Stuart Jeffries critique les attaques de Nicolas Sarkozy contre la burqa, le voile islamique recouvrant l'ensemble du corps, qui "priverait les femmes de toute identité".
Sarkozy aurait mieux fait de tenir sa langue et de réfléchir à ce passage de La philosophie du droit, dans lequel Hegel fait la différence entre liberté abstraite et liberté concrète.
La première signifie de pouvoir toujours faire ce que l'on veut et constitue la base de la civilisation occidentale. C'est ce qui permet de choisir entre 23 variétés de café différentes dans son café habituel, ou entre 32 sortes de chaussures à talon, qui seront sexy cet été d'après les magazines, même si elles sont toutes inconfortables.
C'est la liberté du capitalisme tardif, qui s'efforce de nous priver systématiquement d'une identité que nous pourrions construire pour nous-mêmes. Pour Hegel, ceci n'est pas une vraie liberté parce que nos souhaits et nos désirs sont déterminés par la société.
À la lumière de ces considérations, une femme occidentale, victime de la mode, est tout autant prisonnière qu'une femme en burqa.
Lire aussi :
• Dossier documentaire & Bibliographie Vêtement
• Dossier documentaire & Bibliographie Voile
25 juillet 2009
24 juillet 2009
Guerre idéologique
Les Palestiniens d’Israël, otages de l’extrême droite
"Nakba" disparaîtra des manuels scolaires pour Arabes israéliens, Reuters-Yahoo! Actualités.
Lire aussi :
• GRUZINSKI Serge, La colonisation de l'imaginaire : Sociétés indigènes et occidentalisation dans le Mexique espagnol XVIe-XVIIIe siècle, Gallimard, 1988
• GRUZINSKI Serge, La guerre des images - De Christophe Colomb à "Blade Runner" (1492-2019), Fayard, 1990
Des colons juifs mettent le feu à des champs appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, AP-Yahoo! Actualités.
Israël: Netanyahu refuse d'abattre le mur, Le JDD.
Lire aussi :
• Dossier documentaire & Bibliographie Résistance à la colonisation de la Palestine
• Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël
A la fin mars, le dirigeant d’extrême droite Avigdor Lieberman a accédé aux postes de vice-premier ministre et de ministre des affaires étrangères d’Israël. Lorsque Jörg Haider et ses amis du Parti libéral (FPÖ) entrèrent, en 2000, dans le gouvernement autrichien, l’Europe protesta quasi unanimement. Ce que, curieusement, elle n’a pas fait cette fois. Pourtant, conformément à la ligne de son parti, Israël Beitenou (« Israël, notre maison »), le leader d’origine russe a multiplié, tout au long de la campagne électorale, les déclarations racistes envers les Palestiniens d’Israël. On aura surtout retenu, en Occident, les premières déclarations du nouveau chef de la diplomatie jetant aux orties tous les accords signés précédemment par son pays, y compris la conférence purement médiatique d’Annapolis. De fait, elles ont provoqué un premier clash avec l’administration de M. Barack Obama, en quête de détente au Proche-Orient. Mais, en matière de politique intérieure, la remise en cause par M. Lieberman de la citoyenneté des Palestiniens d’Israël et sa proposition de les « transférer » à terme risquent d’alimenter d’autres clashs, sanglants ceux-là, entre citoyens juifs et arabes.
Lire la suite Le Monde diplomatique
"Nakba" disparaîtra des manuels scolaires pour Arabes israéliens, Reuters-Yahoo! Actualités.
Le ministère israélien de l'Éducation annonce la suppression du terme "Nakba" - "Grande Catastrophe" - utilisé pour désigner la création de l'État juif en 1948 dans les manuels scolaires à destination des Arabes israéliens.
Alors qu'il était encore il y a deux ans le chef du Likoud, principal parti de l'opposition de droite, l'actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu avait promis de prendre une telle initiative, assurant que l'utilisation même du terme revenait à se prêter à la propagande arabe.
Absent des programmes d'histoire destinés à la communauté juive, le mot "Nakba" avait été introduit en 2007 dans les ouvrages destinés aux écoliers arabes de huit à neuf ans par le ministre travailliste de l'Éducation de l'époque, Yuli Tamir.
