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11 juillet 2009

Révolte sociale au Xinjiang

Les médias dominants se répètent inlassablement dès qu'il s'agit de la Chine. Ils plaquent la même analyse idéologique sur les révoltes des provinces chinoises du Tibet ou du Xinjiang. Cet amalgame ne permet pas de comprendre la nature réelle des événements et encore moins leurs enjeux.


Contrairement aux anciens maoïstes (Libération et Rue89) qui brûlent l'idole qu'ils ont adorée ou aux anciens trotskystes (Mediapart) qui sont devenus des maccarthystes, Martine Bulard rappellent opportunément que :

1) Avec une célérité inhabituelle, le gouvernement chinois a rendu publiques les images de manifestations violentes qui se sont déroulées dimanche 5 juillet à Urumqi, la capitale de la province du Xinjiang.
2) Visiblement [...], les manifestants ouïgours ont attaqué et parfois même lynché les Han, ethnie majoritaire en Chine et minoritaire au Xinjiang, qui se trouvaient sur leur passage.
3) Il est impossible de savoir qui a allumé l’incendie à Urumqi.
4) La fracture s’avère plus sociale et ethnique que religieuse. [1]
Les blogs du Diplo

Les questions sociales sont aujourd'hui totalement escamotées du discours médiatique au profit des questions ethniques ou religieuses. Présenter les événements sous cet angle relève d'une propagande idéologique - la même que celle du gouvernement chinois - pour ne pas parler des discriminations sociales au Tibet, au Xinjiang ou ailleurs dans le monde.

Les médias dominants parlent de violentes émeutes ethniques qui ont opposé Ouïghours, musulmans turcophones, et Hans, l'ethnie majoritaire en Chine alors que les émeutes ont éclaté dimanche, en marge d'une manifestation de 1.000 à 3.000 musulmans ouïghours qui demandaient justice pour deux membres de leur communauté [AP - Yahoo! Actualités].

Les médias dominants soutiennent sans réserves les moines tibétains et, plus curieusement, les musulmans ouïghours. Mais peu de médias rappellent que tout au long des années 90, l'Arabie saoudite a investi dans des écoles coraniques et payé des équipements publics au Xinjiang [2].

11/07/2009
Serge LEFORT
Citoyen du Monde et rédacteur de Monde en Question

Lire aussi :
Turkestan Oriental ou le Xinjiang entre Ouïgour, sunnisme et pétrole, Seriatim article bien documenté [lien mort].
Xinjiang : l'énergie attise le conflit, Usine nouvelle article utile pour les données chiffrés.
Dossier documentaire & Bibliographie Xinjiang, Monde en Question.

Notes et références

[1] En fait, la fracture s’avère plus sociale que ethnique ou religieuse.
[2] Le Xinjiang n'est pas le Tibet, Slate.

Dérapage sémantique de Nétanyahou

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré, lundi 6 juillet, au ministre des affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, qu'arrêter la colonisation en Cisjordanie en ferait un territoire "judenrein", le terme nazi pour "nettoyé des juifs", a raconté vendredi un proche du premier ministre. "Il n'est pas légitime de faire de la Judée-Samarie [Cisjordanie] un territoire judenrein", a déclaré M. Nétanyahou à son interlocuteur, qui s'est contenté de hocher de la tête, selon cette source.

C'est la première fois qu'un premier ministre israélien use de ce terme, qui établit un parallèle entre l'exigence d'un démantèlement des colonies de peuplement juives et l'antisémitisme génocidaire nazi. Selon le quotidien israélien Ha'aretz, M. Nétanyahou aurait encouragé ses collègues à utiliser ce terme dans leurs argumentaires sur la défense de la colonisation en Cisjordanie et la nécessité de la reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme un État juif.

[...]

Le Monde

Lire aussi :
Bibi en mode parano-turbo, Dedefensa.
• HAZAN Éric, LQR la propagande du quotidien, Raisons d'Agir, 2006.
• KLEMPERER Victor, LTI - La langue du IIIe Reich, Albin Michel, [1975] 1996.

10 juillet 2009

Bercy soutient la finance islamique


La ministre de l'Economie Christine Lagarde a annoncé jeudi qu'une réforme législative destinée à permettre les émissions de "sukuk" (obligations islamiques) serait mise en place à l'automne.

A la différence d'une obligation, le sukuk est adossé à un actif permettant de rémunérer le placement en contournant le principe de l'intérêt.

En outre, le ministère des Finances "publiera d'ici la fin du mois une nouvelle instruction fiscale pour permettre le développement de nouveaux produits Ijarah et Istinah", a indiqué Mme Lagarde dans une intervention vidéo diffusée dans le cadre du forum financier Paris Europlace. La ministre accompagnait en effet le Premier ministre pour une visite en Irak.

Depuis deux ans, la ministre n'a pas ménagé ses efforts pour développer la finance islamique en France. Des adaptations de la fiscalité et du régime de la fiducie ont notamment été réalisées pour éviter que les montages financiers conformes à la loi islamique ne génèrent des surcoûts qui les rendent inattractifs.

L'enjeu est notamment d'attirer les investisseurs du Golfe, plutôt tournés vers Londres, afin qu'ils contribuent au financement de l'économie française.

L'"Ijara" s'apparente au crédit-bail. L'acheteur qui souhaite acquérir un bien le loue, s'acquitte d'un loyer, et le rachète éventuellement au terme du contrat. L'"Istinah" consiste à faire financer la production d'un bien par l'acheteur. L'acheteur fournit le capital, le vendeur produit le bien et le livre à une date ultérieure.

Malgré ces aménagements, la création de deux diplômes de finance islamique, à Strasbourg et Paris (Université Paris-Dauphine) et le relatif discrédit de la finance conventionnelle en cette période de crise, la finance islamique peine à décoller en France, les montants investis selon les principes de la charia restant marginaux.

Le seul fonds de placement islamique de France qui existait en France, créé il y a un an à la Réunion par la Banque française commerciale, une filiale de la Société Générale, a même été fermé début avril et ses souscripteurs remboursés en raison d'un rendement insuffisant.

AFP-Les Echos

Assassinée parce qu'elle portait un voile


Le 1er juillet, une jeune Egyptienne a été assassinée dans un tribunal de Dresde par un homme qui l'avait précédemment insultée. En Egypte, cet assassinat scandalise. Mais en Allemagne, les réactions ont été rares, regrette la Tageszeitung.

Marwa el-Sherbini a-t-elle été la première victime de l'islamophobie en Allemagne ? Le 1er juillet, cette Egyptienne a été poignardée à mort dans l'enceinte d'un tribunal de Dresde par Axel W., un homme qui l'avait traitée de terroriste islamiste en raison de son foulard et dont le cas était alors en cours de jugement.

Il aura fallu attendre près d'une semaine avant que le gouvernement allemand ne condamne et regrette officiellement cet incident. Il doit accepter de se voir reprocher d’avoir attendu l'indignation créée par cette affaire en Egypte et dans d'autres médias étrangers pour réagir.

Les autorités auraient-elles gardé un tel silence si un juif avait été poignardé dans un tribunal allemand après avoir été insulté par un antisémite? Axel W. est peut-être un cas isolé mais n'a-t-il pas été contaminé par le sentiment anti-musulman croissant en Allemagne ?

Quand survient un attentat impliquant un fanatique musulman, les dirigeants politiques allemands n’ont de cesse de demander à la communauté musulmane de se démarquer de cet individu, afin d'éviter tout risque d'amalgame. A présent, les Allemands sont unanimement soupçonnés d'islamophobie, du moins en Egypte.

