8 mai 2010

Immigration(s)

L'histoire de l'immigration en France a toujours été à la marge de l'histoire nationale. Pourtant, elle est bien présente dans la trame même de ce que certains appellent « l'identité nationale ».
BLANCHARD Pascal, Immigration(s), Afriscope
« Chair à canon », « indigènes », « oubliés de l'histoire »… toutes les expressions se mêlent quand il s'agit d'évoquer le destin des soldats d'outre-mer qui ont servi la France. Autrefois objets de tous les fantasmes, des clichés les plus dégradants aux plus patriotiques, héroïsés de manière presque caricaturale par la presse ou les fabricants de jouets, souvenirs et cartes postales, diabolisés par la propagande allemande, les tirailleurs, qu'on appelait alors tous sénégalais, sont aujourd'hui inscrits dans tous les débats de société autour de l'immigration.
DEROO Éric, Les tirailleurs, entre mémoire et histoire, Afriscope
Lire aussi :
• BANCEL Nicolas, BERNAULT Florence, BLANCHARD Pascal, BOUBEKER Ahmed, MBEMBE Achille, VERGÈS Françoise (sous la direction de), Ruptures Postcoloniales - Les nouveaux visages de la société française, La Découverte, 2010 [Achac].
Comment penser la France d'aujourd'hui sans verser dans la nostalgie à l'égard de sa mythique grandeur passée, et comment construire un nouveau "vivre ensemble" ? De quelle manière sortir des pièges de l'identité nationale et des fantasmes sur les dangers de l'immigration ? Comment penser les relations de la France dans le monde postcolonial, alors que le continent africain fête les cinquante ans d'indépendance des anciennes colonies françaises, que les territoires des outre-mers réclament de nouveaux rôles dans la République et que de nouveaux centres et périphéries émergent ?
Prolongeant le tableau dressé en 2005 dans La Fracture coloniale - La société française au prisme de l'héritage colonial, les auteurs de ce livre apportent un éclairage original sur les courant encore mal connus en France des post-colonial et subaltern studies. Ils tentent de comprendre pourquoi ces courants engagent tant d'oppositions et de fantasmes et examinent la société française à l'épreuve des perspectives postcoloniales.
Dossier documentaire & Bibliographie Colonialisme, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Immigration, Monde en Question.

7 mai 2010

Crise financière, les six étapes d'un désastre


L'agence de notation Standard & Poor's a dégradé, mardi 27 avril, la dette souveraine grecque au rang d'obligation douteuse, et abaissé celle du Portugal. Le lendemain, l'Espagne entrait dans le collimateur - à qui le tour ?

Dans les trois cas, l'agence dit fonder son appréciation sur les perspectives macroéconomique des pays concernés : une croissance faible ne leur permettrait pas d'acquitter leurs engagements. Mais quels facteurs assombrissent ainsi leur horizon économique ? On peut facilement identifier l'un d'entre eux : les coupes budgétaires mises en œuvre sous la pression… des investisseurs et des agences de notation.

La boucle est ainsi bouclée. Avec le recul, les pièces éparses des krachs économiques à répétition survenus ces trois dernières années composent peu à peu le thème d'un puzzle bien connu. Son cadre : la vague de déréglementation financière des années 1980. Son nom : à crise de marché, remèdes de marché.

Première étape : en 2007 les ménages américains, dont les revenus stagnent, notamment sous l'effet de la concurrence internationale, se trouvent dans l'incapacité de rembourser des prêts immobiliers attribués sans souci de garantie par les banques saisies d'ivresse. Depuis l'éclatement de la «bulle Internet» en 2000, la Réserve fédérale américaine maintient en effet des taux d'intérêts très bas, favorisant l'aventurisme des investisseurs.

Deuxième étape : en septembre 2008, la crise des subprime dégénère en crise bancaire, les bilans des établissements financiers se révélant farcis de crédits immobiliers insolvables ventilés aux quatre coins de la planète dans des produits financiers sophistiqués. Lehman Brothers chute ; la panique gagne ; les banques cessent d'accorder du crédit : l'économie est au bord de l'asphyxie.

