LIBERATION
Après avoir joué à la roulette des années avec l'argent des autres, les parieurs irresponsables doivent, à leur tour, passer à la caisse. Ou bien être interdits de casino.
LA TRIBUNE
La machine est totalement grippée. Les professionnels ont pris conscience que le plan Paulson pose plus de questions qu'il n'en résout. Au moins dans l'immédiat. Le Trésor se propose de racheter les créances douteuses des banques opérant aux États-Unis. Mais à quel prix ? Trop élevé, et le cadeau fait aux banquiers qui ont mené Wall Street à la faillite ferait scandale. Trop bas, il aggraverait la spirale déflationniste qui ruine les établissements financiers. Le réglage s'annonce périlleux.
LA VOIX DU NORD
Ces derniers temps la parole des dirigeants politiques a subi, comme les actifs des banques, une très nette dépréciation, et cette défiance n'épargne pas la France. Aux États-Unis, c'est bien pire. Le plan de sauvetage du secrétaire au Trésor à 700 milliards de dollars a été nettement rejeté hier soir par la Chambre des représentants [...]. En ce moment, il n'y a que le prix de la confiance qui augmente sur les marchés, et il atteint un cours inabordable !
NICE-MATIN
Persuadé d'agir correctement l'État américain, avec l'adoption du Plan de sauvetage, pourrait sortir un millier de milliards. Ceux du Benelux sont partis pour 11 milliards d'euros. Le Trésor britannique a déclaré hier mettre 50 milliards de livres sterling et Berlin a posé 30 milliards d'euros sur la table ! Où est cet argent ? Nulle part ! Il viendra gonfler les dettes publiques qui déjà dépassent l'entendement dans certains pays comme la Belgique. La lance à incendie fonctionne donc à jet continu, mais la facture d'eau finira par arriver. Il faudra payer sous forme de taux d'intérêt, d'inflation... Une crise à un coût, un coût çà a un prix et un prix ça se paie !"
PARIS-NORMANDIE
Donc, ils ont dit non ! Peuvent-ils changer d'avis demain ou après-demain ? Si non, il faudra donc attendre la prochaine majorité au Congrès pour venir au secours du système bancaire. C'est évidemment dramatique et insensé. A l'heure où la contagion va galopant d'un pays à l'autre. Où avec les premières faillites bancaires le spectre de la récession s'invite en Europe. Hier, avant même que l'on connaisse l'issue du plan américain, toutes les bourses européennes plongeaient, Paris retrouvant son niveau de mai 2005. Personne ne semble plus croire à une solution miracle.
L'INDEPENDANT DU MIDI
La crise financière dont personne ne peut dire où elle risque de nous entraîner ne fait qu'ajouter à une confusion et à une impuissance que n'arrivent plus à masquer depuis longtemps les discours faussement rassurants. On ne sait pas où on va, mais on y va. Les Américains ne semblent pas y voir plus clair que nous et le rejet du plan de sauvetage par les élus censés soutenir George Bush montre qu'il y a de la panique dans l'air.
LIBERATION CHAMPAGNE
Devant une telle situation, on ne peut que se demander pourquoi on en est arrivé là. Bien sûr, tout est parti des subprimes. Mais ce n'est pas la raison fondamentale. Cela vient surtout parce qu'aux États-Unis il n'existe pas de système de retraite par répartition. Les actifs ne paient pas pour les têtes blanches. La solidarité entre générations ne joue pas. Chacun se constitue sa propre retraite. À cause de cette idéologie, les fonds de pension ont accumulé des masses d'argent considérables. Ils ont pris un pouvoir démesuré, exigeant d'obtenir des rentabilités à plus de 10 %. Cela a détruit des milliers d'emplois dans les usines et a incité la finance à prendre de plus en plus de risques. Tous ceux qui fustigeaient à un moment le système français de retraite par répartition feraient bien de faire leur examen de conscience.
LE MIDI LIBRE
M. Sarkozy a de bonnes raisons d'être fébrile. Avec la crise, plusieurs de ses promesses s'envolent, qu'il s'agisse du pouvoir d'achat ou de l'équilibre des finances publiques, renvoyés à des jours meilleurs. Avec 41300 chômeurs de plus en août, le chômage connaît sa plus forte hausse depuis quinze ans !
LES DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE
Qui a une solution à la crise ? Qui est capable de dire si nous sommes au plus fort de la tourmente ou si d'autres déferlantes vont s'abattre ? Personne. Les distingués économistes se font discrets. Ils ont perdu plus que leurs certitudes : leur foi. La foi dans le marché, la foi en un système qui s'écroule comme un château de cartes entraînant un établissement bancaire après l'autre. Accuser les Américains, leur économie à crédit et leur endettement massif basé sur des garanties pourries ne sert plus à rien.
Revue de presse européenne, euro|topics
La Repubblica - Italie
Les remous du krach bancaire ont touché l'Europe. … Celle-ci découvre qu'il y a pire que la crise aux Etats-Unis : le fait d'avoir des instituts bancaires, trop gros pour être sauvés, qui ont dépassé les proportions des [banques des] anciens Etats nations. Il est effrayant de constater l'insuffisance criante de l'Europe en termes de moyens politiques et institutionnels.
Les acteurs, NouvelObs
HENRY PAULSON, secrétaire au Trésor américain BEN BERNANKE, président de la Réserve fédérale américaine GEORGE W. BUSH, président des Etats-Unis DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, directeur du FMI JEAN-CLAUDE TRICHET, président de la Banque centrale européenne (BCE) JEAN-CLAUDE JUNCKER, président de l'Eurogroupe
Audio-Vidéo :
Le gouverneur de la Banque de France répondait mardi matin aux questions de Jean-Michel Aphatie. Christian Noyer a estimé que le rejet du plan Paulson par le Congrès américain était une "mauvaise nouvelle", mais que les Etats-Unis n'avaient "pas le choix" car "la crise est beaucoup plus américaine qu'elle ne frappe le reste du monde". Face à l'inquiétude sur la santé des institutions financières, il a déclaré qu'il n'y avait pas de raison de céder à la panique et que le système bancaire français était l'un des plus sûrs au monde
La crise peut-elle, politiquement, profiter à quelqu’un ? Et si oui, à qui ?
Jean-Paul Fitoussi : «On pourrait nationaliser le système bancaire», Libération
La crise actuelle vient de l'opacité de l'information, d'un manque d'informations. Et aujourd'hui, l'information dont on dispose est encore parcellaire. La crise peut donc se révéler plus grave que ce que l'on sait. Ou inversement. Toutes les banques européennes ont créé une succursale aux Etats-Unis parce qu'il y avait de l'argent à gagner là-bas. L'ensemble des marchés financiers de la planète pensait que l'immobilier peut monter jusqu'au ciel. Eh bien, non. C'est le système entier qui a dysfonctionné.
Si les banques françaises ont des créances sur des établissements de grande réputation qui ont des créances en défaut, elles seront elles aussi en défaut. C'est un système qui, d'une façon ou d'une autre, est solidaire. C'est comme un jeu de dominos. Mais on n'a pas toutes les informations sur les banques françaises ni sur les institutions étrangères.
Crise financière : penser la catastrophe, Blog LeMonde
En pleine crise financière il peut être utile de (re)lire ce que Jean-Pierre Dupuy propose pour penser la catastrophe dans son remarquable livre Pour un catastrophisme éclairé.
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