Il s'agit du vocable par lequel les militants nationalistes palestiniens désignent la fondation de l'État d'Israël au terme d'un conflit qui a contraint quelque 700.000 Arabes de Palestine à fuir leurs foyers.
Ceux qui sont restés et leur descendants représentent aujourd'hui un cinquième des sept millions d'habitants d'Israël et en possèdent la nationalité mais ils se plaignent d'être traités comme des citoyens de seconde zone par l'État juif.
Un porte-parole du ministre de l'Éducation Gideon Saar, a estimé "inconcevable" que les manuels destinés aux Arabes israéliens déclarent à propos du conflit de 1948: "Les Arabes qualifient la guerre de Nakba - une guerre de catastrophe, de pertes et d'humiliations - et les Juifs l'appellent la guerre d'indépendance."
Djafar Farrah, directeur du groupe de rapprochement israélo-arabe Mossawa, a déclaré que cette décision ne ferait que "compliquer les choses" en tronquant la vérité et en alimentant le ressentiment de la population arabe israélienne.
Lire aussi :
• GRUZINSKI Serge, La colonisation de l'imaginaire : Sociétés indigènes et occidentalisation dans le Mexique espagnol XVIe-XVIIIe siècle, Gallimard, 1988
• GRUZINSKI Serge, La guerre des images - De Christophe Colomb à "Blade Runner" (1492-2019), Fayard, 1990
Des colons juifs mettent le feu à des champs appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, AP-Yahoo! Actualités.
Plus de trente colons juifs, certains à cheval, ont mis le feu à des champs et à des oliviers et ont caillassé lundi des véhicules appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie. Deux Palestiniens ont été légèrement blessés lors de cette action visant à protester contre l'enlèvement par l'armée d'un avant-poste d'une implantation non autorisé dans la région.
Israël: Netanyahu refuse d'abattre le mur, Le JDD.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exclu mercredi de démanteler dans un avenir prévisible le "mur" de sécurité érigé le long de la frontière avec la Cisjordanie pour prémunir l'État juif des attentats palestiniens. "J'entends dire ici ou là qu'il est possible d'abattre la clôture parce le calme règne. C'est l'inverse qui est vrai, mes amis. C'est calme parce que la barrière est là", a déclaré le chef du Likoud à la Knesset. Tout en reconnaissant "une certaine amélioration dans le fonctionnement des forces des sécurité palestiniennes" en Cisjordanie, Benjamin Netanyahu a affirmé: "La barrière de séparation restera en place et ne sera pas démantelée".
Lire aussi :
• Dossier documentaire & Bibliographie Résistance à la colonisation de la Palestine
• Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël
23 juillet 2009
La crise est une guerre sociale
Une guerre qui fait des morts :
Une guerre idéologique :
Une guerre de résistance :
Lire aussi : Dossier documentaire & Bibliographie Crise sociale
Depuis la fin du mois de mars, des salariées du groupe de transport Kuehne-Nagel, un ancien prestataire de Renault, ne touchent plus un centime de salaire. Leur employeur refuse de les licencier, et ni son successeur, SDV Logistique International, ni Renault, n'acceptent de les reprendre. Cet imbroglio juridique n'est toujours pas dénoué.
Ces neuf femmes travaillaient sur le site Renault de Grand-Couronne, en Seine-Maritime, depuis plusieurs décennies pour certaines d'entre elles. Le 26 mars, elles ont été « expulsées » de l'usine, raconte Zahra Rosa, qui fait office de porte-parole du groupe.
Leur employeur, Kuehne-Nagel, un des leaders mondiaux du transport maritime, venait de dénoncer son contrat de prestation avec le constructeur automobile. Il a été remplacé par son concurrent SDV, une filiale du groupe Bolloré. La direction de Kuehne-Nagel considère qu'en vertu de l'article L1224-1 du code du travail, ses salariées auraient dû être transférées « automatiquement » à SDV ou à Renault.
