31 janvier 2009

Crimes de guerres à Gaza

La justice espagnole enquête sur un bombardement à Gaza, colère d'Israël, AFP - Yahoo! Actualités.
La justice espagnole a ouvert jeudi une enquête pour "crimes contre l'humanité" visant l'ex-ministre israélien de la Défense Benjamin Ben-Eliezer et six hauts responsables militaires israéliens, pour un bombardement meurtrier à Gaza en 2002.
[...]
Le juge madrilène Fernando Andreu a jugé recevable une plainte du Centre palestinien pour les droits de l'homme sur le bombardement qui avait tué un dirigeant du Hamas, Salah Chehadeh et 14 civils palestiniens, "en majorité des enfants et des bébés", le 22 juillet 2002.

Quelque 150 Palestiniens avaient également été blessés pendant cette attaque, par l'explosion d'une bombe d'une tonne larguée par un F-16 israélien à Gaza, sur une maison du quartier Al Daraj.

Le magistrat a pris cette décision en vertu du principe de juridiction universelle reconnu par l'Espagne en matière de crimes contre l'humanité, de génocide et de terrorisme.

Le juge espagnol estime que les faits dénoncés "présentent des indices de crimes contre l'humanité", dans son procès-verbal auquel l'AFP a eu accès.

"En effet, écrit-il, nous serions confrontés à l'existence d'une attaque contre la population civile, illégitime dès le départ, car ayant pour objectif un assassinat, celui de Chehadeh".

Evoquant une "action qu'on devine clairement disproportionnée et excessive", le juge affirme qu'Israël ne pouvait ignorer "les conséquences possibles" du lancement d'une bombe de "grande puissance" sur une zone habitée.

Outre l'ancien ministre israélien Benjamin Ben-Eliezer, la plainte vise six hauts responsables militaires.


Marc Schade-Poulsen : « Sans l’engagement des Etats, il sera difficile d'ouvrir une enquête sur Gaza », Al-Ahram Hebdo.
Une mission réunissant la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la commission internationale des juristes et le réseau Euro Med des droits de l’homme s'est rendue dans la région la semaine dernière pour se documenter sur les violations du droit international humanitaire. Marc Schade-Poulsen, directeur exécutif du réseau euroméditerranéen des droits de l’homme, s’exprime sur la visite.
[...]
— Est-ce que vous avez pu réunir des documents qui pourraient servir comme preuves lors d’une poursuite judiciaire contre ceux qui ont commis des violations ou des crimes de guerre ?

— Nous n’avons pas de documents qui peuvent être utilisés aujourd’hui lors d’une poursuite en justice et qui indiquent qu’il y aurait pu y avoir des crimes de guerre. Evidemment, dans une enquête, il faut écouter toutes les parties impliquées et ce n’est pas ce qui a eu lieu pour le moment. Nous avons des rapports émis par le centre palestinien du droit de l’homme à Gaza, Al-Mizan, nous avons les rapports de l’organisation israélienne Bet’Selem et aussi de la Commission indépendante des droits de l’homme qui ont déjà les premières conclusions. Et selon leurs conclusions, tout indique que des crimes de guerre ont eu lieu. Les statistiques que nous avons reçues, qui doivent être confirmées par des instances plus fortes, disent qu’il y a eu plus d’enfants tués à Gaza que de combattants armés du Hamas. Ces chiffres indiquent donc qu’il y a eu quelque chose qui n’a pas du tout marché. Ces rapports indiquent aussi que beaucoup de bâtiments publics, qui appartiennent au peuple palestinien et qui sont gérés par le Hamas, ont été détruits, que beaucoup d’immeubles appartenant à des civils ont également été détruits. Et la vie d’un grand nombre de civils n’a pas été épargnée dans les combats. Il nous semble que les forces israéliennes ont voulu éviter des combats où leurs soldats soient exposés aux luttes et pour cela, ils ont toujours veillé à bombarder de manière massive les lieux avant de s’en rapprocher. Or, une armée respectueuse des lois de la guerre ne se mettrait pas à bombarder de manière aveugle les maisons avant de les attaquer.

— A l’heure actuelle, la préoccupation majeure est celle de comment rendre compte de ce qui s’est réellement passé à Gaza et poursuivre en justice ceux qui ont commis des crimes de guerre. Comment vous envisagez cette démarche dans la période à venir ?

