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17 novembre 2006

Les mots (maux) de la campagne (2)

Le mot peuple est à la mode dans le discours politique contemporain. Mais à quoi se réfère-t-il et de qui parle-t-on ? L'analyse de l'usage qu'en a fait Marie-Ségolène Royal dans son discours d'hier est un exemple concret des ambiguïtés d'une notion floue.

Dans les démocraties représentatives, le peuple n'est qu'une figure de style destinée à masquer la confiscation du pouvoir exercé "au nom du peuple". Alors que ce modèle subit une crise profonde de légitimité en Europe et dans le monde, les politiques ont de plus en plus souvent recours à cette figure mythologique pour mobiliser les foules en masquant leur programme à géométrie variable, mais toujours inscrit dans l'ordre mondial du néolibéralisme.

Les travaux de François Furet sur la Révolution française [1] restent incontournables pour comprendre comment le peuple fut dépossédé du pouvoir alors qu'il fut l'artisan de l'abolition de la Monarchie. Ceux de Claude Lefort sur la bureaucratie stalinienne [2] apportent des compléments indispensables pour en analyser les mécanismes à l'époque moderne. Ceux enfin de Robert Michels sur les partis [3] permettent d'en généraliser le processus à l'époque contemporaine.

L'appel au peuple est, depuis quelques années, une constante du discours politique pour relégitimer le modèle de la démocratie représentative que les politiques ont pour fonction de masquer, mais qui est devenu inopérant pour répondre à l'accroissement des tensions sociales provoquées par l'économie néolibérale.

L'aporie de discours vient du fait que cette catégorie politique résulte d'une construction au contenu polysémique. Tantôt elle évoque le peuple (populus) dans son acception nationale, tantôt le peuple (plebs) par substitution au terme connoté de classes populaires.
Dans les premier cas, la notion de peuple exclut tous ceux qui vivent sur le sol national, mais sont étrangers ou considérés comme tels parce que issus de l'immigration postcoloniale par exemple.
Dans le second cas, les critères d'inclusion sont variables : la seule classe ouvrière pour les plus dogmatiques ; à laquelle s'ajouteraient les employés, les petits artisans, les petits commerçants et les petits paysans pour d'autres ; le cas des chômeurs et des exclus demeurant souvent problématiques [4].

Face à un concept aussi hétérogène, chaque cas d'acception doit être examiné séparément en évitant bien sûr les généralisations abusives. L'actualité d'hier offre l'occasion d'étudier ce que recouvre ce terme pour Marie-Ségolène Royal.
Au soir de son élection par les militants socialistes, elle a notamment déclaré :
Je mesure aussi que le fait de recevoir cet élan, d'être choisie de cette façon-là, c'est quelque chose d'extraordinaire. Je pense que le peuple français a écrit cette histoire. C'est le peuple qui s'est mis en mouvement, ce sont les militants de base qui se sont mis en mouvement et qui aujourd'hui me donnent cette force, me donnent cet élan.

Je voudrais leur dire qu'ils ne seront pas déçus, que nous allons construire ensemble quelque chose d'extraordinaire, que la France va écrire une nouvelle page de cette histoire et que c'est le peuple français qui est en train d'écrire cette histoire.

[...]

Nous avons six mois de travail devant nous. Ces six mois vont être utilisés de façon intensive, de façon participative. Je vais, avec les militants socialistes, remettre le peuple français au coeur du projet des socialistes pour le mettre en mouvement, pour apporter des précisions, pour dire dès aujourd'hui ce que nous ferons demain si les Français m'accordent leur confiance.

L'usage qu'elle fait du terme "le peuple" paraît au premier abord assez vague pour laisser la place à des interprétations contradictoires. C'est vraisemblablement le but recherché par celle qui esquive les débats de fond. Néanmoins, le recours récurrent à l'adjectif "français" lève toutes ambiguïtés.

La catégorie politique à laquelle se réfère Marie-Ségolène Royal a un contenu strictement national et réduit à la portion congrue des Français dits "de souche". La question centrale aujourd'hui de la place des Français issus de l'immigration postcoloniale est volontairement évacuée. "La France", qu'elle évoque avec emphase, est plus mythique que réelle.

Ce discours démagogique de fin de campagne à l'investiture du parti socialiste et de pré-campagne électorale révèle un autre aspect significatif des conceptions de la candidate. Mis dans son contexte, "le peuple français" de Marie-Ségolène Royal "qui est en train d'écrire cette histoire" ne représente aujourd'hui que les 106 839 "militants de base" qui l'ont plébiscité. Ce qui exclut beaucoup de monde.

Elle compte bien sûr s'appuyer sur cette base pour conquérir les foules. Mais derrière le discours rassembleur se profile une deuxième exclusion. Le peuple de Madame Royal est l'agrégat de tous ceux qui adhèrent à sa personne. Les autres sont les ennemis du peuple. Cette dialectique inclusion-exclusion est logique et nécessaire pour galvaniser les troupes sur son nom.

Serge LEFORT
16 novembre 2006



[1] FURET François, Penser la Révolution française, Gallimard, 1978.
[2] LEFORT Claude, Eléments d'une critique de la bureaucratie, Gallimard, 1979.
[3] MICHELS Robert, Les partis politiques - Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, Flammarion, 1971.
[4] Serge Lefort, Le prolétariat en question (1) - Le prolétariat en question (2).
L'analyse marxiste n'est pas d'un grand secours, car Marx a beaucoup varié sur cette question et ses analyses divergent selon qu'il parle de catégories économiques ou politiques.

15 novembre 2006

Les mots (maux) de la campagne (1)

Les médias dominants ont unanimement qualifié de "pirate" la vidéo, mise en ligne le 8 novembre, montrant une intervention publique de Marie-Ségolène Royal. Ce qualificatif est-il justifié ? Qui l'a utilisé la première fois et à partir de quelle source ? Pourquoi s'est-il imposé ?

Un qualificatif injustifié

Le mot pirate renvoie, à l'origine, aux aventuriers qui sillonnaient les mers pour piller les navires de commerce. Si, grâce à la littérature et au cinéma, les pirates sont devenus des personnages plutôt sympathiques, le terme a gardé aussi son pouvoir d'épouvantail, symbolisé par l'emblème de la tête de mort. Comme le loup des contes de notre enfance, le pirate est une figure qui suscite la peur.

L'époque moderne a réactualisé cette image terrifiante : "pirate de l'air" et "pirate informatique". Ces expressions évoquent une personne qui utilise des moyens criminels, voire terroristes dans le cas du pirate de l'air.
Utilisé comme adjectif ou comme substantif complément, le pirate désigne un objet illégal. Ce fut le cas des radios qui émettaient sans autorisation dans les années 1970 et qui furent légalisées en 1981.

