Cette guerre, vendue comme "une opération militaire à but humanitaire" pour sauver un peuple en danger, s'apparente davantage à un soutien militaire à la rébellion armée pour chasser le colonel Kadhafi du pouvoir.
Revue de presse
Vidéo AFP, 27/02/2011
L'AFP a accompagné dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 février des rebelles libyens armés qui patrouillent à Benghazi (est de la Libye) pour assurer la sécurité. Ils portent un brassard avec le drapeau libyen de l'indépendance.
Afrique, 13/03/2011
Des déclarations non confirmées de la presse font état de la présence de milliers de combattants payés en provenance majoritairement des pays de l'Afrique de l'Ouest, du Nord et de l'Afrique de l'Est, indiquant qu'ils ont été acheminés quelques jours avant le début des émeutes survenues dans les autres villes du pays à l'exception de la capitale, Tripoli.
Vidéo AFP, 19/03/2011
Des lanceurs de roquettes multiples, un flot d'hommes en armes, équipés de kalachnikovs ou de mitrailleuses lourdes: les rebelles ont répondu à l'appel de l'Etat major de la rébellion pour aller combattre les troupes de Mouammar Kadhafi à Al-Magrun, une localité situé à 80 km de Benghazi.
Le Point, 19/03/2011
Selon le
Wall Street Journal, les rebelles libyens ont commencé à recevoir des armes d'Égypte. Ces armes seraient essentiellement des fusils d'assaut et des munitions que les rebelles achèteraient, toujours selon le quotidien. Il cite un homme d'affaires libyen établi au Caire, Hani Souflakis, qui servirait d'"agent de liaison" entre les rebelles et le gouvernement égyptien depuis le début de la rébellion, à la mi-février. Celui-ci a déclaré au
Wall Street Journal : "Les Américains ont donné le feu vert aux Égyptiens pour nous aider. Ils ne veulent pas intervenir directement, mais les Égyptiens n'auraient rien fait sans ce feu vert."
Si cette information se vérifiait, elle confirmerait le rôle secret déjà joué dans le passé par l'Égypte, quand il s'était agi d'aider le camp occidental. Durant les années 1980, elle avait ainsi accepté, à la demande de la DGSE, de céder à la rébellion afghane luttant contre l'Armée rouge des missiles antichars Milan dont elle disposait dans ses arsenaux. En échange de ce bon procédé, elle avait reçu de la France des missiles Milan neufs, et d'un modèle plus récent. Dans ces mêmes années, deux agents de la DGSE avaient été tués lors d'un accident à bord d'un C-130 Hercules égyptien, qui livrait clandestinement des armes françaises à la rébellion tchadienne de Hissène Habré en lutte contre le gouvernement de Goukouni Oueddeï.
D'aucuns assurent que quelques unités spéciales étrangères seraient présentes dans la région de Benghazi.
Le Point, 19/03/2011
Même si Kadhafi est un bouffon tyrannique, est-on bien inspiré d'aller se mêler des affaires libyennes ?
Par ces temps d'unanimisme belliqueux, il ne fait pas bon jeter le doute sur la légitimité de l'intervention dans les sables libyens. Allons-y tout de même. Car cette croisade aérienne pose de sérieuses questions qu'il n'est pas très sain d'éluder.
Première question : l'Occident a-t-il vocation à venir en aide aux peuples en révolte, à imposer la démocratie par la force des armes ?
Il ne peut y avoir deux poids, deux mesures. Il faut, dans ce cas, impérativement intervenir au Yémen où des dizaines de manifestants ont été tués ces derniers jours. À Bahreïn aussi bien sûr, où la majorité chiite veut se débarrasser du pouvoir sunnite qui l'opprime. Il convient de mettre en demeure l'Arabie saoudite, sous peine de sanctions, de cesser ses ingérences chez son voisin. Riyad, comme Abu Dhabi, a dépêché des troupes pour y rétablir un ordre injuste et contesté. Si, demain, le peuple algérien se soulève contre la clique qui met le pays en coupe réglée, que fera-t-on ? On bombardera Alger ?
Deuxième question : une fois Kadhafi balayé (Inch Allah !), comment sera gouvernée la Libye ?
Celle-ci est un patchwork de tribus amalgamées artificiellement en 1951 par l'addition de la Tripolitaine, de la Cyrénaïque et du Fezzan. Des chercheurs assurent que la cohésion tribale est en forte diminution en raison de l'urbanisation qui a entraîné un mélange des populations. Voire. Des traditions ancrées dans les mentalités depuis des siècles ne disparaissent pas comme un vent de sable. Le Conseil de transition mis en place à Benghazi est un curieux cocktail d'ex-caciques du régime, de "bourgeois" éduqués, de chebabs (jeunes). Son président est un ancien ministre de la Justice de Kadhafi, son chef d'état-major un ancien ministre de l'Intérieur. Ils ont évidemment cautionné les crimes du système et sont probablement éligibles à la Cour pénale internationale. Les chebabs ont rarement lu Tocqueville et ne sont pas, non plus, uniquement animés par le souci de défendre les droits de l'homme. Le danger, en fait, est de voir la Libye transformée en une nouvelle Somalie.
