18 juin 2011

Histoire de la Commune de 1871


Prosper-Olivier Lissagaray fut acteur et témoin de la Commune de Paris. Il se mit au travail au lendemain de la défaite et ce travail dura vingt-cinq ans. Il a enquêté avec acharnement auprès de tous les survivants, dans l'exil à Londres, en Suisse, puis consulté tous les documents disponibles à l'époque. Le résultat est cette "somme", qui n'est pas seulement un récit historique événementiel, de l'insurrection à la répression : elle est un tableau de tous les courants de la pensée sociale, de tous les affrontements internes, un bilan des réalisations ou des tentatives, "mesures éparses, tôt dispersées au vent de la lutte et des divergences, mesures significatives pourtant", qui caractérisent, pour Jean Maitron, cette Commune qui fut "un trait d'union plutôt qu'une coupure dans l'histoire du mouvement ouvrier français". "La dernière barricade des journées de Mai, écrit Lissaragay, est rue Ramponneau. Pendant un quart d'heure, un seul fédéré la défend. Trois fois il casse la hampe du drapeau versaillais. Pour prix de son courage, le dernier soldat de la Commune réussit à s'échapper." La légende veut que ce dernier combattant anonyme ne fut autre que Lissagaray lui-même : tant il est vrai que chez lui la modestie de l'historien va toujours de pair avec la ténacité et l'intransigeance du militant.

Prosper-Olivier LISSAGARAY, Histoire de la Commune de 1871, Maspero, 1970 réédition La Découverte, 2005 [Texte en ligne & Liens].

Lire aussi :
Journal officiel de la Commune de Paris du 20 mars au 24 mai 1871, Éditions Ressouvenance, 1995 réédition 2002 [Texte en ligne & Liens].
Friedrich ENGELS & Karl MARX, La commune de 1871 - Lettres et déclarations, 10/18, 1971 [Texte en ligne & Liens].
Karl MARX, La guerre civile en France, Éditions sociales, 1969 [Texte en ligne & Liens - La Bataille socialiste - Wikipédia].
Louise MICHEL, La Commune, Stock, 1978 [Texte en ligne & Liens].
• La Commune de 1871
- Assemblée nationale
- Hérodote
- La Bataille socialiste
- Paris en images
- Wikipédia
Dossier documentaire & Bibliographie Commune de Paris 1871, Monde en Question.
• L'actualité des livres
- Centre National du Livre
- Veille littéraire CNL

17 juin 2011

La grève des mineurs de 1948


Les mineurs de 1948 gagnent
7 mineurs licenciés à la suite d'une grève menée en 1948 obtiennent justice.

La cour d'appel de Versailles, dans un arrêt rendu hier, a donné raison à 17 mineurs qui avaient été licenciés en 1948 à la suite de la longue grève menée dans tous les bassins miniers de France et principalement dans le Nord et le Pas-de-Calais. Ils avaient porté plainte contre les Charbonnages de France pour discrimination. La cour a reconnu qu'ils avaient été licenciés pour fait de grève, elle a rejeté l'argument de la prescription des faits avancé par les Charbonnages, et accordé à chacune des 17 familles la somme de 30 000 euros de dommages-intérêts. C'est l'aboutissement d'une longue bataille, conduite par les mineurs et/ou leurs héritiers, avec l'appui d'un collectif d'avocats du Syndicat des avocats de France. Mais ces gueules noires n'ont toujours pas bénéficié de l'application de la loi d'amnistie d'août 1981, contrairement aux travailleurs sanctionnés dans toutes les branches professionnelles nationalisées.

L'Humanité

Victoire ! 10 mars 2011, la cour d'appel de Versailles a reconnu l'illégalité des licenciements de 17 mineurs pour fait de grève, après la grande grève de 1948. Pourtant, l'Etat a déjà fait un pourvoi en cassation, pour ne pas les indemniser. Alors victoire ? Oui, car c'est une victoire sur l'oubli et le mépris. Un hommage à ces hommes et femmes qui se sont battus.

