences et des technologies, nous établirons un nouveau fonds pour appuyer le développement technologique dans les pays à majorité musulmane et pour aider à concrétiser commercialement des idées pour qu'elles créent des emplois. Nous ouvrirons des centres d'excellence scientifiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, et nous nommerons de nouveaux émissaires pour les sciences chargés de collaborer à des programmes qui mettront au point de nouvelles sources d'énergie, créeront des emplois verts, numériseront les registres et archives, purifieront l'eau et produiront de nouvelles cultures. Dans le domaine de la santé au niveau mondial, j'annonce aujourd'hui une nouvelle initiative avec l'Organisation de la conférence islamique pour éradiquer la polio et nous intensifierons nos partenariats avec des communautés musulmanes pour améliorer la santé maternelle et infantile.

Tout cela doit être accompli en partenariat. Les Américains sont prêts à se joindre aux citoyens et gouvernements, aux organisations communautaires, aux dirigeants religieux et aux entreprises dans les communautés musulmanes du monde entier afin d'aider nos populations à améliorer leur vie.

Il ne sera pas facile de régler les questions dont je viens de parler. Mais nous avons la responsabilité de nous unir pour réaliser le monde auquel nous aspirons, un monde où les extrémistes ne menacent plus notre pays et où les soldats américains sont rentrés chez eux, un monde où les Palestiniens et les Israéliens vivent chacun en sécurité dans un État qui leur est propre et où l'énergie nucléaire est utilisée à des fins pacifiques, un monde où les gouvernements servent les intérêts de leurs citoyens et où les droits de tous les enfants de Dieu sont respectés. Tel est le monde auquel nous aspirons et nous n'y parviendrons qu'ensemble.

Je sais qu'un grand nombre de gens - musulmans et non musulmans - se demandent si nous arriverons vraiment à prendre ce nouveau départ. Certains veulent attiser les flammes de la division et entraver le progrès. Certains suggèrent que ça ne vaut pas la peine ; ils avancent qu'il y aura fatalement des désaccords et que les civilisations finissent toujours par s'affronter. Beaucoup plus ont tout simplement des doutes. Il y a tellement de peur, tellement de méfiance qui se sont accumulées avec les ans. Mais si nous choisissons de nous laisser enchaîner par le passé, nous n'irons jamais de l'avant. Je veux particulièrement le déclarer aux jeunes de toutes les fois et de tous les pays, plus que quiconque, vous avez la possibilité de ré-imaginer le monde, de refaire le monde.

Nous partageons tous cette planète pendant un court instant. À nous de décider si nous passons ce temps à nous concentrer sur ce qui nous sépare ou si nous nous engageons à faire ce qu'il faut - de façon soutenue - pour trouver un terrain d'entente, pour nous concentrer sur l'avenir que nous désirons pour nos enfants, et pour respecter la dignité de tous les êtres humains.

Tout ceci n'est pas simple. Il est plus facile de se lancer dans une guerre que de faire la paix. Il est plus facile de blâmer autrui que de s'examiner soi-même ; il est plus facile de voir ce qui nous distingue, plutôt que ce que nous avons en commun. Mais il faut choisir le bon chemin, et non le plus facile. Il y a une règle essentielle qui sous-tend toutes les religions : celle de traiter les autres comme nous aimerions être traités. Cette vérité transcende les nations et les peuples. C'est une croyance qui n'est pas nouvelle, qui n'est ni noire ni blanche ni basanée, qui n'est ni chrétienne ni musulmane ni juive. C'est une foi qui a animé le berceau de la civilisation et qui bat encore dans le cœur de milliards d'êtres humains. C'est la foi dans autrui et c'est ce qui m'a mené ici aujourd'hui.

Nous avons le pouvoir de construire le monde auquel nous aspirons, mais seulement si nous avons le courage de prendre un nouveau départ, en gardant à l'esprit ce qui a été écrit.

Le Saint Coran nous dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. »

Le Talmud nous dit : « Toute la Torah a pour objectif de promouvoir la paix. »

La Bible nous dit : « Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu. »

Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la vision de Dieu. C'est maintenant notre tâche sur cette Terre. Je vous remercie et que la paix de Dieu soit avec vous. Je vous remercie. Je vous remercie. (Applaudissements)

Transcription du discours que le président des États-Unis, M. Barack Obama, a prononcé le 4 juin 2009 à l'université du Caire (Égypte), intitulé Un nouveau départ, America.gov.

