Lundi 12 janvier 2015. France 2, journal de 13h. Nathalie Saint-Cricq, responsable, depuis juin 2012, du service politique de la chaîne, est interrogée par Elise Lucet sur la marche républicaine qui a eu lieu la veille un peu partout en France et sur ses conséquences.
Elise Lucet : On parle beaucoup depuis quelques jours, Nathalie, d’unité nationale mais attention toute la France n’était pas dans la rue hier.
Nathalie Saint-Cricq : Ah non Elise faut pas faire preuve d’angélisme. C’est justement ceux qui ne sont pas « Charlie » qu’il faut repérer, ceux qui, dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui « balancent » sur les réseaux sociaux et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur. Eh bien ce sont eux que nous devons repérer, traiter, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale.
Source : Mediapart
La Charlie-gestapo va avoir du boulot !
À une question rappelant que « certains musulmans se sentent blessés ou agressés par la publication de caricatures du prophète Mahomet », 57% répondent qu’il faut « ne pas tenir compte de ces réactions et continuer de publier ce type de caricatures » contre 42% qui pensent qu’il « faut tenir compte de ces réactions et éviter de publier ce type de caricatures » (1% sans opinion).
En revanche, 57% ne sont pas favorables à « d’autres interventions militaires françaises en Syrie, au Yémen ou en Libye », et 63% ne sont pas non plus pour « une intensification des opérations militaires françaises en Irak ».
Source : Le Parisien
Lire aussi :
• A la recherche des " je ne suis pas Charlie" ?, Bondy Blog.
J'entends la chef du service politique de France 2 dire, devant des millions de Français : "Ceux qui ne sont pas Charlie, il faut les repérer et les traiter." J'entends les plus grands journaux français envoyer des reporters partout en banlieue, pour aller voir ces jeunes qui ont dit ne pas être Charlie, qui ont dit, à leur manière, qu'ils ne se retrouvaient pas dans l'indignation collective. J'entends Eric Ciotti, un député UMP, appeler à "supprimer les allocations familiales" pour les parents des enfants qui n'ont pas respecté la minute de silence.
J'entends tout cela, et je repense, inlassablement, au discours de George W. Bush après les évènements du 11 septembre 2001. Le président américain y appelait à une "guerre contre le terrorisme", en assénant au peuple américain : "Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous." Aujourd'hui, le message est limpide, sensiblement identique. Aujourd'hui, ce que l'on nous dit, c'est : "Soit vous êtes Charlie, soit vous êtes contre nous."
• Elise Lucet et les bagagistes de Roissy :
- La crédibilité des médias, Monde en Question
- Elise Lucet, le pomerol et le bagagiste, Le Monde
- Bagagistes de Roissy : un racisme d'État !, Monde en Question
• Dossier documentaire Racisme, Monde en Question.
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