Le qualificatif de pirate est donc double : la personne (un individu dangereux) et l'objet (illégal). Il sert ici à désigner à la fois la personne (ou le groupe) qui se cache derrière le pseudonyme de Jules Ferry et l'objet (la vidéo qui serait «tronquée ou séquencée de manière à détourner les propos de» Marie-Ségolène Royal [1]). Or, l'examen des faits, connus à ce jour, montrent qu'il s'agit d'une accusation fausse à propos de l'objet et polémique vis-à-vis de l'auteur de la diffusion. Elle vise à éviter un débat sur le contenu des propos publics de la candidate à la candidature.

Une source masquée

C'est dans une dépêche AFP que l'expression "vidéo pirate" fut utilisée la première fois [2]. Elle fut reprise unanimement par les médias dominants à l'exception notable du Monde.

L'AFP puise ses informations auprès de sources dites "autorisées" : agences gouvernementales, organisations représentatives, etc. En théorie, l'information est recoupée auprès de plusieurs sources pour garantir son authenticité. Cette pratique tend à se perdre, sauf dans les affaires sensibles, car la logique de la loi de la demande (dictature du marché) exige une réaction "en temps réel". La seule source fut le parti socialiste ou du moins la fraction qui soutient la candidature de Marie-Ségolène Royal : Serge Bardy, secrétaire fédéral du Maine et Loire, et Gilles Savary, un des porte-parole de la candidate.

On observe que l'AFP a reproduit la thèse du clan ségoliste sans préciser explicitement qu'il s'agissait d'un plaidoyer pro domo, sans mettre en doute les accusations, sans s'interroger sur l'absence de preuves et sans mettre en perspectives cette version des faits. Ainsi, le point de vue, forcément partiel et partial, de l'état-major de Marie-Ségolène Royal est promu au statut d'information certifiée par l'entremise de la très "respectable" AFP.

Des médias perroquets

Ensuite, le processus suit son cours habituel. L'industrie de médias dominants reprennent ce matériau pour construire les journaux écrits, parlés et télévisés. La presse écrite se contente le plus souvent de reproduire les dépêches d'agence sans toujours citer explicitement la source ou, de plus en plus rarement, en citent des passages comme preuves dans le corps d'un article.

Les journalistes, qui pratiquent allègrement le copier-coller, n'ont ni la volonté ni le temps de prendre le recul nécessaire pour se poser des questions. Ils éditent leur unique source, considérée comme "fiable". Ainsi, le lecteur non averti lit, dans son quotidien ou son hebdomadaire favori, les dépêches AFP mises au format typographiques du support.

L'effet boule de neige d'une pseudo-concurrence fait le reste. Tout le monde en parle. La magie de l'information-spectacle transforme une simple dépêche en produit sacralisé par Patrick Poivre d'Arvor et consorts. Ce qui n'était au départ qu'unun communiqué du PS devient, via l'AFP puis les médias dominants, une information digne de foi. Les malheureux, qui osent poser des questions, sont discrédités parce que non professionnels.

Bien évidemment, l'industrie de l'information se moque des idées de Marie-Ségolène Royal. Elle peut dire une chose un jour et son contraire le lendemain, l'essentiel est qu'elle fasse vendre. Or, elle représente un très rentable produit d'appel (gratuit) pour les écrans publicitaires (payants). La boucle est bouclée.

Serge LEFORT
15 novembre 2006

[1] Arnault Coulet, Pirates de l’information politique : votez + clair ! et roulez jeunesse..., Agora Vox
[2] Enseignants : une vidéo pirate de propositions de Royal sur internet, AFP, 10/11/2006, 11h49.
Une vidéo pirate sur les profs de collège pourrait nuire à Ségolène Royal, AFP, 10/11/2006, 14h04.

