16 janvier 2016

Le peuple silencieux et absent !



Cette image et le titre qui l’accompagne en dit long sur le peuple chéri par les médias dominants : un peuple silencieux et absent !

16/01/2016
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

15 janvier 2016

La gazette des sept arts (1922-1924)

Bibliographie cinéma



En avril 1921, Ricciotto Canudo, celui que Jean Epstein appelle « le missionnaire de la poésie au cinéma », fonde Le Club des amis du septième art, lieu de rencontre de divers talents (parmi lesquels Stefan Zweig, Jean Cocteau, Igor Stravinsky, Blaise Cendrars, Fernand Léger, Henri Fescourt..) qui échangent d’enthousiastes propos sur les possibilités artistiques du cinéma. Le club trouve un écho de ses activités dans La gazette des sept arts, qui naît en décembre 1922, et qui offre une tribune rêvée à l’art contemporain, sous toutes ses formes : on passe insensiblement de la peinture au cinéma, de la poésie à la danse, dans ce journal magnifiquement illustré (photographies, dessins, gravures sur bois), à la mise en page élégante et soignée. La rubrique architecture est signée Robert Mallet-Stevens, et « Le carnet du cinégraphe », Lucien Wahl. Des abonnements cumulatifs à La gazette et à Cinéa sont proposés, ce qui souligne la convergence de points de vues des deux publications. Louis Delluc collabore de temps à autre à la revue de Canudo, ainsi que Léon Moussinac, Fernand Divoire (qui réunira, après la mort de Canudo, les textes de ce dernier, dans L’Usine aux images), Marcel L’Herbier, Jaque Catelain, Max Jacob, Jean Epstein, etc.

La gazette des sept arts (1922-1924), Texte en ligne : Ciné-Ressources un lien par numéro (1923 : 5 numéros).

Lire aussi :
Répertoire des périodiques, Ciné-Ressources.
Cinémathèque, Ciné Monde.
Dossier documentaire Cinéma – Revues, Monde en Question.
Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.

14 janvier 2016

Charlie, organe du Front National

Le nouveau dessin de Charlie Hebdo sur les « migrants violeurs » est à vomir, mais on n’ a vu aucun des dirigeants français qui alimentent financièrement ce torchon, s’en offusquer.



Voici comment Riss ose évoquer la mort du petit Aylan en l’assimilant aux agressions sexuelles de Cologne lors du Nouvel An.

Riss, l’auteur du dessin de Charlie Hebdo, est directeur de la publication du magazine qui se veut satirique, mais qui n’est qu’un relais de tous ceux qui s’attaquent préférentiellement aux plus faibles, aux plus stigmatisés.

Non, Charlie Hebdo n’est pas dans la « tradition française » de la satire. Cette dernière est représentée par des artistes comme Molière, Daumier, Bourvil, Coluche ou encore Siné, qui loin de s’attaquer aux plus vulnérables, ont toujours épinglé les puissants, les détenteurs de pouvoir.

14/01/2016
CAPJPO-EuroPalestine

Lire aussi :
Je ne suis pas Charlie, Monde en Question
Articles Charlie, Monde en Question.
Dossier documentaire Propagande, Monde en Question.

Charlie, nouvelle religion d'État



Par quel miracle un journal satirique a-t-il pu devenir l’un des organes de la pensée officielle ? Cette métamorphose témoigne bien sûr de la capacité du système à faire feu de tout bois et à tout recycler mais elle montre surtout les affinités entre la pensée libérale-libertaire et les intérêts des élites mondialistes. Et celles-ci ne sont jamais avares pour récompenser leurs loyaux serviteurs comme on l’a vu à l’occasion du battage médiatico-politique qui a suivi les attentats de janvier : minutes de silence un peu partout en France, drapeaux en berne, journées de deuil national, manifestations de solidarité émaillées de « dérapages » anti-Islam, grande marche républicaine symbolisant l’union sacrée des politiques contre « la barbarie et le terrorisme » à laquelle se sont associés la totalité des partis du système et des organisations de l’antiracisme institutionnel ainsi que de nombreux chefs d’État, slogans de soutien omniprésents, déclarations martiales des responsables politiques en dépit des zones d’ombre qui brouillent cette nouvelle affaire, à l’image de celles des attentats du 11 septembre.

