Plutôt que de commenter les commentaires alarmistes et/ou rassurants concernant la grippe A/H1N1 et de participer à des polémiques stériles, il m’apparaît plus pertinent de replacer cette question dans toutes ses dimensions - philosophique, psychologique, sociologique, scientifique, technique, économique, politique et sociale - en publiant des outils de réflexion.
Serge LEFORT
02/05/2009
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
La Société du risque. Risque et Politique
En 1986, le sociologue allemand, Ulrich Beck publie un livre sur La société du risque [1] et remporte un grand succès. Son livre n'est pas un manifeste écologique, ni une dénonciation de la multiplication des risques technologiques caractérisant la société contemporaine, mais plutôt une interrogation sur les caractéristiques d'une société considérant tous ses problèmes comme des risques, faisant du risque le principe de ses valeurs. Ainsi Ulrich Beck montre que la question du risque est au coeur de la politique moderne. Le risque est au coeur du contrat de solidarité qui représente la forme du contrat social pour le XXe siècle industrialisé. Il est aujourd'hui au centre d'un débat en raison même de la transformation dans la nature des risques sociaux : maladie, retraite, chômage. D'où la recherche de formes de protections alternatives qui caractériseront sans doute le XXIe siècle. Une autre forme de politisation par le risque est apparue dans les années 1970 avec la montée de la conscience écologique. Les grands risques technologiques (le nucléaire en particulier), les catastrophes industrielles, les interrogations sur les évolutions du climat, la montée des risques sanitaires (transfusion sanguine), alimentation (vache folle) ont conduit les États à définir une nouvelle politique du risque liée à la notion de "principe de précaution". Elle porte sans doute avec elle la naissance d'une nouvelle organisation de l'État dans ses fonctions de sécurité. En son coeur, à la fois la question du savoir - à travers le problème de l'expertise - dans les procédures qui conduisent à décider que tel ou tel risque est acceptable.
Conférence, Canal-U.
[1] BECK Ulrich, La société du risque - Sur la voie d'une autre modernité, Champs Flammarion, 2008.
C'est en 1986, peu de temps après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que paraissait en Allemagne La Société du risque. Livre pionnier, traduit en plusieurs langues, sa publication en français intervint au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 et de l'explosion d'une usine chimique à Toulouse. Alors que l'on s'interroge plus que jamais sur le "risque zéro", l'assurance, la responsabilité et la prévention, l'ouvrage d'Ulrich Beck fournit des clés pour penser ce que l'auteur diagnostique comme un véritable changement de société. Car si nous ne vivons pas dans un monde plus dangereux qu'auparavant, le risque est désormais beaucoup plus qu'une menace : il est devenu la mesure de notre action. A une logique de la répartition des richesses a succédé une logique de la répartition des risques : contrainte dès lors de poser continuellement la question de ses propres fondements, la "société du risque" fait de l'avenir la question du présent.
Comptes-rendus de l'ouvrage :
• BEAU Nathalie, Parutions.
• BECK Ulrich, Constructif - Sciences Citoyennes.
• BOUZAN Ariette, Questions de communication.
• CAUCHIE J.-FR. et HUBERT H.-O., La Revue Nouvelle.
• KESSLER Denis, Fédération Française des Sociétés d'Assurances.
• LATOUR Bruno, CNL.
• LOMBART Christelle, CNAM.
• SMOUTS Marie-Claude, CNRS.
• VANDENBERGHE Frédéric, Revue du MAUSS.
• ZALIO Pierre-Paul, Melissa.
2 mai 2009
1 mai 2009
La Chine retire son soutien aux USA
Un parlementaire US, le Représentant Mark Kirk qui fait partie d’un comité de soutien au développement des relations entre les USA et la Chine, jette un cri d’alarme auprès de ses collègues. Il leur signale que la Chine a entamé un processus de retrait de son soutien financier indirect aux USA, au travers de ses achats de bons du trésor US qui sont stoppés depuis janvier-février. Kirk, qui promeut effectivement de meilleures relations entre la Chine et les USA est très inquiet de ces prolongements, qu’il juge par ailleurs justifiés du point de vue de la Chine qui n’a pas trouvé, selon lui, l’ouverture et la compréhension qu’elle pourrait attendre des USA en raison du soutien qu’elle apporte à ce pays.
Kirk exprime une inquiétude existant dans certains milieux, assez restreints à Washington, favorables à de bonnes relations avec la Chine. Pour ces milieux, les pressions bureaucratiques alarmistes anti-chinoises du Pentagone, soutenues et complétées par des groupes de pression idéologiques de même orientation existent toujours et retrouvent de la vigueur; ils sont renforcées par l'attitude générale des milieux financiers gagnés par l’optimisme printanier annonçant la “reprise” comme de plus en plus imminente, qui tend à tenir désormais pour plus négligeable le rôle de la Chine, selon justement l’affirmation de cette “reprise” miraculeuse déjà en route du côté US.
[...]
Les déclarations de Mark Kirk sont rapportées par AFP, relayé le 30 avril 2009 par RAW Story. On observe effectivement dans les déclarations de Kirk, ce qui est encore plus remarquable du fait qu’il est républicain, une justification constante du comportement des Chinois. Il s’agit, de sa part, d’un avertissement à peine voilé à ceux qui, à Washington, estiment qu’il n’y a aucune raison de ménager les Chinois. Plus qu’une critique d’une position politique anti-chinoise, il s’agit de la dénonciation d’une attitude de complaisance, d’égocentrisme et de futilité qui fait oublier littéralement du jour au lendemain, en fonction d’un courant virtualiste, les nécessités de la véritable situation américaniste.
01/05/2009
Publié par Dedefensa.
Kirk exprime une inquiétude existant dans certains milieux, assez restreints à Washington, favorables à de bonnes relations avec la Chine. Pour ces milieux, les pressions bureaucratiques alarmistes anti-chinoises du Pentagone, soutenues et complétées par des groupes de pression idéologiques de même orientation existent toujours et retrouvent de la vigueur; ils sont renforcées par l'attitude générale des milieux financiers gagnés par l’optimisme printanier annonçant la “reprise” comme de plus en plus imminente, qui tend à tenir désormais pour plus négligeable le rôle de la Chine, selon justement l’affirmation de cette “reprise” miraculeuse déjà en route du côté US.
[...]
Les déclarations de Mark Kirk sont rapportées par AFP, relayé le 30 avril 2009 par RAW Story. On observe effectivement dans les déclarations de Kirk, ce qui est encore plus remarquable du fait qu’il est républicain, une justification constante du comportement des Chinois. Il s’agit, de sa part, d’un avertissement à peine voilé à ceux qui, à Washington, estiment qu’il n’y a aucune raison de ménager les Chinois. Plus qu’une critique d’une position politique anti-chinoise, il s’agit de la dénonciation d’une attitude de complaisance, d’égocentrisme et de futilité qui fait oublier littéralement du jour au lendemain, en fonction d’un courant virtualiste, les nécessités de la véritable situation américaniste.
01/05/2009
Publié par Dedefensa.
30 avril 2009
La grippe saisonnière tue !
Alors que monte la vague d'une psychose mondiale à propos de la grippe A(H1N1), dite "grippe porcine" et baptisée "grippe mexicaine" par les médias dominants [1], il est important de mettre en parallèle les chiffres des cas de la grippe A(H1N1) et ceux de la grippe saisonnière.
La grippe A(H1N1) a provoqué 8 décès entre le 23 et le 29 avril 2009 dans le monde (7 au Mexique et 1 aux États-Unis).
La grippe saisonnière provoque entre 250 000 à 500 000 décès par an dans le monde.
Dans la phase actuelle de développement de la grippe A(H1N1) on est très loin, très très loin du nombre de cas graves et de morts provoqué chaque année par la grippe saisonnière.
La grippe saisonnière entraîne entre 57 692 et 96 153 cas par semaine dans le monde. Or en une semaine, on compte seulement 148 cas confirmés et 3 116 cas "possibles" de la grippe A(H1N1) dans le monde.
La grippe saisonnière entraîne entre 4 800 et 9 615 morts par semaine dans le monde. Or en une semaine, on compte seulement 8 morts confirmés et 176 morts "probables" de la grippe A(H1N1) dans le monde.
Quelque soit le mot de calcul retenu, cas confirmés ou cas "possibles" et morts confirmés ou morts "probables", on constate que
1) le nombre de cas et de morts attribué à la grippe A(H1N1) reste faible comparé à celui constaté chaque année pour la grippe saisonnière ;
2) les chiffres n'explosent pas comme le prétendent les médias dominants. Le nombre des morts "probables" a été revu à la baisse et celui des morts confirmés est resté constant.
La phase 5 d'alerte décrétée par l'OMS n'est pas significative d'une aggravation du risque sanitaire comme beaucoup de gens le croit, mais il constitue une demande d'engagement des gouvernements pour lutter contre un risque de pandémie.
Chaque gouvernement réagit à sa manière. Le gouvernement mexicain révise à la baisse le nombre de morts confirmés et "probables" après avoir publié un décret réquisitionnant des locaux [comme par hasard cela s'applique aux locaux syndicaux, aux associations citoyennes, etc.], interdisant toutes manifestations et mettant la population sous contrôle de l'armée. Le gouvernement français se veut rassurant, mais ne convainc pas. Que signifie, par exemple, détenir des stocks de Tamiflu alors qu'il n'est pas prouvé que ce médicament soit efficace contre le virus A(H1N1) [2] ?
Le double-jeu alarmiste et rassurant est classique pour soumettre les populations en les maintenant dans un état infantile [3]. Parlons d'autre chose... avec mes amis mexicains.
Serge LEFORT
Desde México
30/04/2009
Lire la suite… ¡Ya basta! du A(H1N1)
Lire aussi :
• PADILLA VILLARREAL Beatriz [Université Autonome de Coahuila, Mexique], L'agenda médiatique et la construction sociale de l'incertitude, Magazine de la Communication de Crise n°13, Avril 2007 [Télécharger 10 pages].
• Articles Grippe A/H1N1, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Risque & Gestion du risque, Monde en Question.