Lire la suite sur Eco89
Une guerre idéologique :
Le film « Home », réalisé par Yann Arthus-Bertrand avec le soutien ostensible du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), n'est-il pas une pierre supplémentaire apportée à la création d'un « au-delà de la politique » ? Il nous propose une sorte d'union sacrée pour sauver la planète, fondée sur le partage et l'amour de son prochain.
« Du plus riche au plus pauvre, nous pouvons tous agir ! », nous dit le réalisateur à la fin du film… Plus question de clivage gauche-droite, de partage de la richesse, d'inégalités… Une tâche autrement plus exaltante nous attend : « Sauver la planète » !
On ne va pas s'embarrasser avec des détails… et surtout pas se demander pourquoi le riche est toujours plus riche et le pauvre toujours plus pauvre.
Lire la suite sur Rue89
Une guerre de résistance :
Élisée Reclus, Du Sentiment de la nature dans les sociétés modernes, La revue des ressources.
Jean Jacques Élisée Reclus (1830-1905), est un géographe, militant et penseur de l’anarchisme français.
Voilà presque deux ans que L’Autre-ment circule dans l’espace public, du côté du 93 et au-delà… Parti de l’initiative d’étudiants des universités de Paris 13 Villetaneuse et de Paris 8 Saint-Denis, ce journal s’inscrit dans une dynamique locale de résistance globale. Modestement mais sûrement, nous nous attachons à diffuser une autre information, et à analyser l’actualité d’en bas, celle de ceux qui luttent, qui valorisent la solidarité, dont on parle peu ou mal dans les grands médias…
Zone d’autonomie par principe, ce canard s’est construit avec des étudiants, des non-étudiants, des travailleurs, des chômeurs, des sans-papiers, des lycéens, et reste ouvert à tous ceux qui souhaitent investir cet espace de contestation et de réappropriation de l’information. N’hésitez pas à nous transmettre suggestions, informations, et autres contributions afin de pouvoir poursuivre l’aventure de ce média libre, indépendant, et avant tout alternatif !
L’Autre-ment
L’Autre-ment n°9 en PDF
Lire aussi : Dossier documentaire & Bibliographie Crise sociale
22 juillet 2009
Enjeux politiques de l'histoire coloniale
Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Enjeux politiques de l'histoire coloniale, Agone, 2009
Cette analyse de Catherine Coquery-Vidrovitch tend à faire comprendre la profonde crise qui sévit en France quant à la question controversée de notre histoire "nationale" : a-t-elle ou n'a-t-elle pas à inclure l'histoire de la colonisation et de l'esclavage colonial français dans notre patrimoine historique et culturel commun ? La réponse est oui, de toute évidence pour l'auteure, spécialiste de l'histoire de la colonisation et de l'Afrique. Mais cette réaction de bon sens n'est pas partagée par tous, sans doute parce qu'il ne vient pas à l'esprit de beaucoup que notre culture nationale héritée n'est pas seulement une culture hexagonale. Or la culture française (ce que d'aucuns appellent "l'identité nationale") résulte de tous les héritages qui se sont mêlés dans le passé complexe et cosmopolite où le fait colonial a joué et continue de jouer son rôle.