Troisième question : la solidarité du monde arabe avec la coalition est-elle solide ?
Rien n'est moins sûr. Kadhafi est considéré entre Nil et Euphrate comme un fou irresponsable. Mais les frappes occidentales doivent être judicieusement dosées. Car à la moindre bavure, c'est la catastrophe. Le spectacle de civils ou même de militaires libyens pulvérisés par l'aviation alliée passant en boucle sur les antennes d'Al Jazeera aurait des effets ravageurs.
Les expéditions militaires commencent toujours bien, la fleur au fusil. La suite est plus compliquée à gérer.
Lire aussi : La campagne de Libye de Nicolas Sarkozy,
Le Point, 11/03/2011.
Vidéo AFP, 21/03/2011
Les forces rebelles ont tenté d'entrer lundi 21 mars dans la ville d'Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi. Arrivées au portes de la ville, ils ont été repoussés par des chars appartenant à l'armée de Mouammar Kadhafi.
La gauche s'est embarquée dans cette galère
Mondialisation, 08/03/2011
Le Gang au complet est de retour : les partis de la gauche européenne (inclus les partis "modérés"communistes européens ) les "Verts" avec José Bové maintenant allié à Daniel Cohn Bandit qui a toujours soutenu les guerres de l'OTAN, différents groupes Troskystes et bien sûr Bernard Henry Levy et Bernard Kouchner tous appelant à une sorte d"'intervention humanitaire" en Libye ou accusant la gauche d'Amérique Latine dont les positions sont bien plus sensées d'agir comme des "idiots utiles" pour le "Tyran libyen".
C'est difficile pour des citoyens ordinaires de savoir exactement se qui se passe en Libye car les médias occidentaux se sont complètement discrédités en Irak en Afghanistan au Liban et en Palestine et les sources d'informations alternatives ne sont pas toujours crédibles non plus. Cela bien sûr n'empêche pas la gauche pro guerre d'être absolument convaincue de la vérité des pires informations sur Kadhafi comme elle l'était il y a douze ans sur Milosevic.
La gauche européenne a complètement perdu le sens de ce que cela veut dire de faire de la politique. Elle n'essaie pas de proposer des solutions concrètes aux problèmes et est seulement capable d'adopter des positions morales dénonçant en particulier de façon grandiloquente les dictateurs et les violations des droits de l'homme. La gauche social démocrate suit la droite avec au mieux quelques années de retard et n'a pas d'idées personnelles. La gauche "radicale" réussit souvent à dénoncer à la fois les gouvernements occidentaux de toutes les manières possibles et à demander que ces gouvernements interviennent militairement partout dans le monde pour défendre la démocratie. Leur manque de réflexion politique les rend particulièrement vulnérable aux campagnes de désinformation et en fait des supporters des guerres US-OTAN.
Investig'action, 16/03/2011
Les ONG d'obédience pétrolifères (FIDH, AI, HRW) entrent en scène. Elles donnent un chiffre de 6.000 morts. Aussitôt, les médias reprennent ce chiffre et le répètent afin que l'émotion atteigne effectivement son paroxysme et y reste. Ces organisations dites de défenses des droits de l'homme vont revoir ensuite ce chiffre à la baisse. Quelques heures après avoir parlé de 6.000 personnes massacrées, le nombre de victimes passe à 2.000 personnes, puis, elles seront de 3.000. Même quand les images de télévision (France24) montrent comment les combats se déroulent et qui sont les rebelles, on persiste à dire que ce sont des populations civiles qui sont massacrées. Le vendredi 4 mars 2011, sur la RSR (radio suisse romande), un habitant d'une ville sous contrôle rebelle a déclaré que les pilotes de l'armée nationale ne bombardent pas les populations civiles.
Le peuple libyen, comme tout autre peuple, a le droit indiscutable de se débarrasser des dirigeants qui ne lui sont pas favorables. Mais ce droit est à lui seul. [...] Les Libyens savent ce qui est de leur devoir. Ils le font déjà avec la pleine conscience des difficultés liées à toute lutte pour la liberté. Ils n'ont pas besoin d'une "assistance humanitaire" qui "dégage" Kadhafi et le remplace par un roitelet obéissant qui livre quasi gratuitement - et cela a déjà commencé - les puits de pétrole et d'autres ressources du pays à Total, Texaco, Shell, BP, Exxon Mobil...ainsi qu'à des entrepreneurs de la misère des peuples. C'est à dire un "démocrate" comme les cousins aiment à en avoir près des ressources dont ils s'emparent. Les peuples n'en ont que faire des "libérations" réalisées par le devoir d'ingérence humanitaire des cousins d'Amérique et d'Europe.