Pour aller plus loin :
• Grippe saisonnière & Grippe pandémique H1N1, Institut de Veille Sanitaire
• Grippe saisonnière, Organisation Mondiale de la Santé
• Grippe pandémique H1N1 2009, Organisation Mondiale de la Santé
• Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur, OMS
• Grippe, Wikipédia
• Grippe pandémique H1N1 2009, Wikipédia
Commentaires : ATTENTION aux sources journalistiques du nombre de "cas confirmés en laboratoire" qui ne sont pas toujours fiables.
[1] Le terme exacte est grippe à virus type A, sous-type H1N1 soit grippe A(H1N1) selon la norme OMS au 30 avril 2009.
Les médias nous racontent que la grippe A(H1N1) serait d'origine mexicaine (quelles preuves ont-ils ?) alors qu'on a dénombré à ce jour 91 cas, confirmés en laboratoire, aux États-Unis contre 26 cas au Mexique.
Source : Grippe porcine – bulletin n°5, OMS.
[2] Sur l'efficacité du Tamiflu voir : C dans l'air - France 5.
Sur les risques du Tamiflu lire : Prescrire.
[3] Note du 01/05/2009 Lire : REY Jean-François, Double bind et discours politique, Mots, Année 1995, Volume 43, Numéro 43, pp. 113-117, Persée.
La grippe A(H1N1) a provoqué 8 décès entre le 23 et le 29 avril 2009 dans le monde (7 au Mexique et 1 aux États-Unis).
Au 29 avril 2009, à 18:00 GMT, neuf pays avaient officiellement notifié 148 cas d'infection par le virus A(H1N1) de la grippe porcine. Le Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique a notifié 91 cas humains confirmés au laboratoire, dont un mortel. Le Mexique a notifié 26 cas humains confirmés, dont sept mortels.
Les pays suivants ont notifié des cas d'infection, mais aucun cas mortel : Allemagne (3), Autriche (1), Canada (13), Espagne (4), Israël (2), Nouvelle-Zélande (3) et Royaume-Uni (5).
Source : Grippe porcine – bulletin n°5, OMS
La grippe saisonnière provoque entre 250 000 à 500 000 décès par an dans le monde.
La grippe se propage rapidement dans le monde lors d’épidémies saisonnières qui ont des répercussions économiques considérables en termes d’hospitalisations, de dépenses de santé et de pertes de productivité.
Lors des épidémies annuelles, 5 à 15 % de la population souffrent d’infections des voies respiratoires supérieures. Les hospitalisations et les décès surviennent principalement dans les groupes à haut risque (personnes âgées, malades chroniques). Même si ces chiffres sont difficiles à évaluer, on pense que les épidémies annuelles entraînent entre 3 et 5 millions de cas graves et 250 000 à 500 000 décès par an dans le monde.
Source : La grippe, OMS
Dans la phase actuelle de développement de la grippe A(H1N1) on est très loin, très très loin du nombre de cas graves et de morts provoqué chaque année par la grippe saisonnière.
La grippe saisonnière entraîne entre 57 692 et 96 153 cas par semaine dans le monde. Or en une semaine, on compte seulement 148 cas confirmés et 3 116 cas "possibles" de la grippe A(H1N1) dans le monde.
La grippe saisonnière entraîne entre 4 800 et 9 615 morts par semaine dans le monde. Or en une semaine, on compte seulement 8 morts confirmés et 176 morts "probables" de la grippe A(H1N1) dans le monde.
Quelque soit le mot de calcul retenu, cas confirmés ou cas "possibles" et morts confirmés ou morts "probables", on constate que
1) le nombre de cas et de morts attribué à la grippe A(H1N1) reste faible comparé à celui constaté chaque année pour la grippe saisonnière ;
2) les chiffres n'explosent pas comme le prétendent les médias dominants. Le nombre des morts "probables" a été revu à la baisse et celui des morts confirmés est resté constant.
La phase 5 d'alerte décrétée par l'OMS n'est pas significative d'une aggravation du risque sanitaire comme beaucoup de gens le croit, mais il constitue une demande d'engagement des gouvernements pour lutter contre un risque de pandémie.
Les phases 1 à 3 concernent la préparation, notamment aux activités de développement des moyens d’action et de planification des interventions, tandis que les phases 4 à 6 indiquent clairement la nécessité d’engager des efforts de riposte contre la pandémie et d’atténuation de ses effets.
Phase 5 : elle se caractérisée par une propagation interhumaine du virus dans au moins deux pays d’une Région de l’OMS. Si la plupart des pays ne sont pas touchés à ce stade, la déclaration de la phase 5 est un signal fort indiquant qu’une pandémie est imminente et qu’il reste peu de temps pour finaliser l’organisation, la diffusion et la mise en oeuvre des mesures d’atténuation prévues.
Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur, OMS
Chaque gouvernement réagit à sa manière. Le gouvernement mexicain révise à la baisse le nombre de morts confirmés et "probables" après avoir publié un décret réquisitionnant des locaux [comme par hasard cela s'applique aux locaux syndicaux, aux associations citoyennes, etc.], interdisant toutes manifestations et mettant la population sous contrôle de l'armée. Le gouvernement français se veut rassurant, mais ne convainc pas. Que signifie, par exemple, détenir des stocks de Tamiflu alors qu'il n'est pas prouvé que ce médicament soit efficace contre le virus A(H1N1) [2] ?
Le double-jeu alarmiste et rassurant est classique pour soumettre les populations en les maintenant dans un état infantile [3]. Parlons d'autre chose... avec mes amis mexicains.
Serge LEFORT
Desde México
30/04/2009
Lire la suite… ¡Ya basta! du A(H1N1)
Lire aussi :
• PADILLA VILLARREAL Beatriz [Université Autonome de Coahuila, Mexique], L'agenda médiatique et la construction sociale de l'incertitude, Magazine de la Communication de Crise n°13, Avril 2007 [Télécharger 10 pages].
• Articles Grippe A/H1N1, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Risque & Gestion du risque, Monde en Question.
Pour aller plus loin :
• Grippe saisonnière & Grippe pandémique H1N1, Institut de Veille Sanitaire
• Grippe saisonnière, Organisation Mondiale de la Santé
• Grippe pandémique H1N1 2009, Organisation Mondiale de la Santé
• Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur, OMS
• Grippe, Wikipédia
• Grippe pandémique H1N1 2009, Wikipédia
Commentaires : ATTENTION aux sources journalistiques du nombre de "cas confirmés en laboratoire" qui ne sont pas toujours fiables.
[1] Le terme exacte est grippe à virus type A, sous-type H1N1 soit grippe A(H1N1) selon la norme OMS au 30 avril 2009.
Les médias nous racontent que la grippe A(H1N1) serait d'origine mexicaine (quelles preuves ont-ils ?) alors qu'on a dénombré à ce jour 91 cas, confirmés en laboratoire, aux États-Unis contre 26 cas au Mexique.
Source : Grippe porcine – bulletin n°5, OMS.
[2] Sur l'efficacité du Tamiflu voir : C dans l'air - France 5.
Sur les risques du Tamiflu lire : Prescrire.
[3] Note du 01/05/2009 Lire : REY Jean-François, Double bind et discours politique, Mots, Année 1995, Volume 43, Numéro 43, pp. 113-117, Persée.
Grippe A/H1N1 : les faits
29 avril 2009 -- La situation continue d'évoluer rapidement. Au 29 avril 2009, à 18:00 GMT, neuf pays avaient officiellement notifié 148 cas d'infection par le virus A/H1N1 de la grippe porcine. Le Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique a notifié 91 cas humains confirmés au laboratoire, dont un mortel. Le Mexique a notifié 26 cas humains confirmés, dont sept mortels.
Les pays suivants ont notifié des cas d'infection, mais aucun cas mortel : Allemagne (3), Autriche (1), Canada (13), Espagne (4), Israël (2), Nouvelle-Zélande (3) et Royaume-Uni (5).
Des informations supplémentaires sur l'évolution de la situation seront disponibles sur le site Web de l'OMS qui est régulièrement mis à jour.
L'OMS ne recommande pas de restrictions concernant les voyages, ni la fermeture des frontières. Par prudence, il est conseillé aux personnes malades de différer les déplacements à l'étranger ; les personnes présentant des symptômes à la suite d'un voyage international devraient consulter un médecin et s'en tenir aux directives des autorités nationales. La consommation de viande de porc bien cuite ou de produits à base de porc ne présente en l'occurrence aucun risque d'infection. D'une manière générale, il est conseillé aux gens de se laver soigneusement et fréquemment les mains à l'eau et au savon et de consulter un médecin au cas où ils présenteraient des symptômes quelconques de type grippal.
Grippe porcine - bulletin n°5, OMS.
Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur
Les phases 1 à 3 concernent la préparation, notamment aux activités de développement des moyens d’action et de planification des interventions, tandis que les phases 4 à 6 indiquent clairement la nécessité d’engager des efforts de riposte contre la pandémie et d’atténuation de ses effets.
La phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur est la phase 5.
Phase 5 : elle se caractérisée par une propagation interhumaine du virus dans au moins deux pays d’une Région de l’OMS. Si la plupart des pays ne sont pas touchés à ce stade, la déclaration de la phase 5 est un signal fort indiquant qu’une pandémie est imminente et qu’il reste peu de temps pour finaliser l’organisation, la diffusion et la mise en oeuvre des mesures d’atténuation prévues.
Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur, OMS.
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
Les pays suivants ont notifié des cas d'infection, mais aucun cas mortel : Allemagne (3), Autriche (1), Canada (13), Espagne (4), Israël (2), Nouvelle-Zélande (3) et Royaume-Uni (5).
Des informations supplémentaires sur l'évolution de la situation seront disponibles sur le site Web de l'OMS qui est régulièrement mis à jour.
L'OMS ne recommande pas de restrictions concernant les voyages, ni la fermeture des frontières. Par prudence, il est conseillé aux personnes malades de différer les déplacements à l'étranger ; les personnes présentant des symptômes à la suite d'un voyage international devraient consulter un médecin et s'en tenir aux directives des autorités nationales. La consommation de viande de porc bien cuite ou de produits à base de porc ne présente en l'occurrence aucun risque d'infection. D'une manière générale, il est conseillé aux gens de se laver soigneusement et fréquemment les mains à l'eau et au savon et de consulter un médecin au cas où ils présenteraient des symptômes quelconques de type grippal.