— Si les Etats eux-mêmes ne s’engagent pas à le faire, cela sera très difficile d'ouvrir une enquête officielle et de poursuivre les coupables. Les ONG essayeront de faire de leur mieux. Amnesty International essaye de le faire, Human Rights Watch et d’autres sont en train de faire de leur mieux pour travailler dans ce sens. Mais elles n’ont pas les moyens des Etats, le pouvoir et la force politique pour mettre en place une large mission qui doit comprendre des experts militaires, en armes, des médecins, des experts en droit, etc. En réalité, une bonne enquête demande une très bonne expertise.

— Et comment réunir les conditions pour avoir une commission d’enquête adéquate ?

— Malheureusement, l’Union Européenne (UE) a voté « non » pour la résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, qui demandait que tous les rapporteurs spéciaux entrent à Gaza pour se documenter dans leurs domaines sur ce qui s’est passé. Et l’Europe a dit « non » à cette résolution parce qu'elle a été considérée comme n’étant pas équilibrée, car elle se limite aux enquêtes effectuées sur les violations commises par l’Etat israélien.

Notre délégation demande alors formellement à l’UE qu’une investigation soit faite sur toutes les violations commises par toutes les parties qui ont pris part au conflit et nous pensons que cette demande est assez objective et doit être écoutée par les pays européens.

Lire aussi :
• Les témoins du carnage, Al-Ahram Hebdo.
• Ces témoignages qui accusent l’armée israélienne de crimes de guerre, l'Humanité.


Le gouvernement israélien complice de la colonisation illégale en Cisjordanie, selon un rapport confidentiel, AFP - Yahoo! Actualités.
La poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie, en contradiction avec les accords internationaux et les propres lois de l'Etat hébreu, s'effectue avec la complicité passive ou active du gouvernement israélien, selon un rapport officiel confidentiel obtenu par un groupe de défense des droits de l'homme.

Ces nouvelles constructions réalisées par des entreprises privées en concertation avec des agences gouvernementales violent non seulement les engagements internationaux tels que la "feuille de route" mais aussi les propres lois israéliennes.

Ce rapport qui renferme des données confidentielles compilées par le ministère israélien de la Défense lui-même est parvenu par une "fuite" au groupe israélien de défense des droits de l'homme Yesh Din, qui l'a rendu public et a promis vendredi de s'en servir pour aider les Palestiniens à engager des poursuites judiciaires.

Les informations contenues dans le rapport montrent que, dans de nombreux cas, les nouvelles implantations juives en Cisjordanie sont construites sur des terres appartenant à des Palestiniens et que le gouvernement israélien est au courant depuis longtemps de ces infractions mais les garde secrètes.

Plus de 30 implantations ont été partiellement bâties sur des terres saisies à des Palestiniens et, dans les trois quarts des cas, certaines constructions ont été effectuées sans les permis adéquats, selon les données rassemblées dans le rapport.

Ainsi, dans la colonie d'Elon Moreh, 18 maisons ont été construites sur des terres privées. Dans celle d'Efrat, c'est le cas d'un parc et d'une synagogue. Et, dans la colonie d'Ariel, un collège a été érigé sans autorisation officielle. Dans d'autres implantations, des routes, des antennes de téléphonie mobile, des terrains de basket et des quartiers ont été construits illégalement, selon le rapport.

Ce rapport est une "grave mise en accusation" de l'armée et du gouvernement israéliens, a estimé Michael Sfard, avocat du groupe Yesh Din, dans un communiqué. Les autorités israéliennes "violent systématiquement les lois internationales et les droits à la propriété des habitants palestiniens".

Yesh Din a l'intention de recourir à "tous les moyens légaux" pour contester les infractions listées dans cette base de données confidentielle, notamment en déposant des plaintes au civil et en en appelant à la Cour suprême d'Israël.

Le groupe de défense des droits de l'homme va également lancer une campagne publicitaire dans les journaux palestiniens pour inciter les habitants à engager des poursuites judiciaires et leur proposer un conseil juridique.

Coup de colère d'Erdogan contre Israël



Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a laissé éclaté sa colère jeudi au cours d'un débat sur Gaza à Davos, quittant un débat public en reprochant aux organisateurs de l'empêcher de parler après une longue intervention du président israélien Shimon Peres.

"Je ne pense pas que je reviendrai à Davos", a lancé M. Erdogan en quittant l'estrade où figuraient également le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon et le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa.

Le dirigeant turc souhaitait répondre à un plaidoyer enflammé de M. Peres, assis à côté de lui, sur l'intervention israélienne à Gaza, mais le journaliste qui animait la rencontre l'a interrompu avec insistance pour lui signaler que le débat était terminé.

Passant outre le refus de l'animateur, M. Erdogan a pris la parole après M. Peres pour reprocher au public d'avoir applaudi l'intervention du président israélien.

