1 décembre 2010

Wikileaks fait du bruit... pour rien

Les médias dominants prétendent que "WikiLeaks met à nu la diplomatie américaine" :
Le contenu de 250.000 câbles diplomatiques américains dévoilés par le site WikiLeaks a été publié dimanche 28 novembre par les grands titres de la presse mondiale, révélant les dessous de la diplomatie des États-Unis.
NouvelObs, 29/11/2010
Or ces mêmes médias ne publient que des anecdotes sans intérêts sur les chefs d'État et focalisent ces soi-disantes révélations sur l'Iran alors que l'Irak est le pays le plus cité dans ces documents.
Ainsi, l'im-Monde ne rate pas une occasion pour faire sa propagande anti-iranienne :
On savait les régimes arabes inquiets à la perspective de voir l'Iran se doter de l'arme atomique. On ne les savait pas terrorisés à ce point par la République islamique et, jour et nuit, obsédés par la marche au nucléaire entreprise par cette dernière. C'est, parmi bien d'autres, l'un des points les plus passionnants que livre la lecture des documents rendus publics depuis le 28 novembre par le site WikiLeaks et cinq journaux internationaux, dont Le Monde.
Le Monde, 01/12/2010
Or, la preuve qu'il avance n'en est pas une :
Nul ne le dit mieux que le roi Abdallah d'Arabie saoudite, cité dans un télégramme de décembre 2005. Il se plaint amèrement de la situation créée par le président Bush en Irak et observe : "Alors que dans le passé les États-Unis, l'Arabie saoudite et Saddam Hussein s'entendaient sur la nécessité de contenir l'Iran, la politique américaine a donné l'Irak à l'Iran comme un cadeau sur un plateau d'argent."
Trotsky avait promis, en tant que commissaire du Peuple aux Affaires étrangères, qu'il publierait tous les documents diplomatiques après avoir signé les accords de Brest-Litovsk. Il a démissionné sans rien faire.

Contrairement à ce que tout le monde répète, WikiLeaks n'a pas mis en ligne les "251 287 câbles diplomatiques fuités des États-Unis" qu'il détiendrait. La publication se fait au compte goutte et elle est entièrement contrôlée et filtrée par cinq médias dominants : New York Times, Der Spiegel, The Guardian, El Pais et Le Monde [1].
WikiLeaks ment donc quand il affirme :
les documents donneront aux citoyens dans le monde entier une vue sans précédents sur les activités à l'étranger du gouvernement américain.
Enfin, le discours sur le thème "il y existe des individus droits et courageux au sein du gouvernement, qui croient en la transparence et en une politique étrangère plus éthique" est un discours démagogique.

01/12/2010
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

[1] WikiLeaks : Le Monde défend le sérieux des conditions de publication, NouvelObs, 29/11/2010.
Lire aussi :
• WikiLeaks : où chercher les mémos ?, Big Browser - Blog Le Monde, 29/11/2010.
• Où consulter les mémos de WikiLeaks ?, NouvelObs, 30/11/2010.
• Wikileaks entame la publication de câbles diplomatiques US confidentiels, Wikileaks.

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