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4 novembre 2010

Annonce publicitaire

Monde en Question publie Chine en Question, un site dédié exclusivement au Monde chinois.


En conséquence, les nouveaux articles consacrés à la Chine seront exclusivement publiés sur Chine en Question, mais les archives restent actives sur Monde en Question.

Les adeptes de la synchronicité, promue par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung, seront peut-être intéressés de savoir que j'ai choisi au feelingla charte graphique de ce nouveau site (thème dans le jargon de WordPress) et que j'ai découvert a posteriori que l'auteur était chinois - bizarre, comme c'est bizarre ! dirait Louis Jouvet.

Toutes les suggestions pour enrichir ce projet sont bienvenues.

04/11/2010
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

Revue des podcasts Roms

Rom sur Loire, Sur les docks
Indre est une des plus petites villes de l'agglomération nantaise, environ 3000 habitants. Pourtant, à l'automne 2009, après l'expulsion d'un campement voisin par la ville de Nantes le maire d'Indre a accueilli sans hésiter cette vingtaine de caravanes. Son argument : "On ne va pas se refiler la patate chaude éternellement, ils s'arrêtent là et on discute de l'avenir".
Jean-Luc Le Drenn, maire de gauche non encarté réquisitionne alors le gymnase pour pour s'expliquer dans une vaste réunion publique sans concession et sans éluder les problèmes que cette situation allait poser, devant la population. Les indrais éprouvent dans leur grande majorité une certaine fierté vis-à-vis de ce geste. Rapidement on s'organise en collectif d'habitants qui prend en charge les distributions de vêtements, l'installation de toilettes sèches, l'organisation hebdomadaire de douches, l'alphabétisation des plus petits et la scolarisation des grands, etc.
Moins qu'aux Rom eux-mêmes, c'est aux activités comme aux personnalités de ce collectif nommé Romsi (indépendant de Romeurope) que ce documentaire de Sur les docks s'intéressera. Puisqu'à lui seul il est parvenu, non sans problèmes, à l'intégration digne et relativement bien admise par tous de ces Rom dans la commune.
Tziganes, Sur les docks
Ce documentaire retrace les origines des Tziganes éparpillés depuis plus de cinq siècles à travers les continents ainsi que la situation des tsiganes en France et dans le monde. Le sociologue Nicolas Georghe évoque les différents groupes de tsiganes : Rom, Gitan, Manouche, Gipsy... leurs traditions, leur musiques, leurs métiers. Mateo Maximov écrivain et pasteur retrace le succès des Pentecôtistes, courant religieux issu du protestantisme, dans le monde tsigane. En contrepoint Marie Christine Navarro partage l'ordinaire des tziganes à Herblay et Argenteuil dans les années 90.
Lire aussi :
• L'actualité des podcasts
- DKPOD
- Tous les podcasts
- RSS One
• Roms, Monde en Question.
Dossier Guide des ressources documentaires, Monde en Question.

