Des points d'interrogation majeurs demeurent concernant l'intervention en Libye, Xinhua, 26/03/2011.
Le premier point d'interrogation porte sur l'objectif de l'intervention. La résolution de l'ONU, adoptée le 17 mars, a établi comme objectif de protéger les civils libyens par tous les moyens nécessaires. Mais un débat intense a été lancé ensuite sur la nécessité de forcer ou non un changement de direction dans ce pays.Accord pétrolier entre le Qatar et les insurgés libyens, Reuters-Yahoo! Actualités, 27/03/2011.
Soulignant les voix divergentes au sein de l'OTAN sur la question de savoir si l'opération devait évincer le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le docteur Alexis Crow, du think tank Chatham House, basé à Londres, a estimé que le bloc militaire occidental devait indiquer si la Libye était dans "un conflit tribal ou dans une guerre pour la démocratie."
Un autre point d'interrogation porte sur les troupes du gouvernement libyen qui se cachent dans les villes pour se protéger contre les frappes aériennes, un déploiement des troupes terrestres dans le pays d'Afrique du Nord étant exclu.
Le commandement et le contrôle de l'opération multinationale constitue également un problème. L'OTAN avait convenu de prendre le commandement des efforts visant à mettre en oeuvre une zone d'exclusion aérienne et un embargo d'armes, mais l'alliance fait face aux conflits internes sur la prise en charge des opérations offensives.
Les raids militaires contre les objectifs libyens sont encore dirigés par les Etats-Unis, qui, selon Mme Crow, sont épuisés "aussi bien matériellement que du point de vue idéologique en termes d'intervention militaire".
Le Qatar a donné son feu vert aux rebelles libyens pour commercialiser le pétrole extrait dans l'est du pays, contrôlé par les opposants à Mouammar Kadhafi, a-t-on appris dimanche des insurgés.Un expert norvégien inquiet des éventuelles retombées de la guerre contre la Libye, Xinhua, 27/03/2011.
"Nous avons conclu un accord avec le Qatar. La prochaine expédition (de pétrole) aura lieu dans moins d'une semaine", a déclaré Ali Tarhouni, porte-parole pour les questions économiques, pétrolières et financières du gouvernement rebelle.
"Nous avons contacté la compagnie pétrolière du Qatar et heureusement ils nous ont donné leur accord pour prendre tout le pétrole que nous voulons exporter et le commercialiser pour nous", a-t-il ajouté.
La Libye pourrait finir divisée, avec deux régimes de facto fonctionnant côte à côte, alors que la campagne militaire dirigée par l'Occident contre la Libye devrait durer des mois voire des années, a mis en garde samedi un expert norvégien.Libye : un jour d'intervention coûte à Washington 100 M USD, RIA Novosti, 27/03/2011.
Dans une interview accordée samedi à Oslo à l'agence Xinhua, Helge Luraas, chercheur à l'Institut norvégien des affaires internationales, a indiqué : "Je pense que la guerre en Libye va traîner pendant un certain temps, parce que la situation que nous avons est bloquée et celle-ci semble se poursuivre. Je crains que la coalition internationale doive renforcer la zone d'exclusion aérienne pour des mois, voire des années".
Evoquant la perspective de l'opération militaire en cours contre la Libye, M. Luraas a estimé qu'il était difficile d'expulser du pouvoir le Colonel Mouammar Kadhafi et que celui-ci semblait disposer de forces supérieures sur le terrain.
Selon lui, l'Otan n'est pas prête à déployer des troupes sur le terrain. "Je doute fermement que les rebelles soient en mesure de faire des progrès significatifs contre Kadhafi".
En ce sens, il pourrait y avoir une sorte de division en Libye avec deux régimes de facto fonctionnant côte à côte, a-t-il ajouté.
"Mais je crains que ce ne soit pas une situation très stable non plus. Tout d'abord, il y aura des accusations disant que l'Occident est intervenu afin de s'emparer du pétrole de la Libye, comme la plupart des ressources pétrolières du pays se situent dans la partie orientale, occupée par les rebelles", a-t-il expliqué.
Chaque jour d'opération militaire menée depuis le 19 mars en Libye coûterait au budget américain la bagatelle de 100 millions de dollars, affirme la ressource Internet Market place.
Selon Daily News Journal, un peu plus d'une semaine d'intervention militaire pèse plus d'un milliard de dollars aux contribuables américains.
Toutefois, selon le Centre des évaluations budgétaires et stratégiques (CSBA), le coût d'une semaine de participation au conflit libyen n'excède pas 300 millions de dollars.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commenter pour enrichir
Le but des commentaires est d'instaurer des échanges à partir des articles publiés par Monde en Question.
Respecter vos interlocuteurs
Appuyer vos commentaires sur des faits et des arguments, non sur des invectives.