Critiques, LDH-Toulon - l'Humanité
Biographie, Africultures
Articles :
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Robert Cornevin, Histoire de l'Afrique, tome I : Des origines au XVIe siècle, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, Année 1964, Volume 19, Numéro 2, pp. 382-384
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, L'histoire vivante, Cahiers d'études africaines, Année 1976, Volume 16, Numéro 61-62, pp. 67-73
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Les débats actuels en histoire de la colonisation, Tiers-Monde, Année 1987, Volume 28, Numéro 112, pp. 777-792
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH (sous la direction de), Femmes d'Afrique, Clio, n°6-1997 [BooksGoogle]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Plaidoyer pour l'histoire du monde dans l'université française, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, Année 1999, Volume 61, Numéro 61, pp. 111-125
• Collectif, L'anticolonialisme (cinquante ans après), Afrique & histoire, 2003
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, De la périodisation en histoire africaine - Peut-on l'envisager ? À quoi sert-elle ?, Afrique & histoire, 2004
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, De la ville en Afrique noire, Annales, 2006
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH et all., L'écriture de l'histoire de la colonisation en France depuis 1960, Afrique & histoire, 2006
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, « Nouschi, André. – Les armes retournées. Colonisation et décolonisation françaises », Cahiers d'études africaines n°185, 2007
Livres :
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH et FOREST Alain, Décolonisations et nouvelles dépendances - Modèles et contre-modèles idéologiques et culturels dans le Tiers-Monde, Presses Universitaires de Lille, 1986. [BooksGoogle]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Les Africaines - Histoire des femmes d'Afrique noire du XIXe au XXe siècle, Desjonquères, 1992 [Annales - Cahiers d'études africaines - Clio]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH (sous la direction de), L'Afrique occidentale au temps des Français - Colonisateurs et colonisés (1860-1960), La Découverte, 1992 [Journal des africanistes]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Afrique noire - Permanences et ruptures, L'Harmattan, 1993 [Annales - Politique étrangère - Tiers-Monde]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Histoire des villes d'Afrique noire - Des origines à la colonisations, Albin Michel, 1993. [Tiers-Monde - Vingtième Siècle]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH et all., Des historiens africains en Afrique - L'histoire d'hier et d'aujourd'hui : logiques du passé et dynamiques actuelles, L'Harmattan, 1998 [Cahiers d'études africaines]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Être étranger et migrant en Afrique au XXe siècle - Enjeux identitaires et modes d'insertion Volume I : Politiques migratoires et construction des identités, L'Harmattan, 2003.
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Être étranger et migrant en Afrique au XXe siècle - Enjeux identitaires et modes d'insertion Volume II : Dynamiques migratoires, modalités d'insertion urbaine et jeux d'acteurs, L'Harmattan, 2003.
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH et MONIOT Henri, L'Afrique noire de 1800 à nos jours, PUF, 2005 [Amazon - Annales - Tiers-Monde]
• Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Des victimes oubliées du nazisme - Les Noirs et l'Allemagne dans la première moitié du XXe siècle, Le Cherche Midi, 2007 [Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah - Histobiblio]
Lire aussi :
• Cahiers d’Études africaines
• Dossier documentaire & Bibliographie Colonialisme
• Dossier documentaire & Bibliographie Immigration
• Dossier documentaire & Bibliographie Nationalisme
• Dossier documentaire & Bibliographie Racisme
21 juillet 2009
Intox sur la grippe A/H1N1
Depuis le 6 juillet 2009, l'OMS ne communique plus quotidiennement le nombre total de cas confirmés ni le nombre de morts dans l’ensemble des pays, mais publie épisodiquement des notes d'actualité.
• Celle du 8 juillet fait état de l’apparition de virus H1N1 résistants au Tamiflu.
• Celle du 13 juillet fournit des informations contradictoires :
- la pandémie est actuellement considérée comme modérément grave et que la plupart des patients ne présentent pas de complications et guérissent spontanément
- comme on considère que la propagation du virus pandémique ne peut pas être enrayée, tous les pays auront besoin du vaccin
• Celle du 16 juillet confirme que l'OMS s'intéresse plus à la production d'une vaccin pour les pays riches qu'au recensement de l'évolution réelle du risque d'une pandémie mortelle.
Les dernières données publiées montraient que le nombre de cas confirmés et plus encore le nombre de morts étaient bien inférieurs à ceux d'une grippe saisonnière.
Ce changement substantiel de perspective prouve que la politique de l'OMS n'est pas celle qu'on pourrait attendre d'un organisme international de la santé, mais qu'elle est au service des groupes pharmaceutiques impatients de vendre un vaccin dont l'efficacité n'est toujours pas prouvée.
Serge LEFORT
21/07/2009
Lire aussi : Dossier Grippe A/H1N1
20 juillet 2009
L'information n'est pas à vendre
Selon le patron du Financial Times, Lionel Barber, la quasi totalité des sites d'information feront payer leurs contenus aux internautes d'ici à un an.