2 novembre 2010

Revue des livres


YALOM Marilyn, Le sein - Une histoire, Galaade, 2010 [A plus d'un titre - CNL].
Quoi de plus immuable que le sein féminin ? N'a-t-il pas toujours eu pour fonction de contenter l'homme et le bébé ? L'histoire qu'en trace Marilyn Yalom, de la préhistoire à nos jours, est infiniment plus complexe et subtile. Partant de la question : "À qui appartiennent les seins ?" elle donne à voir, selon les époques et les pays, de multiples "propriétaires" qui décident de leur fonction, de leur statut et même de leur forme.
Du sein divin du Moyen âge au sein érotique d'Agnès Sorel, du sein domestique du XVIIe siècle au sein politique de Marianne torse nu, du sein commercialisé par l'industrie du corset et du soutien-gorge au sein rongé par le cancer ou torturé par le piercing du XXe siècle, Marilyn Yalom montre que le pauvre sein de la femme a appartenu successivement à l'enfant, à l'homme, à la famille, au politique, au psychanalyste, aux commerçants, au pornographe, au médecin, au chirurgien esthétique, avant que les féministes n'en reprennent le contrôle à la fin du siècle dernier.
BAYART Jean-François, L'Islam républicain - Ankara, Téhéran, Dakar, Albin Michel , 2010 [CNL].
L'expression « islam républicain » sonne comme une provocation. Néanmoins, pourquoi douter de la compatibilité de l'islam avec la République quand des centaines de millions de musulmans vivent sous ce régime ? En République, ce qui ne veut pas forcément dire en démocratie, mais ne l'exclut pas pour autant. On sait par ailleurs que la laïcité a souvent légitimé l'autoritarisme. Sur la base de ces constats dérangeants, Jean-François Bayart nous conduit en Turquie, en Iran, au Sénégal. Chacun de ces pays vit en République, et chacune de ces Républiques est singulière. L'islam, en soi, n'explique rien, notamment pas cette diversité des trajectoires républicaines dans les pays musulmans. Son interprétation et sa pratique divisent les croyants autant qu'elles les réunissent. L'islam républicain résulte de son interaction avec l'État et le marché, bref de l'histoire générale plutôt que de la seule religion. Cette remarquable leçon de choses politique nous ramène au pragmatisme principiel des fondateurs de la iiie République française, « opportuniste » et « transactionnelle ». L'islam est soluble dans la République, pourvu qu'on lui en laisse le temps et que l'on retrouve le sens des proportions.
CORDILLOT Michel, Aux origines du socialisme moderne - La première Internationale, la Commune de Paris, l'Exil, L'Atelier, 2010 [CNL].
Au Panthéon de l'histoire sociale, la fondation en 1864 de l'Association Internationale des Travailleurs occupe une place de choix. La Première Internationale, forte de l'orientation collectiviste impulsée par Marx et Engels, serait aux origines du socialisme moderne. Elle aurait battu à plate couture les tendances fouriéristes et proudhoniennes plus libertaires, fomenté la Commune de Paris de 1871, première révolution ouvrière, pour resurgir en tirant les leçons de la défaite. Cette représentation résiste-t-elle à l'examen minutieux des faits ?
Comme le montre Michel Cordillot dans cet ouvrage, fruit de trente années de recherches, la réalité de la naissance de la Première Internationale est bien plus complexe. Plus disparate dans ses composantes, à l'image de la trajectoire d'Eugène Varlin, l'Organisation Internationale des Travailleurs se greffe sur un mouvement social préexistant plus qu'elle ne joue un rôle d'avant-garde. Les débats sur la légitimité de la grève comme moyen d'action, l'agitation révolutionnaire qui précède la Commune, l'itinéraire de proscrits comme Camélinat mettent en évidence la diversité des pensées et des inspirations des membres de l'Internationale.
Durant les vingt années que couvrent les travaux exposés dans ce recueil, se joue une part essentielle du sort d'un mouvement dont les prolongements vont bouleverser le XXe siècle. Loin des catéchismes visant à légitimer un scénario écrit d'avance, ce livre met en lumière l'irréductible part des hommes dans la fabrication de l'histoire.
ROSA Hartmut, Accélération - Une critique sociale du temps, La Découverte, 2010 [CNL].
L'expérience majeure de la modernité est celle de l'accélération. Nous le savons et l'éprouvons chaque jour : dans la société moderne, « tout devient toujours plus rapide ». Or le temps a longtemps été négligé dans les analyses des sciences sociales sur la modernité au profit des processus de rationalisation ou d'individualisation. C'est pourtant le temps et son accélération qui, aux yeux de Hartmut Rosa, permet de comprendre la dynamique de la modernité

Lire aussi :
• L'actualité des livres
- Centre National du Livre
- Veille littéraire CNL
Dossier Guide des ressources documentaires, Monde en Question.

