Pages

18 juillet 2009

Violences des ultra-orthodoxes


Des heurts ont éclaté entre des juifs ultra-orthodoxes et des policiers jeudi à Jérusalem, à la suite de l'arrestation d'une femme membre du mouvement hassidique, qui, selon les autorités, avait privé son enfant de nourriture.

Les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et de chevaux lors de ces affrontements, signalés pour la troisième journée consécutives et illustrant les tensions croissantes entre les autorités israéliennes et la communauté ultra-orthodoxe.

Les autorités affirment que la mère a affamé son fils âgé de trois ans sur une période de plusieurs années. L'enfant est actuellement hospitalisé.

Jeudi, les protestataires ont manifesté devant l'hôpital où le petit garçon a été admis, alors que le quotidien "Yediot Ahronot" publiait une photo montrant le visage d'un enfant émacié, qui pèserait actuellement sept kilos.

Selon des informations de presse, la femme souffrirait du syndrome de Munchausen par procuration, dans lequel le patient inflige des souffrances à son enfant délibérément, pour le rendre malade. Micky Rosenfeld, porte-parole de la police, a déclaré que les enquêteurs examinaient cette possibilité.

La femme, dont l'identité n'a pas été communiquée, a affirmé que son enfant était malade et qu'elle n'était pas responsable de son état de santé, position partagée par de nombreuses personnes protestant contre son arrestation. La police dit être en possession d'images vidéo la montrant en train de débrancher le tube servant à alimenter son fils à l'hôpital.

Selon Micky Rosenfeld, 28 protestataires ont été arrêtés au cours de la nuit et un policier a été légèrement blessé. Les manifestants ont brûlé des dizaines de poubelles et jeté des détritus dans les rues de la ville.

AP-Yahoo! Actualités

Depuis le début de la semaine, Jérusalem est le théâtre d'un nouvel épisode de la petite guerre qui oppose à intervalles réguliers les forces de l'ordre aux radicaux de la communauté ultra-orthodoxe (les haredim, les "craignant Dieu").

Cette poussée de fièvre intervient huit mois après que les ultrareligieux, qui représentent deux cinquièmes de la population juive de Jérusalem, ont perdu la municipalité au profit de Nir Barkat, le candidat laïc.

Divisés pour le scrutin, les haredim sont en train de sceller leur réconciliation dans cette démonstration de force. Ses instigateurs sont des membres d'Eda Haredit, l'une des sectes les plus antisionistes du mouvement haredi, farouchement opposée aux symboles et institutions de l'Etat d'Israël. Pour autant, leur révolte ne déplaît pas aux fractions plus modérées, comme l'atteste le fait que les députés ultra-orthodoxes de la Knesset, davantage légalistes, répugnent pour l'instant à dénoncer les violences.

"Dans les périodes de tensions, les ultra-orthodoxes fonctionnent à l'égard des laïcs comme les juifs à l'égard des gentils. Ils serrent les rangs, persuadés qu'ils sont à la fois le peuple élu et le peuple le plus haï", dit Gilad Malach, doctorant à l'université hébraïque, spécialiste des haredim. Nir Barkat, le nouveau maire devra se montrer habile pour ne pas perdre dans la rue le pouvoir décroché dans les urnes.

Le Monde

Lire aussi :
• Mother suspected of starving toddler son, Ynetnews
• Poursuite des violences à Jérusalem, Le Jerusalem Post
• Jerusalem police chief: Where are the sane rabbis?, Ynetnews
• Police slam Haredi leadership for silence in face of Jerusalem riots, Ha'aretz
• KAUFMAN Ami, Religious vs. secular / A Mideast spectacle of a different kind, Ha'aretz - Half & Half
• Hassidisme, Wikipédia
• Haredim, Wikipédia

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commenter pour enrichir
Le but des commentaires est d'instaurer des échanges à partir des articles publiés par Monde en Question.

Respecter vos interlocuteurs
Appuyer vos commentaires sur des faits et des arguments, non sur des invectives.