Grippe porcine - bulletin n°5, OMS.
Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur
Les phases 1 à 3 concernent la préparation, notamment aux activités de développement des moyens d’action et de planification des interventions, tandis que les phases 4 à 6 indiquent clairement la nécessité d’engager des efforts de riposte contre la pandémie et d’atténuation de ses effets.
La phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur est la phase 5.
Phase 5 : elle se caractérisée par une propagation interhumaine du virus dans au moins deux pays d’une Région de l’OMS. Si la plupart des pays ne sont pas touchés à ce stade, la déclaration de la phase 5 est un signal fort indiquant qu’une pandémie est imminente et qu’il reste peu de temps pour finaliser l’organisation, la diffusion et la mise en oeuvre des mesures d’atténuation prévues.
Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur, OMS.
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
La Chine et le Proche-Orient
La Chine prend position sur les problèmes du Proche-Orient
Prise de position sur la restitution du Plateau du Golan, sur le règlement du conflit israelo-palestinien,... Au cours d'une tournée dans la région, le Ministre des Affaires étrangères chinois a fait connaître l'opinion de la Chine sur les problèmes proche-orientaux. Des échanges gagnant-gagnant.
Nouvelle puissance économique et militaire oblige, la Chine est appelée à clarifier sa position sur des questions internationales qui lui semblaient, il y a encore peu, bien éloignées. C'est ce que vient de tenter de faire le Ministre des Affaires étrangères chinois au cours d'une tournée qui l'aura conduit en Egypte, dans les Territoires Palestiniens, en Israël et en Syrie.
A cette occasion, Yang Jiechi a notamment évoqué l'opinion de la Chine sur le règlement du conflit israelo-palestinien. Il a souligné que le processus de paix devait suivre les résolutions des Nations Unies, la "Feuille de route", ainsi que l'initiative arabe pour la paix. Il a réaffirmé le soutien chinois à la création d'un état palestinien indépendant et vivant en harmonie avec Israël et insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de soutenir l'unité palestinienne.
A Jérusalem, le chef de la diplomatie s'est rendu devant le Mur des Lamentations, vendredi 24 avril, avant d'apposer ses mains sur ce lieu saint du judaïsme. M. Yang s'est ensuite rendu à Bethléem, en Territoires Palestiniens, où il a visité l'Eglise de la Nativité.
Son séjour proche-oriental s'est achevé à Damas, où il a apporté le soutien de la Chine à la volonté de la Syrie de récupérer le plateau du Golan, occupé par Israël depuis la Guerre des six jours en 1967 et annexé en 1981. A plusieurs reprises, M. Yang a appelé Israël a reprendre les négociations avec les Palestiniens, la Syrie et le Liban. La Chine était jusqu'à présent restée discrète sur ces questions. Il est probable qu'elle fera de plus en plus entendre sa voix à l'avenir. En décembre dernier, l'influent vice-Premier ministre Li Keqiang avait déjà condamné l'offensive israélienne dans la Bande Gaza et appelé à cesser les opérations militaires. Le Japon s'était empressé de faire de même.
Dans les pays arabes du Proche-Orient, la Chine est accueillie à bras ouverts. Le leadership chinois n'y est pas perçu comme il peut l'être aux États-Unis ou en Europe. Au contraire, alors que l'Amérique y souffre toujours d'un déficit en termes d'image, lié à deux guerres infructueuses en Irak et en Afghanistan et à un soutien contesté à la politique israélienne, la Chine est appréciée pour son détachement vis-à-vis des régimes en place.
Comme les États-Unis du Président Wilson
Jon B. Alterman, chercheur au Center for Strategic and International Studies à Washington, n'hésite pas à comparer cette situation à celle des États-Unis il y a près d'un siècle. A l'écart des conflits d'intérêt qui avaient tiraillé la région au cours du XIXe Siècle et n'y ayant alors que peu de relations de clientélisme, l'Amérique était perçue par beaucoup comme une alternative à l'impérialisme européen. A l'époque, la confiance dans la sincérité de l'anti-colonialisme américain avait ouvert la voie à la prise d'influence des États-Unis dans la région, tout comme la doctrine chinoise de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays et le soutien à la création d'un état palestinien indépendant peuvent ouvrir des portes à la Chine.
A la différence de Washington, dont l'image est encore ternie par l'invasion de l'Irak, par la doctrine du changement de régime et par le projet de Grand Moyen Orient des néo-conservateurs américains, Pékin ne représente pas une gêne pour les gouvernements de la région. Le Parti Communiste Chinois n'est pas trop regardant sur les pratiques en termes de droits de l'Homme, d'élections démocratiques ou de respect des droits de l'opposition [1].
L'alternative chinoise séduit également les opinions publiques des pays du Proche-Orient. Selon un sondage réalisé en 2008 par l'institut Gallup, 40% de la population des pays du Proche-Orient approuvent la prestation de la Chine en tant que leader mondial, alors que seulement 17% des personnes interrogées sont satisfaites du rôle joué par les États-Unis. Deux ans plus tôt, dans un autre sondage, les Proche-Orientaux rangeaient la Chine au second rang, derrière la France, du classement des pays qu'ils voudraient voir jouer le rôle de superpuissance s'il n'y en avait qu'une.
Profond soutien sur la question de Taïwan
Mais les leaders chinois ne semblent pas souhaiter concurrencer trop directement les États-Unis dans la région. L'engagement de la Chine au Proche-Orient est quasiment nul sur le plan militaire. Conséquence directe de cette situation : les liens commerciaux qu'elle tisse là-bas, notamment dans le secteur énergétique, sont encore dépendants des États-Unis en termes de sécurité. La Chine mène encore une diplomatie en retrait dans la région. Mais elle y fait des affaires, dont elle a bien besoin pour assouvir sa nouvelle soif énergétique et se trouve des partenaires diplomatiques
En Syrie, le Ministre des Affaires étrangères chinois a pu rencontrer le président Bachar Al-Assad, un rescapé de "l'Axe du Mal", qui a appelé de ses voeux un renforcement des relations bilatérales dans le contexte de crise économique. M. Al-Assad a souligné le rôle de la Chine dans le monde et dit apprécier sa position sur la question du plateau du Golan ainsi que les efforts de la Chine en faveur du processus de paix au Proche-Orient. Et pour Pékin, il s'agit d'un échange gagnant-gagnant : le président syrien a fait part à Yang Jiechi de son profond soutien à la République Populaire de Chine sur la question de Taiwan.
Harold Thibault
28/04/2009
Publié par Aujourd'hui la Chine.
[1] Commentaires : Cette phrase "politiquement correcte" sent la langue de bois après le retournement de veste du gouvernement français sur la question du Tibet. De plus, beaucoup de gouvernements, en tête celui des États-Unis, soutiennent sans état d'âme les régimes non-démocratiques (pour ne pas dire réactionnaires) du Moyen-Orient.
Prise de position sur la restitution du Plateau du Golan, sur le règlement du conflit israelo-palestinien,... Au cours d'une tournée dans la région, le Ministre des Affaires étrangères chinois a fait connaître l'opinion de la Chine sur les problèmes proche-orientaux. Des échanges gagnant-gagnant.
Nouvelle puissance économique et militaire oblige, la Chine est appelée à clarifier sa position sur des questions internationales qui lui semblaient, il y a encore peu, bien éloignées. C'est ce que vient de tenter de faire le Ministre des Affaires étrangères chinois au cours d'une tournée qui l'aura conduit en Egypte, dans les Territoires Palestiniens, en Israël et en Syrie.
A cette occasion, Yang Jiechi a notamment évoqué l'opinion de la Chine sur le règlement du conflit israelo-palestinien. Il a souligné que le processus de paix devait suivre les résolutions des Nations Unies, la "Feuille de route", ainsi que l'initiative arabe pour la paix. Il a réaffirmé le soutien chinois à la création d'un état palestinien indépendant et vivant en harmonie avec Israël et insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de soutenir l'unité palestinienne.
A Jérusalem, le chef de la diplomatie s'est rendu devant le Mur des Lamentations, vendredi 24 avril, avant d'apposer ses mains sur ce lieu saint du judaïsme. M. Yang s'est ensuite rendu à Bethléem, en Territoires Palestiniens, où il a visité l'Eglise de la Nativité.
Son séjour proche-oriental s'est achevé à Damas, où il a apporté le soutien de la Chine à la volonté de la Syrie de récupérer le plateau du Golan, occupé par Israël depuis la Guerre des six jours en 1967 et annexé en 1981. A plusieurs reprises, M. Yang a appelé Israël a reprendre les négociations avec les Palestiniens, la Syrie et le Liban. La Chine était jusqu'à présent restée discrète sur ces questions. Il est probable qu'elle fera de plus en plus entendre sa voix à l'avenir. En décembre dernier, l'influent vice-Premier ministre Li Keqiang avait déjà condamné l'offensive israélienne dans la Bande Gaza et appelé à cesser les opérations militaires. Le Japon s'était empressé de faire de même.
Dans les pays arabes du Proche-Orient, la Chine est accueillie à bras ouverts. Le leadership chinois n'y est pas perçu comme il peut l'être aux États-Unis ou en Europe. Au contraire, alors que l'Amérique y souffre toujours d'un déficit en termes d'image, lié à deux guerres infructueuses en Irak et en Afghanistan et à un soutien contesté à la politique israélienne, la Chine est appréciée pour son détachement vis-à-vis des régimes en place.
Comme les États-Unis du Président Wilson
Jon B. Alterman, chercheur au Center for Strategic and International Studies à Washington, n'hésite pas à comparer cette situation à celle des États-Unis il y a près d'un siècle. A l'écart des conflits d'intérêt qui avaient tiraillé la région au cours du XIXe Siècle et n'y ayant alors que peu de relations de clientélisme, l'Amérique était perçue par beaucoup comme une alternative à l'impérialisme européen. A l'époque, la confiance dans la sincérité de l'anti-colonialisme américain avait ouvert la voie à la prise d'influence des États-Unis dans la région, tout comme la doctrine chinoise de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays et le soutien à la création d'un état palestinien indépendant peuvent ouvrir des portes à la Chine.