"Je trouve très triste que des gens applaudissent parce que beaucoup de gens sont morts. Je pense qu'ils ont tort d'applaudir des actions qui ont tué des gens", a-t-il dit faisant allusion à Gaza, thème du débat.

Des applaudissements ont également retenti quand M. Erdogan a quitté la scène du Forum économique mondial (WEF).

M. Peres avait auparavant défendu avec véhémence l'intervention armée de son pays dans la bande de Gaza, s'emportant plusieurs fois dans une enceinte peu habituée aux éclats de voix.

S'adressant à lui, M. Erdogan a lancé: "je pense que vous devez vous sentir un peu coupable. C'est pourquoi vous avez parlé si fort". "Vous avez tué des gens. Je me souviens des enfants qui sont morts sur des plages", a-t-il également dit.

M. Peres avait pour sa part interpellé son voisin en lui demandant: "que feriez-vous si vous aviez toutes les nuits des dizaines de roquettes qui tombaient sur Istanbul?"

"Israël ne veut tirer sur personne, mais le Hamas ne nous a pas laissé le choix", avait-il dit également.

Au cours du débat, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé à Israël "de faire preuve d'un maximum de retenue pour préserver le cessez-le-feu".

Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa s'est abstenu ostensiblement de porter ses regards vers le président israélien pendant toute l'intervention de ce dernier.

Publié par AFP - Yahoo! Actualités.

28 janvier 2009

Guerre d'Israël contre le peuple Palestinien (3)



Dépêches des 27 et 28 janvier 2009, Info-Palestine.

Vous avez dit jihad ?, UJFP.
L'aumônier principal de l'armée israélienne, le rabbin Avichaï Rontzki,
a distribué aux militaires participant à l'offensive contre le Hamas à
Gaza un texte les incitant se montrer sans pitié avec l'ennemi, a révélé
lundi l'ONG Yesh Din. Ce groupe de défense des droits de l'Homme dans les territoires occupés par Israël a invité le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a démettre de ses fonctions Rontzki, qui a rang de général de brigade. Le texte distribué par Rontzki contenait une directive du rabbin Shlomo Aviner, figure du mouvement des colons, affirmant que les soldats combattent des "meurtriers" et qu'il serait "terriblement immoral" de faire preuve de pitié envers ce "cruel ennemi".
Selon Yesh Din, cette directive pourrait avoir été interprétée par certains soldats comme les invitant à dépasser les limites fixées par le droit international en temps de guerre. L'armée israélienne a été accusée à l'étranger de crimes de guerre durant son offensive de 22 jours à Gaza et le Premier ministre Ehoud Olmert a promis dimanche aux officiers et soldats y ayant participé l'assistance juridique de l'Etat d'Israël face à ces accusations.


L'ambassadeur israélien en France convoqué après un incident en Israël, AFP - Yahoo! Actualités.
La France a annoncé mercredi la convocation de l'ambassadeur israélien à Paris après que le consul général de France à Jérusalem eut été bloqué plus de six heures mardi au point de passage d'Erez entre Gaza et Israël, et que son convoi eut essuyé des tirs de semonce.
[...]
Les incidents à des points de passage entre Israël et Gaza sont fréquents et leur franchissement reste difficile, y compris pour des diplomates, a-t-on relevé de source diplomatique française.

Il y a quelques semaines, un autre incident du même type avait empêché le consul général de France de se rendre à Gaza.

C'est la première fois cependant que l'ambassadeur israélien est convoqué au ministère français des Affaires étrangères à la suite d'un incident de ce type. La convocation au Quai d'Orsay de l'ambassadeur vise à dénoncer le caractère répété de ce genre d'incidents, a-t-on fait valoir de même source.


Israël bombarde les tunnels entre Gaza et l'Egypte, AP - Yahoo! Actualités.
Deux tirs d'avions israéliens ont visé les tunnels reliant la Bande de Gaza à l'Egypte, mercredi aux premières heures, entraînant la fuite de centaines de personnes, ont rapporté des habitants de Gaza.
Les frappes aériennes ont eu lieu en dépit du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas, il y a plus de deux semaines, après trois semaines de conflit.
L'un des buts poursuivis par l'offensive israélienne était d'arrêter la contrebande d'armes passant par ces tunnels. Des centaines de bombardements ont visé les tunnels pendant l'offensive, mais les trafiquants ont repris leur travail après le cessez-le-feu.

Israël frappe la bande de Gaza, Reuters - Yahoo! Actualités.
A quelques heures de l'arrivée en Israël de l'émissaire américain George Mitchell, l'aviation israélienne a bombardé mercredi des tunnels de contrebande situé à la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza.