96 documents contenant les mots "pirate Royal". Source : Pressedcom
• 13/11/06 17:08 Sondages, cassettes vidéo... la tension monte au PS avant le vote AFP Multimédia
• 13/11/06 16:21 "Des centaines de mails " d'enseignants en colère après la vidéo de Ségolène Royal, selon le Snes AFP Fil Général
• 13/11/06 09:40 Strauss-Kahn: "condamnable d'accuser sans preuve" sur l'origine de la vidéo AFP Fil Général
• 13/11/06 09:10 Vidéo pirate de Royal: Strauss-Kahn déplore "qu'on accuse sans preuve" AFP Multimédia
• 13/11/06 08:46 Hollande pronostique "80% de participation" lors du vote militant AFP Fil Général
• 13/11/06 08:25 Primaire PS: Hollande pronostique "80% de participation" AFP Multimédia
• 13/11/06 Vidéo de Royal : encore du triturage FAR : L'Indépendant
• 13/11/06 PS : Une fin de campagne à couteaux tirés FAR : Le Bien Public
• 13/11/06 Ca passe où ça casse ! FAR : Le Bien Public
• 13/11/06 Royal en pleine tempête FAR : La Montagne
• 13/11/06 « Il y a un risque très sérieux de ballottage, il faut l'éviter à tout prix. » FAR : Le Journal de Saône et Loire
• 13/11/06 Election présidentielle 2007. Ségolène Royal s'explique, après la vidéo pirate La Croix
• 13/11/06 Vidéo longue mais incomplète sur le site PS de Maine-et-Loire FAR : La Nouvelle République du Centre Ouest
• 13/11/06 Ségolène Royal pugnace FAR : Midi Libre
• 13/11/06 Internet, toile de fond de la campagne FAR : La Charente Libre
• 13/11/06 Express FAR : L'Union L'Ardennais
• 13/11/06 Enseignants : Ségolène Royal riposte FAR : La Nouvelle République du Centre Ouest
• 13/11/06 L'Éducation s'invite dans le débat du PS FAR : Ouest France 1 u
• 12/11/06 18:36 Ségolène Royal: "Ma légitimité n'est plus contestable" après les débats PS AFP Multimédia
• 12/11/06 15:35 Royal : "Ma légitimité est incontestable" NouvelObs.com
• 12/11/06 13:02 Vidéo Royal: version longue mais pas complète sur le site PS Maine-et-Loire AFP Fil Général
• 12/11/06 12:05 DSK: un second tour, gage de la prise en compte de tous les avis AFP Fil Economique
• 12/11/06 11:07 DSK croit "sérieusement" à un second tour au PS NouvelObs.com
• 12/11/06 10:02 DSK: un second tour, gage de la prise en compte de tous les avis AFP Fil Général
• 12/11/06 00:00 La riposte de Ségolène FAR : Le Dauphiné Libéré
• 12/11/06 00:00 Ségolène Royal contre-attaque FAR : Le Dauphiné Libéré
• 12/11/06 00:00 Ségolène Royal contre-attaque FAR : Le Dauphiné Libéré
• 12/11/06 00:00 Ségolène Royal contre-attaque FAR : Le Dauphiné Libéré
• 12/11/06 Médias FAR : L'Indépendant
• 12/11/06 Médias FAR : L'Indépendant
• 12/11/06 Médias FAR : L'Indépendant
• 12/11/06 L'affaire Royal révèle l'impact d'internet La séquence vidéo dans laquelle Ségolène Royal "propose" les 35 h pour les enseignants des collèges, a été visionnée par des centaines de milliers ... FAR : L'Indépendant
• 12/11/06 Médias L'Indépendant
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• 12/11/06 Médias L'Indépendant
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• 12/11/06 Vidéo sur les profs: remous au PS FAR : Le Républicain Lorrain
• 12/11/06 Temps de travail des enseignants : Ségolène Royal riposte FAR : Le Progrès
• 12/11/06 Ségolène Royal riposte FAR : Les Dernières Nouvelles d'Alsace 1 u
• 12/11/06 L'impact croissant d'internet FAR : Le Républicain Lorrain
• 12/11/06 Temps de travail des enseignants : Ségolène Royal riposte Le Progrès
• 12/11/06 «Coup bas» contre Royal Le Matin
• 11/11/06 19:51 Temps de travail des enseignants : Ségolène Royal riposte (PAPIER GENERAL) Par Thierry MASURE AFP Fil Général
• 11/11/06 19:49 Temps de travail des enseignants: Ségolène Royal riposte AFP Multimédia
• 11/11/06 18:03 Vidéo pirate: Royal dénonce un "procès d'intention" AFP Fil Général
• 11/11/06 17:53 Vidéo pirate: Royal dénonce un "procès d'intention" AFP Fil Général
• 11/11/06 17:37 L'internet a un impact croissant sur la communication politique (PAPIER D'ANGLE) Par Corinne DELPUECH AFP Fil Général
• 11/11/06 17:27 Vidéo pirate: Royal dénonce un "procès d'intention" AFP Multimédia
• 11/11/06 16:49 L'internet a un impact croissant sur la communication politique AFP Multimédia
• 11/11/06 13:48 France: la vidéo pirate gênante pour Royal est un "coup bas" (porte-parole) AFP Fil International
• 11/11/06 12:39 A l'attention des rédactions AFP Fil Général
• 11/11/06 08:42 DSK compte sur un second tour NouvelObs.com
• 11/11/06 07:52 Vidéo : Ségolène Royal dénonce un "dérapage" NouvelObs.com
• 11/11/06 00:00 Une vidéo-pirate sur internet qui sème le trouble FAR : Le Dauphiné Libéré
• 11/11/06 00:00 Une vidéo-pirate sur internet qui sème le trouble FAR : Le Dauphiné Libéré
• 11/11/06 Les profs se défoulent sur leurs blogs La vidéo-pirate de Ségolène Royal, diffusée sur internet, où FAR : Nord Eclair
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• 11/11/06 Royal veut doubler le temps de travail des profs Le Figaro
• 11/11/06 Ségolène Royal à Lille : une « petite musique » tonitruante FAR : La Voix du Nord
• 11/11/06 Ségolène Royal défie les enseignants à son insu Le Progrès
• 11/11/06 L’HISTOIRE FAR : La Voix du Nord
• 11/11/06 Une vidéo de Ségolène Royal sur le Net fait des remous Le Monde.fr
• 11/11/06 Education. Royal trahie par une vidéo pirate FAR : Le Télégramme de Brest
• 11/11/06 Le Royaume-Uni serait menacé par trente complots terroristes Tribune de Genève
• 11/11/06 Collèges : le plan caché de Ségolène FAR : L'Est Républicain 1 u
• 11/11/06 Blogs de profs : le spectre du mammouth FAR : L'Est Républicain
• 11/11/06 PS La vidéo pirate qui pourrait coûter cher à Ségolène Royal FAR : L'Alsace
• 11/11/06 Vidéo pirate Un « dérapage ». Ségolène Royal a qualifié hier sur France 3 de « dérapage » la vidéo pirate FAR : Sud-Ouest
• 11/11/06 Ségolène Royal à Lille : une « petite musique » tonitruante La Voix du Nord
• 11/11/06 Ségolène Royal défie les enseignants à son insu FAR : Le Progrès
• 11/11/06 L’HISTOIRE La Voix du Nord
• 11/11/06 Les blogs des enseignants déchaînés contre « Ségo » Midi Libre
• 11/11/06 Enseignants : une vidéo pirate de Ségolène Royal sur internet FAR : Les Dernières Nouvelles d'Alsace
• 11/11/06 Education: vidéo pirate de Royal FAR : Le Républicain Lorrain 1 u
• 11/11/06 Education. Royal trahie par une vidéo pirate Le Télégramme de Brest et de l'Ouest
• 11/11/06 Une vidéo riche d'enseignements FAR : La Charente Libre
• 11/11/06 Une vidéo riche d'enseignements La Charente Libre
• 11/11/06 Les profs se défoulent sur la vidéo Royal dans leurs blogs AFP Documentaire
• 11/11/06 Les blogs des enseignants déchaînés contre « Ségo » FAR : Midi Libre
• 10/11/06 21:49 Présidentielle française: la campagne interne s'achève chez les socialistes (ACTUALISATION, PAPIER GENERAL) Par Ingrid BAZINET AFP Fil International
• 10/11/06 20:08 La France en bref à 20H00 AFP Fil International
• 10/11/06 20:06 Une vidéo pirate sur les profs de collège pourrait nuire à Ségolène Royal (ACTUALISATION, PAPIER D'ANGLE) Par Dominique BRULE AFP Fil Général
• 10/11/06 19:24 Fabius : "pas une bonne idée" de dire que les enseignants ne travaillent pas AFP Fil Général
• 10/11/06 17:53 Quand Royal voulait 35h de présence au collège NouvelObs.com
• 10/11/06 17:51 Les profs se défoulent sur la vidéo Royal dans leurs blogs (ENCADRE) AFP Fil Général
• 10/11/06 16:46 Présidentielle française: la campagne interne s'achève chez les socialistes (ACTUALISATION, PAPIER GENERAL) Par Ingrid BAZINET AFP Fil International
• 10/11/06 16:30 France: diffusion d'une vidéo pirate potentiellement gênante pour Mme Royal AFP Fil International
• 10/11/06 16:09 "Les réalités du métier sont méconnues" NouvelObs.com
• 10/11/06 15:29 Montebourg (PS) dénonce la "marchandisation du soutien scolaire" AFP Fil Général
• 10/11/06 15:01 Montebourg (PS) dénonce la "marchandisation du soutien scolaire" AFP Multimédia
• 10/11/06 14:42 Une vidéo pirate sur les profs de collège pourrait nuire à Ségolène Royal (PAPIER D'ANGLE) Par Dominique BRULE AFP Fil Général
• 10/11/06 12:58 Sur une vidéo pirate, Ségolène Royal s'en prend aux enseignants AFP Fil International
• 10/11/06 11:33 Enseignants: une vidéo pirate de propositions de Royal sur internet AFP Fil Général
• 10/11/06 10:43 Enseignants: une vidéo pirate de propositions de Royal sur internet AFP Multimédia
• 10/11/06 Une vidéo pirate sur les professeurs de collège pourrait nuire à Ségolène Royal L'Orient - Le Jour
• 10/11/06 Ségolène Royal victime de la vlogosphère Neteconomie.com