Journaliste à Gaza



"Etre journaliste à Gaza"
Conférence de Sameh Habeeb
Samedi 6 juin 2009 à 17h30
Librairie Résistances
4 Villa Compoint (angle 40 rue Guy Môquet)
75017 Paris
Métro ligne 13 Guy Môquet ou Brochant
Bus ligne 31 Davy-Moines
Agenda militant - Agenda alternatif


Sameh Habeeb est journaliste à Gaza et fondateur du journal en ligne The Palestine Telegraph.

Lire aussi :
• Dossier Sameh HABEEB
• Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine
• Bibliographie Palestine/Israël

Crise USA-Israël

Alain Gresh résume les événements qui vont marquer la première quinzaine du mois de juin au Proche-Orient sans faire aucune analyse des changements en cours car ils bouleversent ses convictions d'une solution à deux États, utopique après la dernière guerre israélienne à Gaza.
Les blogs du Diplo

Dedefensa réalise des analyses qui tranchent avec l'aveuglement des médias dominants, spécialement des médias français. Leur haine des musulmans, fût-ils perses (Iran), et leur solidarité inconditionnelle avec le gouvernement israélien ne leurs permettent pas de voir les changements en cours.
[...] la crainte panique des stratèges US devant les risques de prolifération nucléaire vers des groupes terroristes nécessite de toute urgence un arrangement avec les pays de la zone critique ("l'arc de crise" du Moyen-Orient et du sous-continent indien) disposant ou devant disposer de l'arme nucléaire. L'Iran est l'un de ces pays. De ce point de vue, tout le reste est subordonné à cette recherche d'un accord, ce qui est évidemment une démarche inverse de l'approche israélienne qui recherche la destruction du potentiel iranien. Les USA semblent avoir conclu que la situation au Moyen-Orient doit être stabilisée par un arrangement et non plus par des pressions de menace d'usage de la force. Cela implique effectivement un arrangement avec l'Iran, une intégration de l'Iran dans un nouvel équilibre dans la région, éventuellement avec l'idée d'une zone dénucléarisée impliquant la "mise au pas" d'Israël dans ce domaine fondamental. Tout cela se fait au détriment des "relations spéciales" avec Israël, qui deviennent secondaires et doivent se soumettre à la logique de la première démarche. Le problème palestinien doit alors être réglé, moins pour lui-même que pour permettre ce réarrangement général, et les intérêts d'Israël deviennent eux-mêmes secondaires.
Dedefensa

Chaque jour qui passe confirme le durcissement spectaculaire dans sa substance de la politique US. Comme on pu le lire, Arnaud de Borchgrave juge que c'est la plus grave crise entre les USA et Israël depuis 1956 (Suez). Disons-le autrement et plus justement, c'est la plus grave crise tout court entre les USA et Israël, parce que cette gravité existe aujourd'hui alors que les liens USA-Israël étaient, il y a quelques mois encore, resserrés comme ils n'avaient jamais été auparavant, et surtout pas en 1956, lorsque les liens USA-Israël n'avaient absolument aucun rapport avec ceux de la période GW Bush. (Tout a basculé, dans la connivence USA-Israël, à partir de 1967, avec accélération irrésistible à partir du début des années 1980, lorsque le Pentagone est devenu le principal inspirateur de la politique militarisée d'Israël.)

[...]

Ce "regard gaulliste" tient dans le fait d'élargir le problème d'Israël à tous les composants de la sécurité de la région, au lieu de s'en tenir à la seule sécurité d'Israël, dont la présentation est faite selon des facteurs répartis en général et à parts à peu près égales entre des dissimulations, des obsessions, des actions terroristes de relations publiques et de lobbying, et ce qu'il y a d'arrangeant dans la réalité pour la cause présentée. "Regard gaulliste", ou disons plutôt, pour être plus précis, "possibilité d'un regard gaulliste", – et la restriction montre bien que, pour autant, rien n'est dit, et surtout pas la messe.