Où se cachaient donc la semaine dernière tous ceux qui condamnent aujourd'hui l'incident de Dresde ? Ils étaient tous introuvables. A l'exception d'un homme. "Il n'est pas besoin d'être musulman pour s'insurger contre l'islamophobie, pas plus qu'il n'est besoin d'être juif pour lutter contre l'antisémitisme", a déclaré Stephan Kramer, secrétaire du Conseil central des juifs d’Allemagne. Nous le remercions ici pour ses paroles claires et sans ambiguïté. La semaine dernière, les responsables politiques allemands ont superbement ignoré ce message pourtant évident.

Presseurop

Lire aussi :
• Marwa El-Sherbini, Wikipédia
• Marwa el-Sherbini, Google Actualités
• 06/07/2009, Une femme égyptienne tuée dans un tribunal allemand à cause de son voile, Global Voices
• 07/07/2009, Marwa assassinée parce qu'elle portait un voile, Oumma
• 08/07/2009, La colère de l'Egypte pour la «martyre voilée», Slate
• 09/07/2009, Meurtre xénophobe en Allemagne, Le Monde diplomatique

Appel à une interdiction de la LDJ

Des associations et des partis politiques demandent au gouvernement français d'interdire la Ligue de défense juive, qu'ils accusent d'avoir mené une série d'actions violentes ces dernières années.

Ce collectif, qui rassemble des associations de défense des droits de l'homme ou de soutien aux Palestiniens, les Verts et le Nouveau parti anticapitaliste, appelle à manifester mercredi devant une librairie parisienne, qui, dit-il, a été attaquée par des membres de cette organisation vendredi dernier.

Dans un communiqué, il accuse la LDJ d'avoir perpétré des violences répétées et "demande fermement l'interdiction de la Ligue de défense juive et la traduction en justice de ses nervis". La LDJ, ajoute-t-il, est interdite en Israël et aux Etats-Unis.

Dans un précédent communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) avait détaillé ces accusations, écrivant que la LDJ avait attaqué des lycéens le 8 janvier à Paris et plus récemment des militants du Centre international de culture populaire (CICP) et la mairie de Vitry.

"Le Mrap réitère donc au gouvernement français sa demande pressante du 8 avril 2002 de dissoudre la dite Ligue de défense juive, à la suite de quatre agressions du siège national du Mrap, de ceux de la Fondation Danielle Mitterrand, de la Cimade et du CICP, de violences à Orly contre des militants pacifistes et de menaces de mort contre le président de l'Union des juifs français pour la paix", poursuit le texte.

Chez les Verts, on précise que la décision de demander la dissolution de la LDJ n'a pas encore été prise en conseil exécutif. "Mais étant donné que cette association est condamnée en Israël et aux Etats-Unis, qu'elle est reconnue pour être un groupuscule paramilitaire et fascisant, nous n'avons aucun état d'âme à appuyer ceux qui demandent sa dissolution", a déclaré Djamila Sonzogni, porte-parole nationale du parti écologiste.

L'Express
Pétition en ligne

9 juillet 2009

"Stop à l'expansion arabe"

Ariel Attias, le ministre Shas de la Construction et du Logement a confirmé mercredi ses déclarations de la semaine dernière dans lesquelles il affirmait qu'il fallait construire de façon urgente en Galilée pour stopper « l'expansion illégale arabe ».

« Ce que j'ai dit est acceptable, du moins de mon point de vue », a t-il estimé lors d'une session plénière de la Knesset. Puis, se tournant vers le député Ibrahim Sarsour (UAL Taal) il a ajouté « je suppose que vous pensez différemment ».

« Je ne suis pas certain que lorsque vous me demandez de construire dans le secteur arabe, vous pensiez à la ville d'Herzliyya. Vous pensez que le secteur arabe, qui a sa propre culture, ses propres habitudes, doit vivre pleinement sa culture », a t-il poursuivi.

« Cet État est un État Juif. Je pense que c'est ce qu'il doit être. Il y a bien sûr de la place pour les Arabes, ils ont les mêmes droits, nous devons construire des logements pour eux, mais Israël est un État Juif. Nous ne sommes pas gênés de le dire».

« C'est notre pays, c'est ici que nous voulons vivre, nous l'avons attendu des années durant, et nous espérons pouvoir faire la paix avec les autres populations, y compris avec les Arabes. » Mais il a souligné qu'il « croit que nous devrions vivre séparément, et pas que nous devons vivre séparément. C'est ce que je crois. Vous pouvez ne pas être d'accord».

« Les gens pensent que l'égalité viendra en disant des mots agréables. Selon moi, l'égalité viendra quand les gens auront la possibilité de vivre leur propre culture ».

« Personne ne pense que je suis opposé aux haredim, que j'éprouve du racisme à leur encontre. Et pourtant, j'ai dit la même chose : la communauté haredi vit bien mieux quand elle vit séparément ».

Le Jerusalem Post

Commentaires : L'État d'Israël possède 93% des terres à l'intérieur de la ligne verte, seule frontière internationalement reconnue. Ces terres, volées aux Palestiniens en 1948, ne peuvent être achetées par les Palestiniens citoyens de l'État d'Israël.
• DIECKHOFF Alain (sous la direction de), L'État d'Israël, Fayard, 2008
• LOUËR Laurence, Les citoyens arabes d'Israël, Balland, 2003
• Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël

Les Juifs iraniens préfèrent Ahmadinejad

Malgré les troubles et la violence qui ont suivi les élections présidentielles en Iran, de nombreux Juifs iraniens d'Israël ou de l'étranger estiment que la vie en République Islamique est meilleure sous le président Mahmoud Ahmadinejad qu'elle ne l'aurait été sous son rival Mir Hossein Moussavi.

Lors d'une conférence de Juifs iraniens à Jérusalem lundi, des leaders de la communauté juive Mashadi ont déclaré que malgré les allégations anti-israéliennes d'Ahmadinejad, l'Iran est un pays dans lequel les Juifs peuvent pratiquer leur religion en sécurité.

« Ahmadinejad fait des déclarations regrettables à propos des Juifs, mais il est préférable à Moussavi », estime Shlomo Zabihi, rabbin Mashadi. Le gouvernement actuel est relativement stable et fournit un environnement sûr pour les Juifs, a t-il poursuivi.

La réunion de lundi était le premier rassemblement de la Fédération des Juifs Mashadi, une organisation qui vise à préserver l'identité religieuse et culturelle des Juifs de Mashad, la seconde plus grande ville iranienne, avec une population de 2,5 millions d'habitants.

Durant la Révolution Islamique de 1979, de nombreux Juifs Mashadi ont fuit vers les États-Unis, essentiellement vers New York, où 6 000 Juifs ayant des liens avec Mashad vivent actuellement. Il n'y a presque plus de Juifs à Mashad aujourd'hui, mais environ 25 000 Mashadi vivent en Iran, et sont concentrés à Téhéran.

Bahman Kamali, le fondateur de l'organisation, a déclaré que les appels à la destruction d'Israël lancés par Ahmadinejad n'ont rien à voir avec l'incitation à la violence envers les Juifs de la Diaspora. « Il y a une différence, car les Iraniens respectent les religions du livre : christianisme, judaïsme » a ajouté Kamali. Les Juifs peuvent donc aller à la synagogue et prier sans rencontrer de problèmes, affirme t-il.