Troisième étape : plutôt que de placer l'intégralité d'un secteur financier failli sous contrôle public, les gouvernements acceptent de le renflouer en l'état. Les Etats s'endettent hors de proportion pour sauver les banques et relancer l'économie. Mais, après vingt ans de baisse continue de la fiscalité, les recettes ne suivent pas. Entre la fin de l'année 2008 et le milieu de l'année 2009, la crise de la finance privée se convertit en gonflement de la dette publique et en crise sociale. Dans les pays occidentaux, le chômage grimpe en flèche.

Quatrième étape. Requinqués par l'afflux d'argent public et la remontée des Bourses, stimulés par des taux d'intérêts quasi-nuls, banques et fonds d'investissements reprennent leurs affaires ordinaires. Pendant la tourmente boursière, beaucoup ont reporté leurs avoirs du marché actions (perçu comme incertain) vers celui des dettes publiques (réputé sûr). Mais celles-ci enflent dangereusement et ne servent qu'un faible taux d'intérêt. Le faire monter : telle est la conséquence de «l'attaque» spéculative sur la dette souveraine des pays «périphériques» de l'Europe entamée après la révélation du maquillage des déficits grecs - carambouille effectuée avec l'aide de la banque d'affaires Goldman Sachs.

Cinquième étape. Dès lors que les puissances publiques se refusent à stopper la spéculation par la loi et par une aide immédiate à la Grèce, un cercle vicieux s'enclenche : il faut emprunter pour payer la dette ; réduire ses déficits pour emprunter ; tailler dans les dépenses publiques pour réduire les déficits ; abaisser les salaires, les prestations sociales et «réformer» les retraites pour réduire les dépenses publiques. Autant de mesures qui appauvrissent les ménages, obscurcissent les perspectives économiques et incitent les agences de notation à dégrader les titres de la dette souveraine…

D'abord présentée aux Etats, la facture adressée par les banques pour le prix de leur propre impéritie échoit alors à son destinataire final : les salariés.

Sixième étape. L'effondrement des dominos européens. Nous y sommes. Miroir de la désunion européenne, le plan d'aide à la Grèce entériné le 11 avril tente tardivement de concilier tous les antagonismes : l'intervention du Fonds monétaire international (FMI) avec le sauvetage des apparences communautaires ; la mise sous tutelle d'Athènes et le principe de souveraineté nationale ; l'intérêt bien compris des banques françaises et allemandes, lourdement exposées à la dette grecque, et le Traité de fonctionnement de l'Union européenne, qui interdit la solidarité financière avec un Etat membre (articles 123 et 125) ; le montant des prêts initialement prévus (45 milliards d'euros, dont 15 par le FMI) et les sommes désormais jugées nécessaires pour endiguer l'activité spéculative (deux, voire trois fois supérieures) ; le modèle économique rhénan qui comprime les salaires pour dilater les exportations, et les balances commerciales négatives de ses voisins ; l'agenda politique de la chancelière allemande Angela Merkel, confrontée à un important scrutin régional le 9 mai, et celui des dirigeants des pays les plus endettés qui voient l'orage spéculatif aborder leurs rivages.

En vertu de cet arrangement, la Grèce pourra emprunter à des taux moins élevés que ceux du marché (mais infiniment plus que ceux, pratiquement nuls, associés aux sommes débloquées sans limite par la Banque centrale européenne en faveur d'établissements privés en 2008 et 2009). Elle devra en contrepartie réduire de 5, voire de 6 points, un déficit budgétaire estimé à 14 % du produit intérieur brut. Une saignée violente, opérée prioritairement dans les budgets sociaux, mais déjà insuffisante aux yeux Berlin. Moins de dix jours après son annonce, les cortèges hostiles se succédaient dans les rues d'Athènes, le spectre du défaut de paiement planait sur l'Acropole, la crise de la dette souveraine gagnait la péninsule ibérique et les rumeurs d'éclatement de la zone euro se propageaient.