Ils se sont battus des années, des décennies. Tout ce temps pour que soit reconnue leur lutte, eux qui en 1948 avaient participé à la grande grève de mineurs. Pour cela ils ont été punis, licenciés, expulsés parfois de leur logement. Hommage aujourd'hui à ces mineurs et femmes de, à qui l'Etat hésite encore à donner la reconnaissance qui leur est due.

Un reportage de Charlotte Perry
Là-bas si j'y suis 1/3, 2/3, 3/3

C'est l'occasion de rappeler que Jules Moch, ministre de l'Intérieur socialiste [1], mobilisa 60 000 CRS et soldats contre les 15 000 grévistes. Le bilan fut lourd : plus de 2 000 licenciements, cinq morts et de nombreux blessés.

Jules Moch dénonça à cette occasion un "complot communiste" pour "revenir au pouvoir à la faveur des grèves" après que les ministres communistes furent renvoyés du gouvernement en mai 1947 [2].

Jules Moch savait pourtant que le PCF avait donné des gages de sa soumission nationaliste au général de Gaulle :
"Quand on me dit qu'à Notre-Dame, ou dans certaines fosses de l'ancienne concession, on a payé jusqu'à 27, 28, 30% d'absences, je dis que c'est un scandale, ce n'est pas possible, cela ne peut pas continuer. On s'absente trop facilement pour un oui ou pour un non et un mineur, qui a le goût de son métier, sait très bien que tant d'absences entraînent une désorganisation complète du travail." (p.166)
"Ici, chers camarades, je le dis en toute responsabilité au nom du Comité central, au nom des décisions du Congrès du Parti, je le dis franchement : il est impossible d'approuver la moindre grève, surtout lorsqu'elle éclate, comme la semaine dernière aux mines de Béthune, en dehors du syndicat et contre le syndicat." (p.168)
"Je voudrais vous faire comprendre, je voudrais que ce que nous pensons au Comité central puisse passer dans la tête, dans le cœur de chacun de vous ici, militants communistes, secrétaires des organisations, délégués mineurs, délégués les plus responsables ; chez vous d'abord, puis chez tous les mineurs communistes, chez tous les syndiqués, chez tous les mineurs, que produire, produire et encore produire, faire du charbon, c'est aujourd'hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, de votre devoir de Français.
Maurice THOREZ, Discours de Waziers du 21 juillet 1945, Œuvres - tome 21 (Juin 1945 - Mars 1946), Éditions sociales, 1963 p.137 à 182.
Retroussons nos manches, CNDP.
Jules Moch savait aussi que le PCF avait rempli le rôle que lui avait assigné le général de Gaulle et qu'il ne servait plus à rien alors que s'ouvrait la page de la "guerre froide" c'est-à-dire la guerre idéologique contre l'URSS, l'alliée d'hier contre l'Allemagne nazie [3].

17/06/2011
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

Lire aussi :
• 1948-2008 : 60 ans après la grande grève, les mineurs réclament toujours justice, France Info.
• La grève des mineurs de 1948, Blog de Diedrich.
• La grève des mineurs de 1948, Cahiers d'histoire sociale - Institut d'Histoire Sociale CGT.
• 4 octobre 1948 Début de la grande grève des mineurs, Parti de Gauche.
• Grèves des mineurs de 1948 - Déroulement et enjeux..., La Riposte.
• Soixante ans après la grève des mineurs de 1948, Lutte Ouvrière.
• Comment le PCF a trahi la grève des mineurs de 1948, Pouvoir ouvrier.
• Écrire l'histoire sociale : l'exemple de la grève des mineurs de 1948 , Site des Archives Municipales de Saint Etienne - 1948 : mineurs en grève ! [expo photos], Site des Archives Municipales de Saint Etienne.
• Marc LAZAR, Le mineur de fond : un exemple de l'identité du PCF, Revue française de science politique n°2, 1985.
• Pierre OUTTERYCK, Achille Blondeau, mineur, résistant, déporté, syndicaliste, Le Geai bleu, 2006.
Pendant plus d'un siècle, le charbon fut le pain de l'industrie, le combustible indispensable du chauffage domestique, l'aliment permettant la production électrique des centrales thermiques. Dans toute la France, des centaines de milliers d'hommes extrayèrent la houille au sein de compagnies privées, avant qu'en 1946 l'ensemble de la production fût nationalisée.
Les mineurs furent parmi les acteurs principaux des luttes sociales. Les difficultés, la pénibilité de leur métier, la solidarité nécessaire dans les entrailles de la terre, la forte cohésion de la communauté minière fascinèrent et fascinent toujours nos sociétés.
Cet ouvrage retrace la vie d'Achille Blondeau, fils et frère de mineurs, mineur lui-même. Après les combats de la Résistance auxquels il participa, Achille prit d'importantes responsabilités au sein de la Fédération des Travailleurs de Sous-Sol CGT.
A travers lui, cet ouvrage évoque le travail difficile, les engagements multiples, la lutte incessante d'une corporation dont l'activité a profondément modelé la société française au fil des décennies.
Dossier documentaire & Bibliographie Économie sociale, Monde en Question.

