Plutôt que de commenter les commentaires alarmistes et/ou rassurants concernant la grippe A/H1N1 et de participer à des polémiques stériles, il m’apparaît plus pertinent de replacer cette question dans toutes ses dimensions - philosophique, psychologique, sociologique, scientifique, technique, économique, politique et sociale - en publiant des outils de réflexion.
Serge LEFORT
02/05/2009
Revue de presse Grippe A/H1N1, Monde en Question.
Bibliographie & Dossier documentaire Risque et Gestion du risque, Monde en Question.
La Société du risque. Risque et Politique
En 1986, le sociologue allemand, Ulrich Beck publie un livre sur La société du risque [1] et remporte un grand succès. Son livre n'est pas un manifeste écologique, ni une dénonciation de la multiplication des risques technologiques caractérisant la société contemporaine, mais plutôt une interrogation sur les caractéristiques d'une société considérant tous ses problèmes comme des risques, faisant du risque le principe de ses valeurs. Ainsi Ulrich Beck montre que la question du risque est au coeur de la politique moderne. Le risque est au coeur du contrat de solidarité qui représente la forme du contrat social pour le XXe siècle industrialisé. Il est aujourd'hui au centre d'un débat en raison même de la transformation dans la nature des risques sociaux : maladie, retraite, chômage. D'où la recherche de formes de protections alternatives qui caractériseront sans doute le XXIe siècle. Une autre forme de politisation par le risque est apparue dans les années 1970 avec la montée de la conscience écologique. Les grands risques technologiques (le nucléaire en particulier), les catastrophes industrielles, les interrogations sur les évolutions du climat, la montée des risques sanitaires (transfusion sanguine), alimentation (vache folle) ont conduit les États à définir une nouvelle politique du risque liée à la notion de "principe de précaution". Elle porte sans doute avec elle la naissance d'une nouvelle organisation de l'État dans ses fonctions de sécurité. En son coeur, à la fois la question du savoir - à travers le problème de l'expertise - dans les procédures qui conduisent à décider que tel ou tel risque est acceptable.
Conférence, Canal-U.
[1] BECK Ulrich, La société du risque - Sur la voie d'une autre modernité, Champs Flammarion, 2008.
C'est en 1986, peu de temps après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que paraissait en Allemagne La Société du risque. Livre pionnier, traduit en plusieurs langues, sa publication en français intervint au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 et de l'explosion d'une usine chimique à Toulouse. Alors que l'on s'interroge plus que jamais sur le "risque zéro", l'assurance, la responsabilité et la prévention, l'ouvrage d'Ulrich Beck fournit des clés pour penser ce que l'auteur diagnostique comme un véritable changement de société. Car si nous ne vivons pas dans un monde plus dangereux qu'auparavant, le risque est désormais beaucoup plus qu'une menace : il est devenu la mesure de notre action. A une logique de la répartition des richesses a succédé une logique de la répartition des risques : contrainte dès lors de poser continuellement la question de ses propres fondements, la "société du risque" fait de l'avenir la question du présent.
Comptes-rendus de l'ouvrage :
• BEAU Nathalie, Parutions.
• BECK Ulrich, Constructif - Sciences Citoyennes.
• BOUZAN Ariette, Questions de communication.
• CAUCHIE J.-FR. et HUBERT H.-O., La Revue Nouvelle.
• KESSLER Denis, Fédération Française des Sociétés d'Assurances.
• LATOUR Bruno, CNL.
• LOMBART Christelle, CNAM.
• SMOUTS Marie-Claude, CNRS.
• VANDENBERGHE Frédéric, Revue du MAUSS.
• ZALIO Pierre-Paul, Melissa.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire