Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en France, le spectacle des supplices est public, libre d’accès, gratuitement offert aux foules qui viennent se repaître de corps dépecés, amputés, brûlés ou exposés en putréfaction. Citant Foucault (Surveiller et punir) Bruno Girard note que le supplice doit être éclatant, il doit être constaté par tous, un peu comme son triomphe. La violence apparaît alors comme légitime. Mais avec l’avènement de la société bourgeoise, tout change. Brusquement, les supplices disparaissent de l’espace public. «L’administration des peines se poursuit “dans l’ombre” et devient la part “la plus cachée du processus pénal”. C’est que l’édifiant spectacle des souffrances a été remplacé par la “certitude d’être puni”».
[…]
Le public, progressivement, n’a plus le droit d’assister aux exécutions capitales. En parallèle, il est banni des morgues qui étaient autrefois ouvertes, visitées pour des hordes de touristes et de curieux. La décence a bon dos. Mieux vaut parler de censure. Pour Bruno Girard, la censure au cinéma dérive directement de cet interdit posé sur le spectacle de la chair martyrisée puis décomposée. Il en veut pour preuve le fait suivant : que la censure des images animées date exactement de 1909, quand la quadruple exécution de Béthune, qui avait été filmée en 1909, fut interdite de projection.
Lire l'intégralité de l'article : Les 400 culs.
Lire aussi :
• Violence, censure et cinéma, CinémAction n°167, 2018.
• Filmographie violences, Ciné Monde.
• Dossier documentaire Cinéma - Revues, Monde en Question.
• Index Cinéma (Tous les dossiers), Monde en Question.
• Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.
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