Le Jerusalem Post

L'Histoire commence à Sumer


Samuel Noah KRAMER, spécialiste de l'assyriologie, serait certainement inconnu du grand public s'il n'avait écrit L'Histoire commence à Sumer, Champs Flammarion, [1957] 1993 [Persée].
Il y a plus de trente ans, l'auteur de ce livre, savant de notoriété internationale, révélait au grand public la civilisation sumérienne, née en Mésopotamie, le sud de l'actuel Irak, voici quelque cinq mille ans. Le miracle grec avait un précédent. Dès le troisième millénaire avant Jésus-Christ, les Sumériens avaient inventé l'écriture, fondé les premières cités-États, formulé les premiers codes de lois, donné leur première expression littéraire au mythe et à l'épopée.

La première partie contient une introduction à la civilisation sumérienne, berceau des civilisations occidentales - un scandale aujourd'hui pour certains.
La seconde partie, la plus importante, contient la traduction de tablettes cunéiformes qui abordent tous les thèmes de la vie quotidienne y compris les relations hommes-femmes et l'éducation des enfants.
Ce petit livre, facile à lire, est fascinant car on constate que, si les sociétés se sont développées techniquement grâce il faut le souligner à la colonisation, l'humanité n'a guère progressé depuis plus de 5000 ans...

Lire aussi :
• Irak, berceau des civilisations, L'Internaute
• Sumer, Wikipédia
• Sumer & Akkad, Clio
• Le récit du déluge, Université Caen
• La naissance du droit, de la finance et de la comptabilité, IRGO
• Brève chronologie de l'histoire des mathématiques en Mésopotamie, CNRS
• Pierre-Louis Viollet, L'hydraulique dans les civilisations anciennes - 5000 ans d'histoire, Presses des Ponts, 2005 [BooksGoogle]

Marche internationale pour rompre le siège de Gaza


Un ensemble de militants appartenant à diverses associations de solidarité avec les Palestiniens sont en train de préparer une marche internationale vers Gaza, dans l'intention de mettre fin au blocus du territoire. Cet événement a pour objectif d'amener des milliers de manifestants du monde entier à marcher aux côtés des Gazaouis et d'ouvrir une brèche dans le blocus imposé à la population depuis l'élection du Hamas en 2006.

« Cette marche s'inspire du Mahatma Gandhi » indiquait un projet de déclaration des principes et des finalités rédigé par la "Coalition pour mettre fin au siège illégal de Gaza", document que s'est procuré le Daily Star. « Ceux d'entre nous qui résident aux Etats-Unis s'inspirent aussi du mouvement des Droits civiques », ajoutait-il.

La déclaration esquisse également des plans pour la marche, qui se tiendra le 1er Janvier 2010. « Nous parcourerons le Long Mille à travers le poste de contrôle d'Erez aux côtés du peuple de Gaza dans une démonstration non violente qui rompt le blocus illégal » ; il ajoute : « Nous concevons cette marche comme le premier pas d'une campagne durable et non violente… Si nous amenons des milliers de gens à Gaza, et des millions d'autres à travers le monde à suivre la marche sur internet, nous pouvons mettre fin au siège sans qu'une goutte de sang soit versée ».

Le Professeur Norman Finkelstein, analyste politique et auteur de plusieurs ouvrages sur le conflit israélo-palestinien, est l'un des organisateurs de la marche. « Nous voulons envoyer là-bas plusieurs milliers de gens du monde entier, pour marcher aux côtés de plusieurs centaines de milliers de Gazaouis », a-t-il déclaré au Daily Star.

Finkelstein espère que de grands nombres de militants internationaux et de dirigeants prendront part à la marche, avec pour résultat d'empêcher une riposte violente des autorités israéliennes. « Si des personnalités telles que Jimmy Carter, Noam Chomsky, l'évêque Desmond Tutu et Nelson Mandela se trouvent en tête de la marche s'ils sont suivis des étudiants portant haut les emblèmes des écoles au nom desquelles ils saluent – Harvard, Yale, Princeton, Oxford, Cambridge ; si derrière eux se trouvent les malades et les handicapés, les jeunes et les innocents de Gaza ; si derrière eux encore d'autres suivent par centaines de milliers, sans armes et sans peur, dans le seul désir de faire respecter la loi ; si, à travers le monde, des centaines de milliers de gens regardent sur internet ce qui se passe – alors Israël ne peut pas tirer » dit-il.

« La première réunion organisationnelle de la coalition est fixée au 13 juillet », ajoute Finkelstein. « Nous espérons à cette occasion mettre en place une formule d'entente sur un comité de pilotage. Pour le moment, le groupe de travail est constitué de personnes appartenant à des associations, telle que CodePink, qui ont été actives autour du conflit israélo-palestinien ».

En préparation de la marche, des membres de la coalition contactent maintenant à travers le monde des groupes de solidarité avec les Palestiniens.

Richard Hall
1er juillet 2009
The Daily Star
EuroPalestine

Lire aussi :
• Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine
• Bibliographie Palestine/Israël

8 juillet 2009

Agression contre la librairie Résistances

Ce n'est pas la première fois que leur librairie fait l'objet d'une attaque. Celle-ci serait apparemment du fait de la Ligue de défense juive, autorisée en France, mais interdite aux Etats-Unis [Sur son site, la LDJ nie toute responsabilité dans cet incident, ndlr]. Cette même organisation qui, se serait livrée à une attaque dans le hall de l'hôtel de ville d'Ivry, dont la municipalité s'était rendue coupable d'avoir fait de Marwan Barghouti un citoyen d'honneur de la ville.

Il faut bien sûr employer le conditionnel, mais malheureusement on peut craindre que l'enquête ne permette pas d'identifier les responsables. Tous les moyens seront-ils mis en oeuvre pour le savoir ? Seront-ils arrêtés et jugés ?

Comment expliquer que la Tribu Ka ait été dissoute pour avoir fait preuve de démonstration de force et tenu des propos inacceptables, sans avoir toutefois employé la violence physique tandis que la Ligue de défense ne l'est pas ?

Imaginons que le hall de la mairie du 16e arrondissement fasse l'objet du même type d'action que celle d'Ivry, est-ce que les auteurs pourraient encore courir librement ? Si une librairie pro-israélienne avait fait l'objet d'une attaque comparable à celle de la librairie Résistances, est-ce que les autorités et la presse auraient fait preuve du même silence ? Que répondre à ceux, nombreux mêmes s'ils n'ont pas accès aux médias, qui posent cette question ?

Notons qu'il s'agit d'une agression antisémite, qui n'est toutefois pas traitée comme les autres agressions de ce genre. Comment expliquer cela ?

Comment expliquer que les « Voltairiens maccarthistes » de service, toujours prompts à proclamer la liberté d'expression lorsqu'il s'agit de défendre des gens qui ont critiqué l'Islam ou les musulmans, mais reprenant les méthodes de McCarthy dans d'autres circonstances, fassent preuve d'un tel silence assourdissant aujourd'hui ?

Les responsables politiques ou la presse se taisent-ils parce qu'ils ne veulent pas jeter d'huile sur le feu sur un sujet sensible et éviter de créer des tensions dites inter-communautaires ? C'est exactement l'inverse qui va se produire. L'absence d'informations crée nécessairement la rumeur, et dans ce cas des rumeurs malsaines. Ce silence de la presse et des autorités va alimenter les préjugés antisémites, non le combattre.

En ne traitant pas des éléments comparables de la même façon, on n'apaise pas les tensions, on crée un sentiment de double standard qui peut nourrir les pires fantasmes, sur lesquels les théories du complot vont connaître un nouvel essor.

