Deux jours après avoir été brillamment élu président des Etats-Unis, Barack Obama commençait jeudi à mettre en place l'équipe dirigeante d'un pays qui mène deux guerres de front et se débat dans une grave crise économique.
Revue de presse française, NouvelObs
L'EST REPUBLICAIN
"Barack Obama a gagné, mais les marchés financiers continuent de perdre. Des milliards de dollars et des tonnes d'illusion. Un temps rassérénés par la perspective d'une victoire du démocrate, les investisseurs se remettent à déprimer. Hier, ils craignaient un crash du système financier. Ils redoutent maintenant des faillites en chaîne. Ou plutôt, ils les attendent. Car la récession n'est plus une menace, c'est une réalité. Et elle s'annonce d'une violence inouïe. En attendant de refonder le capitalisme du XXIe siècle, le FMI a enterré tout espoir de rebond pour 2009. Dans les pays riches, la production se contractera sur l'année. Une première depuis 1945 ! Pour la seconde fois en un mois, la Banque centrale européenne a tenté de redonner de l'oxygène à l'économie. Rien n'y fait : réclamée pendant des mois, la baisse des taux d'intérêt passe inaperçue ou presque. Moins d'emplois, moins d'investissement, moins de consommation... Le toujours moins s'installe."
LES DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE
"Effet Obama ? Dans le sillage de Wall Street, les places financières recommencent leur chute. Non pas que les marchés ne fassent pas confiance au président élu mais ils attendent les choix de la nouvelle administration américaine. Durant la campagne électorale, trop de promesses ont été faites, quelquefois contradictoires, tant le désir de changement était grand. Or, les décisions ne tomberont que l'année prochaine sous forme d'une politique " interventionniste ", une " politique de gauche " sur l'échelle des valeurs américaines. Face à l'inconnu, la finance joue la prudence.
Back to the Future, Dedefensa
Les marchés servent-ils à quelque chose? Cette fois, dans tous les cas pour cette fois par l'effet politique et psychologique direct, sans aucun doute, – par la rapidité avec laquelle les réactions des marchés ramènent l’attention de l’interprétation médiatique du monde de l’élection d’Obama à la situation économique.
Source : La Croix
Revue de presse française, NouvelObs
LE MONDE
"Dans l'arrivée du premier Noir à la Maison Blanche, le symbole est essentiel pour changer une image de l'Amérique ternie par huit ans de présidence Bush. (...) L'unilatéralisme qui a servi de doctrine diplomatique à George W. Bush cédera la place à une attention plus grande portée aux avis des partenaires. Mais, en dernière analyse, ce sont les intérêts strictement américains qui dicteront la conduite du président Obama. Ceux qui, aujourd'hui, entonnent sans discernement ses louanges pourraient être les premiers à déchanter. En Afghanistan, le nouveau président réclamera plus de troupes à ses alliés. Il soutiendra le rapprochement de l'Ukraine et de la Géorgie avec l'OTAN, quitte à irriter les Russes et à mettre dans l'embarras les Européens. On pourrait aussi ajouter les tentations protectionnistes renforcées par la crise économique."
Insurgés irakiens et afghans s'adressent à Barack Obama, Reuters - Yahoo! Actualités
"Les groupes taliban ne sont ni contents ni tristes de l'élection de Barack Obama à la présidence américaine", déclare Qari Mohammad Yousuf, porte-parole des taliban afghans, dans un message consulté par l'Institut de recherche sur les médias au Moyen-Orient (MEMRI).
Les Etats-Unis et leurs alliés "ont commencé la bataille et ils doivent y mettre fin en retirant leurs troupes. Si ce n'est pas fait, les Afghans feront preuve d'une forte résistance à toute occupation étrangère", ajoute-t-il.
Yousuf y affirme en outre que les islamistes sont prêts à dialoguer avec la future administration Obama, mais à la condition préalable que les forces armées occidentales quittent l'Afghanistan.
Des messages similaires ont été publiés par un porte-parole des taliban au Pakistan et d'autres groupes dans la région.
De son côté, le Conseil politique pour la résistance irakienne, une organisation derrière laquelle se rassemblent des insurgés sunnites, a publié une lettre ouverte à Obama dans laquelle il rappelle: "Vos promesses électorales reposaient sur le changement (...) Nous disons avec vous que c'est le moment."
Dans ce message repéré par le Groupe de renseignement SITE, l'organisation se dit "flexible" quant au plan de retrait mais prévient qu'il ne doit pas être accompagné d'un accord de sécurité avec un "gouvernement artificiel".
Les insurgés réclament en outre des compensations pour les dégâts matériels et humains et la libération des détenus irakiens.
Commentaires : Les médias dominants traduisent "résistants" par "insurgés" pour justifier la guerre contre l'Irak et l'Afghanistan.
Khodorkovski : une perestroïka mondiale comme réponse à la crise, RIA Novosti
Nous sommes au seuil d'un changement de paradigme s'agissant du développement mondial. L'époque actuelle, ouverte il y a 30 ans par Ronald Reagan et Margaret Thatcher, s'achève. En me plaçant sans doute dans la partie libérale de la société, je vois qu'un tournant à gauche nous attend. Une perestroïka mondiale sera inévitablement la réponse à la crise mondiale.
Nous avons tout droit moral et professionnel de constater que ces 30 années de règne des idées libérales touchent à leur fin. Il est vrai qu'au début des années 1980 les nouveaux leaders américain et britannique, Reagan et Thatcher, ont compris que le "socialisme réel" perdait sa compétitivité dans le domaine économique, politique et social. Ce qui signifiait que le monde bipolaire n'était pas perpétuel et qu'il était possible de gagner la guerre froide. De plus, il fallait le faire en s'appuyant sur le bon vieux libéralisme, car la social-démocratie ne pouvait pas s'opposer aussi distinctement et explicitement au communisme, auquel elle reconnaissait beaucoup de traits productifs et positifs. En outre, les gauches américaines et européennes de cette époque estimaient que le camp communiste était éternel et que la lutte ne devait pas viser une victoire décisive et sans appel.
Aujourd'hui, le monde voit naître la situation inverse. La reaganomie s'est épuisée à ce moment historique après plus d'un quart de siècle d'heureuse destinée. Un néo-socialisme franchit le seuil de l'époque contemporaine. Dans un avenir proche, les idées de Keynes seront plus populaires que celles de Friedman ou Hayek. Les mains tangibles des Etats et des alliances internationales auront plus d'importance que la main invisible du marché.
Le tournant à gauche sera cette fois mondial et non national ou régional. Il représentera une réponse du monde au défi de la crise, et notamment aux problèmes qui se sont accumulés pendant les 25 années précédentes.
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