Un premier point essentiel est le climat nouveau installé autour du problème israélo-palestinien qui tient à cette question de linkage entre ce problème israélo-palestinien réduit aux chicaneries dont les Israéliens sont experts des implantations, et la question iranienne. [...]

La question de la divergence des "intérêts stratégiques" entre USA et Israël implique que l'administration Obama n'accepte plus la division dramatique et habile que les Israéliens ont toujours fait. D'une part, la question israélo-palestinienne, avec les chicaneries sans fin des implantations, qui est un marais où se perd l'énorme importance de la situation générale du Moyen-Orient avec la question nucléaire iranienne, où Israël peut arguer sans fin et embrouiller le cas dans les arcanes de discussions byzantines, d'où il sortira toujours vainqueur face aux Palestiniens, grâce à la puissance de sa pression et de sa politique brutale. D'autre part la question de l'Iran nucléaire isolée de son contexte, où Israël peut arguer dramatiquement de la "menace existentielle" contre lui, où le sentiment exacerbé et entretenu dans son exacerbation comme l'on sait, écarte la fermeté de la raison. En liant les deux (linkage), on éclaire l'aspect irresponsable et partisan de la politique israélo-palestinienne des implantations et on relative l'argument iranien, aussi bien le soi disant destin tragique d'Israël ("menace existentielle") que les véritables intentions iraniennes qui sont dégagées des incantations extrémistes. En d'autres mots, on élargit la question de la sécurité d'Israël à la question de la sécurité collective de la région, où est naturellement incluse la question de la sécurité d'Israël.

[...]

C'est le point décisif, concernant la détermination d'Obama, qui, pour l'instant, semble chaque jour se confirmer. Obama tiendra-t-il dans sa campagne publique vis-à-vis d'Israël? A partir d'un certain point dans le cas d'une réponse positive, lorsque tout aura été mis publiquement sur la table des intentions de BHO, si ces intentions sont bien ce qu'on en a dit ci-dessus, on se trouvera au point de non-retour. Les masques tomberont. Chacun sera ce qu'il est, dans la vraie position qui est la sienne. Alors, la solution sera là, et la paix enfin atteinte? Pas du tout, car il y a bien autre chose que l'enjeu de la situation au Moyen-Orient. Le véritable affrontement commencera, notamment avec l'exposition publique des véritables liens d'influence d'Israël aux USA, qui constituent une scandaleuse situation d'influence empiétant sur la souveraineté en matière de sécurité nationale de la première puissance du monde; avec, à l'inverse, l'exposition des liens d'influence du Pentagone et du complexe militaro-industriel sur la direction israélienne. Seront mis en évidence le caractère de gouvernement militariste qui mène Israël et l'action déstabilisante et militariste des milieux du CMI américaniste qui inspirent et soutiennent cette direction israélienne. C'est là l'épreuve suprême et on jugera BHO sur le fond du fond.

Alors, la question pour conclure est finalement assez simple: est-ce dans cette politique israélo-iranienne des USA avec toutes les implications qu'on a dites que va se manifester ce que certains attendent de révolutionnaire chez BHO, cette hypothèse de l'"American Gorbatchev"? Comme disait, entre autres analystes, Depardieu dialogué par Labro, "c'est une putain de bonne question". On ne peut, pour l'instant, rien dire de plus, sinon éventuellement n'en penser pas moins, – et constater qu'on en a déjà dit pas mal pour quatre mois de présidence.
Dedefensa

Dernière remarque sur les changements en cours : alors que les États-Unis s'éloignent d'Israël, la Russie s'en rapprochent...
La Russie et Israël ont des chances uniques de se rapprocher politiquement et économiquement, a estimé mercredi le président du Comité pour les Affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Mikhaïl Marguelov.

"Nos positions sur les problèmes clés régionaux et mondiaux sont très proches, ce qui nous incite à rendre stratégique notre coopération bilatérale, en lui conférant un nouveau format", a déclaré le sénateur devant les journalistes à l'issue d'un entretien à Moscou avec le vice-premier ministre et ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.