Pascal Boniface
07/07/2009
Rue89 - IRIS

Lire aussi :
• 4 Jews suspected of attacking Palestinian store, Yedioth Ahronoth
• "L'impunité de la Ligue de défense juive, ça suffit", Rue89

Corps en prison


Documentaire à cheval entre photojournalisme et reportage radio sur la place du corps dans les prisons. Les photos défilent sur fond de témoignage sonore.

Hugo, Hafed, Hélène et Djemel, témoignent à travers cinq chapitres (le corps fouillé, le corps de l'autre, le corps malade, le corps retrouvé, le corps libéré), de leurs conditions de vie en détention.

Trois interviews avec Arnaud Gaillard (le sexe en prison), Laurent Gras (le sport en prison) et Christiane de Beaurepaire (les automutilations en prison).

Bibliographie et liens.

Le Monde

7 juillet 2009

Feu vert américain à Israël ?

Selon une dépêche de l'Associated Press, publiée le 5 juillet, les États-Unis auraient donné le feu vert à Israël pour attaquer l'Iran.
Les États-Unis ne feront pas obstacle à Israël si l'État hébreu juge nécessaire une action militaire pour éliminer la menace nucléaire iranienne, car c'est un pays souverain, a déclaré dimanche le vice-président américain Joe Biden.

Les États-Unis "ne peuvent pas dicter à un autre pays souverain ce qu'il peut ou ne peut pas faire", a déclaré M. Biden sur la chaîne de télévision ABC. L'État hébreu peut déterminer par lui-même "ce qui est dans son intérêt et ce qu'il décide vis-à-vis de l'Iran ou tout autre pays".

"Que nous soyons d'accord ou non, ils ont le droit de le faire. Tout pays souverain a le droit de le faire", a-t-il ajouté. "Si le gouvernement (de Benyamin) Nétanyahou décide d'agir différemment de ce qui est fait actuellement, cela relève de leur droit souverain. Le choix ne nous appartient pas."

AP-Yahoo! Actualités

Selon une dépêche de l'AFP, publiée le 7 juillet, les États-Unis n'auraient pas donné le feu vert à Israël pour attaquer l'Iran.
Le président américain Barack Obama a affirmé mardi que les États-Unis n'avaient "absolument pas" donné leur feu vert à Israël pour attaquer l'Iran afin de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire, dans une interview à la chaîne de télévision CNN.

Interrogé sur le fait de savoir si les États-Unis avaient donné leur feu vert à Israël pour une éventuelle attaque de l'Iran, M. Obama a répondu "absolument pas. C'est très important, je suis aussi clair qu'il est possible de l'être" sur ce sujet.

Mais... "Le vice-président Joe Biden l'a dit catégoriquement : nous ne pouvons dicter à d'autres pays la conduite à tenir en matière de sécurité", a relevé le président américain qui se trouve à Moscou depuis lundi.

AFP

L'agence israélienne Guysen semble croire à version Obama.
Le département d'État américain a déclaré dans un communiqué paru lundi, que la déclaration de Joe Biden selon laquelle Israël devait décider d'elle-même des solutions à prendre contre la menace nucléaire iranienne, ne pouvait être considérée comme un « feu vert » américain pour une attaque militaire israélienne sur l'Iran.

« Nous n'allons certainement pas donner notre feu vert pour quelque attaque militaire que ce soit, mais Israël est un pays souverain et nous n'allons pas lui dicter ce qu'il doit faire », a expliqué le porte-parole du département d'État Ian Kelly.

Le communiqué indique que les États-Unis « partagent avec Israël leur profonde inquiétude sur le programme nucléaire iranien ».

Guysen


L'agence russe RIA Novosti reste perplexe.
Moscou est surpris par les propos du vice-président américain Joe Biden sur un éventuel emploi par Israël de la force armée contre l'Iran, a déclaré mardi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères (MID) Andreï Nesterenko.

"Nous sommes pour le moins étonnés par les propos du vice-président américain Joe Biden. Nous estimons qu'ils sont en contradiction flagrante avec les approches déclarées par le président américain Barack Obama concernant le règlement de la situation autour du programme nucléaire iranien, et notamment la disposition des États-Unis à engager le dialogue avec Téhéran afin de rechercher une solution à ce problème par des moyens politiques et diplomatiques", a indiqué le porte-parole de la diplomatie russe.

RIA Novosti

Que penser de ce double langage ? Non seulement entre Biden et Obama, mais aussi de Obama lui-même. Philippe Grasset minimise cette affaire :
Le mythe resurgi d'une attaque contre l'Iran, que nous avons subi pendant trois longues années, l'est ici à partir de circonstances complètement fortuites bien plus que de fuites ou de pressions maladroites. C'est le pur produit du système de communication, enchaînant le thème sensationnel associé à “la politique de l'idéologie et de l'instinct” qui a prévalu officiellement pendant huit années, additionné au caractère d'un homme prompt à un peu trop parler. C'est un signe intéressant que l'extrémisme constant, ce “gauchissement” (vers la droite extrême, pour ceux que l'étiquetage passionne) systématique du discours et des options, est d'abord le produit de l'automatisme de la communication, qui est une sorte d'idéologie en soi. Il semble que tout le monde a paniqué dans cette affaire, y compris les Israéliens qui ont fait passer vite fait le message, par le Washington Times, qu'ils ne demandaient aucune autorisation d'attaquer à Washington, – impliquant par là qu'ils la demanderaient s'ils devaient attaquer, comme, apprend-on de source officielle israélienne cette fois, Olmert l'a fait auprès de Bush.

La chose (l'Iran) semble donc tenir à cœur à Obama, par conséquent la politique qu'il tente de mener depuis quelques mois, qu'il semble vouloir poursuivre malgré les événements depuis les élections présidentielles du 12 juin. Son intervention est abrupte et ne s'embarrasse pas de protocole. Le Absolutely not prétend répondre à la question “avez-vous donné votre feu vert à Israël pour une attaque?”, ce qui nous fait comprendre qu'effectivement la chose pourrait être demandée, ou a été demandée, ou même devrait être demandée. Pour l'instant, malgré les événements d'Iran, il semble hors de question d'appuyer de quelque manière que ce soit sur l'option militaire, même pour faire pression sur l'Iran. En soi, la réaction d'Obama est un message puissant pour l'Iran, qu'il ait été conçu de cette façon ou non, – et probablement ne l'a-t-il nullement été.

Dedefensa

Joe Biden a donné le feu vert à Israël pour attaquer l'Iran le 5 juillet. Barack Obama n'a refusé le feu vert que le 7 juillet et depuis Moscou, où il discute de la question des armes nucléaires. Pourquoi a-t-il réagi si tardivement ?

En utilisant le double-langage de la carotte et du bâton avec l'Iran, Barack Obama ne risque-t-il d'encourager la fuite en avant d'une guerre préventive déclenchée par le gouvernement de Benjamin Nétanyahou ?

Qu'en est-il de la volonté de Barack Obama de s'impliquer en faveur de la question palestinienne ? Ses atermoiements avec Israël ne sont-ils pas l'aveu de l'acceptation du fait accompli de la colonisation, qui rend impossible la création d'un État palestinien viable ?

Serge LEFORT
07/07/2009

Note du 08/07/2009 Lire aussi : Feu vert ou faux pas ?, Dedefensa.

Retour du PRI


Le vainqueur des élections législatives d'hier est incontestablement le PRI, qui est majoritaire à l'échelle nationale, dans les 5 circonscriptions, dans 22 États sur 32, et qui aura la majorité absolue à la Chambre des Députés.

