Alors que la crise des années 1930 allait provoquer une croissance des courants du mouvement ouvrier dans toute leur variété (réformistes, staliniens, révolutionnaires, anarchistes), l'inverse se produit aujourd'hui : la crise ouverte en 2008 entraîne dans une spirale dépressive tous les courants de la gauche et du mouvement ouvrier.
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L'étonnante durée et la profondeur de la contre-réforme néolibérale [des années 1980] s'expliquent, d'une part par l'ampleur des restructurations de l'économie mondiale, et d'autre part par les défaites subies par le mouvement ouvrier, la conversion des secteurs dominants de la gauche traditionnelle au néolibéralisme, et la restauration capitaliste à l'est de l'Europe et en Chine. La conjonction de ces événements provoque des processus inédits et sans précédent, de rupture entre la gauche - celle issue des organisations réformistes social-démocrates et staliniennes qui ont principalement structuré l'organisation du prolétariat au XXe siècle - et les classes populaires.
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Les compromis sociaux des Trente Glorieuses sont progressivement liquidés. Les destructions opérées au cours du siècle ont obscurci l'organisation et la conscience du mouvement ouvrier. Pour des millions d'êtres humains, stalinisme et communisme se confondent. La préservation de certaines positions politiques et institutionnelles par les appareils syndicaux ou ceux de la gauche a conduit à l'adaptation et à l'intégration néolibérale. En Europe, ces changements sociopolitiques sont accentués par les orientations de l'Union européenne qui exigent l'application d'une austérité brutale.
La crise ouverte en 2008 a accéléré ce processus. Le basculement des centres de gravité de l'économie mondiale vers la Chine et les nouvelles puissances asiatiques, la pression toujours forte de l'impérialisme nord-américain, même si celui-ci connaît une crise de son hégémonie, conduisent les classes dominantes en Europe à redoubler d'efforts pour liquider le"modèle social européen" - ou de ce qu'il en reste - en confiant à la gauche traditionnelle une responsabilité directe dans ce remodelage.
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Si l'analyse de l'effondrement mondial d'une opposition de gauche au néo-libéralisme est intéressante, les "pistes pour l'alternative" révèlent l'absence de perspective. Le titre de l'article renvoie aussi bien au recueil de nouvelles d'Evelyn Waugh (Work Suspended and other stories (La fin d'une époque), 1939), au livre de Franz-Olivier Giesbert (La fin d'une époque, 1994) qu'aux pseudo-analyses d'Eric Zemmour (La fin d'une époque selon Zemmour, 2015).
Lire aussi :
• Dossier documentaire Économie crise, Monde en Question.
• Dossier documentaire Économie sociale, Monde en Question.