Le parlementaire russe a exhorté les deux pays à promouvoir de nouveaux schémas de coopération dans toutes les sphères, d'autant que les "points douloureux" deviennent de plus en plus nombreux dans le monde, qu'il s'agisse des Territoires palestiniens, de la Corée du Nord, de l'Iran, du Soudan ou d'autres régions.
RIA Novosti

1 juin 2009

La Palestine est le laboratoire de l’armée israélienne

« Israël a passé 42 ans à soigneusement et délibérément tisser une matrice de contrôle sur les territoires occupés », qui consolide la domination israélienne sur la Palestine et rend utopique la solution des deux États.

Selon Jeff Halper, Directeur du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD), « derrière une façade de mécanismes administratifs anodins, Israël a mis en place un régime répressif, visant à nier de façon permanente l’autodétermination, la citoyenneté et des droits humains et civils fondamentaux des Palestiniens . La construction de près de 250 colonies juives de peuplement, la démolition de quelques 24.000 maisons palestiniennes, le blocus économique et la construction d’un mur aussi haut que celui de Berlin et cinq fois plus long » a confiné la population palestinienne dans 70 enclaves ne pouvant communiquer entre elles. « Comment est possible un pays souverain dans ces conditions ? » se demande Halper.

La matrice de contrôle est un dédale de lois, d’ordres militaires, de plans, de limitations à la circulation des Palestiniens dans l’intérêt de la sécurité, de bureaucratie kafkaïenne, de colonies et d’infrastructures », dont l’unique fonction consiste à : dissimuler l’occupation et montrer les Palestiniens comme un peuple qui refuse la « bonne gestion » israélienne. « Quand ils s’insurgent contre l’occupation, comme cela s’est produit dans les deux Intifadas, les opérations militaires israéliennes sont présentées sous le prétexte de l ’autodéfense », a déclaré le militant et candidat pour le Prix Nobel de la paix.

La stratégie israélienne n’est pas seulement de protéger « la terre sacrée face à l’ennemi Arabe : Israël est devenu le pays pionnier dans le développement d’un modèle exportable pour emmagasiner et stocker les excédents humains. » Et la communauté internationale observe et apprend car il y a « beaucoup plus d’excédents humains » dans le monde. « Les Palestiniens ont été définis comme une population qui n’a pas besoin d’un Etat et qui peut rester contrôlée pour toujours », dit le directeur de l’ICAHD.

« La logique économique et militaire du capitalisme mondial » exige, en même temps, une solution pacifique au conflit du Moyen-Orient. Israël a des intérêts politiques et économiques dans ses incursions en Palestine, estime que Halper qui a obtenu la citoyenneté palestinienne après avoir rompu le blocus de la bande de Gaza en août dernier. D’un point de vue politique, l’attaque de Gaza pendant trois semaines a permis de « ressusciter l’image d’Israël comme un allié dans la guerre contre le terrorisme après l’humiliante défaite dans la guerre au Liban de l’été 2006 »

D’un point de vue économique, « la bande de Gaza a été un exercice de combat en zone urbaine, » l’occasion de tester sur le terrain de nouvelles armes et tactiques de défense dans des zones à forte densité de population.

« Testé dans la bande de Gaza, à Naplouse ou à Faluja », explique Jeff Halper, c’est l’une des marques les plus rentables d’Israël, pour « la vente de véhicules aériens sans équipage aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et aux autres pays dans la guerre Afghanistan ». La Chine, le Sierra Leone et la police mexicaine figurent aussi parmi ses clients. « 60% des exportations israéliennes sont du matériel ou articles en relation avec la sécurité » une nouvelle preuve, selon Halper, « que les territoires palestiniens sont devenus un laboratoire d’essais de l’armée d’Israël. »

Patricia R. Blanco
01/05/2009
Publié par Info-Palestine selon El País.

Lire aussi :
• Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine
• Bibliographie Palestine/Israël

Destins croisés

Michel WARSCHAMSKI, Destins croisés - Israéliens-Palestiniens, l'histoire en partage, Riveneuve, 2009

Ce livre est une histoire du conflit israélo - arabe, mais pas une parmi tant d’autres. Il ne s’agit pas d’un manuel d’histoire au sens propre du terme, ni d’un roman, mais bien de l’histoire sur plus d’un siècle d’une région déchirée, racontée à des non-initiés à travers la vie de deux familles sur quatre générations.


Fruits de l’imagination de l’auteur, ces récits familiaux se révèlent très représentatifs de l’histoire des Israéliens et des Palestiniens.