Résultats en 2006 :
PAN = 13 753 633 voix soit 33,39%
PRI = 11 619 679 soit 28,21% (coalition avec PVEM)
PRD = 11 941 842 soit 28,99% (coalition avec PT et Convergence)
Bulletins blancs ou nuls = 1 033 665 soit 2,51%
Participation = 41 195 198 soit 58,06%
Abstention 41,94%
IFE

Résultats en 2009 (provisoires) :
PAN = 9 494 904 voix soit 27,97%
PRI = 12 432 097 soit 36,63%
PRD = 4 152 565 soit 12,23%
Bulletins blancs ou nuls = 1 830 781 soit 5,39%
Participation = 33 937 764 soit 44,71%
Abstention 55,29%
IFE

Ce retour du PRI, après 72 ans de pouvoir absolu et 6 ans d'opposition, est une victoire par défaut. Le PRI ne progresse que de 812 418 voix, alors que le PAN perd 4 258 729 voix et le PRD 7 789 277 voix.
L'abstention a fortement progressé et représente 55,29% soit 41 968 664 des électeurs inscrits. Les votes blancs ou nuls ont quasi doublés.

Le PAN paye le prix de la désillusion d'une alternative réelle, le PRD celui de la gestion catastrophique de l'échec (très relatif) à l'élection présidentielle en 2006 et des divisions internes qui rongent les organisations de gauche depuis trois ans.

Le Mexique entre dans une ère de cohabitation, inconnue jusqu'à aujourd'hui, alors que le premier parti ne représente que 16,37% des électeurs et les trois principales formations politiques 34,35% des électeurs.

Serge LEFORT
06/07/2009

Lire aussi : Elecciones 2006

6 juillet 2009

Attaque de la librairie Résistances

Un commando d’une demi-douzaine d’individus, la plupart masqués, déclarant ouvertement appartenir à la Ligue de Défense Juive (LDJ) ont attaqué vendredi 3 juillet en début d’après-midi la Librairie Résistances.

Deux femmes travaillant à la librairie étaient présentes, ainsi que deux ou trois clients. Après les avoir bousculés, les nervis se sont attaqués avec frénésie à l’établissement, arrosant d’huile plusieurs milliers de livres, et détruisant les ordinateurs, avant de prendre la fuite à bord d’une automobile.

L’attaque de vendredi est intervenue au lendemain d’une conférence, donnée à la librairie par Mahmoud Suleiman, du village palestinien d’Al-Masara, sur le thème des actions de résistance non violente à l’occupation israélienne.

La librairie Résistances, qui propose, notamment, de nombreux livres sur la Palestine et sur Israël, a été attaquée et menacée à de nombreuses reprises par les fascistes sionistes. Mais alors que les agissements de cette bande sont archi-connus de la police, le pouvoir politique a jusqu’à présent systématiquement manifesté sa sollicitude à leur égard.

CAPJPO-EuroPalestine


De nombreuses organisations, librairies, réseaux de bibliothèques, appellent à un rassemblement devant la librairie Résistances ce mercredi 8 juillet à partir de 18 H 30, pour exiger la dissolution de la Ligue de Défense Juive, organisation terroriste qui multiplie les agressions en France.

Ca suffit comme ça ! Dissolution de la Ligue de Défense Juive

La Librairie Résistances, située dans le dix-septième arrondissement à Paris, a été attaquée et saccagée par des nervis de l'extrême-droite sioniste ce vendredi 3 juillet en plein après midi.
La Librairie Résistances est connue pour son engagement concernant le soutien au peuple palestinien et, au-delà, aux luttes des peuples du tiers-monde.
Il n'est donc pas étonnant qu'elle ait été aujourd'hui, une nouvelle fois, la cible de la violence des groupes ultra-sionistes, au premier lieu desquels la Ligue de défense juive (LDJ).

Interdite en Israël et aux États-Unis pour son caractère raciste et fascisant, la LDJ reste tolérée en France par les autorités, alors même que depuis plusieurs années, elle a été impliquée dans de nombreuses opérations de ratonnades de militants et de sympathisants de la cause palestinienne ainsi que d'agression contre la population magrhebine.
La dernière en date étant l'attaque de la Mairie de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, à l'occasion du cérémonie municipale faisant d'un dirigeant palestinien, Marwan Barghouti, citoyen d'honneur de la ville.
Les agissements fascisants de la LDJ et des groupes de l'extrême-droite sioniste n'ont que trop duré.

Les signataires expriment leur totale solidarité avec la Librairie Résistances, et demandent fermement l'interdiction de la Ligue de défense juive, et la traduction en justice de ses nervis.Les organisations signataires appellent à un rassemblement mercredi 8 juillet 2009 à partir de 18 H 30 devant la librairie Résistances 4, Villa Compoint Paris 17e (à l'angle du 40 rue Guy Moquet). Métro ligne 13 Guy Moquet ou Brochant. Bus ligne 31 Davy-Moines.

Premiers signataires : NPA, les Verts, le parti de Gauche (Paris), AFD France, AJPF Association pour les jumelages entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises, Américains contre la guerre AAW France, Al-Rowwad, Amis de Darna, Association Romande Contre le Racisme, ATL Jenine, ATTAC Paris Nord Ouest, Bellacio, CCIPPP, CAPJPO-EuroPalestine, CPPI St Denis,Collectif Faty Koumba, Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Paix, Collectif des libraires pour l’interdiction de la LDJ, Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, Comité de lutte contre la barbarie et l’arbitaire, et Commission Arabe pour les Droits Humains, CVPR, Droits Devant !Femmes en Noir, La Fabrique Editions, FTCR, La Gauche Cactus, Génération Palestine, la GUPS, ISM (International Solidarity Movement), La Courneuve Palestine, Librairie Ishtar, MAIF, Mouvement des Quartiers, MRAP, Mouvement des Indigènes de la République, Nanterre Palestine, RESOCI, Respaix, Réveil des Consciences, Réseau International des Juifs Antisionistes (IJAN), Survie, Syndicat FSU de la Bibliothèque nationale de France, Union juive française pour la paix UJFP, UTIT, Une Autre Voix Juive.

CAPJPO-EuroPalestine

Haro sur le corps des femmes


DAMIENS Caroline, Le corps des femmes n’est pas un champ de bataille, Indésens, 2005
Ce fichu foulard, il y a quelques mois, je m’en « fichais ». Mais le consensus qui traverse l’ensemble de la classe politique de Lutte Ouvrière au Front National sur ce sujet, l’hystérie de certains profs qui vont jusqu’à faire grève pour protester contre une ou plusieurs élèves voilées dans leur établissement, et bien sûr, le vote d’une loi à l’encontre de ces mêmes élèves obligent à prendre position. [...]

Au nom du combat pour l’égalité, de nombreuses « féministes » se sont élevées contre le voile. Quelle égalité ? Quel féminisme ? Tout d’abord, il faut remarquer que ce féminisme ne se focalise que sur l’apparence physique, faisant de cette apparence la preuve de toutes les oppressions sans jamais avancer le moindre fait et se réduisant à ce seul slogan : « Le voile, symbole de l’oppression des femmes, hors de l’école ». Le combat se porte sur le symbole de l’oppression et non sur l’oppression elle-même. La bonne oppression, c’est celle qui ne se voit pas. Nous ne parlerons donc pas ici des violences exercées envers les femmes, violences qui ne font pas de différence quant à la couleur de la peau ou l’origine géographique ou sociale des victimes et des agresseurs. La loi s’applique seulement à la disparition du foulard (de la même manière que les lois Sarkozy ont pour ambition de faire « disparaître » les prostituées des rues). On cherche à éliminer l’apparence, la partie visible du problème. Et la partie visible, c’est le corps des lycéennes et collégiennes voilées : la visibilité de leur volonté de rendre leurs corps invisibles.

