La jetée, court métrage considéré par ses admirateurs comme un chef d’œuvre, n’est qu’une suite de photographies en noir et blanc dominées par le commentaire d’une voix off qui prétend faire sens. Ce procédé, qui relève d’avantage de la propagande que du cinéma, est aujourd’hui largement utilisé dans les documentaires télévisuels.
Pas étonnant que les petits maîtres à penser, en quête de référence auto-justificatrice, organisent une rétrospective des films de Chris Marker après celle consacrée à Guy Debord. Tout un programme… contre le cinéma car, excepté La jetée, il n’a produit que des documentaires qui ne résistent pas au temps.
1953, Les statues meurent aussi
Critiques : Ciné-club de Caen
Images fixes. Commentaires en voix-off sur un ton didactique. Les images de statues, présentées sans indications (lieu de provenance et date de leur production), construisent une vision an-historique de l’art africain. Elles illustrent un discours doublement étranger, parce que d’une part une sculpture ne parle pas et d’autre part cette parole, même sympathisante, reste occidentale.
1958, Lettre de Sibérie
Critiques : Ciné-club de Caen
Cet extrait, seul passage intéressant, illustre le fait que les commentaires en voix-off, accompagnés d’une musique et/ou de bruitages, imposent la lecture des images. Discours contradictoire puisque Chris Marker réalise dans tous ses documentaires ce qu’il dénonce ici.
1961, Cuba Si
Critiques : Ciné-club de Caen
Produit du discours tiers-mondiste des socialistes de salon qui glorifia la révolution cubaine en passant sous silence la dictature qu’imposa Fidel Castro à son peuple pris en otage par l’embargo occidental imposé par les États-Unis. Chris Marker est fidèle au concept de la révolution nationale. Le commentaire, encore une fois, domine les images au point qu’on peut l’écouter sans les regarder, mais pas l’inverse.
1962, La jetée
Critiques : Ciné-club de Caen
Ce court métrage n’est qu’une suite de photographies dominées par le commentaire d’une voix off qui prétend faire sens.
1966, Si j’avais quatre dromadaires
Illustre la méthode non-cinématographique de Chris Marker : un photographe (Chris Marker le fut davantage que cinéaste) et deux de ses amis commentent des images prises dans vingt-six pays entre 1955 et 1965. Les commentaires sont aussi prétentieux que les images banales.
01/11/2013
Serge LEFORT
Citoyen du Monde
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