A la différence de Washington, dont l'image est encore ternie par l'invasion de l'Irak, par la doctrine du changement de régime et par le projet de Grand Moyen Orient des néo-conservateurs américains, Pékin ne représente pas une gêne pour les gouvernements de la région. Le Parti Communiste Chinois n'est pas trop regardant sur les pratiques en termes de droits de l'Homme, d'élections démocratiques ou de respect des droits de l'opposition [1].
L'alternative chinoise séduit également les opinions publiques des pays du Proche-Orient. Selon un sondage réalisé en 2008 par l'institut Gallup, 40% de la population des pays du Proche-Orient approuvent la prestation de la Chine en tant que leader mondial, alors que seulement 17% des personnes interrogées sont satisfaites du rôle joué par les États-Unis. Deux ans plus tôt, dans un autre sondage, les Proche-Orientaux rangeaient la Chine au second rang, derrière la France, du classement des pays qu'ils voudraient voir jouer le rôle de superpuissance s'il n'y en avait qu'une.
Profond soutien sur la question de Taïwan
Mais les leaders chinois ne semblent pas souhaiter concurrencer trop directement les États-Unis dans la région. L'engagement de la Chine au Proche-Orient est quasiment nul sur le plan militaire. Conséquence directe de cette situation : les liens commerciaux qu'elle tisse là-bas, notamment dans le secteur énergétique, sont encore dépendants des États-Unis en termes de sécurité. La Chine mène encore une diplomatie en retrait dans la région. Mais elle y fait des affaires, dont elle a bien besoin pour assouvir sa nouvelle soif énergétique et se trouve des partenaires diplomatiques
En Syrie, le Ministre des Affaires étrangères chinois a pu rencontrer le président Bachar Al-Assad, un rescapé de "l'Axe du Mal", qui a appelé de ses voeux un renforcement des relations bilatérales dans le contexte de crise économique. M. Al-Assad a souligné le rôle de la Chine dans le monde et dit apprécier sa position sur la question du plateau du Golan ainsi que les efforts de la Chine en faveur du processus de paix au Proche-Orient. Et pour Pékin, il s'agit d'un échange gagnant-gagnant : le président syrien a fait part à Yang Jiechi de son profond soutien à la République Populaire de Chine sur la question de Taiwan.
Harold Thibault
28/04/2009
Publié par Aujourd'hui la Chine.
[1] Commentaires : Cette phrase "politiquement correcte" sent la langue de bois après le retournement de veste du gouvernement français sur la question du Tibet. De plus, beaucoup de gouvernements, en tête celui des États-Unis, soutiennent sans état d'âme les régimes non-démocratiques (pour ne pas dire réactionnaires) du Moyen-Orient.
29 avril 2009
L'OMS dément les médias
28 avril 2009 – La situation actuelle continue d’évoluer rapidement. À 19h15, le 28 avril 2009, sept pays avaient officiellement notifié des cas d’infection par le virus H1N1 de la grippe porcine. Le gouvernement des Etats-Unis a notifié 64 cas, confirmés en laboratoire et aucun décès. Le Mexique a notifié 26 cas confirmés, dont sept décès.
Les pays qui suivent ont notifié des cas confirmés en laboratoire mais pas de décès : Canada (6), Nouvelle-Zélande (3), Royaume-Uni (2), Israël (2) et Espagne (2).
De nouvelles informations sur la situation seront publiées régulièrement sur le site Web de l’OMS.
L’OMS ne recommande aucune restriction aux voyages ordinaires, ni la fermeture des frontières. On considère qu’il est prudent pour les personnes malades de retarder leur voyage international et, pour les personnes manifestant des symptômes après un voyage international, d’aller consulter un médecin, en appliquant les recommandations des autorités nationales.
La consommation de viande de porc ou de produits dérivés bien cuits n’entraîne aucun risque d’infection. Il est conseillé à chacun de se laver soigneusement et régulièrement les mains à l’eau et au savon et d’aller consulter un médecin, dès que le moindre symptôme d’un syndrome de type grippal se manifeste.
Grippe porcine – bulletin n°4, OMS.
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
Les pays qui suivent ont notifié des cas confirmés en laboratoire mais pas de décès : Canada (6), Nouvelle-Zélande (3), Royaume-Uni (2), Israël (2) et Espagne (2).
De nouvelles informations sur la situation seront publiées régulièrement sur le site Web de l’OMS.
L’OMS ne recommande aucune restriction aux voyages ordinaires, ni la fermeture des frontières. On considère qu’il est prudent pour les personnes malades de retarder leur voyage international et, pour les personnes manifestant des symptômes après un voyage international, d’aller consulter un médecin, en appliquant les recommandations des autorités nationales.
La consommation de viande de porc ou de produits dérivés bien cuits n’entraîne aucun risque d’infection. Il est conseillé à chacun de se laver soigneusement et régulièrement les mains à l’eau et au savon et d’aller consulter un médecin, dès que le moindre symptôme d’un syndrome de type grippal se manifeste.
Grippe porcine – bulletin n°4, OMS.
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
Grippe porcine ou copains comme cochons ?
Deux cent morts à cause de la grippe porcine [1], c’est oublier les 250000 décès annuels du fait des grippes « traditionnelles ». A part pour gonfler les profits des laboratoires Roche, ou pour faire peur, on ne voit pas l’intérêt du show médiatique.
Il y a quelques temps, le Canard Enchainé relevait le fait que les laboratoires Roche, dans le cadre de l’épidémie de grippe aviaire, avaient été choisis pour pondre l’antiviral nécessaire au soin des humains touchés par une possible mutation du virus H5N1.
Contrairement à ce qui aurait dû être fait, l’état n’avait pas choisi un générique, bien moins coûteux, pour lutter contre une possible pandémie. Soit.
Roche avait alors produit un stock considérable de Tamiflu dans l’attente de cette pandémie... qui ne vint pas !
Roche, par le rachat de ce brevet, issu de la recherche publique, espérait ainsi toucher le jackpot, mais le Tamiflu produit lui restait sur les bras... jusqu’à cette épidémie de H1N1 porcin du Mexique.
EFFET D’AUBAINE
Le prix du Tamiflu était descendu à 7,70 € la boîte, et là, alors qu’on se rapproche de la date limite de vente des stocks, paf ! Grippe porcine, pandémie, et tout et tout !
Les prix flambent, la boîte dépasse les 20 € et les états décident de passer en alerte 4, alerte obligeant les hôpitaux à faire leur stock de... Tamiflu ! Quelle aubaine pour Roche ! Sur le marché parallèle, ce médicament dépasse même les 150€ !
D’autant que, sans même remettre en cause cette pandémie, l’éfficacité du Tamiflu dans la lutte contre ce virus est loin d’être prouvée ! En effet, le cachet en question a été étudié et développé sur des souches de grippe différentes et le virus actuel de la grippe porcine de la souche A/H1N1 s’avère constitué pour la première fois, de souches aviaire, porcine et humaine. L’ampleur de l’effet du Tamiflu dans le traitement et la prévention de nouvelles souches de la grippe n’est donc pas assurée. Son efficacité sur le virus actuel n’est... pas garantie, ni son impact sur les conséquences possibles comme le nombre d’hospitalisations, la mortalité, ou même les conséquences économiques d’une telle pandémie de grippe (ces médicaments doivent être administrés dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes).
Pire, dans le cadre de la grippe aviaire, on a découvert que le virus pouvait développer une resistance au... Tamiflu !
PRINCIPE DE LA RELATIVITÉ
Mais les accords sont passés, les sommes en jeu considérables et nous pourrions bien être le dindon de cette "farce capitaliste" consistant seulement à apporter des bénéfices à Roche, le tout, encore une fois, sous la pression médiatique qui monte en épingle cette pantomime !
Et la peur, instaurée par nos amis des médias, tourne à l’abracadabrantesque !
Cent à deux cent morts à cause de cette grippe porcine, c’est catastrophique [2]. Mais pourquoi, alors, ne pas parler des 250 000 à 500 000 morts annuels du fait des grippes "traditionnelles" (chiffres de l’OMS) ? Pour l’exemple, dont personne n’a parlé à l’époque, une grippe bien humaine, en 2002, a fait, en trois mois, plus de 800 morts à Madagascar uniquement (sur 27 000 cas) ! Et pourtant, il n’en a pas été question, ici, en Occident...
A croire que le Mexique s’est enrhumé au bon moment...
Peachy Carnehan
28/04/2009
Publié par AgoraVox selon Nordenstar.
Lire aussi :
• Serge LEFORT, La grippe saisonnière tue !, Monde en Question.
• Serge LEFORT, ¡Ya basta! du A(H1N1), Monde en Question.
• Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
• Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
[1] Contrairement à la désinformation des médias reprise sans critique par tous, on sait que :
[2] Voir : Grippe porcine, Monde en Question Blogger - WordPress.
Il y a quelques temps, le Canard Enchainé relevait le fait que les laboratoires Roche, dans le cadre de l’épidémie de grippe aviaire, avaient été choisis pour pondre l’antiviral nécessaire au soin des humains touchés par une possible mutation du virus H5N1.
Contrairement à ce qui aurait dû être fait, l’état n’avait pas choisi un générique, bien moins coûteux, pour lutter contre une possible pandémie. Soit.
Roche avait alors produit un stock considérable de Tamiflu dans l’attente de cette pandémie... qui ne vint pas !
Roche, par le rachat de ce brevet, issu de la recherche publique, espérait ainsi toucher le jackpot, mais le Tamiflu produit lui restait sur les bras... jusqu’à cette épidémie de H1N1 porcin du Mexique.
EFFET D’AUBAINE
Le prix du Tamiflu était descendu à 7,70 € la boîte, et là, alors qu’on se rapproche de la date limite de vente des stocks, paf ! Grippe porcine, pandémie, et tout et tout !
Les prix flambent, la boîte dépasse les 20 € et les états décident de passer en alerte 4, alerte obligeant les hôpitaux à faire leur stock de... Tamiflu ! Quelle aubaine pour Roche ! Sur le marché parallèle, ce médicament dépasse même les 150€ !