Revue des blogs Sciences

Pour atteindre la chimie moderne, prenez la ligne alchimie direction futur. Une fois arrivé au XVIIe siècle, empruntez la ligne bleue, puis faites un petit détour vers la physique, la mécanique quantique et les maths du début du XXe. Vous êtes arrivé au XXIe siècle.
L'histoire des sciences, c'est simple comme un plan de métro (ou presque), En quête de sciences.

31 octobre 2010

FrançAlgérie

L'indépendance n'a pas permis à l'Algérie de sortir de la violence. Loin s'en faut. Le pouvoir n'a pas été rendu au peuple, mais a été accaparé par un groupe, initialement choisi par la France pour protéger ses intérêts. Pour se maintenir, ce groupe n'a pas hésité à manipuler des islamistes et à plonger le pays dans un nouveau cycle de violence. Dans un ouvrage documenté, La colonie française en Algérie. 200 ans d'inavouable, Lounis Aggoun dénonce un système élaboré par des Algériens avec le soutien de la France, puis des États-Unis, au détriment de tout un peuple.
AGGOUN Lounis, La colonie française en Algérie - 200 ans d'inavouable, Demi Lune, 2010 [Silvia Cattori]


Lire aussi :
• AGGOUN Lounis et RIVOIRE Jean-Baptiste, La Françalgérie, crimes et mensonges d'État - Histoire secrète, de la guerre d'indépendance à la «troisième guerre» d'Algérie, La Découverte, 2004 [Algeria-Watch - Terre Politique]
La violence qui a ravagé l'Algérie à partir de 1992 nous a été présentée comme une guerre d'intégristes islamistes contre des militaires se battant pour sauver la démocratie. Quant à la France, elle se serait contentée d'une bienveillante «neutralité». Comme le montrent, preuves à l'appui, les auteurs de ce livre explosif, ce scénario est en fait une vaste construction médiatique. En s'appuyant sur six ans d'enquête, en Europe et Algérie, des dizaines de témoignages et des centaines de sources, ils expliquent comment, dès 1980, un petit groupe de généraux algériens a conquis progressivement le pouvoir, tout en développant les réseaux de corruption de la «Françalgérie». Ces hommes ont ensuite instrumentalisé l'islamisme radical, avant de lancer une terrible «troisième guerre d'Algérie», en multipliant les opérations «attribuées aux islamistes» : assassinat du président Boudiaf, meurtres d'intellectuels, massacres de civils et de militaires… Pour faire pression sur la France, leurs services secrets ont organisé de spectaculaires et meurtrières actions de «guerre psychologique» contre des citoyens français, en Algérie comme dans l'Hexagone. Pour la première fois, ce livre démonte les rouages de l'extraordinaire machine de mort et de désinformation conçue par les généraux algériens, et les complicités dont ils ont bénéficié en France, pour cacher à l'opinion publique occidentale le seul but de la guerre qu'ils mènent contre leur propre peuple : se maintenir au pouvoir à tout prix, pour conserver les milliards de dollars de la «corruption pétrolière».
• STORA Benjamin et QUEMENEUR Tramor, Algérie 1954-1962 - Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre, France Info Les Arènes, 2010 [Le Midi Libre]
Rassemble toutes les mémoires de ce combat fratricide : pieds-noirs, appelés, nationalistes du FLN et du MNA, partisans de l'Algérie française, opposants à la guerre, harkis.
Collés dans la page ou glissés dans des enveloppes, ces documents historiques, reproduits à l'identique sont à déplier et à découvrir : la carte de l'Algérie en 1954, l'album d'un pied-noir d'Oran, un exemplaire du journal clandestin du FLN, le manuscrit original du discours du Général de Gaulle « Je vous ai compris », un manuscrit inédit de Jules Roy sur la Kabylie, la lettre d'un déserteur à ses parents, des tracts anti-FLN de l'armée française, une lettre d'Albert Camus, une note de service à l'occasion d'un essai atomique dans le Sahara, la dernière lettre d'un soldat prisonnier de l'ALN avant d'être exécuté, la « une » de Libération le jour du cessez-le-feu…
Dossier documentaire & Bibliographie Algérie, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Colonialisme, Monde en Question.