Une fois de plus, les enquêtes ont abouti à un lien entre les auteurs de ces attentats et le Pakistan. Les terroristes à l’œuvre aujourd’hui auraient débarqué à proximité de la « Porte de l’Inde » [Bombay] en canots pneumatiques. Leur équipement, leur entraînement et la sophistication de leurs plans, ainsi que l’identité d’un suspect arrêté à Chowpatty, tendraient à indiquer un lien avec le Pakistan.
Commentaires : Une fois de plus, les autorités indiennes ont accusé le Pakistan avant de faire la moindre enquête et d'apporter la moindre preuve. Curieusement d'ailleurs l'auteur de l'article utilise le mode affirmatif ("les enquêtes ont abouti à un lien entre les auteurs de ces attentats et le Pakistan") puis conditionnel ("tendraient à indiquer un lien avec le Pakistan").
L’ISI est réputée créer des problèmes à son propre gouvernement par des actions visant à faire avancer ses intérêts. Par conséquent, la possibilité que des éléments incontrôlés de l’ISI et des éléments djihadistes du Pakistan aient conspiré en vue de créer des tensions entre New Delhi et Islamabad ne peut pas être exclue. Cela autoriserait l’ISI à garder la haute main sur la politique du Pakistan en direction de l’Inde et lui permettrait d’affirmer à Washington que l’accroissement de la tension avec l’Inde interdit à Islamabad de jouer un rôle plus efficace sur son front ouest [ndlr : dans les zones tribales bordant l’Afghanistan].
Commentaires : C'est effectivement une hypothèse, mais en ce cas pourquoi accuser le gouvernement pakistanais ?
Alors que tous les éléments de preuve convergent vers une implication d’éléments pakistanais dans ces actes de terreur, New Delhi devrait cependant prendre garde à ne pas tomber dans le piège de la création tensions majeures entre l’Inde et le Pakistan, alors qu’un nouveau président s’installe à Washington et que l’Inde va tenir des élections générales dans les mois à venir. Le pays espère ce que les deux principaux partis politiques se réuniront pour formuler une stratégie commune pour contrecarrer la tentative des djihadistes de créer un « choc des civilisation » dans ce pays.
Commentaires : Les autorités indiennes n'ont apporté aucune preuve ! L'Inde attribue invariablement la responsabilité de ses problèmes internes au Pakistan - "la main de l'étranger". Or, il semble - selon les première dépêches d'agences - que le groupe, responsables des attentats soit indien (manipulé par qui ?).
Les médias dominants présente l'Inde comme "la plus grande démocratie du monde" sans rien dire de la politique du Parti national du Congrès (Indian National Congress) ni du BJP (Bharatiya Janata Party), dont le slogan est Hindu, hindi, hindoustani (Un peuple, une langue, un pays). Tout un programme !
Les marchands d'armes sont partie prenante du conflit qui oppose l'Inde au Pakistan depuis plus de 50 ans. Durant la décennie 1990
• le Pakistan a reçu 33% de ses équipements militaires de la Chine, 25% de l'Ukraine, 15% de la France, 9% du Royaume-Uni, 8% des États-Unis et 7% de l'Italie ;
• l'Inde a reçu 72% de ses équipements militaires de la Russie, 8% des Pays-Bas, 5% de l'Allemagne, 4% du Royaume-Uni et 3% de la France.
Source : BIARNÈS Pierre, Pour l'empire du monde - Les Américains aux frontières de la Russie et de la Chine, Ellipses, 2003 in Dossier Géopolitique.
Notons que la Chine est relativement silencieuse et prêche la modération entre les deux puissances nucléaires alors la Russie défend plutôt l'Inde, son client, et réaffirme sa participation à la croisade de Bush contre "le terrorisme islamique".
L'Inde face au terrorisme : se doter d'une stratégie efficace, RIA Novosti.
Le schéma de ce qui s'est passé dans la ville-clef indienne de Mumbai (anciennement Bombay) est à peu près clair : un méga acte de terrorisme perpétré par un groupe de kamikazes plus nombreux qu'à l'habitude et bien entraînés. Il avait pour sens et pour but immédiats de réaliser une démonstration de force, de semer la terreur, de démoraliser les autorités et la société indiennes. Cet attentat a été conçu concrètement selon le schéma de la guérilla urbaine, plusieurs cibles ayant été attaquées simultanément. Il est donc clair qu'il était fait pour réussir dans un premier temps, même si la plupart des assaillants étaient d'avance condamnés à périr ou à être fait prisonniers dans les vingt-quatre ou quarante-huit heures suivantes. Les organisateurs comprenaient, naturellement, que leur organisation des Moudjahiddines du Deccan (les Moudjahiddines indiens), encore inconnue hors de l'Inde, allait rapidement devenir plus visible, que le nom d'un nouveau Ben Laden serait révélé au monde. C'était également dans leurs intentions.
[...]
On ne peut échapper à la comparaison avec le 11 septembre 2001 et avec la manière dont l'Amérique a réagi à ce défi. Elle a pris des mesures tout à fait efficaces à l'intérieur du pays, qui ont exigé des dépenses colossales. L'Afghanistan, pays d'où émanait la menace, a été attaqué et son régime renversé. Mais, par la suite, le pays possédant l'armée la plus puissante au monde a manqué de ressources pour maintenir sous son contrôle absolu l'Afghanistan ainsi que les territoires du Pakistan y attenant. Cela n'aurait d'ailleurs rien d'étonnant si nous apprenions que l'attentat de Mumbai a été en partie préparé dans ce pays.
Ce qu'ont fait ensuite les Etats-Unis avec leurs alliés et leurs partenaires n'a qu'un rapport ténu avec la lutte antiterroriste. Surfant sur la vague de sympathie mondiale à leur égard, les Etats-Unis ont tenté de se servir de la lutte antiterroriste pour parvenir à des buts d'un tout autre ordre : affirmer leur domination globale. Après l'invasion de l'Irak, qui n'avait rien à voir avec le terrorisme, ils ont lancé l'élaboration d'un programme d'américanisation de fait de l'ensemble du monde musulman. Pour rien. En fin de compte, nous avons le déclin de l'Amérique (avec ou sans crise), un changement de leadership mondial. Quant au terrorisme, au terrorisme islamique en premier lieu, il est toujours là.
[...]
La coalition antiterroriste mondiale, ce capital que les Etats-Unis ont gaspillé avec une telle incompétence, peut tout à fait renaître maintenant sur de nouvelles bases. En 2001 d'ailleurs, les Indiens avaient tenté de rappeler au monde que New York n'était pas la seule cible visée par les menaces et que les racines du Mal mondial se situaient justement aux confins de leur pays, mais ils n'avaient pas été entendus. Il est possible qu'il en soit autrement aujourd'hui. Notons, à ce propos, que le programme de la visite en Inde que le président russe Dmitri Medvedev devrait effectuer dans les premiers jours de décembre sera quelque peu modifié, à moins que celle-ci ne soit annulée.
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