Depuis l'entrée de Tsahal dans la bande de Gaza, les médias parlent benoîtement d'"importation du conflit", de "violences intercommunautaires". Elles sont tout de même un peu à sens unique, les violences "intercommunautaires". Cela consiste, en gros, à ce que des jeunes gens d'origine arabo-musulmane s'en prennent à des juifs, manifestant par là leur soutien à leurs "frères" palestiniens opprimés. Ils n'ont d'ailleurs pas attendu le conflit de Gaza pour pratiquer ce sport, et l'agression ou l'injure adressée aux juifs est devenue un phénomène récurrent.En quelques mots l'auteur plante le décor de ses fantasmes, il reprend l'expression "arabo-musulman" typiquement raciste des médias dominants et, après d'autres [1], il voudrait nous faire croire que le soutien au peuple Palestinien, massacré par l'armée israélienne, serait antisémite, forcément antisémite [2].
Cette tribune raciste, qui voudrait interdire toute critique de la politique des gouvernements israéliens, toute critique de l'occupation coloniale depuis 60 ans et toute critique des crimes de guerre, perpétués au nom des juifs d'Israël et du monde, relève d'une rhétorique qui consiste à faire passer le bourreau pour la victime. Cette rhétorique est usée...
En déclenchant la guerre à Gaza contre la population palestinienne, les dirigeants israéliens sont allés trop loin et, comme l'a dit Pierre Stambul, les dirigeants israéliens "ont perdu politiquement et idéologiquement cette guerre". Il faut lire et relire les critiques qui viennent d'Israéliens.
Cette tribune raciste reflète l'absence de moral de ceux qui, en France ou ailleurs dans le monde, soutiennent inconditionnellement les gouvernements israéliens, mais elle reflète aussi l'absence d'arguments en faveur d'une politique criminelle contre les Palestiniens et politicide pour les Israéliens.
Le plus risible de la fausse diatribe de Pierre Jourde est le dernier paragraphe, qui reprend le mythe de la terre promise... "un désert" qui n'attendait que "une poignée de juifs" pour se peupler et se transformer "en pays prospère".
Le racisme médiatique n'est pas un épiphénomène. Il conduit une guerre d'anéantissement contre la culture. Il y a beaucoup de combats à mener... contre le racisme [3].
Serge LEFORT
19/02/2009
Lire aussi :
• 02/02/2009, Faysal Riad, Pierre Jourde ou le communautarisme blanc, Les mots sont importants
• 03/02/2009, Pierre Jourde ou le racisme sans estomac, Les Indigènes du Royaume
• 17/02/2009, Cédric Baylocq , Gaza, le critique, et la critique, Oumma
[1] Philosophie d'un massacre : André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy, apologistes des crimes de guerre israéliens, Oumma).
[2] Cette expression fait référence à l'article Sublime, forcément sublime, Christine V. de Marguerite Duras à propos de l'affaire Grégory, publié le 17 juillet 1985 par Libération. Elle désigna alors abusivement la mère, Christine Vuillemin, comme la meurtrière du petit Grégory et elle justifia le crime de la femme parce qu'elle subissait "la loi de l'homme" !
[3] Cette phrase comme le titre font référence à l'article La machine à abrutir de Pierre Jourde, publié par Le Monde diplomatique.
Lire aussi :
• 09/02/2006, La guerre des images, Monde en Question
• 14/02/2006, Deux poids deux mesures, Monde en Question
• 03/03/2006, La lepénisation des médias, Monde en Question
• 15/03/2006, Salubrité publique, Monde en Question
• 07/10/2006, La liberté d'expression... du racisme, Monde en Question
• 03/02/2006, La caricature de la "liberté de la presse", Monde en Question
• 04/02/2006, Revue de presse - La caricature de la "liberté de la presse" (1), Monde en Question
• 11/02/2006, Revue de presse - La caricature de la "liberté de la presse" (2), Monde en Question
• 18/02/2006, Revue de presse - La caricature de la "liberté de la presse" (3), Monde en Question
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