Faite d'improvisation, de crainte et de résignation face aux impositions de la finance, la réaction des Etats, des institutions européennes et du FMI se caractérise par l'absence de stratégie d'ensemble : on se contente de répercuter la contrainte des marchés tout en jurant d'y résister. Elle incite les pays membres à se démarquer mutuellement dans l'espoir d'échapper aux paris des investisseurs. Une fois les «partenaires» placés en situation de concurrence, c'est à qui exhibera le plan d'austérité le plus drastique. A Lisbonne comme à Athènes, à Dublin comme à Madrid, résonne un mot d'ordre unique : «rassurer les marchés» - un an auparavant, les dirigeants du G20 promettaient de les dompter. Au fond, la dynamique réfracte involontairement la logique réelle de l'Union européenne, promise à tous comme un espace de solidarité et finalement livrée au dumping social, salarial, fiscal et maintenant spéculatif… D'autres solutions s'offraient pourtant au choix des gouvernants.

Comme la mer qui se retire, la crise découvre la fragilité d'une construction qui, depuis son origine, repose sur un pari : l'union douanière et monétaire entraînera l'union politique et populaire. C'est peu dire qu'il est perdu.

Pierre Rimbert
30 avril 2010
Le Monde diplomatique

Lire aussi :
• Las tres dimensiones de la crisis, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Économie crise, Monde en Question.

6 mai 2010

Cinquantenaire des indépendances africaines

"Que faire du cinquantenaire des indépendances africaines ?", tel est le prochain thème débattu par le magazine Afriscope, qui s'associe pour l'occasion au magazine Mondomix.
Lire aussi :
Afriscope
Africultures
Mondomix
Dossier documentaire & Bibliographie Afrique, Monde en Question.

5 mai 2010

Brèves du 05/05/2010

Palestine/Israël

05/05/2010, Deux incendies contre une mosquée et un champ d'oliviers en Cisjordanie, AP-Yahoo! Actualités.
Des incendies ont endommagé mardi une mosquée et un champ d'oliviers dans deux villages palestiniens de Cisjordanie, dont les habitants ont accusé des colons juifs d'être responsables des sinistres.
Les colons juifs de Cisjordanie ont multiplié les attaques contre les propriétés palestiniennes au cours des derniers mois, à la suite de la décision du gouvernement israélien de geler les constructions dans les colonies de Cisjordanie.
04/05/2010, HASS Amira, Like a plane without a pilot, Ha'aretz.
Même si plus une maison juive n'est construite dans les territoires occupés (y compris Jérusalem-Est), l'énorme appareil de domination continue de fonctionner selon une logique interne qui dure depuis plusieurs années [plus de 62 ans].
04/05/2010, BDS Tour, EuroPalestine.
La Palestine sera en campagne en France, du 10 au 25 juillet prochain : plage, campagne, montagne, des vacances intelligentes et drôles.

Marche des sans-papiers

04/05/2010, Paris-Nice : une longue marche pour des papiers, Article11.
Les sans-papiers du MRTSP (Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers) ont décidé de s’inviter au raout France-Afrique de Nice, les 31 mai et 1er juin prochains. Alors que des dizaines de chefs d’État y sont attendus, ils veulent dénoncer leur collaboration avec la politique néo-coloniale française. Pour marquer le coup, ils sont partis le 1er mai. À pied. Récit du départ.

4 mai 2010

Brèves du 04/05/2010

Culture

03/05/2010, Karl Kraus contre Sigmund Freud, Relectures.
Lire aussi : Dossier documentaire & Bibliographie Karl KRAUS, Monde en Question.

Belgique

02/05/2010, BHV-burqa, même combat, Minorités.
Il y a un point commun entre la «burqa» et BHV. La «burqa», en Belgique, tout le monde s'en tamponne. Ça ne fait même pas débat. Il y a bien des tensions aiguës autour du «simple» voile islamique entre des courants fascinés par le modèle français radicalement éradicateur et d'autres plus soucieux, dans la tradition belge qui n'est pas assimilationniste, d'organiser une coexistence respectueuse du droit des minorités. Mais tous se sont réconciliés pour promouvoir au pas de charge l'interdiction de la «burqa», les uns pour confirmer leur leadership dans la lutte résolue contre l'«islam réac», les autres pour se dédouaner d'une accusation de faiblesse dans un climat pourri où l'islam et les musulmans font l'objet d'une suspicion qui devient vraiment pesante.
Lire aussi : Dossier documentaire & Bibliographie Voile & Burqa, Monde en Question.