62 articles contenant les mots "pirate Royal". Source : Google
• PS : à la recherche du diffuseur de la vidéo de Ségolène Royal ..., Les Échos - Publié depuis 1 heure
• Les profs dans le collimateur de Ségolène Royal, Témoignages.re - Il y a 9 heures
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• AP | 13.11.06 | 17:22. PARIS (AP) -- Le SNES, principal syndicat des collèges et des lycées, demande à Ségolène Royal de renoncer ...
• Le SNES demande à Ségolène Royal de "renoncer"à ses ..., Boursorama - Il y a 13 heures
• Dépêches de l'Education, VousNousIls.fr - Il y a 14 heures
• Une vidéo casse-tête pour Royal, Libération - Il y a 14 heures
• Coups bas et vidéos sur Internet enveniment la fin de campagne au ..., Le Monde - Il y a 16 heures
• Une nouvelle vidéo de Ségolène Royal rappelle ses propos sur ..., Le Monde - Il y a 17 heures
• Postée samedi 11 novembre sur Dailymotion, une nouvelle vidéo reprend des propos de Ségolène Royal dans l'émission "Mots croisés" du 16 mai 2005, sur ...
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• Le Monde - Il y a 17 heures
• Ségolène Royal veut imposer les 35 heures aux enseignants, SOS Éducation - Il y a 21 heures
• Coup bas au Parti socialiste autour d'une vidéo de Ségolène ..., Les Échos - 12 nov 2006
• Une vidéo casse-tête pour Royal, Libération - 12 nov 2006
• La campagne se prend les pieds dans la Toile, 20minutes.fr - 12 nov 2006
• Ségolène Royal, la vidéo qui fait mal, France 3 - 12 nov 2006
• Polémique au PS après la vidéo de Royal, Nouvel Observateur - 11 nov 2006
• une avalanche de réactions aux propos injustes de royal, Collectif Bellaciao - 11 nov 2006
• Ségolène Royal s'empêtre dans les 35 heures, France Matin - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., Reuters.fr - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., Capital.fr - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., L'Express - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., Libération - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., La Tribune.fr - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., Capital.fr - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., Reuters.fr - 11 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal cristallise la fin de campagne du ..., L'Express - 11 nov 2006
• Rien de nouveau sous la vidéo d’Angers, AgoraVox - 11 nov 2006
• Une vidéo pirate sur les profs de collège pourrait nuire à ..., Tageblatt - 11 nov 2006
• La vidéo piratée de Ségolène Royal est un coup bas selon ses ..., Culturefemme.com - 11 nov 2006
• Propos injustes et injustifiés de royale, Collectif Bellaciao - 11 nov 2006
• Education : les propos "révolutionnaires" de Royal dans une ..., TF1 - 11 nov 2006
• Mme Royal dénonce "une intention de nuire" mais assume son projet ...
• Le Monde - 11 nov 2006
• Dénonce un "dérapage", Nouvel Observateur - 10 nov 2006
• Des propos de Royal alarment les syndicats enseignants, Libération - 10 nov 2006
• Des propos de Royal alarment les syndicats enseignants, Libération - 10 nov 2006
• Une vidéo pirate sur les professeurs de collège pourrait nuire ..., L'Orient-Le Jour - 10 nov 2006
• Investiture socialiste, Canoë - 10 nov 2006
• Une vidéo pirate de Ségolène Royal jette un pavé dans la mare, Matinternet - 10 nov 2006
• Vidéo pirate: Ségolène Royal dénonce un "dérapage" et une " ..., Nouvel Observateur - 10 nov 2006
• Vidéo pirate: Ségolène Royal dénonce un "dérapage" et une " ..., La Tribune.fr - 10 nov 2006
• Une vidéo de Ségolène Royal sur le Net fait des remous, Le Monde - 10 nov 2006
• Ségolène Royal : vidéo pirate polémique, M6.fr - 10 nov 2006
• "Une méthode de manipulation", 20minutes.fr - 10 nov 2006
• Vidéo pirate: Ségolène Royal dénonce un "dérapage", Nouvel Observateur - 10 nov 2006
• AP | 10.11.06 | 19:45. PARIS (AP) -- Ségolène Royal a qualifié vendredi sur France-3 de "dérapage" la vidéo-pirate diffusée ...
• Dépêches de l'Education, VousNousIls.fr - 10 nov 2006
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• AP | 10.11.06 | 19:10. PARIS (AP) -- Une vidéo pirate dans laquelle Ségolène Royal propose que les professeurs de collège restent ...
• Vidéo pirate de Ségolène Royal : fini les 17 heures de travail ..., Paroles de militants - 10 nov 2006
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• AP | 10.11.06 | 17:44. PARIS (AP) -- Une vidéo pirate dans laquelle Ségolène Royal propose que les professeurs de collège restent ...
• Education: une vidéo pirate de Ségolène Royal diffusée sur ..., Nouvel Observateur - 10 nov 2006
• AP | 10.11.06 | 16:18. PARIS (AP) -- Une vidéo pirate dans laquelle Ségolène Royal propose que les professeurs de collège restent ...
• "Les réalités du métier sont méconnues", Nouvel Observateur - 10 nov 2006
• Pour Ségolène Royal : les profs devraient rester 35h au collège, Zescoop - 10 nov 2006
• Sur une vidéo pirate, Ségolène Royal s'en prend aux enseignants, Cyberpresse - 10 nov 2006
• Dépêches de l'Education, VousNousIls.fr - 10 nov 2006
• Education: une vidéo pirate de Ségolène Royal diffusée sur ..., La Tribune.fr - 10 nov 2006
• Sur une vidéo pirate, Ségolène Royal s'en prend aux enseignants, Cyberpresse - 10 nov 2006
• Education: une vidéo pirate de Ségolène Royal diffusée sur ..., Nouvel Observateur - 10 nov 2006
• AP | 10.11.06 | 12:40. PARIS (AP) -- Une vidéo pirate enregistrée par un anonyme lors d'une réunion à Angers en janvier 2006, dans ...
• La vidéo, Ségolène, et les 35 heures au collège, Libération - 10 nov 2006
• Royal s'attaque aux profs dans une vidéo, Le Figaro - 10 nov 2006
• Quand Mme Royal propose de "faire les 35 heures au collège", Le Monde - 9 nov 2006

14 novembre 2006

Bagagistes de Roissy : un racisme d'État !