D’autant que, sans même remettre en cause cette pandémie, l’éfficacité du Tamiflu dans la lutte contre ce virus est loin d’être prouvée ! En effet, le cachet en question a été étudié et développé sur des souches de grippe différentes et le virus actuel de la grippe porcine de la souche A/H1N1 s’avère constitué pour la première fois, de souches aviaire, porcine et humaine. L’ampleur de l’effet du Tamiflu dans le traitement et la prévention de nouvelles souches de la grippe n’est donc pas assurée. Son efficacité sur le virus actuel n’est... pas garantie, ni son impact sur les conséquences possibles comme le nombre d’hospitalisations, la mortalité, ou même les conséquences économiques d’une telle pandémie de grippe (ces médicaments doivent être administrés dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes).
Pire, dans le cadre de la grippe aviaire, on a découvert que le virus pouvait développer une resistance au... Tamiflu !
PRINCIPE DE LA RELATIVITÉ
Mais les accords sont passés, les sommes en jeu considérables et nous pourrions bien être le dindon de cette "farce capitaliste" consistant seulement à apporter des bénéfices à Roche, le tout, encore une fois, sous la pression médiatique qui monte en épingle cette pantomime !
Et la peur, instaurée par nos amis des médias, tourne à l’abracadabrantesque !
Cent à deux cent morts à cause de cette grippe porcine, c’est catastrophique [2]. Mais pourquoi, alors, ne pas parler des 250 000 à 500 000 morts annuels du fait des grippes "traditionnelles" (chiffres de l’OMS) ? Pour l’exemple, dont personne n’a parlé à l’époque, une grippe bien humaine, en 2002, a fait, en trois mois, plus de 800 morts à Madagascar uniquement (sur 27 000 cas) ! Et pourtant, il n’en a pas été question, ici, en Occident...
A croire que le Mexique s’est enrhumé au bon moment...
Peachy Carnehan
28/04/2009
Publié par AgoraVox selon Nordenstar.
Lire aussi :
• Serge LEFORT, La grippe saisonnière tue !, Monde en Question.
• Serge LEFORT, ¡Ya basta! du A(H1N1), Monde en Question.
• Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
• Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
[1] Contrairement à la désinformation des médias reprise sans critique par tous, on sait que :
Au 27 avril 2009, le gouvernement des Etats-Unis avait notifié 40 cas, confirmés en laboratoire, d’infection humaine par le virus A(H1N1) de la grippe porcine, mais aucun décès. Le Mexique a notifié 26 cas confirmés d’infection humaine par le même virus, dont sept décès. Le Canada a notifié six cas, mais pas de décès, et l’Espagne a notifié un cas, pas de décès.
Grippe porcine – bulletin n°3, OMS.
[2] Voir : Grippe porcine, Monde en Question Blogger - WordPress.
28 avril 2009
La fièvre monte... dans les médias
Cette affaire de la grippe porcine est de plus en plus confuse, étrange et délirante.
Il semble que les autorités de la santé canadiennes soient à l'origine de la psychose entretenue par les médias dominants [1] :
Tous les médias ont repris ce chiffre de 20 morts, alors qu'il n'était même pas confirmé par l'OMS, puis ont transformé le nombre de cas suspects en nombre de cas avérés et le nombre de morts "probables" (selon l'expression de José Angel Cordova, ministre de la Santé au Mexique) en nombre de morts certains. Ils affirment aujourd'hui que plus de 150 personnes seraient mortes au Mexique à cause de la grippe porcine [2].
Selon l'OMS, les analyses ne permettent de confirmer que 73 cas de grippe porcine dans le monde et 7 décès au Mexique :
La stratégie des médias dominants et des gouvernements, particulièrement celui du Mexique, est la la stratégie du choc.
Voici une chanson mexicaine créée à l'occasion de la psychose médiatico-politique en cours [4].
« C'est la nouvelle du jour, l'influenza est là, achetez tous des médocs pour affronter le bataillon. Il vaut mieux chopper le sida, un cancer ou une allergie. Autant se suicider à coup de tacos al pastor.
« Parce qu'ils disent que c'est la grippe parfaite, parce qu'ils disent que c'est la grippe parfaite, et ils ne savent pas que le Chilango [habitant de Mexico] vit déjà dans un brouillard de pollution.
« Pars de la capitale, bientôt tout va sauter… On va rester comme ça, tout brûlés par le soleil. Et maintenant, qui va nous aider ? Pas la peine d'appeler Superman, le temps qu'arrive Indiana Jones, on sera tous morts. »
Serge LEFORT
28/04/2009
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
[1] La plus ancienne dépêche fut publiée par Radio-canada (partiellement citée plus haut) et la majorité des dépêches émanent du Canada :
• Grippe porcine, Google Actualités.
• Grippe porcine, Yahoo! Actualités.
[2] Voir par exemple : Pourquoi il ne faut pas dire "grippe porcine"..., Le Point du 28/04/2009.
Cette affaire de la grippe porcine devient aussi au fil des jours celle de la grippe "mexicaine", selon l'expression raciste en vogue. Voir par exemple : AP-Yahoo! Actualités.
[3] Grippe porcine – bulletin n°3, OMS.
[4] La Cumbia de la Influenza, YouTube.
Il semble que les autorités de la santé canadiennes soient à l'origine de la psychose entretenue par les médias dominants [1] :
23 avril 2009, 16 h 22
Les autorités de la santé canadiennes ont émis un avertissement au sujet d'une maladie respiratoire sévère qui a fait 20 morts au Mexique au cours des quatre dernières semaines.
[...]
Jeudi, le Mexique a émis une alerte nationale au sujet de cette maladie. Les malades représentent des symptômes s'apparentant à ceux de la grippe. L'infection respiratoire semble très virulente puisque les personnes atteintes doivent être branchées à des respirateurs. Une vingtaine de personnes sont mortes au Mexique depuis trois semaines et des centaines d'autres ont contracté la maladie. Durant cette période, le nombre de cas a augmenté de 40 %.
Radio-canada
Tous les médias ont repris ce chiffre de 20 morts, alors qu'il n'était même pas confirmé par l'OMS, puis ont transformé le nombre de cas suspects en nombre de cas avérés et le nombre de morts "probables" (selon l'expression de José Angel Cordova, ministre de la Santé au Mexique) en nombre de morts certains. Ils affirment aujourd'hui que plus de 150 personnes seraient mortes au Mexique à cause de la grippe porcine [2].
Selon l'OMS, les analyses ne permettent de confirmer que 73 cas de grippe porcine dans le monde et 7 décès au Mexique :
Au 27 avril 2009, le gouvernement des Etats-Unis avait notifié 40 cas, confirmés en laboratoire, d’infection humaine par le virus A(H1N1) de la grippe porcine, mais aucun décès. Le Mexique a notifié 26 cas confirmés d’infection humaine par le même virus, dont sept décès. Le Canada a notifié six cas, mais pas de décès, et l’Espagne a notifié un cas, pas de décès [3].
La stratégie des médias dominants et des gouvernements, particulièrement celui du Mexique, est la la stratégie du choc.
Voici une chanson mexicaine créée à l'occasion de la psychose médiatico-politique en cours [4].
« C'est la nouvelle du jour, l'influenza est là, achetez tous des médocs pour affronter le bataillon. Il vaut mieux chopper le sida, un cancer ou une allergie. Autant se suicider à coup de tacos al pastor.
« Parce qu'ils disent que c'est la grippe parfaite, parce qu'ils disent que c'est la grippe parfaite, et ils ne savent pas que le Chilango [habitant de Mexico] vit déjà dans un brouillard de pollution.
« Pars de la capitale, bientôt tout va sauter… On va rester comme ça, tout brûlés par le soleil. Et maintenant, qui va nous aider ? Pas la peine d'appeler Superman, le temps qu'arrive Indiana Jones, on sera tous morts. »
Serge LEFORT
28/04/2009
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
[1] La plus ancienne dépêche fut publiée par Radio-canada (partiellement citée plus haut) et la majorité des dépêches émanent du Canada :
• Grippe porcine, Google Actualités.
• Grippe porcine, Yahoo! Actualités.
[2] Voir par exemple : Pourquoi il ne faut pas dire "grippe porcine"..., Le Point du 28/04/2009.
Cette affaire de la grippe porcine devient aussi au fil des jours celle de la grippe "mexicaine", selon l'expression raciste en vogue. Voir par exemple : AP-Yahoo! Actualités.
[3] Grippe porcine – bulletin n°3, OMS.
[4] La Cumbia de la Influenza, YouTube.
Un siècle de conflit entre le Sionisme et les Palestiniens
1. Le développement du sionisme : du Congrès de Bâle à la naissance d’Israël
Le 1er Congrès Sioniste se réunit en août 1897, à Bâle. Il consacre la transformation en mouvement politique d’un courant idéologique né en Europe au cours de la 2nde moitié du 19ème Siècle. Face au développement de l’antisémitisme, les sionistes postulent l’impossibilité d’une coexistence entre Juifs et nations européennes et préconisent en conséquence la création d’un Etat juif. Ce courant est très minoritaire chez les Juifs, beaucoup plus attirés par les organisations ouvrières, tel le parti Bund qui regroupe en Europe orientale des centaines de milliers de militants juifs se revendiquant du socialisme.
Les résolutions du Congrès de Bâle déterminent les objectifs du mouvement sioniste. Le but est « d’assurer au peuple juif un foyer en Palestine garanti par le droit public ». Pour y parvenir, les délégués recommandent « l’encouragement systématique à la colonisation de la Palestine » et « des démarches (…) afin d’obtenir des gouvernements le consentement nécessaire pour atteindre le but du sionisme ».
Ces 2 recommandations annoncent 2 contradictions qui structureront, et structurent encore, le conflit entre Israël et le peuple palestinien. La 1ère est la contradiction entre la volonté de créer un Etat juif en Palestine et la présence d’un peuple sur cette terre (il n’y a que 5% de Juifs en Palestine en 1900). La 2nde est la contradiction entre la rhétorique émancipatrice du sionisme et sa communauté d’intérêts avec les pays impérialistes.
Le projet sioniste est un projet colonial qui suscite la désapprobation des autochtones. Il a donc besoin de l’appui des puissances qui dominent la région, notamment de la Grande-Bretagne qui exerce un mandat sur la Palestine après la Première Guerre Mondiale. Ce soutien est affirmé en novembre 1917 par le Ministre Britannique des Affaires étrangères, Lord Balfour, qui déclare que « le Gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer National pour le peuple juif ».