Afrique

25/04/2010, Art africain en France : des rapports globalisés de domination, Minorités.
On célèbre, cette année, les 50 ans des indépendances africaines par des débats et manifestations culturelles. On y retrouve des hommes de gauche, de droite, du centre, des anarchistes, des néo-libéraux etc. Et à chaque fois, les artistes, les écrivains et les hommes de cultures d'Afrique ou de ses diasporas se retrouvent en première ligne. Ces débats consensuels m'ont toujours intrigué par leur capacité à reproduire des discours dominants avec une suffisance suspecte. Les spectacles de théâtre, les soirées cinématographiques, les spectacles de danse, fortement appréciés du public appellent cependant une inquiétude malgré la qualité de la mise en scène. Le terrain de la création attire des personnes aux rapports parfois contradictoires d'où l'intérêt d'interroger les mécanismes et enjeux d'une «africaphonie» cacophonique, un phénomène nouveau aux racines très anciennes. L'évocation de l'Afrique dans la peinture, la musique, les expositions coloniales a produit des représentations négatives et essentialistes de l'Afrique.
Lire aussi : Dossier documentaire & Bibliographie Afrique, Monde en Question.

Colonisation de la Palestine

03/05/2010, Dossier "Appel Jcall", CCIPPP.
Communiqué UJFP, texte de Pierre Stambul, texte de l’appel, lettre de M.Warschawski.
Commentaires : Naturellement l'im-Monde fait la publicité de cette organisation pro-sioniste.
Lire aussi : Chronique Colonisation de la Palestine 2010, Monde en Question.

3 mai 2010

Massacres de Sétif

Ecrit par Rachid Bouchareb et son complice habituel Olivier Lorelle, le scénario de Hors-la-loi retrace la trajectoire jusqu'en 1962 de trois frères dont la famille a été chassée de ses terres et qui survivent aux massacres de Sétif en 1945. Se retrouvant en France, deux d'entre eux militent pour l'indépendance de l'Algérie, confrontés à l'incompréhension du troisième. La bataille de Paris, qui oppose le FLN à la police française va les broyer et les déchirer. Une page d'histoire qui évoquera aussi entre autres la guerre d'Indochine et les événements du 17 Octobre 1961 à Paris où la police réprima dans le sang une manifestation s'élevant contre le couvre-feu imposé aux travailleurs algériens dans la capitale française.
Le film n'est pas encore sorti en France, mais il déclenche déjà les violentes attaques de tous les nostalgiques de l'Empire colonial français.
Sélectionné à Cannes, le dernier long-métrage du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, "Hors-la-loi", provoque une vive polémique. Un député de l'UMP dénonce une version "anti-française" du massacre de Sétif en 1945.
France24

«Ça ne va pas se passer comme ça», a clamé le député UMP Lionnel Luca lors de l'annonce de la sélection en compétition officielle à Cannes de Hors-la-loi, film de Rachid Bouchareb. Le député accuse de «falsification» de l'histoire ce film qu'il n'a pas vu, et qui traite notamment des massacres de Sétif de mai 1945, où des milliers d'Algériens ont été tués. Lionnel Lucas a aussi alerté Hubert Falco, secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens Combattants, qui a demandé un «avis» au service historique du ministère de la Défense à partir du scénario. «Avis» qui s'avère très critique vis-à-vis du film. Verra-t-on Lionnel Luca très en colère en treillis sur la Croisette ?
Politis

En plein débat sur l'identité nationale, la burqa et on en passe, nul doute que le nouveau film de Rachid Bouchareb remuera le couteau dans une plaie encore trop vive....
Pourtant, personne n'a encore vu le film de Rachid Bouchareb qui sera présenté en premier lieu à Cannes.
Staragora