- Mangez-vous halal ?
- Faîtes-vous la prière ?
- Pratiquez-vous le jeûne du ramadan ?
- Avez-vous fait le pèlerinage à la Mecque ?
- Aimez-vous la France ?

Autant de questions qu’un fonctionnaire, agissant au nom de la République, et à l’initiative des plus hautes autorités de l’Etat, a osé poser aux salariés de ROISSY, trahissant ainsi l’absence de griefs à leur encontre sinon qu’ils sont tous ou qu’ils seraient de confession musulmane.

Non ! Il ne s’agit pas d’un scénario imaginé par les Indigènes pour salir la République ! C’est l’interrogatoire concocté dans le cadre de l’oppression croissante que subissent les musulmans de France en ce début du 21ème siècle. C’est, pour la première fois en temps de paix depuis le régime de VICHY et la période coloniale, qu’au sein même de l’Hexagone, est commis un acte délibéré de discrimination raciale assumé par l’Etat sans autre dissimulation que d’invoquer des raisons de sécurité qui ne trompent personne.

Nous pouvons désormais affirmer que les « loups » sont dans la demeure : pas ceux que l’on avait accusé injustement, ces jeunes musulmans de banlieue, lors de la sinistre affaire du RER D, mais ces « loups » qui envahissent l’espace public, les institutions politiques, médiatiques et intellectuelles.

En France, l’heure est grave, le mal est profond. Il a suffit qu’un petit candidat d’extrême droite publie un brûlot islamophobe pour que la république avoue... allons lâchons-nous... pour qu’elle nous dégueule sa vérité au visage ! Non pas son masque d’égalité et de fraternité universelle mais le racisme profond qui la mine : les musulmans sont un danger pour l’ordre de France et sa sécurité. Cela avait déjà été suggéré plus ou moins directement dans les actes ou les paroles de tel ou tel personnage de la classe politique, de droite comme de gauche. La spirale islamophobe, qui s’est déchaînée ces dernières années, vient d’atteindre un nouveau palier. Peut-être pas le dernier, sans doute pas le plus haut. Désormais, il n’y a plus de tabou. L’Etat français a pris la responsabilité de briser les quelques digues qui contenaient le déclenchement de la détestation raciale.

Des dizaines d’employés musulmans des aéroports de Roissy (agents de sécurité, bagagistes, personnels d’entretien ou de nettoyage, à la traction sur les pistes ou dans les hangars des sociétés de messagerie, serveurs...) se sont vu retirer leur badge de travail, délivré par la préfecture et qui leur permettait d’accéder aux zones réputées sensibles en termes de sécurité. Ils sont désormais interdits de travail, des procédures de licenciement sont en cours. Leur éviction a été accompagnée de propos, d’humiliations et de chantages, dont le caractère raciste est sans équivoque. Les arguments spécieux des autorités préfectorales et policières selon lesquels ces salariés auraient été liés à « des mouvances fondamentalistes à visée potentiellement terroriste » s’écroulent d’eux-mêmes.

A priori suspects parce que musulmans, ils ont subi d’infâmes interrogatoires dont le seul objet était de mesurer leur respect des préceptes de la foi islamique. Les questions qui leur ont été posées n’ont de rapport avec les impératifs sécuritaires invoqués officiellement que si l’on admet que le seul fait d’être musulman est criminogène. Pour l’Etat, tout musulman est désormais « potentiellement terroriste » ! Un intellectuel médiatique n’avait-il pas déclaré que trois millions de musulmans en France, c’est trois millions de terroristes ?

Un musulman est présumé coupable. Ce n’est plus à l’administration de démontrer sa culpabilité mais au musulman de prouver son innocence comme l’a reconnu Jean-François Cordet, le préfet de Seine-Saint-Denis, qui a considéré que ces personnes n’avaient pas apporté la preuve d’un « comportement insusceptible de porter atteinte à la sûreté aéroportuaire ».

Et que dire du « principe de précaution » invoqué par le ministre de l’Intérieur, candidat à la magistrature suprême, sinon qu’il s’apparente ici à une mesure sanitaire contre un corps étranger qui menacerait la France, une mesure de purification ethnique du personnel, au sens littéral du terme. Ce ne sont pas, en effet, leur supposée activisme politique qui motive le recours à une telle terminologie contre les salariés de Roissy mais bien leurs croyances religieuses, réelles ou supposées, qui justifient, aux yeux de l’Etat, que la présence éventuelle d’un employé musulman tenté par l’action directe soit traitée par l’élimination de tous les employés musulmans comme on abat tout le troupeau pour éviter la contamination des autres cheptels.

Il ne s’agit pas là d’un simple dérapage, d’un acte isolé commis par un fonctionnaire malveillant ; il s’agit d’une action massive, délibérément raciste, voulue et mise en oeuvre par l’Etat, sur la base de ces fameuses « notes blanches » plus dignes de la police politique d’un Etat totalitaire que d’une République démocratique.

La présomption de culpabilité, l’arbitraire administratif, les sanctions d’exception sans obligation de fournir la moindre justification et appliquées à des individus pour l’unique raison qu’ils sont de confession musulmane, les mesures de type « sanitaire », ne sont pas sans rappeler le temps terrible des colonies et du Code de l’indigénat. Et tout cela avec l’approbation du ministre de l’Intérieur : « Je ne peux pas accepter que des gens qui ont une pratique radicale travaillent sur une plate-forme aéroportuaire. Je préfère qu’on ait le risque d’un contentieux parce qu’on a été trop sévère, plutôt qu’on se retrouve avec un drame parce qu’on n’a pas été assez sévère » (Nicolas Sarkozy). Paroles gravissimes qui font écho au couvre-feu instauré en 1961, par le préfet Papon, à l’encontre des seuls musulmans de Paris et qui a conduit au massacre du 17 octobre.