[...]

On ne libère personne contre son gré. « L’émancipation ne s’obtient pas par l’humiliation, la sommation et la répression. » Cela paraît la moindre des évidences. L’alibi féministe sur lequel repose cette loi et l’hystérie qui l’accompagne ne tiennent plus. Mais qu’y a-t-il donc de caché sous ce foulard ?

[...]

Il faut bien rattacher la loi qui vient d’être votée aux événements relatifs au 11 septembre et qui ont servi de prétexte à une campagne qui a laissé éclater le racisme latent dans la société française. Entourants le débat politique, les articles les plus délirants ont fleuri, relevant tous de ce même fantasme : si on laisse une fille venir à l’école avec un foulard sur la tête, c’est la porte ouverte à l’intégrisme islamiste. C’est que désormais une femme voilée représente l’islam tout entier, voire carrément Al-Qaida. De nombreuses couvertures de magazines ont fait clairement apparaître cet amalgame en montrant une femme voilée et en titrant sur la « montée de l’islamisme », « de l’intégrisme », « du terrorisme ». C’est comme si, dans la nouvelle guerre plus ou moins déclarée selon les endroits de la planète, qui oppose le monde occidental au monde arabo-musulman (sous l’appellation de « guerre contre le terrorisme », « guerre contre l’axe du mal », « tempête du désert », « justice sans limite »...), le conflit en France prenait corps précisément dans le corps de ces collégiennes et lycéennes voilées. Ici aussi, devant tant de fantasmes, le récent concept de la « guerre préventive » entre en action. Ces jeunes filles exclues de l’école publique sont-elles les « dommages collatéraux » de la présente guerre ou bien le champ de bataille proprement dit ?

On peut rapprocher cette « bataille du foulard à l’école » à ce qu’on a appelé à l’époque la « bataille du voile ». Pendant la guerre d’Algérie, le « dévoilement » des femmes algériennes, c’est-à-dire l’enlèvement de force du foulard, était couramment pratiqué par des soldats français dans un but d’humiliation. Le 16 mai 1958, au cours d’une manifestation pro-française à Alger, on « dévoila » un petit groupe de femmes « aidées par des Européennes bien mises (...) au cours d’une cérémonie savamment chorégraphiée ». La guerre coloniale avait alors lieu aussi sur le corps des algériennes.

[...]

Comme dans la « bataille du foulard », les femmes sont instrumentalisées, c’est-à-dire qu’on en fait les instruments de quelque chose, ce qui présuppose qu’on doit d’abord en faire des instruments au sens propre, des choses, des objets. Pour cela, il faut les mettre sous tutelle : ce sont des victimes, des êtres mineurs (des femmes ou des enfants, c’est la même chose). Avoir choisi des collégiennes et des lycéennes, qui sont pour la plupart (mais pas toutes) juridiquement mineures, comme corps de la bataille, relève de cette même mise sous tutelle. [...] En refusant d’entendre ou de prendre en compte leur parole, et ce, avec un mépris affiché, les partisans de la loi montrent ce qu’ils pensent de ces jeunes filles musulmanes : leur parole ne compte pas ; elles sont mineures (il faut dire qu’elles cumulent les « tares » infériorisantes : jeunes, femmes, arabes et de couche populaire) ; et nous devons les protéger d’elles-mêmes. Or, au-delà ce que l’on peut penser de l’islam et du statut des femmes dans cette religion, il se trouve que ces filles disent quelque chose et que ces paroles émanent de leur bouches. Ne pas considérer leur volonté, les déposséder de leurs capacités de juger signifie les laisser dans un état de mineure. Que des « féministes », sous couvert de combat pour l’égalité et la libération des femmes, ne comprennent pas cela fait dresser les cheveux sur la tête.

Dans la bataille qui se joue dans le corps de ces jeunes filles, on oublie, sciemment ou inconsciemment, à qui il appartient. Et ce fichu foulard, ce misérable mètre carré de tissu devient le lieu où se croise racisme, sexisme et guerre mondiale. Le corps des femmes n’est pas un champ de bataille. Osons affronter les faits dans les yeux et ne rendons pas responsables d’une guerre celles qui ne le sont pas. La libération des femmes commence au moment où elles - toutes les femmes - reprennent ce qu’on ne cesse de leur refuser : la parole. Et face aux nouveaux slogans récemment apparus pour la circonstance, il serait bon de se souvenir de celui que les femmes scandaient il y a trente ans : « Mon corps m’appartient ».


FRIGON Sylvie et KÉRISIT Michèle (sous la direction de), Du corps des femmes - Contrôles, surveillances et résistances, Presses de l'Université d'Ottawa, 2000 [BooksGoogle]
Peint et chanté, voilé ou dévoilé, usé et abusé, le corps féminin est depuis toujours au centre de la creation artistique occidentale. Cet ouvrage collectif a pour premier objectif d'amorcer ce travail critique en débusquant les logiques patriarcales qui dominent les discours savants développés dans les différentes disciplines des sciences sociales et mettant en scène le corps des femmes. Ce faisant, il montre également comment se sont historiquement construites, et se construisent encore, des représentations de corps de femmes illégitimes ou transgresseurs ou dangereux.

Répulsion



Fascination



WEIBEL Nadine B., Par-delà le voile - Femmes d'Islam en Europe, Complexe, 2000, [BooksGoogle]
Entre un islam tranquille, "domestique", prêt à adapter les contraintes religieuses aux conditions de vie imposées par les sociétés séculières, et un islam politique, se profile en Europe un islam d'un nouveau type : loin du modèle occidental et des valeurs traditionnelles de leur culture d'origine, de nombreuses jeunes musulmanes tente de vivre aujourd'hui selon les principes d'un islam scrupuleux qu'elles associent pourtant à la modernité. Paradoxalement, les règles vestimentaires et comportementales imposées par leur religion n'entravent en rien leur dynamisme de femmes actives, décidées à s'investir socialement. C'est sur l'islam qu'elles s'appuient pour défendre leur droit à l'instruction, au travail, à plus d'équité face au monde des hommes, estimant que des coutumes profanes sont venues, au cours des siècles, léser les femmes musulmanes des privilèges que l'islam leur avant accordé. En empruntant des voies qui souvent étonnent, elles redéfinissent leur identité féminine et réactualisent, au cœur de l'Europe, des repères séculaires qui leur permettent de s'inscrire d'une manière originale dans l'époque contemporaine. C'est à l'exploration au quotidien de l'univers, jonché à la fois d'interdits et de comportements novateurs, de ces musulmanes d'un autre type, que convie cet ouvrage.

Le voile en Europe



Les cinq fonctions du hijab


• Bibliographie Vêtement, Monde en Question.
• Bibliographie Voile & Burqa, Monde en Question.
• Revue de presse Burqa (2009), Monde en Question.
• Revue de presse Voile (2004), Monde en Question.

5 juillet 2009

S'habiller


Collectif, S’habiller, Le Sociographe n° 17, mai 2005 [Texte intégral en ligne]

Présentation
Signe, marque, mais peut-être aussi linguistique... le vêtement parle. Il n'est pas seulement une protection et un paraître, il est aussi un support à la relation sociale. En ce sens, il nous inscrit dans notre environnement.
Du col blanc à l'exclu, qui habille le corps et qui habite les vêtements ? Dialogue des usages et des médiations du vêtement dans les pratiques éducatives.