Pour raconter cette histoire, Michel Warschawski a choisi de suivre deux familles, une juive et une arabe, qui représentent, dans la diversité des opinions qui les traversent toutes les deux, la mémoire des communautés arabe - palestinienne et juive - israélienne.

Ceci a été rendu possible grâce à la place très spéciale qu’occupe l’auteur depuis près de 40 ans, à la frontière entre les deux communautés, ce qui lui permet une connaissance intime des deux camps.

Un récit, ou plutôt des récits souvent tragiques pour une histoire partagée entre Israéliens et Palestiniens sur laquelle personne n’est d’accord mais qu’il faudra bien aplanir un jour pour envisager une paix durable entre les deux peuples.

Lire aussi :
• Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine
• Bibliographie Palestine/Israël

La mort est dans le champ

Certaines guerres continuent de tuer bien après le cessez-le-feu. Dans le cadre d’une campagne du CICR marquant les 150 ans de la bataille de Solferino, notre dessinateur Chappatte s’est rendu su Sud-Liban. Il montre comment, deux ans et demi après un conflit, les hommes cohabitent avec la peur.

État juif ou société de tous ses citoyens ?

En 1988 à Alger, l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) a fait une concession énorme : reconnaître l’Etat d’Israël sur ses frontières internationalement reconnues (celles de l’armistice de 1949) et limiter le futur Etat à 22% de la Palestine historique, c’est-à-dire à La Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem Est. Cette reconnaissance qui suivait le déclenchement de la première Intifada allait aboutir à la signature des accords d’Oslo.

Il n’est sans doute pas inutile aujourd’hui de se poser deux questions :

1) La direction palestinienne a-t-elle commis une erreur avec cette reconnaissance ?

2) Pourquoi ce processus et les accords d’Oslo ont-ils (définitivement) échoué ?

Une concession énorme

C’est Arafat qui a poussé au compromis d’Alger et qui l’a obtenu malgré de nombreuses oppositions. Quelle était l’idée de la direction Palestinienne ? Après 40 ans d’exil et alors qu’on en était à trois générations de réfugiés, le peuple palestinien était en danger de disparition. Il fallait rebondir et proposer une initiative politique.

Sur le fond, il n’y a pas de différence entre le nettoyage ethnique de 1948 (800000 Palestiniens expulsés de leur pays au moment de la Naqba, la catastrophe) et la conquête suivie de la colonisation de 1967. Dans les deux cas, il y a eu violation flagrante de tous les droits fondamentaux accompagnée de crimes de guerre. La présence des Israéliens à Jaffa n’est pas plus « légitime » que leur présence à Hébron.

La très grande différence (dont la direction palestinienne a tenu compte) repose sur la façon dont l’ONU interprète le droit international. L’ONU a reconnu Israël, toutes grandes puissances confondues. Elle a amnistié les 700 villages rasés et détruits pendant la guerre de 1948, le plan Dalet (plan prémédité qui organisait l’exode palestinien), la confiscation des terres dès 1949, l’interdiction de tout retour faite aux réfugiés ou à leurs descendants. L’ONU a accepté qu’Israël se proclame État juif. Par contre l’ONU n’a jamais reconnu les annexions de 1967 et a même voté plusieurs résolutions demandant un retrait israélien.

Les dirigeants israéliens avaient une occasion fantastique de s’insérer de façon définitive et pacifique au Proche-Orient et « légaliser » la violence et la négation de « l’autre » sur lesquelles leur État s’était constitué. Ils y ont songé au moment, avec les accords d’Oslo.

Le sionisme est une idéologie multiforme. Depuis 1967, c’est sa nature coloniale qui est devenue prépondérante. Laïques ou religieux, les colons ont obtenu un consensus dans la société israélienne : « finir la guerre de 48 », marginaliser ou expulser les Palestiniens, réaliser le « grand Israël » dans un pays qui n’a jamais fixé ses frontières.

Les négociateurs palestiniens ont été naïfs à Oslo. Ils ont reconnu Israël, mais n’ont obtenu qu’une reconnaissance de l’OLP. Israël n’a reconnu ni la Palestine, ni ses droits (notamment à avoir un État). Les Palestiniens ont cru dans « la paix des braves » chère à Arafat, dans l’idée que la confiance était possible et que les Israéliens saisiraient le sens de ce qu’ils leur offraient.

