Les faits divers concernant la violence féminine sont naturellement ignorés par le discours féministe dominant.
12/02/2010, Trois adolescentes torturent un homme de 55 ans pour de l'argent :
Trois adolescentes françaises ont été arrêtées après avoir séquestré et torturé un homme de 55 ans jusqu'à ce qu'il leur donne le code de sa carte bancaire, a-t-on appris vendredi.16/08/2010, Paris : arrestation de la voleuse aux seins nus :
Dans la nuit de mardi à mercredi, les jeunes filles âgées de 14, 15 et 17 ans se sont rendues au domicile de l'homme, qui vit seul à La Tronche, près de Grenoble (centre-est), et qualifié de psychologiquement faible par une source judiciaire. Elles l'ont ligoté avant de perpétrer plusieurs actes de torture, selon la police.
Pendant la nuit, le quinquagénaire frappé avec un marteau, blessé par un coup de couteau à l'aine et brûlé, a fini par avouer son code de carte bancaire aux adolescentes qui, le lendemain matin, en ont fait usage à quatorze reprises. L'homme, gravement blessé, est parvenu à se libérer de ses liens et a prévenu un voisin qui a averti la police.
Les jeunes filles ont été interpellées mercredi matin à Grenoble. Connues des services de police, elles ont reconnu les faits. L'une des trois suspectes connaissait la victime et avait appris qu'il avait perçu un héritage.
"Elles sont inconscientes de la gravité des faits qui leurs sont reprochés. Pour elles, c'était un jeu. Elles ont expliqué qu'elles avaient besoin de dépenser de l'argent et de faire la fête", a expliqué une responsable de le police.
Elles ont été présentées au parquet qui devait demander leur inculpation pour séquestration, actes de tortures et de barbarie et escroquerie, ainsi que leur placement en détention.
Librairie Au 3ème Oeil - Le quinquagénaire handicapé torturé par 3 adolescentes raconte son calvaire
Sa technique avait quelque peu désarçonné sa victime... Une adolescente avait montré sa poitrine à un homme utilisant un distributeur automatique de billets (DAB), à Paris, avant de lui dérober 300 € avec une complice. Elle vient d'être interpellée.Lire aussi :
Les faits remontent au 7 août. Un homme s'apprête à retirer de l'argent à un DAB d'une agence bancaire du VIe arrondissement de Paris lorqu'il est importuné par une jeune fille : cette dernière tente de détourner son attention en lui collant un journal sous le nez.
La victime ne se laisse pas faire et repousse l'importune. Cette dernière exhibe alors sa poitrine avant de toucher les parties génitales de sa victime. Une complice s'empare de l'argent de l'homme, resté coi et les deux jeunes filles prennent aussitôt la fuite.
Le 11 août, les deux jeunes voleuses repassent à l'action, accompagnées d'un jeune complice. C'est une dame qui est, cette fois-ci, ciblée par le trio. Les jeunes malfrats repartent avec 500 €. Rapidement, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (Dspap) parviennent à interpeller les trois voleurs. Outre les deux premiers vols, un troisième larcin au mode opératoire identique leur a été imputé. Les deux jeunes filles, âgées de 14 ans, ont finalement été déférées devant un magistrat du parquet des mineurs de Paris avant d'être remises en liberté. Le garçon, âgé lui de 12 ans a été placé en foyer.
Le Parisien
• RUBI Stéphanie, Les "crapuleuse" : masculinisation des comportements ou application de la loi des plus fortes, Ville-École-Intégration Enjeux n°128, 2002 [CNDP].
• RUBI Stéphanie, Les comportements "déviants" des adolescentes des quartiers populaires : être "crapuleuse", pourquoi et comment ?, Travail, genre et sociétés n°9, 2003 [PDF].
Les enquêtes de délinquance auto-déclarée ou de "victimation" montrent la moindre participation des filles - par rapport à celle des garçons - dans les délits ou les déviances. Cependant, en reconnaissant l'implication des adolescentes dans certaines formes de violence, on est amené à appréhender ces conduites violentes et déviantes au travers de l'étude de la "complexité anthropologique de cette violence". Nous comparons les résultats de ces études, en particulier celle qui a été menée par Eric Debarbieux sur le climat scolaire, aux statistiques officielles de la délinquance. Cette confrontation fournit les premiers éléments de réponse quant à l'implication des filles dans les conduites violentes, quant aux spécificités de leurs comportements déviants. Des travaux ethnographiques effectués sur la socialisation juvénile des adolescentes des quartiers populaires de Marseille, Paris et Bordeaux, ont été réalisés conjointement avec l'enquête nationale sur le climat scolaire. Or, si les adolescentes ont généralement de meilleures relations que les collégiens avec l'école, nous verrons que parmi ces jeunes filles se profilent des attitudes en rupture avec la culture scolaire. Leur rejet de l'école peut alors s'accompagner de défis comme les violences verbales et physiques à l'encontre des pairs et des adultes, les atteintes morales destinées aux plus "faibles", et parfois les actes délictueux. Si ces "défis" n'ont qu'un caractère déviant et répréhensible pour la culture légitime, ils revêtent une tout autre signification au sein de la loi du plus fort, mécanisme de socialisation juvénile régissant les interactions entre adolescent(e)s des quartiers populaires. Démonstration du statut social acquis entre pairs, ces conduites "violentes" deviennent aussi le mode de relation privilégié des "crapuleuses" dans leurs interactions avec les adolescents.
• RUBI Stéphanie, Les "crapuleuses" ces adolescentes déviantes, PUF, 2005 [Comité d'éducation à la Santé et la Citoyenneté - Interrogations - Revue française de pédagogie].
Peu d'ouvrages se sont intéressés à la délinquance des jeunes filles mineures. Cette approche interactionniste, pense les actes déviants dans un système relationnel, permettant d'identifier les enjeux identitaires sous-jacents, dans un cadre précis, celui de "la loi du plus fort". L'analyse des logiques des "crapuleuses" montre que pour se forger une "réputation", elles humilient et manipulent celles et ceux qu'elles qualifient et identifient comme étant plus faibles. Elles font preuve d'attributs et de comportements associés à la "masculinité" et reproduisent des dominations qu'elles subissent par ailleurs.
A partir d'enquêtes nationales sur la violence à l'école, d'une centaine d'entretiens avec des adolescentes de 12 à 16 ans, d'observations faites durant 4 ans dans les 11e et 20e arrondissements à Paris et à Bordeaux et Marseille, l'auteur brosse un tableau passionnant de ces "crapuleuses" dans leurs collèges, leurs quartiers et leurs lieux de replis.
• Violence(s) au féminin - Femmes délinquantes, femmes violentes, femmes déviantes, Les Cahiers de la sécurité n°60, 2006 [Sommaire].
Les femmes sont «moins délinquantes», «moins violentes» que les hommes. Cette sorte d'évidence est rarement interrogée : moins délinquantes, moins violentes, puisque femmes… Qu'est-ce à dire ? Que les femmes sont, par «nature», moins sujettes au passage à l'acte ou à l'usage (légitime ou non) de la force ? Ou plutôt que, parce que femmes, elles bénéficient de l'indulgence des instances du contrôle pénal ? Que signifie alors, aujourd'hui, l'augmentation du nombre de femmes mises en cause pour crimes et délits ou la féminisation du métier policier ? Atténuation de la différence des genres ? «Progrès» de l'égalité des sexes ? Telles sont les questions abordées par ce dossier, qui témoigne de l'ouverture d'un chantierde recherches prometteur.
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