Du vêtement en général... et de celui de l'exclusion en particulier
La ville moderne constitue un théâtre d’images où la représentation et la mise en scène des formes sociales permettent à l’individu de se confronter à l’exacerbation et à la valorisation de la différence sous toutes ses formes. Ainsi ce qui se joue ou peut potentiellement se jouer pour l’individu dans le domaine de la représentation vestimentaire c’est l’effacement de soi ou son hyper-représentativité, la simplicité ou l’extravagance, la neutralité ou la provocation. L’individu anonyme des villes est toujours dans une relation de confrontation à l’illimitation des possibles. A partir de cette apparente liberté, peut-on parler d’un vêtement spécifique de l’exclusion sociale ?

Just wear it. Sur la prédominace des marques dans l'habillement des jeunes
Le vêtement, l’habit est un moyen d’affirmer son appartenance au groupe social tout en se démarquant par son originalité, sa touche personnelle. Le vêtement permet de cacher le corps, d’en modifier les contours pour en changer la réalité. Il cache ses imperfections et ses parties intimes. Mais il donne aussi à voir, il exhibe une partie de celui qui le porte. Grâce au vêtement, on montre son appartenance à un groupe social mais aussi son caractère, ses choix idéologiques, ses goûts. Ces contradictions sur le fait de s’associer en se dissociant et donner à voir en cachant, qui sont vraies pour les adultes le sont encore plus pour les adolescents.

Humeurs étudiantes... sur le vêtement des travailleurs sociaux
Quel est le sens du vêtement et du (je)u des apparences ? D’une conséquence de l’impéritie humaine à "l'explosion" des fonctions du vêtement, qu’en est-il des représentations actuelles des travailleurs sociaux autour de la question du vêtement, des apparences et du travail social ? Une enquête tournée vers les assistants sociaux et éducateurs spécialisés se propose d’alimenter ce champ de questions.

Branding games. Modes, marques, magie
« Postmode » ou « mode achevée » signent aujourd’hui la production comme la consommation de masse et marquent l’influence du code à travers les objets de notre quotidienneté. Le vêtement marqué et son logo permettent de se distinguer de cette production/consommation massifiée et horizontalement nivelée. Il réalise de manière quasi-magique un transfert de valeur symbolique dont l’efficacité repose sur la croyance collective en la valeur produite par la marque, c’est-à-dire construite par le langage. C’est pourquoi, discours et produits s’unissent aujourd’hui dans une même résolution de signes consommables.

Vêture du bébé, investiture du papa
L’arrivée d’un nouveau-né au sein du foyer entraîne une réorganisation des tâches, généralement invisible et informulée. Le linge et le nourrisson apparaissent comme deux « domaines réservés », imprégnés d’une forte connotation féminine. En y regardant de plus près, on s’aperçoit pourtant qu’il existe de nombreux intérêts à ce que le père participe à l’habillement de son enfant. L’approche paternelle, différenciée de celle de la mère, s’organise progressivement autour d’un nouveau modèle de la paternité ; plus que bénéfique pour le développement du nourrisson, elle lui est nécessaire.

Perceval se change
« Changer mes bons habits que me fit ma mère… » : Le roman de Perceval offre une allégorie du travail de perte et de transformation du statut des enveloppes vestimentaires : changer en se changeant. Il pose les bases d’une réflexion sur la relation d’habillement. Ces enveloppes imaginaires et symboliques sont conçues dès l’attente de l’enfant, «à l’horizon des rêves maternels » comme le dit Mallarmé. Toute relation d’habillement se construit entre «se faire habiller » et «s’habiller ». Ces enveloppes sont intimement dépositaires de l’identité mais elles interrogent tout autant l’altérité : l’habillement vient de l’autre et va vers l’autre. En tant qu’objet, les habits circulent en famille, hors famille, entre pairs et transportent des affects, des représentations imaginaires et symboliques, des sensations, des humeurs.

L'hôpital par son linge. Analyse socio-linguistique d'une organisation
Comment s’échange le linge en hôpital ? Cette question permet d’aborder, en termes socio-linguistiques, le fonctionnement de l’organisation dont le linge est un analyseur. L’objet central étudié, c’est la fiche d’échange, le texte donc, mais aussi l’usage qui en est fait, la parole en quelque sorte. Repris d’un article ancien, le texte est mis en perspective dans une courte introduction et une conclusion qui soulève quelques questions sur nos manières actuelles d’observer — et d’apprendre à observer — et sur les outils théoriques pertinents pour le faire dans le champ socio-sanitaire.

La construction vestimentaire. Au carrefour du social, du symbolique et du psychique
Seconde peau, transition entre le corps nu intime et le corps socialisé couvert, le vêtement signale l’appartenance géographique, l’activité, la classe d’âge, le sexe de son propriétaire comme la crainte, la honte ou encore le désir de laisser paraître quelque chose de sa filiation ou de soi-même. Par son agencement singulier, il élabore un discours pour autrui ; un discours tenu dans la référence au collectif puisque la fabrication du vêtement dépend de critères économiques, culturels et plus généralement sociaux. Cet agencement s’effectue à partir d’unités articulées de significations qui construisent une parole du « moi » sur lui-même, et révèle aussi indirectement les pulsions qui l’agitent.

Habits vécus. Nudité, intimité, identité
De la naissance à la mort, nous vivons la plupart du temps habillés. Se vêtir est une alchimie faite de goût, de circonstances, d’environnement. Le rapport du sujet à la nudité n’est pas sans évoquer sa propre intériorité qu’aucun vêtement ne saurait durablement cacher, mais qui se révèle sous tous les climats dans la vie partagée. Petit bréviaire subjectif sur les relativités du vêtement, tout au long d’une vie.

Habiller le corps handicapé. L'exemple d'Habicap
La couture est un des plus vieux métier du monde : l’habit raconte notre histoire et celle de notre vieux monde. Il n’a cessé d’accompagner nos quotidiens, comme une seconde peau. Aujourd’hui, le corps standardisé par une industrie textile de masse et planétaire impose ses normes physiques et vestimentaires. Comme on ne coud plus au sein des familles, il est devenu très difficile pour certains de s’habiller. C’est l’objectif que s’est fixé Habicap : redonner d’ autonomie à des personnes physiquement contraintes et les accompagner au mieux dans leurs quotidiens.

Des bédouines en Jordanie. Vie tribale et identités
Montrer et cacher : l’anthropologie des échanges par le regard devrait s’enrichir de la connaissance des codes de l’apparence vestimentaire et de son rôle dans les communautés bédouines en Jordanie aujourd’hui. L’organisation tribale s’appuie sur l’esthétique, et elle tient par une floraison du sensible, et son partage, sous conditions. Couleurs, motifs, volumes de l’habit, mouvements et gestes concourent à reproduire un certain type d’échanges pour la fécondité du groupe, sa cohésion. Vêtements et parures des femmes montrent les limites entre le domaine réservé et ce qui est montré, qui n’est pas Haram. Né et déployé dans des espaces naturels vierges immenses et dans des cités, l’artifice est l’architecture, le maquillage de la part intime, qui procure distance et pouvoir.