Ils n’ont pas pu ou su exiger quelque chose de précis sur la fin de la colonisation ou le retour aux frontières de 1967. Ils ont fait preuve d’une assez grande méconnaissance sur ce qu’est le sionisme, sur les vrais buts des Israéliens, sur leurs odieux sentiments de supériorité coloniaux, sur le complexe de Massada et son instrumentalisation.

Les accords d’Oslo ont échoué tout simplement parce qu’il n’a jamais été question en Israël, y compris dans les rangs de la prétendue « gauche » sioniste, de parvenir à une paix fondée sur l’égalité des droits et la justice. Il s’agissait juste de légaliser le fait accompli. Jamais la colonisation ne s’est arrêtée, au contraire. Il y a même eu 60000 nouveaux colons installés entre les accords d’Oslo et l’assassinat de Rabin. C’est cette tartufferie que les électeurs palestiniens ont sanctionnée.

Le retour au crime fondateur

En 15 ans, les dirigeants israéliens ont patiemment détruit la faisabilité de l’idée de « deux peuples, deux états ». L’installation de nouveaux colons (500000 israéliens vivent désormais dans les territoires conquis en 1967 dont la moitié dans le grand Jérusalem), la confiscation de 34% des terres en Cisjordanie, le mur de l’Apartheid, les check points, les routes de contournement ont transformé la Palestine en Bantoustan. À Gaza, c’est pire. Le blocus et la guerre ont détruit toute forme d’économie ou de vie sociale.

Qu’ils vivent dans les frontières d’Israël d’avant 1967, à Jérusalem, à Gaza, en Cisjordanie ou qu’ils soient exilés ou réfugiés au Proche-Orient, voire plus loin, la majorité des Palestiniens n’espère plus rien du processus politique d’Oslo. Du coup, ils en reviennent à la question de la Naqba, à l’illégitimité de la création d’Israël. La revendication qui était celle de l’OLP avant 1988 (un seul État, laïque et démocratique en Palestine) reprend de la vigueur. Elle est toujours celle des partis de la gauche palestinienne.

La grande nouveauté, c’est la fracture béante qui s’est ouverte chez les « Palestiniens de 1948 », ceux qui ont la nationalité israélienne. Pour eux, vivre comme sous citoyens dans un Etat qui se définit comme juif est un cauchemar quotidien. Plus de 50% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Les discriminations qu’ils subissent en termes de travail, de possession de la terre, de logement, de droits sociaux, s’aggravent. Alors que jusque-là une partie d’entre eux votaient pour des partis sionistes, cette fois-ci, 50% se sont abstenus et l’écrasante majorité des autres a réparti ses voix entre le Hadash (Parti communiste) et deux partis nationalistes antisionistes. Des mouvements comme Adalah se développent pour obtenir l’égalité juridique à l’intérieur d’Israël.

La propagande israélienne est d’une redoutable efficacité et elle sait à merveille transformer l’agresseur en victime. Elle agite désormais en permanence la menace de la disparition, des « Juifs à la mer », de la destruction d’Israël. Elle exige des Palestiniens et des autres Etats de la région la reconnaissance préalable du caractère juif de l’Etat. Elle exige (avec Lieberman) que les Palestiniens d’Israël reconnaissent la légitimité du sionisme, faute de quoi ils seront déchus de leur nationalité et expulsés. Elle essaie de détourner l’attention vers l’Iran dont le dirigeant s’est publiquement prononcé pour la destruction de « l’entité sioniste » et elle essaie d’obtenir un consensus international pour une attaque préventive contre l’Iran comme il y a eu une attaque préventive (basé sur un mensonge d’une incroyable grossièreté) contre l’Irak.

La clarté qui manque

Dans les rangs de celles et ceux qui défendent les droits du peuple palestinien, on ne rencontre pas toujours la clarté.

Il n’y a qu’une seule façon de régler cette guerre, c’est d’en revenir au droit. L’occupation, le nettoyage ethnique, l’interdiction faite aux réfugiés de revenir chez eux, les discriminations, les assassinats, les emprisonnements massifs sont des crimes. Au départ, il y a un crime fondateur, celui de 1948 et toute paix juste commencera par la reconnaissance de la Naqba. Toute négociation devra porter sur les moyens de « réparer » ce crime.