Communiqué du comité "Pour la vérité historique - Cannes 2010" : «ce film algérien, réalisé par l'auteur d'Indigènes est avant tout un film de propagande politique pour le compte de ceux qui l'ont commandité et financé, un véritable complot contre la France, son histoire, sa présence et son œuvre en Algérie», on dénonçant «une organisation cinématographique qui a profité de fonds publics français complétés par ceux d'un mécénat idéologique d'entrepreneurs dévoués à la cause. Il n'aurait jamais dû bénéficier du tremplin publicitaire et médiatique que va lui offrir une institution française, le Festival de Cannes, où il sera présenté quelques jours à peine après sa sortie officielle en Algérie». Alors pour faire échec à ces complots et propagandes «Oui, nous devons tous nous retrouver sur la Croisette dès le 12 mai et jusqu'au dernier jour peut-être, le 23, pour la remise des trophées. Avec nos affiches, nos banderoles, nos slogans nous pouvons pourrir ce Festival pour dénoncer cette machination politique qui va se dérouler sous couvert d'un évènement culturel de renommée mondiale».
Mediapart
Lire aussi :
Africultures
AlloCiné
El Watan
Festival de Cannes 2010
IMDb
• Histoire/Actualités, La Fabrique de l'Histoire.
• Polémique autour du prochain film de Rachid Bouchareb, Le Figaro.
«Hors la loi»: au pays de l'histoire officielle, Mediapart.


• ADI Yasmina, L'autre 8 mai 1945 - Aux origines de la guerre d'Algérie, Site du film - El Watan - La Bataille socialiste - La Fabrique de l'Histoire - LDH-Toulon- YouTube.
Alors qu'en France le 8 mai est un jour de fête, célébration de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie , de l'autre côté de la Méditerranée, en Algérie, le 8 mai 1945 a de tout autres échos.
Dans la joie quasi chaotique de la victoire, des Algériens - qui y ont largement participé - veulent croire en la reconnaissance de la France et revendiquent leur indépendance. S'en suit une violente répression de la part des autorités françaises, qui fera des milliers de victimes. Historiquement, ce 8 mai 1945 marque un point de non retour qui débouchera 9 ans plus tard sur la guerre d'Algérie.
Le 23 février 2005, une loi française demande que les pogrammes scolaires enseignent "le rôle positif de la précense française en Afrique du Nord". Entraînant de vifs débats, et pour Yasmina Adi, l'envie d'apporter un éclairage sur cette proposition hallucinante à travers cet épisode noir de l'histoire franco-algérienne absent des manuels scolaires. Pour ce faire, elle a mêlé images d'archives françaises (déclassées justement en 2005), anglaises et américaines, de nombreux témoignages d'historiens et de protagonistes français et algériens.
• REY-GOLDZEIGUER Annie, Aux origines de la guerre d'Algérie, 1940-1945, La Découverte, 2006.
Fruit de longues années de travail, ce livre propose un récit détaillé, nourri de nombreux témoignages et de documents d'archives inédits, de cette page particulièrement noire de l'histoire coloniale française : la folie meurtrière déclenchée en mai 1945 par l'armée française et les milices de colons contre la révolte des nationalistes algériens de Sétif et Guelma. Une centaine d'Européens furent tués et… plus de cent fois plus d'Algériens. L'originalité de ce livre est d'éclairer les origines de ce drame par l'histoire, passionnante, des cinq années qui l'ont précédé en Algérie : durant la période de Vichy, puis après le débarquement américain de novembre 1942, la tension n'a cessé de monter entre le monde des colons et celui des «indigènes». Et le «monde du contact», formé des Européens et des Algériens qui croyaient encore à la possibilité d'une vie commune, s'est vu progressivement broyé. Jusqu'à ces journées tragiques de mai 1945, dont ils seront les premières victimes, et qui sont à l'origine des sept années de guerre effroyable que le peuple algérien devra subir pour accéder à son indépendance.
• Massacres de Sétif et Guelma, Wikipédia.
Articles Algérie, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Algérie, Monde en Question.