Lire aussi : GIRAUD F., Le rôle du vêtement dans la construction des identités sexuées dans la classe supérieure, Mémoire, 2006 [en vente]
Quentin Bell dans Mode et société : essai sur la sociologie du vêtement nous rappelle que « dans presque toute société, les vêtements indiquent le sexe de celui qui les porte, et distribuent les hommes et les femmes dans des catégories différentes. ». Le vêtement est en effet différencié selon les sexes, tant dans les matières utilisées pour la confection, que dans les coupes, les couleurs...
Si le corps est porteur de l'identité sexuée, comme nous le rappelle C. Detrez dans La construction sociale du corps, il ne faut pas oublier que les soi-disant évidences biologiques ne le sont pas tout à fait. L'identité sexuée ne se résume pas « à un assemblage de chromosomes ou à une énumération de différences anatomiques » (C. Detrez, op cit). L'adéquation entre le sexe et le genre n'est pas automatique, l'identité sexuée est le produit d'un processus de « sexuation ». La société entre pour une large part dans les différences existant entre les hommes et les femmes, façonnant leurs modes d'être, leurs goûts...
C'est précisément parce l'identité sexuée n'est pas innée, mais est le résultat d'un apprentissage que nous intéresserons plus particulièrement aux processus par lesquels les individus incorporent et s'approprient cette identité sexuée.
Le vêtement peut être, comme l'est le jouet , une occasion privilégiée pour observer les processus de socialisation sexuée. Le vêtement est en effet une des premières images qui, dans le quotidien, nous est donnée du sexe des individus. Il semble que le vêtement est un révélateur des représentations que la société se fait de ce que « doivent être » un homme et une femme, dans ce domaine sont rappelées sans cesse les convenances à respecter, les attentes collectives.
Ce qui est donc intéressant dans le vêtement, c'est le poids des contraintes sociales contraignant le choix des vêtements. A la différence du monde des jouets où les parents peuvent ou non respecter dans leur choix les destinations de sexe, dans le domaine des vêtements, cette question ne se pose pas. Le vêtement n'est pas questionné comme pouvant être autre pour chacun des deux sexes. Pour beaucoup, c'est un donné de la société que les filles portent des jupes et des robes ainsi que des pantalons, tandis que les garçons portent uniquement des pantalons, de même au niveau des couleurs, les gens prennent pour acquis que le rose soit une couleur de fille. Ce sont ces idées que nous avons voulu interroger dans ce projet.
Le vêtement est un indicateur très significatif des représentations et des apprentissages sexués, il est un révélateur de la socialisation sexuée au sein de la famille, et plus largement dans toute la société. Il s'agira donc d'étudier comment le vêtement peut être un indicateur significatif des représentations et apprentissages sexués des enfants dans leur famille.
Mais par ailleurs nous nous plaçons dans un milieu social particulier les classes supérieures. Ceci amène une détermination supplémentaire par rapport au choix du vêtement et de son rôle vis à vis de la construction de l'identité sexuée. En effet, dans tous les milieux sociaux, l'image de la femme et de l'homme sont différentes.
La condition de la femme diffère suivant les milieux sociaux, selon qu'elle doit ou non travailler, selon le type de travail, selon qu'elle a ou non une femme de ménage. Historiquement les différences étaient très importantes entre l'ouvrière, dont l'archétype peut être représentée par Gervaise Macquart dans L'assommoir de Zola et la bourgeoise. A chaque milieu social est associé une image de la femme.
Le poids des contraintes économiques et sociales jouant, dans deux milieux sociaux différents, le rôle du vêtement dans la construction de la personnalité sera sensiblement différent.
Nous nous sommes à dessein concentrés sur un milieu où les personnes peuvent s'offrir des toilettes, faire attention à elles. Dans le milieu des classes supérieures, le vêtement revêt une importance bien plus grande que dans tous les autres milieux sociaux. Dans La Distinction, Bourdieu oppose l'usage « réaliste » et fonctionnaliste, que font les classes populaires du vêtement à l'usage qu'en font les classes dominantes qui sont attentives au paraître. Le vêtement n'a pas, dans ces milieux, pour fonction première une fonction protectrice, il permet de reconnaître socialement les individus.
Nous partons donc de trois idées essentielles :
•Le vêtement a une influence sur la représentation des identités sexuées.
•Le vêtement est un indicateur de l'appartenance de classe.
•Les représentations des genres, des identités sexuées sont différentes suivant les milieux sociaux.
Il s'agira donc d'étudier en quoi le vêtement est un indicateur des représentations et des apprentissages différenciés selon les sexes Mais plus précisément, on se demande donc en quoi le vêtement peut être un indicateur des représentations de l'homme et de la femme dans les classes supérieures
Qu'est-ce que le vêtement révèle de la construction différenciée selon les sexes des rôles de genre dans les classes supérieures ?
On essaiera ici de saisir les variations individuelles de l'habitus vestimentaire des classes supérieures.

Temps et espaces en Palestine


HEACOCK Roger (sous la direction de), Temps et espaces en Palestine, Institut français du Proche-Orient, 2008 [Texte intégral en ligne]
Cet ouvrage est une recherche collective diverse et dynamique, qui analyse les données symboliques, discursives, archivales, orales et archéologiques de la formation sociale palestinienne à travers le temps et les lieux. Il comprend des chapitres en français (certains traduits de l’arabe) et d’autres en anglais. Ses auteurs, qui comptent des autorités reconnues mondialement ainsi que de jeunes spécialistes des territoires occupés, ont ceci en commun qu’ils soumettent les paradigmes reçus à une critique issue de la lecture/relecture des données, à la lumière des avancées théoriques contemporaines. Les textes ont été rassemblés par Roger Heacock, professeur d’histoire à l’université de Birzeit, auteur de Towards a New Tricontinental? Shifting Perspectives and Realities in the International System (Birzeit, Institut Ibrahim Abu-Lughod), de la série «Internationaliste en Palestine» et de Ma zilna huna : nous sommes toujours là (Confluences-Méditerranée).


ABU-SADA Caroline, ONG palestiniennes et construction étatique, Institut français du Proche-Orient, 2007 [Texte intégral en ligne]
Avec la reconfiguration territoriale et la mise en place de l’Autorité palestinienne qui ont suivi les accords d’Oslo, puis les bouleversements liés à la seconde Intifada, les orientations et les priorités des ONG palestiniennes ont évidemment évolué, notamment pour celles qui ont un lien avec l’enjeu du « retour à la terre ».

PARC, ONG de développement agricole créée il y a plus de vingt ans, reste officiellement rattachée au Parti du peuple palestinien (ex-Parti communiste palestinien), dont elle est issue ; elle s’est professionnalisée et a considérablement étendu son maillage sur la population palestinienne. Elle est reconnue par les bailleurs de fonds internationaux, et son budget dépasse largement celui du ministère de l’Agriculture palestinien. Entre complémentarité et concurrence, comment s’articulent ses relations avec l’Autorité palestinienne ? Quelles sont ses stratégies pour maintenir sa légitimité auprès de la population, mais aussi des bailleurs de fonds ? Ce livre décrit minutieusement les interactions, les rapports de forces et les enjeux de pouvoir qui se créent entre ces divers acteurs.

Le cas palestinien s’avère tout à fait spécifique pour ce qui est de la définition du gouvernemental et du non-gouvernemental ; mais cette spécificité même en fait une sorte de laboratoire des rapports entre le secteur associatif et un État en devenir. Avec l’essor des ONG dans les pays du Sud et la valorisation actuelle de la notion de société civile, les ONG sont devenues un objet de recherche majeur. Cette profusion d’études offre parfois d’excellents outils théoriques, dont cet ouvrage tire le meilleur parti, tandis que certaines analyses ne résistent pas à l’épreuve du terrain palestinien…

Lire aussi :
• Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine
• Bibliographie Palestine/Israël