La version de Tsahal difusée par un site pro-israélien.

Netanyahu veut "terminer le travail" contre le Hamas, NouvelObs.
Le chef du Likoud (droite) reproche au gouvernement d'avoir stoppé son offensive et compte affronter le Hezbollah et le Hamas s'il remporte les législatives dans deux semaines.


Que mijote la bande de trois pour la Palestine et la région ?, Globalnet Tunisie.
Le journal Mâariv a adressé une série de questions inhérentes aux affaires politiques et sécuritaires aux trois candidats aux législatives israéliennes : Benyamin Nétanyahou, président du Likoud, Tzipi Livni, présidente de Kadima et Ehud Barak, chef du parti travailliste. Tous les trois ont été unanimes sur pas mal de points, dont celui qui consiste à dire que "la sécurité et les intérêts d’Israël sont tout ce qu’il y a d’important lorsqu’on évoque un Etat palestinien".


Les colonies juives de peuplement ont connu une expansion plus importante en 2008, AP - Yahoo! Actualités.
Selon la Paix Maintenant, 1.257 nouvelles structures ont été construites dans les colonies au cours de l'année 2008 contre 800 en 2007, soit une augmentation de 57%.

Dans son rapport la Paix Maintenant souligne que les constructions dans les postes avancés ont plus que doublé. Contrairement aux colonies, les postes avancés ne sont pas reconnus par le gouvernement israélien. La Paix Maintenant note que 261 structures ont été construites contre 98 l'année précédente.

Environ 280.000 Juifs habitent actuellement dans les colonies de "Judée et Samarie", nom qu'ils donnent au territoire palestinien de Cisjordanie.


Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.

Abandon de peuple

Le 14 janvier dernier, après que plus de mille Palestiniens enfermés dans une étroite bande de terre et soumis au pilonnage — terrestre, maritime, aérien — d’une des plus puissantes armées du monde eurent été tués par les troupes israéliennes, après qu’une école palestinienne transformée en refuge des Nations unies eut été bombardée [1], après qu’une résolution de la seule organisation qui représente vraiment cette «communauté internationale» sans cesse invoquée eut réclamé, en vain, l’arrêt des opérations militaires à Gaza, le 14 janvier donc, l’Union européenne montra avec quelle détermination elle pouvait réagir à ce déchaînement mêlé de violence et d’arrogance. Elle décida... de marquer une pause dans son processus de rapprochement avec Israël ! Toutefois, pour atténuer l’impact de ce qui aurait tout de même risqué de passer pour un chuintement réprobateur adressé à Tel-Aviv, elle fit savoir qu’il s’agissait là d’une mesure «technique», pas «politique». Et que la décision avait été prise par les «deux parties».

Israël a carte blanche. Son armée avait précédemment détruit la plupart des infrastructures palestiniennes financées par l’Union européenne. A peine une réaction, aucun recours juridique, nulle demande de réparation [2]. Puis Israël imposa un blocus à une population pauvre privée d’eau, de nourriture, de médicaments. Toujours rien, si ce n’est la sempiternelle remontrance renvoyant les protagonistes dos à dos au prétexte que la violence du plus fort ne s’accompagne pas toujours de la soumission du plus faible. Pourquoi Israël aurait-il donc imaginé que son impunité allait cesser ?

Il y a vingt ans, l’Etat hébreu avait d’ailleurs pris ses précautions en encourageant, contre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), la montée en puissance d’un adversaire de rêve, le Hamas, à la charte moyenâgeuse, à l’efficacité militaire incertaine, et qui ne cherche pas à «communiquer» auprès des opinions occidentales. Or, quand on souhaite bombarder et coloniser sans entraves, rien de tel que le prétexte de n’avoir pas de «partenaire pour la paix».

Rien ne contrarie non plus les desseins du gouvernement de Tel-Aviv aux Etats-Unis. Le 9 janvier, une résolution de la Chambre des représentants lui a reconnu le «droit de se défendre contre les attaques venues de Gaza». Le Sénat avait quelques heures plus tôt «réaffirmé le soutien déterminé des Etats-Unis à Israël dans sa bataille contre le Hamas». Sans doute par souci d’«équilibre», la première résolution présentait également «ses condoléances aux victimes innocentes palestiniennes et à leurs familles». Elle fut adoptée par trois cent quatre-vingt-dix voix contre cinq. La seconde, à l’unanimité. Le front de l’exécutif américain n’est pas mal tenu non plus. Quelques heures après avoir annoncé un cessez-le-feu unilatéral, M. Ehoud Olmert téléphona d’ailleurs au président des Etats-Unis pour le remercier de son soutien. Lequel s’exprime aussi par une aide financière annuelle, non remboursable, de 3 milliards de dollars. Depuis longtemps personne, M. Barack Obama pas davantage qu’un autre, n’a envisagé de la remettre en cause.