Aujourd’hui, comment pourrions-nous ne pas avoir peur ? Comment pourrions-nous ne pas craindre que cette histoire, cachée prudemment sous le tapis, ne se répète alors qu’à nouveau on fait le tri entre les personnes en fonction de leurs origines ou de leurs convictions religieuses, alors que les multiples expressions du racisme et de l’islamophobie polluent la sphère publique dans le silence général, alors que l’appareil judiciaire manifeste à nouveau ses défaillances et assure l’impunité aux actes racistes ? Ecartés à Roissy pour des raisons de sûreté, d’autres musulmans ne feront-ils pas l’objet de nouvelles mesures d’exclusion dans le cadre d’une politique « sanitaire » et en application de ce même principe de précaution ? Jusqu’où ira la dérive qui consiste à assimiler les musulmans à un nouvel ennemi intérieur, la cinquième colonne d’une race fourbe, guerrière et impitoyable ?

L’affaire de Roissy constitue un précédent extrêmement dangereux ; elle ne concerne pas les seuls salariés interdits de travailler ni même les seules communautés musulmanes de France. Il s’agit, bien au-delà, de l’avenir de l’ensemble de cette société et de la nature de son régime politique qui sont en cause.

Dès lors, la question qui se pose à toutes et tous est simple : voulons-nous d’un régime d’apartheid ? Voulons-nous vivre, les uns et les autres, dans la peur et la haine réciproques ? C’est parce que nous avons répondu « Non ! » à ces interrogations que nous avons créé le Mouvement des indigènes de la république.

AUJOURD’HUI :
  • face à l’incurie des autorités publiques qui assument désormais ouvertement des mesures d’exclusion des musulmans en raison de leur croyance,
  • face au mutisme complice des forces politiques de droite comme de gauche,
  • face à la terrible campagne de haine anti-musulmane que mènent des intellectuels de tout bord, dans une tentative de légitimation du racisme anti-musulmans.

    Nous avons décidé de saisir les institutions onusiennes et européennes et nous en appelons également aux organisations internationales de défense des droits humains et à l’autorité morale de Nelson Mandela afin qu’elles mettent les autorités françaises en demeure de respecter leurs propres textes constitutionnels et législatifs et les conventions internationales qu’elles ont ratifiées relatives au combat contre le racisme sous toutes ses formes et au respect des droits humains.

    NOUS EXIGEONS :
  • Le rétablissement immédiat et sans condition de tous les employés de Roissy, interdits de travail, dans leurs droits, à l’exception de ceux dont la preuve irréfutable et transparente de leurs implications dans des actes criminels aura été apportée par les autorités policières et judiciaires.
  • Que des mesures soient prises pour lutter efficacement contre l’islamophobie sous toutes ses formes.
  • L’ouverture d’une enquête par l’Union européenne concernant l’islamophobie en France.

    Mouvement des indigènes de la république
    14 novembre 2006
  • 13 novembre 2006

    Adolf Lieberman

    Depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, deux système politiques diamétralement opposés sont en application, l’un envers les Juifs et l’autre avec la population d’origine, la minorité palestinienne.

    Le juif se promène libre partout, pendant que l’arabe a besoin d’autorisation pour se rendre d’une ville à l’autre, toute proche, même s’il s’agit d’une visite urgente, comme pour aller chez un médecin. Les juifs sont des citoyens libres qui se déplacent comme ils veulent, alors que les arabes sont enfermés dans des ghettos clos.

    L’Etat juif émet des lois pour voler les terres des arabes, qu’ils ont héritées de leurs pères et aïeux, afin de les donner aux juifs qui viennent en Israël, en provenance de Russie, de France ou d’Argentine. Et aujourd’hui, après 60 ans de la création de cet Etat hébreu, le touriste peut venir en Galilée pour constater deux sociétés entièrement différentes, des villages à forte densité de population, comme les ghettos, pour les arabes (après que leurs terres aient été volées) et des villages qui baignent dasn une verdure éclatante comme en Europe, des villages pour les Juifs, bien évidemment.

    Nous avons toujours dit, nous qui sommes restés dans notre patrie, mais assiégés, que la démocratie israélienne est semblable à l’antique démocratie grecque, une démocratie pour les libres seulement, quant aux esclaves, ils n’ont que l’humiliation entière, la violation entière de leurs droits humains.

    Notre voix, de l’intérieur de notre siège, parvient difficilement au monde, vers l’Europe, les Etats-Unis, les Nations-Unies et les organisations internationales des droits de l’homme, car la voix de l’institution israélienne dominante dit au monde, dans une arrogance raciste et blanche, que la démocratie israélienne est le seul oasis de la démocratie au Moyen-Orient.

    Le vrai récit global de notre tragédie dans notre pays n’a pas encore été "racontée". Tout comme ne l’a pas été la topographie historique, sociale, économique et culturelle de notre état, à l’intérieur de notre siège. Comment le prisonnier peut, dans sa cellule fermée, ne pas désespérer ? Cette question, se la pose celui qui n’est pas dans la cellule, et celui qui est enfermé dans la cellule lui répond : si je désespère, à quoi cela servira-t-il ? Ma situation sera-t-elle meilleure ? Les 150.000 Palestiniens qui sont restés dans leurs villes et villages, immédiatement après la Nakba, sont devenus actuellement un million 250.000 Arabes palestiniens. Nos pères et grand-pères ont cassé et travaillé la pierre, nos pères ont "cuisiné" la soupe du sol, et fondamentalement, nous ont nourris des fruits des arbres.

    Le fait que la minorité palestinienne soit restée dans la patrie, qu’elle se soit développée et que sa conscience se soit forgée sont une épopée héroïque. Et si le monde arabe était, politiquement et médiatiquement, développé et moderne, il l’aurait présentée au monde comme une odyssée moderne. Mais au cours de dizaines d’années, les médias officiels stupides se sont comportés avec nous comme si nos étions des "traîtres", des "sionistes" ou des "collaborateurs". Et lorsqu’en Eurpe, nous rencontrions quelques "nationales" arabes, ils refusaient de s’adresser à nous, car nous étions les "collaborateurs de l’ennemi sioniste", ni plus ni moins.

    Année après année, le système israélien s’est mis à arracher les racines des vivants, à pratiquer une discrimination de plus en plus manifeste, de plus en plus insolente, ne cherchant plus à la camoufler par des artifices variés.

    Je rappelerai à ceux qui ne se souviennent plus que le raciste Meir Kahana, le fils du racisme américain, est devenu membre du parlement israélien dans les années 70 du siècle dernier, alors qu’à l’époque, une certaine gêne existait encore dans la "gauche" et la "droite", amenant la Knesset presque unanime à émettre une loi spéciale pour chasser Kahana de la Knesset. Begin, dirigeant de la droite israélienne avait déclaré que lorsqu’il se rappelle ce que les nazis ont fait aux Juifs en Allemagne, il n’est pas prêt à autoriser à un raciste juif hostile aux Arabes à demeurer à la Knesset !!

