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13 mars 2015

Cinémas d'Amérique latine



C'est en mars 1992 que l'ARCALT (Association des Rencontres des Cinémas d'Amérique Latine) fonde une revue annuelle intitulée "Cinémas d'Amérique Latine", unique en Europe.

La revue fut créée à l'initiative de Paulo Antonio Paranagua, historien reconnu des cinémas d'Amérique Latine, qui en a été le rédacteur en chef jusqu'en 1994. Elle rend compte de l'actualité et de la mémoire des cinématographies latino-américaines à travers d‘articles analytiques. La Revue est éditée en version trilingue à partir de 1997, espagnol-français ou portugais-français, pour une plus large diffusion. Les auteurs des articles sont pour l'essentiel des latino-américains, critiques de cinéma, historiens du cinéma, universitaires, cinéastes… Elle est soutenue par le Centre National du Livre depuis 1999.

Trois numéros en ligne :
  • Les métiers du cinéma, 2012
  • Cinéma et politique, 2013
  • Femmes de cinéma, 2014
Lire aussi :
Cinémathèque, Ciné Monde.
Dossier documentaire Cinéma, Monde en Question.
Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.

11 mars 2015

L'école saisie par le management antiterroriste



Mediapart a révélé il y a quelques jours la mise en circulation, dans l'académie de Poitiers d'un document adressé aux chefs d'établissements et destiné à sensibiliser les cadres à d'éventuelles radicalisations religieuses chez les élèves. Le document ne laisse planer aucun doute, dans le contexte de surexposition médiatique des jeunes Français dits "Djihadistes", sur la cible exclusive de ce document : les élèves déjà/supposés/potentiellement musulmans.

Depuis, ce document, auquel on peut conférer une dimension officielle puisqu'on y trouve l'en-tête du ministère et qu'on le sait destiné à l'ensemble de l'académie de Poitiers, a provoqué quelques remous et des condamnations pour le moins timides et de la part de l'institution, et de celle des principaux syndicats qui se sont exprimés. Tous conviennent ensemble d'une maladresse dans la forme mais ne condamnent pas clairement le fond.

Il révèle pourtant des dysfonctionnements d'une très grande gravité à plusieurs échelles.

Sur le plan politique, cette succession de mises en garde ridicules témoigne de la banalisation d'un discours sécuritaire standardisé, dicté par des normes policières soucieuses de rendement et d'efficacité dans la lutte antiterroriste. Ce processus qui alimente quotidiennement la stigmatisation des quartiers populaires et des familles musulmanes (ou supposées l'être) procède par amalgames grossiers et, à l'image de certains médias (Valeurs actuelles, Le Point), contribue à fabriquer un "problème musulman" comme a été fabriqué un "problème de l'immigration" à la fin des années 1970. Des "experts" autoproclamés ou convertis à l'appât des deniers se plient de plus en plus au jeu des "conseils" auprès des autorités et se chargent de développer des "outils" directement accessibles et utilitaires pour soi-disant "prévenir" alors qu'ils ne font qu'alimenter la seule logique répressive et accessoirement remplir les caisses de leurs sociétés de vidéosurveillance ou de conseils en sécurité. Ces "marchands de peur", sous-couvert d'offrir gracieusement leurs services et leurs compétences à la paix sociale, n'existent que parce qu'ils s'attachent inlassablement à en cibler les fossoyeurs, quitte à les inventer.

Dans une société où les clivages entre la droite et la gauche sont brouillés au point que la laïcité puisse devenir un outil brandi par l'extrême-droite (Le Front National, Riposte Laïque), Les réactions molles et l'absence de vigilance et de discours critique sur ces amalgames est une complicité gravissime dans le processus de banalisation de l'islamophobie et, plus généralement, du racisme. Que le ministère de l'intérieur et de l'éducation nationale n'aient pas conjointement "condamné fermement" (comme on dit) l'auteur de ce document, pour la forme ET le fond ne fait que confirmer la capitulation de nos élites face aux combats républicains les plus élémentaires.