Aujourd’hui 5 millions et demi de Juifs Israéliens vivent dans la région. Comme dit l’historien Shlomo Sand, un enfant né d’un viol a aussi le droit à l’existence. Donc, il faut le dire sans détour. Les Israéliens resteront. Ils ne « retourneront » pas dans les pays de leurs ancêtres ou n’émigreront que marginalement. De toute façon, les pays arabes dont certains sont originaires n’en veulent pas spécialement et le yiddishland a disparu. Mais les Israéliens resteront dans une situation de totale égalité (politique, économique, égalité de droits) avec les Palestiniens. Sinon, la paix est impossible. Le démantèlement de toutes les colonies et de tous les check points, la destruction du mur, le droit au retour des réfugiés et la libération de tous les prisonniers sont des préalables à cette égalité.

Si les Juifs israéliens resteront, « l’ État juif » doit disparaître. Le droit international ne reconnaît que les États de tous leurs citoyens. Définir un Etat sur une base « raciale », ethnique, nationale ou religieuse est discriminatoire et les Israéliens ont fait la démonstration sanglante du caractère discriminatoire de l’ État juif vis-à-vis des Palestiniens. Il existe parmi les anticolonialistes israéliens des partisans de deux États (Shlomo Sand, Uri Avnéry) mais ils expliquent bien qu’en aucun cas Israël ne pourra se définir comme État juif. Pour Sand, État juif et démocratique, c’est un oxymore. Pour les partisans d’un seul État, les choses sont plus simples : l’égalité des droits, la fin du colonialisme, la citoyenneté, la laïcité sont évidentes. Rappelons qu’en Afrique du Sud, les Blancs ont pu rester en conservant leur statut de « peuple fondateur » et leurs énormes avantages économiques, mais qu’il y a eu pour en arriver là deux obligations : en finir avec l’Apartheid reconnu comme crime et garantir l’unité du pays. Donc, qu’il y ait un ou deux États, le projet sioniste de créer, puis de maintenir un État défini comme juif est un obstacle à la paix.

Il faut contrer en permanence la propagande israélienne qui assimile la critique radicale de l’Etat juif à de l’antisémitisme. Être antiraciste, ce n’est pas instaurer un nouveau ghetto, une séparation, une théorisation de l’impossibilité du « vivre ensemble ». Faire croire que la « sécurité » des Juifs est liée à l’existence d’un Etat qui serait le leur à l’exclusion de tous les autres relève du même type de pensée qu’un Le Pen dont le slogan « Les Français d’abord » théorise l’inégalité des droits et la séparation. Au contraire ce sont le sionisme, l’existence d’un Etat qui se dit juif et la politique israélienne qui mettent en danger gravement les Juifs en les sommant d’être complices des crimes perpétrés, faute de quoi ils seront considérés comme traîtres.

Israël est-il un État raciste ?

Ce qui vient de se passer à Genève dans le cadre du processus improprement appelé « Durban II » était annoncé depuis des années. Bien sûr, à Genève, beaucoup de délégués du Tiers-Monde n’ont pas été abusés par le « show » des partisans d’Israël. Mais on doit tristement constater que les propagandistes israéliens ont obtenu le soutien inconditionnel de l’Europe et des Etats-Unis en passant une fois de plus pour des victimes, ce qui, quelques mois après le carnage de Gaza, est quand même un peu fort. Et le texte qui est sorti sur le racisme passe totalement sous silence celui qui sévit contre les Palestiniens.

Oui, Israël est un pays raciste.

Il l’est déjà à l’égard des seuls qui jouissent de la citoyenneté : les Juifs. Faut-il rappeler le sort des Falachas venus d’Ethiopie ou celui des Juifs Indiens considérés comme hérétiques et qui vivent quasiment tous sous le seuil de pauvreté ? Entre 1950 et 1962, plus d’un million de Juifs du monde arabe ont émigré en Israël. Avant le sionisme, ils n’avaient jamais été persécutés. Coupés de leur histoire, de leurs racines, de leur culture, de leur langue, ils se sont retrouvés sans passé, sans présent et sans avenir. Israël s’est fabriqué grâce à eux un prolétariat. Aux révoltes des années 50, ont succédé une grande colère et une frustration qui expliquent leur basculement partiel vers la droite raciste ou le courant national-religieux.