    Actuellement, les masques sont tombés, les illusions aussi, et le mensonge. La prostitution démocratique est à nu... Avigdor Lieberman, émigré russe arrivé en Israël dans les années 70, est devenu chef, chef national, il a fondé un parti dont la base est constituée de russes, et c’est un parti fasciste et raciste, selon tous les critères.

    Il y a quelques années, il a proposé de lancer des bombes "non conventionnelles" sur le barrage d’Assouan (en Egypte), et une attaque militaire surprise sur la Syrie et sur l’Iran.

    Aujourd’hui, après une expérience politique, il considère que les Arabes palestiniens qui vivent à l’intérieur de l’Etat d’Israël, sont le problème réel d’Israël et se pose la question : pourquoi l’Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza devrait-elle être uninational alors qu’Israël est "bi-national" et que 20% de sa population est palestinienne ?

    Il a insisté, dans tous ses programmes politiques électoraux et dans sa vision politique, sur ce problème. Tous reconnaissent que cette propagande est raciste, et qu’il s’agit d’une menace collective contre un million et 250.000 Arabes Palestiniens, qui sont en même temps des citoyens de l’Etat d’Israël.

    Même le chef du gouvernement Ehud Olmert a déclaré que "les opinions de Lieberman ne sont pas les miennes, et les positions du gouvernement ne sont pas celles de Lieberman, et il le sait". Mais, M. Olmert, Lieberman n’est pas un simple citoyen de l’Etat d’Israël, il est à l’intérieur du gouvernement, il est le vice-premier ministre aux affaires stratégiques, il est membre de la haute commission de la sécurité dans le gouvernement, et on dit aussi qu’il est responsable de la confrontation au "danger iranien". Et nous, les Arabes Palestiniens en Israël, nous nous demandons : est-il responsable aussi du danger que représentent les Arabes Palestiniens en Israël ?

    Lieberman n’est pas actuellement un chien qui aboie sous sa seule responsabilité, il est vice-premier ministre du gouvernement d’Israël. Et s’il en est ainsi, et pas moins que Heider (en Autriche), ne pouvons-nous pas dire que le racisme est officiellement présent à l’intérieur du gouvernement d’Israël ?

    Israël vocifère, officiellement, lorsqu’un raciste ou antisémite occupe une place en Europe ou en Amérique du Sud, il hurle chaque fois que le président iranien Ahmadinajad fait une déclaration, quelle qu’elle soit, et la question est : est-ce que le racisme chez les autres est dangereux, empoisonné, menaçant pour les Juifs alors que le racisme chez les juifs fait partie de la liberté d’expression ?

    Lieberman a clairement exprimé sa philosophie raciste dans une longue interview accordée au britannique Sunday Telegraph, et les politiciens arabes, du Golfe à l’ocean, lisent l’anglais. Qu’ils lisent donc les nouveaux joyaux du nouveau Fuhrer Adolf Lieberman et qu’ils les diffusent dans le monde, qu’ils les annoncent aux Nations-Unies et à l’Unesco. Mais les régimes arabes sont silencieux car le maître américain les a écrasés et leur a dit de se taire. Ils se sont tus.

    Et nous, les Arabes Palestiniens, qui sommes restés sur la terre de nos pères et de nos aïeux, nous n’avons été ni stupéfaits ni épouvantés, et nous disons en hébreu aux juifs : nous étions ici, avant que vienne Lieberman en émigré sur notre terre, et nous resterons ici, même après la disparition de Lieberman, en tant qu’individu et en tant que phénomène. Mais nous mettons en garde Israël, les Arabes et le monde ! Faites attention au serpent nazi (juif) qui lève sa tête et qui élève la voix, en toute confiance.

    Salim Jubran
    Publié par CCIPPP.

    Lire aussi :
    • Marzûq al-Halabi, Au commencement, l'épuration ethnique, Palestine Solidarité.
    • Dossier Avigdor Lieberman, Palestine Solidarité.
    • Les origines du conflit israélo-palestinien (I), CCIPPP.
    • Les origines du conflit israélo-palestinien (II), CCIPPP.
    • Les origines du conflit israélo-palestinien (III), CCIPPP.

    12 novembre 2006

    Une pub royale

    Depuis le 8 novembre, une vidéo circule sur Internet. Le 10, les médias dominants s'en emparent. Une affaire démarre... qui pourrait tourner à l'avantage de Marie-Ségolène Royal.

    Discours de Ségolène à Angers devant la fédération en janvier 2006

    Il existe cinq versions quasi identiques du même document :
  • Ségolène et les profs : le plan caché, 02:01, mis en ligne le 8 novembre 2006 par Jules-Ferry, Dailymotion, [109061 vues au 12/11/2006 à 21:33].
  • Profs : Ségolène en off, 02:01, mis en ligne le 8 novembre 2006 par Jules-Ferry, Dailymotion, [356387 vues au 12/11/2006 à 21:33].
  • Profs : Ségolène en off, 01:59, mis en ligne le 8 novembre 2006 par Jules-Ferry, Dailymotion, [65765 vues au 12/11/2006 à 21:33].
  • La fin de l'intervention sur les enseignants à Angers..., Serge Bardy, PS Maine et Loire
  • Ségolène Royal à Angers (intégrale), 02:20, mis en ligne le 10 novembre 2006 par arnohie, Dailymotion, [18598 vues au 12/11/2006 à 21:33].

  • Les médias dominants ont d'emblée présenté la publication de cette vidéo de manière partisane :
  • Le 9 novembre, Le Monde cite le blog politique Nues Blog et conclue : «Sa publication, à une semaine du vote des militants socialistes pour choisir leur candidat à l'élection présidentielle, n'est sans doute pas un hasard de calendrier.» [1].
  • Le 10 novembre, l'AFP trace l'argumentaire qui sera repris au fil des heures et des jours par tous les médias dominants [2].
    - La vidéo est qualifiée de "vidéo pirate" sans apporter aucune preuve de cette allégation.
    - Le communiqué de l'AFP précise, toujours sans preuves, que : «Des internautes hostiles à la présidente de Poitou-Charentes qui la diffusent à l'envi y voient un "plan caché" de Ségolène Royal.»
    - Citant Gilles Savary, un des porte-parole de Ségolène Royal, l'AFP relaie la version officielle de la candidate à la candidature : «[Gilles Savary] a vu dans cette diffusion une "rouerie de fin de campagne". Il a jugé "pas très honorable de faire circuler un document pris à l'insu de quelqu'un".»
  • L'AFP et tous tous les médias dominants, qui recopieront la dépêche, reprennent les commentaires des responsables du camp de Marie-Ségolène Royal sans les mettre en perspective ni émettre le moindre doute sur la crédibilité de cette version de l'événement.
  • Selon leur habitude, les médias dominants s'abstiennent de réaliser une enquête pour établir les faits, mais jouent les procureurs à charge sans apporter de preuves.