Adossé à de tels appuis, le projet des grands partis israéliens semble clair : détruire la perspective d’un véritable Etat palestinien dont la création est un objectif internationalement reconnu. Zébrée de murs et de barrages, grêlée de colonies, la Cisjordanie resterait un conglomérat de bantoustans perfusé par l’Union européenne. Et Gaza sera bombardé chaque fois qu’il plaira à son voisin de «riposter», de façon disproportionnée, à des attentats ou à des tirs de roquettes. Au fond, après soixante et un ans de défaites, d’humiliations, d’exils, de violation des accords signés, de colonisation, de guerres fratricides, alors que les gouvernements du monde entier les ont abandonnés à leur sort et ont autorisé que le droit international, y compris humanitaire, soit foulé aux pieds, il est presque miraculeux que les Palestiniens conservent la détermination de concrétiser un jour leur identité nationale.

S’ils y parviennent, ils ne le devront ni aux Européens, ni aux Américains, ni à la plupart des gouvernements arabes. A Gaza, une fois de plus, tous se sont comportés en complices de l’interminable spoliation d’un peuple.

Serge Halimi
Février 2009
Publié par Le Monde diplomatique.


[1] «Bon, il y a eu quelques pépins», a concédé M. Avi Pazner, porte-parole du gouvernement israélien (France Inter, 8 janvier 2009).
[2] Pierre Avril, «L’Europe paie, Israël détruit», Le Figaro, Paris, 16 janvier 2009.

Non, non et non ! Pas en leur nom, pas en notre nom !

Ehud Barak, Tzipi Livni, Gabi Ashkenazi et Ehud Olmert, n’ayez pas l’impudence de montrer vos gueules à aucune cérémonie commémorative des héros des ghettos, de Lublin, de Vilna, de Kishinev ou de Varsovie. Et vous aussi, dirigeants de « La Paix Maintenant », pour qui la paix signifie une pacification de la résistance palestinienne par tous les moyens, y compris la destruction d'un peuple. A chaque fois que je serais présent, je ferai personnellement tout pour virer chacun d’entre vous de ces commémorations, parce que votre présence même serait un immense sacrilège.

Pas en leurs noms !

Vous n'avez aucun droit de parler au nom de nos martyrs. Vous n'êtes pas les héritiers d’Anne Frank du camp de concentration de Bergen-Belsen mais de Hans Frank, général allemand responsable de l’anéantissement des juifs de Pologne.

Vous n’êtes pas les héritiers du ghetto de Varsovie, parce qu'aujourd'hui le ghetto de Varsovie est exactement en face de vous, cible de vos tanks et de votre artillerie, et son nom est Gaza. Gaza que vous avez décidé d'éliminer de la carte, comme le Général Frank a eu l'intention d'éliminer le ghetto. Mais, à la différence des ghettos de la Pologne et de la Biélorussie, dans lesquels les juifs ont été laissés presque seuls, on n'éliminera pas Gaza parce que les millions des hommes et de femmes des quatre coins de notre monde construisent un bouclier humain puissant portant ces mots : "plus jamais cela !"

Pas en notre nom !

Ensemble, avec des dizaines de milliers d'autres juifs, du Canada à la Grande-Bretagne, d'Australie à l'Allemagne, nous vous avertissons : n'ayez pas le toupet de parler en nos noms, parce que nous allons vous pourchasser, si nécessaire jusqu'en enfer, l’enfer des criminels de guerre, et enfoncer vos mots jusqu'au fond de votre gorge, jusqu'à ce que vous nous demandiez pardon pour avoir osé nous mêler à vos crimes. Nous, et pas vous, sommes les enfants de Mala Zimetbaum et de Marek Edelman, de Mordechai Anilevicz et de Stéphane Hessel, et nous remettons leur Message à l'Humanité dans les mains des Résistants de Gaza pour qu’ils le conservent, pour nos enfants et pour tous les enfants du monde: « Nous luttons pour notre liberté et la vôtre, pour notre honneur et le vôtre, pour notre dignité humaine, sociale et nationale et pour la vôtre. » (Appel du ghetto au monde, Pessa’h 1943).

Mais pour vous, dirigeants d'Israël, « liberté » est un mot sale. Vous n'avez aucun « honneur » et vous ne comprendrez jamais le sens des mots « dignité humaine ».

