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30 octobre 2008

American Gorbatchev

L’URSS et les USA sont tous deux des régimes de type disons “totalitarisme systémique”, avec une manifestation dictatoriale de type systémique de la bureaucratie. En URSS, la brutalité terroriste et policière des normes faisait qu’on était prisonnier du système, et réalisant cette situation. Aux USA, il y a des prisonniers consentants, variante extrême de la “servilité volontaire”. (L’expression est donnée comme référence: il n’y a pas volonté consciente mais volonté inconsciente d’une psychologie formée, ou formatée, avant même la conscience du jugement sur soi, si bien que l’on juge de soi avec une psychologie déformée. Cette psychologie américaniste, déformée, s’exprime notamment par des conceptions fondamentales faussées comme l’indéfectibilité et, surtout, l’inculpabilté.) La contrainte en URSS était d’abord policière (avec une propagande grossière) ; la contrainte aux USA est d’abord celle de la communication (virtualisme plus que propagande). Le système US est beaucoup plus efficace lorsqu’il marche, lorsqu’il est isolé (vertu de l’isolationnisme) ; sa fragilité est immense lorsque la virtualité de son affirmation, le virtualisme, ne parvient plus à contenir la réalité en étant confronté à elle. On se trouve alors devant la possibilité d’une crise psychologique (ce qui fut évité de justesse en 1933, grâce à FDR), alors que l’URSS se dilua à cause d’une crise politique engendrée par la libération d’une psychologie qui désirait cette crise. Lorsque et si les psychologies découvrent cet état de “servilité volontaire” qu’elles entretiennent, la crise est terrible. Un facteur primordial est que les USA ont été construits dès l’origine de cette façon, sans nation préexistante, — donc, que la “nation américaine” n’existe pas, non plus que l’“identité nationale” qui dépend d’artefacts symbolique (drapeau, Constitution, etc.). L’URSS fut bâtie sur la nation russe, et une forte identité nationale, très spiritualisée ; la nation ne mourut pas et c’est elle qui a permis le sauvetage de la Russie après l’effondrement du communisme et l’expérience d’américanisation par la déstructuration d’Eltsine.

A une question récente qu’on nous posait, nous situions à 10%-15% la possibilité qu’un Obama devienne un “American Gorbatchev”… Mais le dîner avait été arrosé. Revenons de nos vapeurs et à plus de raison, pour situer cette possibilité entre 1% et 2%. Si Obama n’est pas cet “American Gorbatchev”, la chute sera totalement déstabilisante et déstructurante. Ce sera la chute d’un système total qui prétend être une civilisation, et qui exerce effectivement une influence quantitative à cette mesure ; ce sera la crise d'une “civilisation” (cela ne fut certainement pas le cas avec la chute de l’URSS) qui est arrivée à constituer un système de destruction de la civilisation. Mais l’emploi du futur est peut-être de trop et le présent devrait commencer à faire l’affaire.

American Gorbatchev, Dedefensa

Lire sur le même thème :
• Après la chute de l'URSS, celle des USA ?, Monde en Question.
• Obama, Gorbatchev, Orwell et la liberté, Dedefensa.

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