Les Britanniques ont été convaincus par les garanties données par Chaïm Weizmann, dirigeant sioniste résidant à Manchester. Il a repris l’argument de Theodor Herzl, considéré comme le Père fondateur du sionisme, qui écrivait que l’Etat juif serait « l’avant-garde de la civilisation contre la barbarie ». Le 1er gouverneur britannique de Jérusalem déclare au début des années 20 que l’Etat juif sera « un petit Ulster juif loyaliste dans un océan d’arabisme potentiellement hostile ».
Forte de ce soutien, la colonisation s’accélère dans les années 20 et 30. L’allégeance sioniste aux intérêts impérialistes se concrétise en 1936 : lors du 1er soulèvement des Palestiniens contre la colonisation juive et la tutelle britannique, les milices sionistes épaulent l’armée britannique pour écraser une révolte qui menace de prendre une tournure régionale.
La Seconde Guerre Mondiale et le génocide confèrent une légitimité nouvelle au sionisme. De plus, les grandes puissances voient plutôt d’un bon œil la création d’un Etat allié au cœur d’une région fortement déstabilisée par le développement des mouvements anti-coloniaux. En novembre 1947, l’ONU décide d’un partage de la Palestine entre un Etat juif (54% du territoire) et un Etat arabe (46%).
Les Juifs ne représentent alors qu’1/3 de la population. Les dirigeants sionistes vont tout mettre en œuvre pour étendre la superficie de l’Etat juif et pour en expulser les non-Juifs : la colonisation n’ayant pas suffi, il faut en passer par le nettoyage ethnique. Lorsqu’en mai 1948 Israël proclame son indépendance, qui déclenche la 1ère guerre israélo-arabe, 400 000 Palestiniens ont déjà été chassés ; à l’armistice (1949), Israël a conquis 78% de la Palestine et 800 000 Palestiniens sont réfugiés.
2. La montée du nationalisme palestinien : de la création de l’OLP à l’Intifada
Il faudra attendre près de deux décennies après la création de l’Etat d’Israël pour que les Palestiniens puissent se doter d’une représentation nationale propre et que leur sort ne demeure plus entre les mains des seuls Etats arabes. Après l’armistice de 1949, la Cisjordanie est annexée par la Jordanie tandis que Gaza est sous contrôle de l’Egypte. Ces 2 Etats empêchent l’émergence d’une direction palestinienne autonome et instrumentalisent la cause palestinienne dans le cadre des rivalités inter-arabes.
C’est dans ce contexte qu’est fondée en 1964 l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), une création des Etats arabes, et non un organe dont se seraient dotés les Palestiniens. La charte de l’OLP précise par exemple que l’organisation n’exerce aucune souveraineté sur la Cisjordanie et Gaza. Le nationalisme arabe et le panarabisme sont à leur apogée, et la question palestinienne est pensée dans le seul cadre de la question arabe.
Dès 1959, des Palestiniens exilés au Koweït créent le Mouvement National Palestinien de Libération (Fatah). Yasser Arafat, Farouk Kaddumi, Khalil al-Wazir (Abu Jihad) et Salah Khalaf (Abu Iyad) dénoncent la passivité des régimes arabes et revendiquent la « Palestinisation » de la lutte. Le Fatah se développe notamment dans les camps de réfugiés de l’extérieur et à Gaza et décide, en 1965, de se lancer dans des actions armées contre Israël.
L’écrasante victoire d’Israël lors de la Guerre des 6 jours en juin 1967 porte un coup fatal au nationalisme arabe et renforce la crédibilité et l’audience du Fatah. Le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP, d’inspiration marxiste, partisan de la lutte armée) est créé en 1967 suite à une scission du Mouvement Nationaliste Arabe (MNA). En mars 1968, le Fatah tient tête à l’armée israélienne à Karameh, en Jordanie, et voit son prestige s’accroître. Au tournant des années 1968-69 les organisations de guérilla, Fatah en tête, prennent le contrôle de l’OLP et Arafat en est élu Secrétaire Général.
La cause palestinienne suscite l’adhésion des populations arabes et stimule la contestation des régimes en place, y compris sur les questions sociales et démocratiques. En 1970-71, l’OLP est chassée d’une Jordanie menacée de déstabilisation et s’installe au Liban. Parallèlement le mouvement nationaliste se développe dans les territoires occupés. Une génération militante y émerge durant les années 70 et 80, qui revendique une relative autonomie vis-à-vis de la direction extérieure de l’OLP, tout en reconnaissant sa légitimité. Les factions de gauche (Parti Communiste, FPLP et FDLP, scission du FP) sont proportionnellement plus fortes dans les territoires occupés que dans l’OLP.
Dès les années 70, la direction Arafat s’est résolue à une solution négociée et tente d’acquérir une légitimité sur la scène internationale. Le mouvement se bureaucratise et développe au Liban un appareil de plusieurs milliers de membres que certains considèrent comme un « Etat dans l’Etat ». La direction de l’OLP revendique le monopole de la représentation, refusant de laisser trop d’autonomie à des cadres de l’intérieur plus radicalisés par le combat quotidien contre l’occupation.
La combinaison du développement du nationalisme dans les territoires palestiniens et de la violence de l’occupation israélienne débouche, en décembre 1987, sur une explosion en Cisjordanie et à Gaza : l’Intifada. Toutes les catégories de la population sont impliquées dans un soulèvement qui n’a pas été initié par la direction de l’OLP. Les cadres de l’intérieur participent à la mise en place de structures d’auto-organisation de la lutte, comme le Commandement National Unifié (CNU), direction légitime et reconnue de l’Intifada. L’ensemble des courants politiques, y compris les factions islamiques (Hamas et Jihad islamique), en pleine expansion dans les années 80, participent à l’organisation de l’Intifada.
Manifestations de masse, grève des impôts, mouvements de prisonniers… La résistance est multiforme, populaire et remet la question palestinienne au cœur des débats internationaux. A l’été 1988, le Roi de Jordanie renonce à toute souveraineté sur la rive ouest du Jourdain. En novembre 1988, lors du Conseil National Palestinien d’Alger, l’OLP proclame l’Etat indépendant de Palestine, reconnaît officiellement Israël et exige la tenue d’une conférence internationale. S’appuyant sur un soulèvement qui s’essouffle peu à peu et qu’elle contrôle de plus en plus étroitement, la direction de l’OLP se place comme l’interlocuteur incontournable de toute négociation. Tandis que l’Intifada s’éteint au début des années 90, confrontée à la répression et à l’isolement international, la direction Arafat se consacre exclusivement à la diplomatie.
3. Le piège d’Oslo et du « processus de paix »
Après la chute de l’URSS, les Etats-Unis, seule superpuissance, entendent imposer un « Nouvel Ordre Mondial », qui implique un « Nouveau Moyen-Orient ». Il s’agit de démontrer l’hégémonie militaire états-unienne (guerre d’Iraq) et son hégémonie diplomatique, via un règlement, au moins en apparence, de la question palestinienne. Les Etats-Unis forcent Israël, chantage financier à l’appui, à négocier.
La direction de l’OLP, très affaiblie par le soutien d’Arafat à Saddam Hussein, n’est pas invitée aux négociations qui s’ouvrent en octobre 1991 à Madrid. Les membres de l’OLP qui y participent viennent des territoires occupés. Des contacts secrets sont néanmoins établis entre des proches d’Arafat et des dirigeants israéliens : un 2nd canal de négociations se met en place à Oslo. Le faible niveau d’exigence des négociateurs d’Arafat tranche avec la fermeté des Palestiniens de l’intérieur, ce qui convainc Israël de choisir le canal d’Oslo.
Israël estime que la direction Arafat est suffisamment affaiblie mais encore assez légitime pour faire accepter Oslo à la population. Depuis 1967 et l’occupation de toute la Palestine, Israël est confronté à une difficulté car les Palestiniens sont restés et donc sous sa responsabilité : comment préserver simultanément le caractère juif et les prétentions démocratiques d’Israël ? Les Accords d’Oslo, officialisés en septembre 1993, tentent de répondre à ce problème : maintien de l’emprise israélienne sur l’essentiel de la Palestine tout en accordant « l’autonomie » aux zones les plus peuplées. L’Autorité Palestinienne (AP) est créée pour administrer ces zones.
L’armée évacue les villes et les camps (« Zones A », moins de 20% de la Cisjordanie et de Gaza) et garde le contrôle du reste des territoires occupés depuis 1967 (« Zones B et C », plus de 80%). Le nombre de colons double entre 1993 et 2000, tandis que l’AP joue essentiellement un rôle de coopération économique et sécuritaire avec Israël. A l’été 2000, le Premier Ministre Barak propose un règlement définitif : fragmentation de la Cisjordanie, domination israélienne sur Jérusalem et négation du droit au retour des réfugiés.
Arafat refuse ce plan, conscient qu’il sera rejeté par la population. En septembre 2000, les Palestiniens se soulèvent, exprimant leur colère contre la poursuite de l’occupation et leur défiance vis-à-vis des négociations. La répression est féroce. Arafat, qui a encouragé le soulèvement en espérant se renforcer dans les négociations, est déclaré persona non grata par Bush et Sharon, qui exigent des réformes de l’AP pour donner du poids à des individus plus fiables, tels que Mahmoud Abbas.
Après la mort d’Arafat et l’avènement d’Abbas (2005), Israël et les Etats-Unis imposent des élections législatives à l’AP, pour faire émerger un gouvernement prêt à signer une reddition définitive. Mais la population choisit le Hamas, qui s’est développé dans les années 90 et 2000 en alliant critique d’Oslo, soutien matériel aux populations et poursuite de la lutte. Un vote politique et non religieux, pour l’organisation qui incarnait le mieux, aux yeux de la population, la résistance et le refus des compromissions.
Depuis, Israël et ses alliés font payer à la population son vote et essaient de neutraliser le Hamas : boycott diplomatique et économique, tentative de renversement du gouvernement en juin 2007, offensives militaires contre Gaza, arrestations de dirigeants et militants du Hamas avec la complicité de l’AP. La récente offensive contre Gaza n’est que le dernier avatar de cette politique.