Nous ne sommes pas une « autre voix juive, » mais la seule voix juive ayant le droit de parler au nom des martyrs du peuple juif. Votre voix n'est rien autre que les vociférations bestiales millénaires des assassins de nos ancêtres.

Michel Warschawski
18/01/2009
Publié par Alternative Information Center - UJFP.

15 dirigeants israéliens suspectés de crime de guerre



La Coalition Internationale contre l’Impunité (International Coalition against Impunity - HOKOK), qui est une organisation non-gouvernementale enregistrée auprès de la Commission économique et sociale pour l’Asie de l’ouest des Nations Unies, a déposé une "Lettre de notification et de saisine" au procureur de la Cour pénale internationale, lettre, qui fournit les grandes lignes de la demande d’arrestation de 15 dirigeants politiques et militaires israéliens pour crimes commis à Gaza en violation du Statut de Rome et de la Quatrième Convention de Genève.

Cette Coalition a également émis un appel international en vue d’obtenir des informations sur les personnes suspectées de crimes de guerre et listées ci-dessous :
  • Ehud Barak
  • Amir Peretz
  • Binyamin Ben Eliezer
  • Avi Dichter
  • Carmi Gillon
  • Dan Halutz
  • Doron Almog
  • Ehud Olmert
  • Eliezer Shkedy
  • Gabi Ashkenazi
  • Giora Eiland
  • Matan Vilnai
  • Moshie Bogie Yaalon
  • Shaul Mofaz
  • Tzipi Livni



    Publié par Redress Information & Analysis - EuroPalestine.
  • 27 janvier 2009

    Guerre d'Israël contre le peuple Palestinien (2)



    Dépêches des 25 et 26 janvier 2009, Info-Palestine.

    15/01/2009, SIEGMAN Henri, Gaza et le Hamas : Rétablir la vérité, ContreInfo - EuroPalestine - UJFP.
    Henri Siegman, ancien directeur de l’American Jewish Congress, conteste la version israélienne des évènements qui ont précédé le conflit de Gaza, communément reprise par les médias. Citations et témoignages de responsables de l’armée et du renseignement israélien à l’appui, il rappelle que l’accord de trêve prévoyait un allègement du blocus qui n’a jamais été appliqué, et que c’est Israël qui a rompu la trêve le 4 novembre, au lieu de mettre à profit cette accalmie pour la consolider. D’autre part, note-t-il, la description du Hamas comme un mouvement terroriste ayant pour objectif la destruction d’Israël ne correspond pas à la réalité. Le Hamas est depuis plusieurs années entré dans le jeu politique, abandonnant le recours aux attentats terroristes, et il défend désormais la solution des deux états dans les frontières de 1967. Au delà de ces rappels factuels, Siegman juge que la politique de confrontation choisie par Israël, si elle peut amener des succès tactiques, aura sur le long terme l’effet inverse, en renforçant les tendances les plus radicales au détriment des perspectives de paix.

    Henri Siegman dirige le US Middle East Project, à New York. Il est professeur associé à la School of Oriental and African Studies de l’université de Londres. Par le passé, il a occupé le poste de directeur de l’American Jewish Congress et du Synagogue Council of America.

    Né en 1930 à Francfort, Henry Siegman a fui l’Allemagne avec sa famille à l’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933, pour la Belgique et la Hollande, avant de parvenir aux Etats-Unis au début des années 1940. Il a grandi comme Juif judaïsant, qui a fait des études rabbiniques, et a servi comme aumônier dans l’armée américaine pendant la guerre contre la Corée (1950-1953). L’American Jewish Congress, dont Siegman a été directeur de 1978 à 1994, est à l’image de la quasi-totalité des organisations juives dans le monde, pour lesquelles le sionisme et le soutien inconditionnel à Israël sont devenus, au fil des décennies, une "religion de substitution", pour reprendre une belle expression d’Henry Siegman lui-même.


    21/01/2009, Témoignage d’enfants de Gaza : le cas de Dalal Abu Aïcha, Info-Palestine.
    Traduction en français d’un reportage passé sur Al Jazeera. C’est l’histoire tragique d’une petite fille Dalal qui a perdu toute sa famille lors d’un bombardement israélien.


    23/01/2009, Gaza en ruines - reportage Al Jazeera, ContreInfo.
    Lire aussi : Gideon Levy / My hero of the Gaza war, Ha'aretz.
    Les journalistes d’Al Jazeera sont allés à la rencontre des habitants de Gaza, et ont enregistré les images et les récits qui témoignent de l’ampleur des destructions et des violences dont ont été victimes les civils.


