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Les Bourses mondiales s'effondrent, asphyxiées par la crise, AFP - Yahoo! Actualités
Paris a ainsi connu la plus forte baisse depuis la création de son indice CAC 40 avec un recul de 9,04%. Londres a chuté de 7,85%, Francfort de 7,07%, Zurich de 6,12%.
Sur les autres places européennes, les dégâts étaient aussi considérables, voire pires: Copenhague a dégringolé de 11,06%, Dublin de 9,91%, Lisbonne de 9,86%, Amsterdam de 9,14%, Milan de 8,24%, Vienne de 8,22%, Stockholm de 7,24%, Zurich de 6,12%, Madrid de 6,06%...
Bourse de Paris : le CAC 40 enregistre la plus forte chute de son histoire, NouvelObs
"C'est la panique générale. Tout le monde espérait après l'adoption du "plan Paulson" aux Etats-Unis et les opérations de sauvetage en Europe que les choses se calmeraient. Mais en réalité, il y a toujours des craintes d'effet domino", a déclaré Adrian van Tiggelen, stratégiste principal chez ING Investment à Amsterdam.
Le plan Paulson de sauvetage bancaire adopté par le Congrès américain vendredi "fait peu pour soulager la contraction du marché du crédit", car il "ne s'attaque pas directement aux problèmes de fond des marchés financiers, mais simplement aux conséquences de la crise", relevaient les analystes de BNP Paribas.
S'ajoutaient à l'anxiété générale les déboires de la banque allemande Hypo Real Estate (HRE) en Allemagne, renflouée in-extremis dimanche soir par le gouvernement et les autres banques allemandes grâce à un apport en liquidités de 50 milliards d'euros. Cela n'empêchait pas le cours de HRE de chuter de plus de 35% lundi à Francfort.
Les difficultés de cette banque font craindre une propagation à l'ensemble du secteur bancaire européen alors que celui-ci connaît une phase de consolidation accélérée.
En perdant 370 points en une seule séance, le Dow Jones retrouve son cours d'octobre 2004 (sous les 10.000 points), Yahoo! Finance.
Etats-Unis et Europe en ordre dispersé : marchés disloqués, Chronique Agora
A Wall Street, les experts de Goldman Sachs anticipent une sévère récession de l'économie américaine au deuxième semestre 2008 et sur l'ensemble de l'année 2009. Difficile de prendre ces prévisions pour argent comptant : les Etats-Unis se retrouvent confrontés à un scénario susceptible de dégénérer en dépression, à l'image de l'Argentine au début de l'année 2002, après le gel des dépôts bancaires en décembre 2001.
Aux Etats-Unis, il s'agit des transactions interbancaires mais les effets pourraient s'avérer tout aussi dévastateurs. En effet, de nombreux pays créanciers -- d'Asie et du Golfe Persique, notamment --, pourraient cette fois-ci ne pas prendre le risque de financer les banques américaines de peur de voir leurs actifs disparaître dans le trou noir des CDS (qui étaient justement censés protéger les prêteurs... et qui risquent de conduire tout le système à sa perte).
Comme l'affirme avec raison le Prix Nobel Joseph Stieglitz, le marché des dérivés de crédit n'a pas géré le risque : il n'a cessé de l'accroître au fil des années. Et le plan Paulson fraîchement voté ne semble déjà plus en mesure d'enrayer la catastrophe... car le Congrès américain, une fois le devoir accompli, est maintenant en congé jusqu'aux élections du 4 novembre.
Wall Street se retrouve seul face à ses démons.
Crise financière : que faire ?, Telos
Le texte le plus drôle de ce jour : l'appel angoissé de plus de deux cent cinquante économistes pour que les dirigeants européens unissent “leurs efforts pour mettre un terme à cette crise avant qu'elle ne devienne incontrôlable, cela leur évitera d’avoir ensuite à se disputer sur la manière d’en gérer les conséquences”.
Revue de presse française, NouvelObs
LIBERATION
En ces jours de stress où l'on oublie de célébrer les 50 ans de la Constitution, il n'est pas inutile de se poser la question: politiquement, à qui profite la crise financière? Au Président, bien sûr.
L'HUMANITE
Le service de presse de l'Élysée avait bien fait les choses pour que des cris d'extase accueillent les chefs d'État ou de gouvernement - français, allemand, anglais et italien - à l'issue de leurs travaux. Face au krach, une claque !
L'UNION
On a peut-être sous-estimé la portée du mini-sommet parisien de samedi. [...] Sans doute faut-il alors chercher du côté de la communication que suppose un tel exercice, tant il était important de montrer que l'Europe - et singulièrement sa présidence française - veut prendre ce dossier à bras-le-corps.