Telle est la logique du « processus de paix » : la « paix » se fera aux conditions d’Israël, l’interlocuteur palestinien devra capituler ou sera liquidé. L’ « autonomie palestinienne » n’était que la poursuite de l’occupation par d’autres moyens. En Palestine, nombre de voix s’élèvent aujourd’hui pour affirmer que l’heure est à la réflexion sur les formes de la lutte et à la reconstruction de la résistance.
4. Chronologie succincte
Août 1897 : Premier Congrès sioniste.
Novembre 1917 : Déclaration Balfour.
Juillet 1922 : Début du Mandat Britannique sur la Palestine.
1936-1939 : Premier soulèvement palestinien contre la colonisation et la tutelle Britannique.
29 novembre 1947 : Résolution 181 de l’ONU qui consacre le partage de la Palestine.
14 mai 1948 : Déclaration d’indépendance d’Israël, début de la première guerre israélo-arabe
11 décembre 1948 : Résolution 194 de l’ONU, qui affirme « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés [palestiniens] qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible (…) ».
Juillet 1949 : Fin de la guerre. Israël occupe 78% de la Palestine. Aucun réfugié n’est rentré.
Mai 1964 : Création de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).
Juin 1967 : Guerre des 6 jours. Israël quadruple sa superficie et contrôle toute la Palestine.
Septembre 1970 : « Septembre noir » : l’armée jordanienne massacre des milliers de combattants palestiniens dans les camps de Jordanie.
Juin 1982 : Début de l’invasion israélienne du Liban, qui contraindra l’OLP à fuir en Tunisie.
16-17 septembre 1982 : Massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban. Les milices chrétiennes alliées d’Israël assassinent 3000 Palestiniens.
9 décembre 1987 : Début de la première Intifada.
13 septembre 1993 : Signature, à Washington, de la « Déclaration de principes », qui débouchera sur les Accords d’Oslo.
29 septembre 2000 : Début de la « Deuxième Intifada ».
11 novembre 2004 : Mort de Yasser Arafat.
Janvier 2005 : Election de Mahmoud Abbas (Abu Mazen).
Janvier 2006 : Victoire du Hamas aux élections législatives.
Juin 2007 : Tentative de renversement du Hamas à Gaza.
Décembre 2008-janvier 2009 : Opération « Plomb durci » contre Gaza. 1300 morts et 5000 blessés.
Julien Salingue
27/04/2009
Publié par Julien Salingue.
Le 1er Congrès Sioniste se réunit en août 1897, à Bâle. Il consacre la transformation en mouvement politique d’un courant idéologique né en Europe au cours de la 2nde moitié du 19ème Siècle. Face au développement de l’antisémitisme, les sionistes postulent l’impossibilité d’une coexistence entre Juifs et nations européennes et préconisent en conséquence la création d’un Etat juif. Ce courant est très minoritaire chez les Juifs, beaucoup plus attirés par les organisations ouvrières, tel le parti Bund qui regroupe en Europe orientale des centaines de milliers de militants juifs se revendiquant du socialisme.
Les résolutions du Congrès de Bâle déterminent les objectifs du mouvement sioniste. Le but est « d’assurer au peuple juif un foyer en Palestine garanti par le droit public ». Pour y parvenir, les délégués recommandent « l’encouragement systématique à la colonisation de la Palestine » et « des démarches (…) afin d’obtenir des gouvernements le consentement nécessaire pour atteindre le but du sionisme ».
Ces 2 recommandations annoncent 2 contradictions qui structureront, et structurent encore, le conflit entre Israël et le peuple palestinien. La 1ère est la contradiction entre la volonté de créer un Etat juif en Palestine et la présence d’un peuple sur cette terre (il n’y a que 5% de Juifs en Palestine en 1900). La 2nde est la contradiction entre la rhétorique émancipatrice du sionisme et sa communauté d’intérêts avec les pays impérialistes.
Le projet sioniste est un projet colonial qui suscite la désapprobation des autochtones. Il a donc besoin de l’appui des puissances qui dominent la région, notamment de la Grande-Bretagne qui exerce un mandat sur la Palestine après la Première Guerre Mondiale. Ce soutien est affirmé en novembre 1917 par le Ministre Britannique des Affaires étrangères, Lord Balfour, qui déclare que « le Gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer National pour le peuple juif ».
Les Britanniques ont été convaincus par les garanties données par Chaïm Weizmann, dirigeant sioniste résidant à Manchester. Il a repris l’argument de Theodor Herzl, considéré comme le Père fondateur du sionisme, qui écrivait que l’Etat juif serait « l’avant-garde de la civilisation contre la barbarie ». Le 1er gouverneur britannique de Jérusalem déclare au début des années 20 que l’Etat juif sera « un petit Ulster juif loyaliste dans un océan d’arabisme potentiellement hostile ».
Forte de ce soutien, la colonisation s’accélère dans les années 20 et 30. L’allégeance sioniste aux intérêts impérialistes se concrétise en 1936 : lors du 1er soulèvement des Palestiniens contre la colonisation juive et la tutelle britannique, les milices sionistes épaulent l’armée britannique pour écraser une révolte qui menace de prendre une tournure régionale.
La Seconde Guerre Mondiale et le génocide confèrent une légitimité nouvelle au sionisme. De plus, les grandes puissances voient plutôt d’un bon œil la création d’un Etat allié au cœur d’une région fortement déstabilisée par le développement des mouvements anti-coloniaux. En novembre 1947, l’ONU décide d’un partage de la Palestine entre un Etat juif (54% du territoire) et un Etat arabe (46%).
Les Juifs ne représentent alors qu’1/3 de la population. Les dirigeants sionistes vont tout mettre en œuvre pour étendre la superficie de l’Etat juif et pour en expulser les non-Juifs : la colonisation n’ayant pas suffi, il faut en passer par le nettoyage ethnique. Lorsqu’en mai 1948 Israël proclame son indépendance, qui déclenche la 1ère guerre israélo-arabe, 400 000 Palestiniens ont déjà été chassés ; à l’armistice (1949), Israël a conquis 78% de la Palestine et 800 000 Palestiniens sont réfugiés.
2. La montée du nationalisme palestinien : de la création de l’OLP à l’Intifada
Il faudra attendre près de deux décennies après la création de l’Etat d’Israël pour que les Palestiniens puissent se doter d’une représentation nationale propre et que leur sort ne demeure plus entre les mains des seuls Etats arabes. Après l’armistice de 1949, la Cisjordanie est annexée par la Jordanie tandis que Gaza est sous contrôle de l’Egypte. Ces 2 Etats empêchent l’émergence d’une direction palestinienne autonome et instrumentalisent la cause palestinienne dans le cadre des rivalités inter-arabes.
C’est dans ce contexte qu’est fondée en 1964 l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), une création des Etats arabes, et non un organe dont se seraient dotés les Palestiniens. La charte de l’OLP précise par exemple que l’organisation n’exerce aucune souveraineté sur la Cisjordanie et Gaza. Le nationalisme arabe et le panarabisme sont à leur apogée, et la question palestinienne est pensée dans le seul cadre de la question arabe.
Dès 1959, des Palestiniens exilés au Koweït créent le Mouvement National Palestinien de Libération (Fatah). Yasser Arafat, Farouk Kaddumi, Khalil al-Wazir (Abu Jihad) et Salah Khalaf (Abu Iyad) dénoncent la passivité des régimes arabes et revendiquent la « Palestinisation » de la lutte. Le Fatah se développe notamment dans les camps de réfugiés de l’extérieur et à Gaza et décide, en 1965, de se lancer dans des actions armées contre Israël.
L’écrasante victoire d’Israël lors de la Guerre des 6 jours en juin 1967 porte un coup fatal au nationalisme arabe et renforce la crédibilité et l’audience du Fatah. Le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP, d’inspiration marxiste, partisan de la lutte armée) est créé en 1967 suite à une scission du Mouvement Nationaliste Arabe (MNA). En mars 1968, le Fatah tient tête à l’armée israélienne à Karameh, en Jordanie, et voit son prestige s’accroître. Au tournant des années 1968-69 les organisations de guérilla, Fatah en tête, prennent le contrôle de l’OLP et Arafat en est élu Secrétaire Général.
La cause palestinienne suscite l’adhésion des populations arabes et stimule la contestation des régimes en place, y compris sur les questions sociales et démocratiques. En 1970-71, l’OLP est chassée d’une Jordanie menacée de déstabilisation et s’installe au Liban. Parallèlement le mouvement nationaliste se développe dans les territoires occupés. Une génération militante y émerge durant les années 70 et 80, qui revendique une relative autonomie vis-à-vis de la direction extérieure de l’OLP, tout en reconnaissant sa légitimité. Les factions de gauche (Parti Communiste, FPLP et FDLP, scission du FP) sont proportionnellement plus fortes dans les territoires occupés que dans l’OLP.
Dès les années 70, la direction Arafat s’est résolue à une solution négociée et tente d’acquérir une légitimité sur la scène internationale. Le mouvement se bureaucratise et développe au Liban un appareil de plusieurs milliers de membres que certains considèrent comme un « Etat dans l’Etat ». La direction de l’OLP revendique le monopole de la représentation, refusant de laisser trop d’autonomie à des cadres de l’intérieur plus radicalisés par le combat quotidien contre l’occupation.
La combinaison du développement du nationalisme dans les territoires palestiniens et de la violence de l’occupation israélienne débouche, en décembre 1987, sur une explosion en Cisjordanie et à Gaza : l’Intifada. Toutes les catégories de la population sont impliquées dans un soulèvement qui n’a pas été initié par la direction de l’OLP. Les cadres de l’intérieur participent à la mise en place de structures d’auto-organisation de la lutte, comme le Commandement National Unifié (CNU), direction légitime et reconnue de l’Intifada. L’ensemble des courants politiques, y compris les factions islamiques (Hamas et Jihad islamique), en pleine expansion dans les années 80, participent à l’organisation de l’Intifada.
Manifestations de masse, grève des impôts, mouvements de prisonniers… La résistance est multiforme, populaire et remet la question palestinienne au cœur des débats internationaux. A l’été 1988, le Roi de Jordanie renonce à toute souveraineté sur la rive ouest du Jourdain. En novembre 1988, lors du Conseil National Palestinien d’Alger, l’OLP proclame l’Etat indépendant de Palestine, reconnaît officiellement Israël et exige la tenue d’une conférence internationale. S’appuyant sur un soulèvement qui s’essouffle peu à peu et qu’elle contrôle de plus en plus étroitement, la direction de l’OLP se place comme l’interlocuteur incontournable de toute négociation. Tandis que l’Intifada s’éteint au début des années 90, confrontée à la répression et à l’isolement international, la direction Arafat se consacre exclusivement à la diplomatie.
