[...] la Bande de Gaza subit depuis juin 2007 un blocus quasi total. La population palestinienne, maintenue sous haute surveillance satellitaire, est encerclée sur son territoire de 360 km2 par des clôtures de grillages et de barbelés. Tous les points de passages et toutes les sources régulières d'approvisionnement sont verrouillés par Tsahal, l'armé israélienne. L'administration locale est placée sous un strict embargo financier et les banques paralysées. Les habitants ne reçoivent presque aucun produit de première nécessité. Les médicaments, les carburants, les aliments, plus rien ne passe. Les stations de pompage d'eau ou de production d'électricité, les hopitaux, les maternités, les écoles, et d'une façon générale tous les services les plus indispensables à la vie quotidienne sont bloqués. La ville de Gaza, où vivent près de 500.000 personnes, est régulièrement plongée dans le noir suite à l'arrêt forcé de la centrale électrique. Moins de 200 petites entreprises peuvent encore travailler, au ralenti, sur les 3.900 qui étaient en activité avant le blocus de la Bande de Gaza. L'agriculture, secteur vital de l'économie locale, est réduite à néant par les interdictions d'exporter et par les pénuries de matières premières nécessaires aux exploitations agricoles. Le secteur de la pêche est aussi paralysé. Dans l'immmobilier, tous les programmes, y compris ceux des Nations unies (aménagement du réseau routier et de la voirie, constructions d'hôpitaux et d'établissements scolaires, etc) sont stoppés. Plusieurs centaines de médicaments de base manquent dans les dispensaires. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le manque de médicaments, auquel on ajoute l'interdiction de quitter le territoire pour aller se soigner en Egypte ou en Jordanie, a provoqué directement 270 décès. Les services municipaux d'hygiène (adductions d'eau, égoûts, traitement des déchets, ramassage des ordures, etc) sont hors service faute d'électricité, de carburants et de pièces de rechange. Même les convois d'aide humanitaire de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) sont empêchés de livrer leurs cargaisons d'aliments pourtant indispensables à cette population affamée réduite à l'état de sous-existence humaine. Quant aux journalistes ou parlementaires étrangers souhaitant se rendre compte de la situation dans la Bande de Gaza, ils sont tout simplement refoulés par Israël aux postes frontières (pour la petite histoire, le Consul de France à Jérusalem, Alain Rémy, est lui-même interdit de visite de la Bande de Gaza, ce qui ne suscite aucun commentaire ou protestation de la part de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner alors qu'on imagine l'incident diplomatique majeur en pareil cas pour tout autre pays qu'Israël se permettant un tel affront). Contrairement aux conventions dans lesquels l'état israélien est engagé devant les organisations internationales, toute tentative d'aide ou de communication avec ce territoire palestinien est ainsi rendue impossible.
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