    25/01/2009, Le boycott comme arme politique, Global Voices.
    De nombreux consommateurs au Moyen-Orient ont décidé de boycotter les produits américains et israéliens pour protester contre l'offensive israélienne sur la bande de Gaza.


    22/01/2009, CAMUS Jean-Yves, Où va la société israélienne ?, Affaires-strategiques.info.
    La véritable question de fond que pose le mouvement de la colonisation concerne les terres mentionnées comme juives dans la Thora, qui pour chaque Juif religieux revêtent une importance quotidienne et dont le souvenir se transmet de génération en génération par les textes et par l’étude depuis des millénaires : Ces terres-là, sous prétexte qu’elles ont été un jour juives, doivent-elles rester sous administration juive ici et maintenant, dans le rapport de forces qu’on connaît ?


    23/01/2009, Obama envoie-t-il Mitchell dans un traquenard au Moyen-Orient ?, Info-Palestine.
    En nommant George Mitchell envoyé spécial pour le Moyen-Orient, le président Obama a malheureusement fait des déclarations qui ne marquaient aucune rupture avec la politique désastreuse des précédentes administrations.
    [...]
    Comme l’a fort bien exprimé le président Jimmy Carter, on se trompe à considérer ce conflit comme un affrontement entre un « Israël démocratique » et « des groupes terroristes tels que le Hamas » et on se trompe à continuer de financer les guerres israéliennes tout en se prétendant un « médiateur sincère ». C’est la même chose que lorsque l’on présentait dans les années 80 les luttes en Afrique du Sud comme un affrontement entre « l’Afrique du Sud démocratique » et « des groupes terroristes tels que l’ANC » (en fait, c’était le positionnement du président Reagan à son premier mandat alors qu’il soutenait l’apartheid). Oui, certains membres de l’ANC ont utilisé la terreur (notamment en infligeant le « supplice du collier » ou en brûlant vifs des rivaux) mais ce fut infime comparé au terrorisme d’Etat et à l’apartheid auxquels ils étaient confrontés.


    26/01/2009, George Mitchell : un vieux négociateur pour un vieux conflit, Boulevard Exterieur.
    Il reste que si l’objectif du rapport Mitchell – « ramener la confiance entre les deux parties au conflit » --, est toujours d’actualité, il ne suffit pas d’invoquer ce beau principe pour réussir. La politique qui a suivi la publication du rapport s’est traduite par un échec. Or depuis le début des années 2000, la situation sur le terrain s’est aggravée. L’Autorité palestinienne a à sa tête un leader faible dont on ne sait pas s’il est en mesure d’imposer un compromis. Bien qu’affaibli militairement par la guerre à Gaza, le Hamas demeure une force politique. Enfin, les élections du 10 février en Israël pourraient ramener au pouvoir un gouvernement de droite sous la direction de Benjamin Netanyahou. Pour Barack Obama, l’équation se complique.


    27/01/2009, CHOMSKY Noam, Obama et la question israélo-palestinienne, ISM.
    On attend de Mitchell qu’il focalise son attention sur le problème israélo-palestinien, au lendemain de la récente invasion américano-israélienne de Gaza. Durant cet assaut meurtrier, Obama est resté silencieux, n’émettant que quelques platitudes, au motif, disait-il, qu’il n’y aurait eu qu’un seul président des Etats-Unis – alors que cela ne l’avait jamais incité à se taire sur bien d’autres questions.
    [...]
    Obama n’a pas eu un seul mot au sujet des constructions de colonies et d’infrastructures (réservées aux colons) en Cisjordanie, ni des mesures complexes visant à contrôler l’existence des Palestiniens et conçues de manière à saper les perspectives de toute solution pacifique à deux Etats. Son silence est une réfutation sinistre de ses envolées lyriques sur la manière dont il va « entretenir un engagement actif à rechercher deux Etats vivant côte-à-côte, dans la paix et la sécurité ».

    Il n’a pas mentionné, non plus, l’utilisation d’armes américaines à Gaza, en violation non seulement du droit international, mais aussi de la loi américaine. Ni l’expédition de nouvelles armes américaines par Washington à Israël, au plus fort de l’agression américano-israélienne, chose que n’ignoraient certainement pas les conseillers es-questions moyen-orientales d’Obama.

    Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
    Dossier Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.