3. Le piège d’Oslo et du « processus de paix »
Après la chute de l’URSS, les Etats-Unis, seule superpuissance, entendent imposer un « Nouvel Ordre Mondial », qui implique un « Nouveau Moyen-Orient ». Il s’agit de démontrer l’hégémonie militaire états-unienne (guerre d’Iraq) et son hégémonie diplomatique, via un règlement, au moins en apparence, de la question palestinienne. Les Etats-Unis forcent Israël, chantage financier à l’appui, à négocier.
La direction de l’OLP, très affaiblie par le soutien d’Arafat à Saddam Hussein, n’est pas invitée aux négociations qui s’ouvrent en octobre 1991 à Madrid. Les membres de l’OLP qui y participent viennent des territoires occupés. Des contacts secrets sont néanmoins établis entre des proches d’Arafat et des dirigeants israéliens : un 2nd canal de négociations se met en place à Oslo. Le faible niveau d’exigence des négociateurs d’Arafat tranche avec la fermeté des Palestiniens de l’intérieur, ce qui convainc Israël de choisir le canal d’Oslo.
Israël estime que la direction Arafat est suffisamment affaiblie mais encore assez légitime pour faire accepter Oslo à la population. Depuis 1967 et l’occupation de toute la Palestine, Israël est confronté à une difficulté car les Palestiniens sont restés et donc sous sa responsabilité : comment préserver simultanément le caractère juif et les prétentions démocratiques d’Israël ? Les Accords d’Oslo, officialisés en septembre 1993, tentent de répondre à ce problème : maintien de l’emprise israélienne sur l’essentiel de la Palestine tout en accordant « l’autonomie » aux zones les plus peuplées. L’Autorité Palestinienne (AP) est créée pour administrer ces zones.
L’armée évacue les villes et les camps (« Zones A », moins de 20% de la Cisjordanie et de Gaza) et garde le contrôle du reste des territoires occupés depuis 1967 (« Zones B et C », plus de 80%). Le nombre de colons double entre 1993 et 2000, tandis que l’AP joue essentiellement un rôle de coopération économique et sécuritaire avec Israël. A l’été 2000, le Premier Ministre Barak propose un règlement définitif : fragmentation de la Cisjordanie, domination israélienne sur Jérusalem et négation du droit au retour des réfugiés.
Arafat refuse ce plan, conscient qu’il sera rejeté par la population. En septembre 2000, les Palestiniens se soulèvent, exprimant leur colère contre la poursuite de l’occupation et leur défiance vis-à-vis des négociations. La répression est féroce. Arafat, qui a encouragé le soulèvement en espérant se renforcer dans les négociations, est déclaré persona non grata par Bush et Sharon, qui exigent des réformes de l’AP pour donner du poids à des individus plus fiables, tels que Mahmoud Abbas.
Après la mort d’Arafat et l’avènement d’Abbas (2005), Israël et les Etats-Unis imposent des élections législatives à l’AP, pour faire émerger un gouvernement prêt à signer une reddition définitive. Mais la population choisit le Hamas, qui s’est développé dans les années 90 et 2000 en alliant critique d’Oslo, soutien matériel aux populations et poursuite de la lutte. Un vote politique et non religieux, pour l’organisation qui incarnait le mieux, aux yeux de la population, la résistance et le refus des compromissions.
Depuis, Israël et ses alliés font payer à la population son vote et essaient de neutraliser le Hamas : boycott diplomatique et économique, tentative de renversement du gouvernement en juin 2007, offensives militaires contre Gaza, arrestations de dirigeants et militants du Hamas avec la complicité de l’AP. La récente offensive contre Gaza n’est que le dernier avatar de cette politique.
Telle est la logique du « processus de paix » : la « paix » se fera aux conditions d’Israël, l’interlocuteur palestinien devra capituler ou sera liquidé. L’ « autonomie palestinienne » n’était que la poursuite de l’occupation par d’autres moyens. En Palestine, nombre de voix s’élèvent aujourd’hui pour affirmer que l’heure est à la réflexion sur les formes de la lutte et à la reconstruction de la résistance.
4. Chronologie succincte
Août 1897 : Premier Congrès sioniste.
Novembre 1917 : Déclaration Balfour.
Juillet 1922 : Début du Mandat Britannique sur la Palestine.
1936-1939 : Premier soulèvement palestinien contre la colonisation et la tutelle Britannique.
29 novembre 1947 : Résolution 181 de l’ONU qui consacre le partage de la Palestine.
14 mai 1948 : Déclaration d’indépendance d’Israël, début de la première guerre israélo-arabe
11 décembre 1948 : Résolution 194 de l’ONU, qui affirme « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés [palestiniens] qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible (…) ».
Juillet 1949 : Fin de la guerre. Israël occupe 78% de la Palestine. Aucun réfugié n’est rentré.
Mai 1964 : Création de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).
Juin 1967 : Guerre des 6 jours. Israël quadruple sa superficie et contrôle toute la Palestine.
Septembre 1970 : « Septembre noir » : l’armée jordanienne massacre des milliers de combattants palestiniens dans les camps de Jordanie.
Juin 1982 : Début de l’invasion israélienne du Liban, qui contraindra l’OLP à fuir en Tunisie.
16-17 septembre 1982 : Massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban. Les milices chrétiennes alliées d’Israël assassinent 3000 Palestiniens.
9 décembre 1987 : Début de la première Intifada.
13 septembre 1993 : Signature, à Washington, de la « Déclaration de principes », qui débouchera sur les Accords d’Oslo.
29 septembre 2000 : Début de la « Deuxième Intifada ».
11 novembre 2004 : Mort de Yasser Arafat.
Janvier 2005 : Election de Mahmoud Abbas (Abu Mazen).
Janvier 2006 : Victoire du Hamas aux élections législatives.
Juin 2007 : Tentative de renversement du Hamas à Gaza.
Décembre 2008-janvier 2009 : Opération « Plomb durci » contre Gaza. 1300 morts et 5000 blessés.
Julien Salingue
27/04/2009
Publié par Julien Salingue.
27 avril 2009
La psychose de la grippe porcine
Il semble que, en France comme ailleurs, règne une psychose à propos de la grippe porcine et que la crainte d'une pandémie progresse... plus vite que le risque réel car, comme d'habitude, les médias dominants s'emballent.
Les médias annoncent «103 morts au Mexique» (Journal de 12h du 27 avril 2009, LCI), alors qu'il n'y aurait que «20 décès avérés au Mexique sur un total de 103 morts "probables" et 1.614 malades traités» (AFP-Romandie News).
La communication des autorités mexicaines est confuse. L'annonce de 103 morts "probables", faite par José Angel Cordova ministre de la Santé, n'a aucun sens. L'alerte maximale, décrétée par Marcelo Ebrard le maire de Mexico, paraît une surenchère démagogique dans un climat de rivalités politiques.
La peur, pain quotidien des médias dominants, fait vendre et permet aux politiques de parler d'autre chose... Il faut savoir que, le risque étant identifié, il n'y a plus grand chose à craindre. Cette vérité n'est pas vendeuse.
Voici un conte mexicain adapté à la psychose médiatico-politique actuelle :
Serge LEFORT
27/04/2009
Lire aussi :
• Grippe porcine, Yahoo! Actualités.
• Grippe porcine, Google Actualités.
• La peur de la grippe porcine, euro|topics.
• Revue de presse : la grippe porcine, NouvelObs.
• Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
• Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
Le virus de la grippe "mexicaine" atterrit en Europe, AFP-Yahoo! Actualités.
La grippe porcine mexicaine s'étend à l'Europe, Reuters-Yahoo! Actualités.
«Face au risque d’une pandémie, les marchés prennent peur. La pandémie aurait déjà fait plus de cent victimes au Mexique et menace de se répandre sur le continent américain.», Le Journal des Finances.
Les médias annoncent «103 morts au Mexique» (Journal de 12h du 27 avril 2009, LCI), alors qu'il n'y aurait que «20 décès avérés au Mexique sur un total de 103 morts "probables" et 1.614 malades traités» (AFP-Romandie News).
La communication des autorités mexicaines est confuse. L'annonce de 103 morts "probables", faite par José Angel Cordova ministre de la Santé, n'a aucun sens. L'alerte maximale, décrétée par Marcelo Ebrard le maire de Mexico, paraît une surenchère démagogique dans un climat de rivalités politiques.
La peur, pain quotidien des médias dominants, fait vendre et permet aux politiques de parler d'autre chose... Il faut savoir que, le risque étant identifié, il n'y a plus grand chose à craindre. Cette vérité n'est pas vendeuse.
Voici un conte mexicain adapté à la psychose médiatico-politique actuelle :
Una vez la señora Plaga salió a pasear. "Me dirigiré a la ciudad de Las Piedras", dijo.
Pero camino a Las Piedras es reconocida por un campesino que la había visto antes y sabía lo que hacía.
- Buenos días, señora Plaga, ¿para dónde se dirige? si se puede saber...
- Me dirijo a Las Piedras...
- ¿Con qué motivo?
- Voy a matar a 100 personas ...
- ¡Vaya usted!, dijo el campesino, sabiendo de quien se trataba.
Al cabo de dos semanas, el campesino va a la ciudad y oye la noticia de que la Plaga se ha llevado a más de tres mil.
Al cabo de cinco días ve a la señora Plaga de vuelta por el mismo camino y le dice,
- Señora Plaga, usted dijo que mataría a 100 personas y van más de 3.000!
- Yo cumplí mi palabra, maté a 100, ¡pero los otros se murieron de temor!...
Y la señora Plaga siguió su camino...
Serge LEFORT
27/04/2009
Lire aussi :
• Grippe porcine, Yahoo! Actualités.
• Grippe porcine, Google Actualités.
• La peur de la grippe porcine, euro|topics.
• Revue de presse : la grippe porcine, NouvelObs.
• Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
• Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
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