Rue89
Les prophètes de la fin de la gratuité des informations sur Internet sont légions car la question qui hante les groupes financiers des médias dominants (Rupert Murdoch par exemple) est de ponctionner au maximum cette poule aux œufs d'or. Mais leur modèle économique a peu de chance de s'imposer car il est depuis longtemps dépassé dans les faits.
1) Depuis longtemps, la presse écrite payante est concurrencée par la radio et la télévision.
Les radios et des télévisions n'ont jamais fait payer la fourniture de leurs bulletins d'informations. Or, la télévision est aujourd'hui le premier média en matière d'audience.
Les télévisions, qui diffusent des informations en continue comme Euronews ou LCI-TF1, sont gratuitement incluses dans le forfait de chaînes de divertissement.
De plus, les radios et les télévisions mettent en ligne gratuitement non seulement leurs contenus audio-visuelles, mais aussi des contenus dl'information écrite.
2) Depuis 2002, la presse écrite payante est concurrencée par la presse gratuite.
Certains, comme Le Monde, ont joué le double-jeu de dénoncer la presse gratuite dans ses colonnes et de la financer en sous-main avant de lancer son propre gratuit sur Paris.
La presse gratuite s'est imposée et concurrence aussi la presse écrite sur Internet. Metro et 20 minutes, les deux titres emblématiques de la presse gratuite, prennent des parts d'audience et donc des parts de marché.
3) À la même époque, la presse écrite payante est concurrencée par les portails, comme Yahoo! Actualités, qui publient gratuitement des dépêches d'agences (AP, Reuters et AFP). Or, il est facile de se rendre compte, grâce aux flux RSS, que la presse écrite payante ne crée pas de valeur ajoutée, mais se contente de copier-coller les dépêches.
La concurrence est naturellement mondiale sur Internet. Les agences de presse étrangères, comme RIA Novosti (Russie) ou Xinhua (Chine), publient gratuitement leurs dépêches et leurs analyses en français.
La quasi totalité de la presse écrite s'est aventurée sur Internet en adoptant un modèle économique aberrant : gratuité de l'information du jour et paiement des archives. Ils ont creusé leur propre tombe car il est impossible de revenir en arrière en faisant payer l'information la plus récente.
Les revues scientifiques ont adopté le modèle économique inverse : paiement du ou des derniers numéros et gratuité des archives, accessibles via trois portails : Cairn, Persée et Revues.org.
Dans un contexte hyper-concurrentiel à l'échelle mondiale, l'information est une arme de guerre plus idéologique que économique. Il est donc impensable que certains puissent faire payer ce que d'autres donnent gratuitement. Il suffit de voir l'évolution du site chinois Le Quotidien du Peuple avant 2004 et après 2004 pour comprendre que, si les médias franco-français devenaient payants, nous lirons les médias franco-chinois gratuits.
Plusieurs jours avant que Lionel Barber jouent les prophètes de la fin de la gratuité de l'information sur Internet, le Financial Times se fit l'écho du rapport publié gratuitement par la banque d’investissement new-yorkaise Morgan Stanley sur les habitudes de consommation des adolescents en ce qui concerne les médias... écrit par Matthew Robson, un ado de 15 ans.
L'information n'est pas à vendre car elle est, depuis ses origines, un produit d'appel pour vendre d'autre produits. Charles-Louis Havas, propriétaire d'une agence de publicité, créa en 1832 l'agence de presse du même nom grâce au monopole, accordé par le gouvernement, de la transmission télégraphique. L'information fut et reste un support publicitaire. Les techniques ont changé, mais pas la finalité.
Serge LEFORT
20/07/2009
Pour aller plus loin :
• Dossier Presse gratuite, l'Actu des médias, 2004
• Dossiers Médias - Presse, Monde en Question, 2003-2009
• Portail des médias, Monde en Question
• Guide des ressources documentaires, Monde en Question
Rue89
Les prophètes de la fin de la gratuité des informations sur Internet sont légions car la question qui hante les groupes financiers des médias dominants (Rupert Murdoch par exemple) est de ponctionner au maximum cette poule aux œufs d'or. Mais leur modèle économique a peu de chance de s'imposer car il est depuis longtemps dépassé dans les faits.