[1] Un certain François Mitterrand était Secrétaire d'État à la Présidence du Conseil du même gouvernement.
[2] Sélection bibliographique :
• Discours de Jules Moch à l'Assemblée nationale (16 novembre 1948), Blog de l'histoire du socialisme.
• La grève des usines Renault en 1947, Monde en Question.
• Annie LACROIX-RIZ, La grève d'avril-mai 1947 de la régie renault : des événements à leur contexte général, Renault Histoire n° 6, juin 1994.
• Grèves des ouvriers des usines Renault [photo], European NAvigator.
• La une de L'Humanité du 6 mai 1947, European NAvigator.
• Le PCF dans la "guerre froide"/ un parti stalinien modèle (1947-1967), Courant Communiste International.
[3] En plus de l'attribution de postes aux communistes, le général de Gaulle accorda la grâce amnistiante à Maurice Thorez, condamné pour désertion et réfugié à Moscou (p.100).
Maurice Thorez remplira le rôle assigné par le général de Gaulle : non seulement de dissoudre les "milices patriotiques", mais aussi d'inciter les ouvriers à "travailler autant que possible et produire coûte que coûte" (p.101).
Géneral de GAULLE, Mémoires de guerre - Le salut 1944-1946, Plon, 1959 p.99 à 101.

13 juin 2011

Israël, Parlons-en !

Voilà qui peut paraître étrange tant les médias nous parlent d'Israël. Mais les raisons du conflit sont-elles claires ?

Israël : terre sans peuple pour un peuple sans terre ? Démocratie en légitime défense ou Etat d'apartheid ? Choc des civilisations, conflit religieux ou enjeu pétrolier ? Pourquoi une solution paraît-elle impossible ?

Michel Collon a interrogé 20 témoins et spécialistes. Israéliens et Arabes, juifs et musulmans, Européens et Américains. Chacun éclaire une question spécifique dans un langage simple et direct.

Pourquoi parler d'Israël ? Pour tenter de mener un débat raisonné. Entre ceux qui crient à l'antisémitisme dès qu'on critique le gouvernement israélien et ceux qui imaginent un grand complot juif.

Comment parler d'Israël ? En laissant de côté les préjugés et en découvrant tous les faits, les pages d'Histoire occultées.

Lever tous les tabous c'est permettre à chacun de se faire son opinion librement. Et de débattre autour de soi. Car ce conflit se joue aussi bien au Moyen-Orient qu'en Europe. C'est de la discussion entre citoyens de tous horizons que surgiront les solutions pour la paix.
Michel COLLON, Aurore VAN OPSTAL, Abdellah BOUDAMI, Israël, parlons-en !, Editions Couleur, 2010 réédition 2011 [Dailymotion - Info-Palestine - Investig'Action 2010 - Investig'Action 2011 - Le Grand Soir].


Lire aussi :
• Chronique Colonisation de la Palestine 2011, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël - Un seul État, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Mur de l'Aparteid, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Sionisme, Monde en Question.