Il a suivi le parcours classique des opportunistes les plus immondes du PS. En mars 1973, Georges Frêche, candidat PS pour la première fois aux élections législatives à Montpellier, tente de se rapprocher des milieux de l'ancienne Algérie française et rencontre à l'issue du premier tour le candidat battu du Front national, ancien membre de l'OAS, André Troise, qui soutiendra officieusement le candidat, victorieux au second tour [2].
Frêche a toujours fricoté avec les nostalgiques de l'Algérie française, pour attraper le vote des 25.000 pieds-noirs que comptait Montpellier en 1977, année où il est élu maire. Ainsi, en 1976, il demande à Guy Montero, ancien officier de la Légion étrangère condamné à cinq ans de prison pour appartenance à l'OAS, de lui fournir un service d'ordre pour la campagne des municipales. Montero apparaît sur sa liste en position éligible et entre au conseil municipal.Georges Frêche est passé de l'extrême gauche maoïste à l'extrême droite issue de l'OAS tout en restant député, maire et conseiller régional socialiste. Un parcours sans faute pour les responsables du PS :
En 1982, Frêche met en berne tous les drapeaux de Montpellier... parce que Claude Cheysson, ministre [PS] des Relations extérieures de François Mitterrand, vient de s'incliner à Alger devant la tombe des héros du FLN. En 1994, lorsqu'Henri Alleg, militant communiste et premier à avoir dénoncé la torture en Algérie, donne une conférence dans la ville, le maire le qualifie de "cadre français du FLN, le mouvement des égorgeurs de harkis et de pieds-noirs", coupable d'une "trahison" qui "a valu à d'autres douze balles dans la peau". Plus récemment, en 2005, lors du débat sur "le rôle positif" de la colonisation, Frêche entonne "Le Chant des Africains" en plein conseil régional. Ravis, les élus FN reprennent en choeur ce qui est devenu l'hymne de l'Algérie française.
La secrétaire générale du Parti socialiste, Martine Aubry a salué dans un communiqué "un grand élu visionnaire et bâtisseur dont le nom restera à jamais lié à Montpellier et sa région". "Au-delà des désaccords que nous avons pu avoir, je souhaite me souvenir d'un homme courageux et engagé", a-t-elle ajouté.25/10/2010
L'ancien numéro un du parti François Hollande a, quant à lui, rendu hommage à un homme doté d'"une conviction telle qu'il pouvait déplacer des montagnes".
Le Monde
Serge LEFORT
Citoyen du Monde
[1] BOURSEILLER Christophe, Les maoïstes - La folle histoire des gardes rouges français, Points Seuil, 2008 p.67.
[2] GUILLEDOUX Fred, Georges Frêche, socialiste tendance OAS, La Provence, 28 janvier 2010.
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