1) Depuis longtemps, la presse écrite payante est concurrencée par la radio et la télévision.
Les radios et des télévisions n'ont jamais fait payer la fourniture de leurs bulletins d'informations. Or, la télévision est aujourd'hui le premier média en matière d'audience.
Les télévisions, qui diffusent des informations en continue comme Euronews ou LCI-TF1, sont gratuitement incluses dans le forfait de chaînes de divertissement.
De plus, les radios et les télévisions mettent en ligne gratuitement non seulement leurs contenus audio-visuelles, mais aussi des contenus dl'information écrite.
2) Depuis 2002, la presse écrite payante est concurrencée par la presse gratuite.
Certains, comme Le Monde, ont joué le double-jeu de dénoncer la presse gratuite dans ses colonnes et de la financer en sous-main avant de lancer son propre gratuit sur Paris.
La presse gratuite s'est imposée et concurrence aussi la presse écrite sur Internet. Metro et 20 minutes, les deux titres emblématiques de la presse gratuite, prennent des parts d'audience et donc des parts de marché.
3) À la même époque, la presse écrite payante est concurrencée par les portails, comme Yahoo! Actualités, qui publient gratuitement des dépêches d'agences (AP, Reuters et AFP). Or, il est facile de se rendre compte, grâce aux flux RSS, que la presse écrite payante ne crée pas de valeur ajoutée, mais se contente de copier-coller les dépêches.
La concurrence est naturellement mondiale sur Internet. Les agences de presse étrangères, comme RIA Novosti (Russie) ou Xinhua (Chine), publient gratuitement leurs dépêches et leurs analyses en français.
La quasi totalité de la presse écrite s'est aventurée sur Internet en adoptant un modèle économique aberrant : gratuité de l'information du jour et paiement des archives. Ils ont creusé leur propre tombe car il est impossible de revenir en arrière en faisant payer l'information la plus récente.
Les revues scientifiques ont adopté le modèle économique inverse : paiement du ou des derniers numéros et gratuité des archives, accessibles via trois portails : Cairn, Persée et Revues.org.
Dans un contexte hyper-concurrentiel à l'échelle mondiale, l'information est une arme de guerre plus idéologique que économique. Il est donc impensable que certains puissent faire payer ce que d'autres donnent gratuitement. Il suffit de voir l'évolution du site chinois Le Quotidien du Peuple avant 2004 et après 2004 pour comprendre que, si les médias franco-français devenaient payants, nous lirons les médias franco-chinois gratuits.
Plusieurs jours avant que Lionel Barber jouent les prophètes de la fin de la gratuité de l'information sur Internet, le Financial Times se fit l'écho du rapport publié gratuitement par la banque d’investissement new-yorkaise Morgan Stanley sur les habitudes de consommation des adolescents en ce qui concerne les médias... écrit par Matthew Robson, un ado de 15 ans.
Les ados s’intéressent très peu aux quotidiens payants en raison du prix. Quand ils lisent sur papier, ils choisissent les titres gratuits comme Metro.
Canoe
Cette étude révèle que les adolescents sont mieux informés que les générations qui les précèdent mais refuse de payer pour avoir accès à l'information. Ils préfèrent consulter des sites gratuits comme Google et YouTube.
Matin
Lire aussi :
• Un gosse de 15 ans devient expert des médias, Le Mague
• Matthew Robson est-il le stagiaire de l'année ?, Blogs en revue
L'information n'est pas à vendre car elle est, depuis ses origines, un produit d'appel pour vendre d'autre produits. Charles-Louis Havas, propriétaire d'une agence de publicité, créa en 1832 l'agence de presse du même nom grâce au monopole, accordé par le gouvernement, de la transmission télégraphique. L'information fut et reste un support publicitaire. Les techniques ont changé, mais pas la finalité.
Serge LEFORT
20/07/2009
Pour aller plus loin :
• Dossier Presse gratuite, l'Actu des médias, 2004
• Dossiers Médias - Presse, Monde en Question, 2003-2009
• Portail des médias, Monde en Question
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