Sur le plan institutionnel, on n'oubliera pas non plus que l'académie de Poitiers est le siège de l'école de formation des cadres de l'éducation nationale. Cette école fonctionne de plus en plus sur des seuls critères manageriaux. On encourage les fonctions extérieures au système éducatif à passer le concours de recrutement, on les forme à la gestion des ressources humaines, on remplace les formations syndicales par des sessions de cabinets d'audits, on fait appel à la "culture d'Entreprise" pour organiser congrès, sessions, qui sont autant de lieux de sensibilisation aux normes patronales. Le Powerpoint en est devenu, fort logiquement, l'instrument-clé. Il est dynamique, simple d'accès, percutant, et efficace. Lorsque l'académie de Poitiers prétend – pâle stratégie de défense – qu'il manquait le "discours qui accompagne", elle ment. Le Powerpoint managerial est précisément fait pour se passer des discours (longs, laborieux, perte de temps). Il n'est d'ailleurs pas innocent que seul le Powerpoint ait été envoyé. Qu'attendait-on comme discours d'enrobage ? Un simple "Attention c'est plus compliqué que ça ?". Mais le mal était déjà fait par la seule exposition, sous forme d'inventaire des items (grotesques au demeurant) d'évaluation de la radicalisation. Seule manque la musique pour accompagner la mise en scène de la genèse criminelle d'un terroriste djihadiste. Peut-être nos chargés en communication ministérielle ont-ils songé à un appel de Muezzin, ou, mieux encore, à un morceau de Raï ?

Toujours est-il que nous ne sommes pas du tout uniquement face à une question de maladresse formelle. Cette affaire est le symptôme beaucoup plus lourd de la rencontre entre la banalisation des idées et pratiques racistes, et la néolibéralisation d'une Ecole qui a troqué la quête d'efficacité contre celle de la performance. Au milieu de cela se fabriquent alors des outils gestionnaires qui ne sont en réalité que des instruments de domestication des catégories populaires et d'engraissage de comptes en banque d'experts peu scrupuleux.

Source : Aggiornamento hist-geo

Lire aussi :
Dossier documentaire Racisme, Monde en Question.

10 mars 2015

Presse et islamophobie



Le 8 janvier 2015, le lendemain de l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo, Valeurs Actuelles titrait "Peur sur la France" en référence au roman de Houellebecq Soumission. Le numéro avait été bouclé la veille des assassinats.

Le message, bien qu'un peu brouillé (un niqab bleu, blanc rouge ?), est pourtant clair dans ses grandes lignes : l'islam constituerait une menace pour la France.

Lire la suite... Presse & islamophobie : qu'en est-il ?, Le sens des images

Lire aussi :
Dossier documentaire Racisme, Monde en Question.
Dossier documentaire Sémiologie - Sémiotique, Monde en Question.

9 mars 2015

Le pacte entre Hollywood et Hitler



L'ouvrage de Ben Urwand fera date : le nouvel éclairage sur l'attitude des patrons des studios hollywoodiens face au pouvoir hitlérien entre 1933, année de l'arrivée du dictateur au pouvoir, et 1941, année d'entrée en guerre des Etats-Unis, révolutionne tout simplement l'histoire de cette période. Que les studios hollywoodiens se soient en grande partie tus devant le sort réservé aux juifs d'Europe est un fait bien établi. Mais ce n'est peut-être que la partie émergée de l'iceberg, comme le soutient Ben Urwand dans ce livre.

Travaillant à partir d'archives américaines et allemandes, l'auteur montre que Hollywood a travaillé avec l'Allemagne nazie de manière volontariste : il était essentiel pour les studios de conserver la maîtrise du marché en Allemagne, pays d'Europe qui comptait le plus grand nombre de salles de cinéma. Les nazis ne se contentaient pas de censurer les films sur leur territoire : ils cherchaient à contrecarrer toute tentative de produire une œuvre qui leur soit hostile et affiche des vedettes juives. Ben Urwand montre également l'usage troublant qui fut fait des bénéfices amassés par ces mêmes studios. Intransférables aux Etats-Unis en vertu de la législation nazie, ils furent réinvestis dans la production d'images d'actualité ou dans des entreprises allemandes.

Hollywood était la vitrine des Etats-Unis et son histoire reste inséparable de celle du pays. Le livre de Ben Urwand est hanté par cette question : que ce serait-il passé si davantage de productions hollywoodiennes avaient alerté l'Europe de la menace nazie ?

Ben URWAND, Collaboration - Le pacte entre Hollywood et Hitler, Bayard, 2014

Lire aussi :
• Rencontre avec Ben Urwand, l'historien qui a découvert le pacte entre Hollywood et Hitler, Ça n'empêche pas Nicolas.
• Con H de Hollywood… y de Hitler, spectadores.
• A Hollywood comme ailleurs, l'argent n'a pas d'odeur, France Culture.
• Comment Hollywood s’est compromis avec le régime nazi, L'Humanité.
• Le pacte de Hollywood avec Hitler, Le Figaro.
• Un livre explosif sur les liaisons dangereuses entre Hollywood et Hitler, Le Monde Juif.
Dossier documentaire Histoire du cinéma, Monde en Question.
Dossier documentaire Industrie cinématographique, Monde en Question.