  • Les faits :
    1) Les deux versions furent mises en ligne sur le site Dailymotion de manière anonyme, sous le couvert d'un pseudonyme.
    2) Les deux versions présentent une coupure, mais pas au même endroit [3].
    3) En publiant une version baptisée "l'intégrale", le PS a authentifié celle mise en ligne sous le pseudonyme de Jules Ferry.
    4) Les deux versions proviennent de la même source, celle du parti socialiste.
    5) La vidéo a été tournée de manière officielle par un membre du parti socialiste d'Angers.
    6) Elle ne témoigne que de la proposition de Marie-Ségolène Royal, faite publiquement au cours d'une réunion de la fédération du Maine et Loire en janvier 2006.
    7) Entre la version soi-disant tronquée et la version soi-disant intégrale, la différence ne porte que sur 19 petites secondes pendant lesquelles Marie-Ségolène Royal explicite les moyens qu'elle entend mettre en œuvre pour appliquer son programme "révolutionnaire".

    Ces faits posent plusieurs questions :
    1) En quoi la vidéo de Jules Ferry serait une "vidéo pirate" ? Cette qualification, fournie par les amis de Marie-Ségolène Royal et reprise par les médias dominants, est un abus de langage à visée polémique.
    2) En quoi il serait scandaleux que les militants socialistes et l'opinion publique aient connaissance des propositions de la candidate à la candidature ? Les propos de Marie-Ségolène Royal furent publics et argumentés.
    3) En quoi il ne serait "pas très honorable de faire circuler un document" même sans l'accord de l'intéressée ? Il y a une contradiction flagrante entre ses déclarations sur la démocratie participative et son refus d'être contrôlée.
    4) Qui a diffusé cette vidéo ? Les médias dominants ont repris les accusations du camp de Marie-Ségolène Royal : le coupable serait Dominique Strauss-Kahn ! Cela a air de déjà entendu puisque chacun se souvient de l'affaire de la cassette Méry concernant Jacques Chirac. C'est une hypothèse, mais on peut légitimement en évoquer d'autres.

    Envisager d'autres scénarios, implique de se demander qui peut profiter de cette affaire ?
    Ni Laurent Fabius ni Dominique Strauss-Kahn. Il est évident que les soupçons, même non fondés, pèsent sur les deux autres candidats à la candidature. Si quelqu'un de leur camp a pris cette initiative, il est peu vraisemblable qu'il ait agit sur ordre car le risque politique l'emporte sur les éventuels bénéfices.
    La seule qui puisse profiter de cette affaire est celle qui se présente en "victime" [4]. Elle joue à fond cette carte émotionnelle pour arracher le vote des militants hésitants en sa faveur. Elle évite tout débat interne sur ses propositions, mais les fait passer grâce à un plébiscite de sa personne. Elle peut se permettre d'attaquer ses deux concurrents, incapables de répliquer sur le même ton. Et, elle ne s'en prive pas :
    Dans un entretien au Journal du Dimanche, Ségolène Royal affirme que "sa légitimité n'est plus contestable", après les six débats au sein du Parti socialiste auquel elle reproche toutefois d'avoir "pris le risque" de l'"affaiblir".
    "A l'issue de ce processus, ma légitimité n'est plus contestable et le PS en sort grandi. C'est bien!", déclare-t-elle dans les colonnes du journal où elle estime être "la seule à pouvoir l'emporter sur la droite".
    Ségolène Royal constate que "le parti a pris le risque d'affaiblir son candidat" quand il a accepté les débats internes exigés par ses deux rivaux Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius.
    "Doutant de mes capacités, ce sont les deux autres qui ont voulu ces débats. Et s'ils ont exigé six, c'est qu'ils pensaient que je ne tiendrais pas la distance", dénonce la présidente de la région Poitou-Charentes.
    Ségolène Royal estime que sa légitimité n'est plus "contestable", Reuters, 11/11/2006, 10:18 CST.

    Marie-Ségolène connaît bien les ficelles du marketing politique : faire parler de soi, en bien ou en mal qu'importe, mais faire parler de soi. La publicité faite par les médias dominants autour de la diffusion d'une vidéo du PS lui fait une pub royale.

    Serge LEFORT
    12 novembre 2006

    Sélection de sites :
    - Actualités Présidentielle 2007, Yahoo. Comme presque tous les quotidiens se contentent de reprendre tel que les dépêches d'agence, autant lire l'original que ses multiples copies.
    - Le Monde Citoyen
    - Nues Blog

    En faveur de Marie-Ségolène Royal :
    - Réponse de Serge Bardy aux allégations malveillantes, PS Maine et Loire
    - André Gunthert, Ségolène et les pirates, Actualités de la recherche en histoire visuelle. Détournement d'un site de l'EHESS au profit de la chouchoute des médias. Un must de mauvais foi.

    [1] Quand Mme Royal proposait de "faire les 35 heures au collège", Le Monde, 09/11/06 | 18h48 • Mis à jour le 10/1106 | 09h38.
    Réactions des abonnés du Monde.fr, Le Monde, 09/11/06 | 18h48 • Mis à jour le 10/11/06 | 09h38. La dernière mise à jour consultée est du 12/11/06 | 19h21.
    [2] Enseignants : une vidéo pirate de propositions de Royal sur internet, AFP, 10/11/2006, 11h49.
    Une vidéo pirate sur les profs de collège pourrait nuire à Ségolène Royal, AFP, 10/11/2006, 14h04.
    [3] Verbatim des coupures dans les deux versions.
    • Dans la version dite "tronquée", après la proposition de soutien scolaire gratuit par les professeurs de collège, il manque :
    "parallèlement, il faut des moyens matériels".
    "Si les profs avaient des bureaux dans les collèges... et moi j'ai vu quelques collèges expérimentaux fonctionner comme ça".
    "On n'a pas globalement tiré les enseignements de toutes les choses expérimentales qui marchent bien, qui cassent un peu les logiques traditionnelles ou les pesanteurs institutionnels".
    • Dans la version baptisée "l'intégrale", il manque la phrase :
    "Moi, j'ai fait une proposition. Par ailleurs, je ne vais pas encore la crier sur les toits parce que je ne veux pas me prendre des coups des organisations syndicales enseignantes".
    [4] Cela n'implique pas que son camp soit à l'origine de la fuite, mais qu'au moins il sait utiliser cette opportunité à son avantage.