    Appel pour Gaza



    Appel pour Gaza : la BBC persiste et signe, Sky News lui emboîte le pas, AFP - Yahoo! Actualités - Le Monde - Yahoo! Actualités.
    La BBC, au coeur d'une vive polémique après son refus de diffuser un appel de fonds pour les victimes du conflit à Gaza, a défendu sa décision lundi en invoquant sa sacro-sainte "impartialité", tout comme la chaîne Sky News qui lui a emboîté le pas.
    [...]
    Ironie de l'histoire, cette polémique pourrait finalement donner au message du Comité d'urgence pour les catastrophes, une résonance plus grande encore qu'une diffusion sur les ondes de la BBC.


    Source : Dailymotion

    Rapport du PCHR Gaza

    Ayant rendu compte, chaque jour, de la situation sur la bande de Gaza depuis le 27 décembre jusqu’au cessez-le-feu du 18 janvier, le PCHR fait ici le récapitulatif de ces journées sanglantes :
    Des familles entières ont été tuées. Les femmes et les enfants constituent la plus de 43 % des victimes. Les infrastructures, les terres cultivées , les maisons et les bâtiments collectifs ont été entièrement détruits.



    27 décembre 2008 - 18 janvier 2009


  • 1 285 Palestiniens ont été tués
    Parmi eux : 895 civils et 167 membres de la police civile
    Parmi les 895 victimes : 280 enfants et 111 femmes
  • 4 336 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été blessés
    Parmi eux : 1 133 enfants et 735 femmes
  • Nizar Rayan et Sa’id Siam, responsables militaire et politique, ont été exécutés avec des membres de leurs familles sans jugement préalable
  • Les destructions de maisons dues aux bombardements et aux tirs d’artillerie ont entraîné la mort de familles entières et de blessés à vie
  • Les FOI (Forces d’occupation israéliennes) ont attaqué ambulances et véhicules de la défense civile et des services de secours
  • 2 400 maisons ont été entièrement détruites dont 490 par bombardements aériens
  • 28 lieux publics incluant les bâtiments des ministères, des municipalités, des conseils régionaux, du Conseil législatif et des ports de pêche ont été détruits
  • 21 chantiers incluant des cafétérias des salles de mariage, des hôtels et des aménagements touristiques ont été détruits
  • 30 mosquées ont été totalement détruites, 15 autres, partiellement
  • Les bureaux de 10 organisations caritatives ont été détruits
  • 121 ateliers industriels et commerces ont été détruits, 200 autres, endommagés
  • 5 usines à béton et une production de jus de fruit ont été détruites
  • 60 postes de police et commissariats ont été détruits
  • 5 immeubles abritant des médias et 2 assurant des soins médicaux sont détruits
  • 29 établissements à vocation éducative ont été totalement ou partiellement détruits
  • Des centaines d’hectares de terres cultivées ont été défoncées.

    PCHR
    22/01/2009
    Publié par CCIPPP.
  • 25 janvier 2009

    Résistance Palestine : Dossier Presse



    14/02/2006, Faire plier Israël : de la dissidence israélienne au droit international [Entretien avec Georges Gumpel UJFP], Acontresens - Dissidence.

    28/12/2008, Gaza, « choc et effroi » I, Nouvelles d'Orient - Le Monde diplomatique.

    30/12/2008, Qu'est-ce qu'un crime de guerre ?, Actualités du droit.

    01/01/2009, Des voix s'expriment à Paris et à Tel-Aviv, UJFP.

    03/01/2009, Massive demonstration against the war, Gush Shalom.

    04/01/2009, Many Thousands March for Gaza, IAC.

    05/01/2009, Dissidence israélienne, Le Devoir.
    05/01/2009, Les manifestations anti-israéliennes se multiplient partout dans le monde, Vigile.net.
    05/01/2009, Gaza, « choc et effroi » II, Nouvelles d'Orient - Le Monde diplomatique.

    07/01/2009, Michel Collon : la voix de la dissidence, Ce soir ou Jamais - Dailymotion.

    09/01/2009, L’appel à l’unité du peuple palestinien de Marwan Barghouti, L'Humanité.

    14/01/2009, 500 citoyens d'Israël font appel à la communauté internationale, UJPF.
    14/01/2009, Jews in Solidarity with Palestine, IAC.

    17/01/2009, La dissidence israélienne à la guerre est bien réelle, Radio Ville-Marie.

    19/01/2009, Jews in Solidarity with Palestine, IAC.
    19/01/2009, Les dirigeants israéliens devant la CPI de La Haye !
    • Texte de la plainte, Nouvelles grimaces - Blog LeMonde.fr.
    • Associations signataires, Nouvelles grimaces - Blog LeMonde.fr.

    22/01/2009, La presse israélienne s’interroge après Gaza, Nouvelles d'Orient - Le Monde diplomatique.

    Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
    Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.