Vis-à-vis des Palestiniens d’Israël, les discriminations sont écrites dans la loi. Dans le Monde Diplomatique de mai 2009, Dominique Vidal et Joseph Algazy montrent, chiffres à l’appui, l’incroyable écart de revenus entre Juifs et Palestiniens d’Israël. Ceux-ci subissent un nombre important d’interdits professionnels. Ils ne possèdent que 3% de la terre alors qu’ils forment 20% de la population.

Le pire scandale, c’est celui des Bédouins du Néguev. 60 ans après la création de l’État d’Israël, les 3/4 d’entre eux vivent dans des villages non reconnus, bidonvilles en plein désert sans eau, sans électricité, sans route. Dès qu’ils construisent en dur, l’armée vient détruire leur maison. Joseph Algazy rappelle l’assassinat de l’un des leurs qui avait commis le crime de venir se baigner à la plage d’Ashkelon. Les assassins n’ont pas été plus punis que les auteurs des pogroms antipalestiniens de Nazareth ou de Saint-Jean d’Acre. Dans un État juif, tuer un Arabe n’est pas forcément un crime.

Vis-à-vis des Palestiniens des territoires occupés, le terme d’Apartheid décrit complètement la réalité. Pour un colon qu’il soit « banlieusard » ou colon « idéologique », la vie est simple. Le Mur et les routes de contournement permettent d’aller en quelques minutes à Jérusalem ou Tel-Aviv. Les ressources écologiques sont pillées. Tout est fait pour oublier qu’on est là en ayant chassé les autochtones. Pour les Palestiniens, le Mur et les check points sont un casse-tête permanent. L’économie réelle a été en grande partie détruite. La majorité de la population survit avec des revenus très aléatoires, parfois venus de la diaspora palestinienne.

À Gaza, la propagande raciste israélienne a contribué à « déshumaniser » la population. Elle a abouti au permis de tuer et à l’ampleur du dernier massacre. Il ne s’agissait pas d’une guerre puisqu’il n’y avait pas d’armée en face, mais d’un massacre délibéré, d’une punition collective.

Dans un très beau texte qui date du 22 avril, Brahim Senouci a recensé des dizaines de déclarations d’un racisme ignoble faites par des dirigeants israéliens depuis un siècle. Citons-en quelques-unes : Ben Gourion en 1937 : « nous devons expulser les Arabes et prendre leur place ». Barak en 2000 : « les Palestiniens sont comme des crocodiles. Plus vous leur donnez de la viande, plus ils en veulent ». Nétanyahou, il y a 20 ans : « Israël aurait dû exploiter la répression des manifestations en Chine … pour mettre à exécution des expulsions massives parmi les Arabes du territoire ».

Imaginons qu’un dirigeant palestinien ait dit le centième de ces horreurs. La propagande israélienne sur le thème : « vous voyez, ils veulent nous détruire » aurait été immédiate.

À Genève, Israël aurait donc dû être nommément condamné comme État raciste. Mais dans le cadre d’une conférence internationale, qui avait la légitimité pour le faire ? Sûrement pas Ahmadinedjad. Il est à la tête d’un État théocratique qui ignore le droit, en tout cas celui des femmes, des homosexuel-le-s, des Bahaïs, des non croyants … et pratique la pendaison à grande échelle. Et puis, face aux négationnistes israéliens qui nient la Naqba et les droits des Palestiniens, il s’est fait le complice d’autres négationnistes comme Faurisson invité à un curieux colloque à Téhéran.

À Genève, les occidentaux, ceux-là mêmes qui enferment les immigrés dans des centres de rétention ou essaient de les repousser à leurs frontières, ceux-là mêmes qui déroulent le tapis rouge devant le fasciste Lieberman ont donc pu jouer au démocrate outragé : « Israël, Etat raciste ? Vous n’y pensez pas, ce sont des démocrates comme nous, pas des barbares ! »

Il y a encore un sacré travail idéologique à mener.

Pierre Stambul
29/05/2009
UJFP