LE TELEGRAMME
L'argent, qui manquait si cruellement pour financer le RSA, coule à flots pour sauver les banques. C'est qu'il y a urgence.
LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE
Dire que la semaine qui s'ouvre est cruciale tient du doux euphémisme. On va s'apercevoir très rapidement si le plan de sauvetage américain est capable de restaurer une valeur-phare : la confiance. On saura très vite également si le mini sommet de Paris a été à la hauteur des dangers qui menacent l'Europe.
OUEST-FRANCE
a crise confirme le passage du flambeau de l'Occident vers l'Asie. Et cela d'autant plus que l'Europe se retrouve très affaiblie. Certes, sa culture économique et sociale la prépare mieux que l'Amérique au retour del'État protecteur, à l'exception, bien sûr, de la Grande-Bretagne. Mais, même si la zone euro constitue une protection supplémentaire pour ses membres, la montée des nationalismes - sinon les tentations populistes - affaiblit en profondeur notre continent.
Revue de presse européenne, euro|topics
Les chefs d'Etat et de gouvernement d'Allemagne, de France, de Grande-Bretagne et d'Italie ont rejeté le week-end dernier un plan de sauvetage commun pour les banques européennes. Ils réclament certes une collaboration plus étroite entre les différents gouvernements, mais chaque pays de l'Union européenne doit pouvoir décider lui-même des aides à accorder à ses propres banques. La presse européenne critique cette solution jugée insatisfaisante.
“Entretien” avec Marx (Socialisme Mondial, 1983), La Bataille socialiste
Pour rendre hommage à Marx nous ne pouvons mieux faire que de le laisser parler lui-même. Nous avons donc imaginé l’interview qui suit, dont les réponses sont toutes tirés des divers écrits de Marx.
COLLIN Denis, Nous entrons dans un monde nouveau, La Sociale
Si la crise pose la question du capitalisme, il est à craindre que les « marxistes », tout contents de ressortir du trou, n’y voient à nouveau la preuve que les contradictions internes du mode de production capitaliste le condamnent irrémédiablement à disparaître. En 1929, on a cru le moment venu de la « crise finale ». Mais il n’y a pas de crise finale du capitalisme. Ni chez Marx ni dans la réalité. Il y a plutôt, pour reprendre l’expression de Gianfranco La Grassa, des « transitions de phase » entre deux modes de fonctionnement du capitalisme.
Au-delà des extravagances financières, le problème des États-Unis tient tout simplement en une formule, schématique, mais utile : la Chine produit et grâce à ses bénéfices prête aux USA de quoi acheter les produits chinois. D’ores et déjà les institutions financières chinoises jouent un rôle majeur et on espère d’elles qu’elles contribueront à sauver non seulement « Freddie » et « Mae » mais tous les autres. À côté de la Chine, il y a l’Inde, mais aussi ce qui se passe en Amérique du Sud.
Toute cette crise a fait un mort : Hayek. [...] Hayek mort, les capitalistes se pressent de ressortir le cadavre momifié de Lord Keynes. Car Hayek et Keynes personnifient les deux grandes variétés de médication du capitalisme malade. Mais dans tous les cas il s’agit de sauver le capitalisme.
On ne manquera pas d’être frappé par l’apathie apparente des travailleurs, des pauvres, des chômeurs, etc., qui se préparent à subir la crise comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle. Tout se joue entre fractions capitalistes et les règlements de comptes se font entres fractions capitalistes. C’est qu’en effet la vision marxiste orthodoxe qui voit la crise précipiter le mouvement des masses et permettre le renversement presque automatique du capitalisme ne tient pas debout. Pour que la crise puisse être l’occasion d’une transformation globale, il faut ne faut pas seulement que les contradictions du capitalisme atteignent un point explosif, il faut aussi qu’une partie des classes dominantes rompe avec l’ancien ordre des choses, qu’une alliance solide se noue entre ouvriers, jeunes, intellectuels et cadres et surtout qu’on sache où aller, c’est-à-dire quelle société future nous voulons. Tant qu’il n’existe aucune perspective crédible d’une rupture radicale, le capitalisme trouvera toujours les moyens de se sauver, quel que soit le prix qu’en paiera la société dans son ensemble.
Commentaires : Curieusement ce texte fait l'éloge de Frédéric Lordon, un économiste très keynésien et partisan d'un capitalisme régulé. Lire par exemple des extraits de Jusqu’à quand ? - Pour en finir avec les crises financières
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