À l’occasion du premier anniversaire des attentats, les élites politiques ressortent les plats – avec parfois quelques ratages – au risque de provoquer la nausée. Exploiter jusqu’au bout ce drame pour renforcer le système de domination et pour lancer la France dans des aventures militaires de tous les dangers – le tout sous couvert de « guerre contre le terrorisme » – est clairement la ligne politique du gouvernement. Les bénéfices attendus sont bien là : restauration d’un crédit politique perdu sur le front économique et social et promulgation d’une batterie de lois liberticides pour museler la contestation sociale. Mais l’essentiel est peut-être ailleurs. La mascarade du 11 janvier et celle des commémorations forcées du premier anniversaire (en attendant les suivants !) ont aussi pour objectif de formater les esprits en posant les bases de ce que l’on pourrait appeler une « religion d’État ». Une religion laïque – et même laïciste – mais dont la fonction première est de dresser un rideau de fumée idéologique entre la conscience et la réalité.

Le 7 janvier 2015, c’est l’un des centres névralgiques du système de domination médiatique qui a été visé. Et pas n’importe lequel : Charlie Hebdo, passé du scato-gauchisme au néoconservatisme bon teint, spécialisé dans la discrimination antimusulmane sous couvert de « liberté d’expression » (pourtant à géométrie bien variable par les temps qui courent…) avec la bénédiction des élites politiques qui n’ont jamais ménagé leurs efforts pour le soutenir, en particulier au moment du procès des caricatures. Et pour cause… Les colonnes du journal accueillent régulièrement la fine fleur de l’atlantisme dans sa version la plus dure, notamment des journalistes de la mouvance néoconservatrice du Cercle de l’Oratoire : Caroline Fourest, qu’on ne présente plus, Robert Misrahi, Mohamed Sifaoui. Le journal s’était notamment illustré en publiant un « manifeste des 12 », dénoncé à juste titre par la Ligue des Droits de l’Homme, sous-titré « ensemble contre le nouveau totalitarisme » qui n’est rien de moins qu’une déclaration de guerre contre la menace islamique assimilée à la barbarie et au totalitarisme : « Après avoir vaincu le fascisme, le nazisme, et le stalinisme, le monde fait face à une nouvelle menace globale de type totalitaire : l’islamisme ». On a déjà vu analyse plus nuancée…

Également dans le viseur du journal, la religion catholique. La dernière une (en date) du journal, associant crime et religion, a provoqué colère et consternation. Mais le profond mépris pour la religion (et les croyants) affiché par le journal masque en réalité une orthodoxie bien prégnante. Elle s’est notamment manifestée à l’occasion des cérémonies d’hommage aux victimes quand il s’est agi de « repérer et de traiter ceux qui ne sont pas Charlie ». Comme toutes les religions, celle du politiquement correct a ses croyants, ses intégristes, ses apostats, ses hérétiques, ses agnostiques, ses curés et se sicônes. Et les brebis égarées pourront toujours compter sur la miséricorde divine si elles font acte de repentance puisque, comme le dit si bien Nathalie Saint Bricq, « il faut réintégrer dans la communauté nationale ceux qui ne sont pas Charlie ».

Comme toutes les religions, celle de Charlie a une fonction idéologique, celle de montrer une image tronquée, faussée et parfois inversée du réel. Tout esprit ayant échappé au formatage des consciences ne peut qu’être frappé par la contradiction manifeste entre les discours dominants et les pratiques. Ainsi, l’humoriste Dieudonné a été condamné pour apologie du terrorisme (!) en raison d’un message posté sur son compte Facebook dans lequel il affirmait « se sentir Charlie Coulibaly », le jour même de la marche républicaine du 11 janvier ! Rappelons tout de même que le mot d’ordre de cette manifestation géante était la défense de la liberté d’expression…

Surfant sur la peur provoquée par les événements de janvier et leur ultramédiatisation, les élites politiques ont promulgué une nouvelle loi pour réduire un peu plus les libertés publiques. Ou comment prétendre défendre la liberté d’expression contre une prétendue « menace islamique »… en encadrant celle-ci. Sans même parler de celles votées précédemment. Ainsi le délit pour apologie de terrorisme aux contours éminemment flous que l’exécutif a fabriqué dans le cadre de la loi antiterroriste de l’automne 2014 pourra valoir à son auteur pas moins de 7 ans de prison et de 100.000 euros d’amende ! La saturation médiatique des attentats et la propagande pro-Charlie déversée par les médias sous contrôle n’aura pas été de trop pour faire croire que la vraie menace qui pèse sur les libertés vient de l’Islam et non du pouvoir en place…

Mais l’une des caractéristiques de la mobilisation pro-Charlie (comme de celle qui a suivi les attentats de novembre) est l’appel à l’unité nationale sur fond de guerre contre le terrorisme. Grâce l’alchimie de l’union sacrée contre un ennemi à la fois extérieur et intérieur, les clivages sociaux et politiques disparaissent comme par magie : plus de riches, ni de pauvres, plus d’exploiteurs ni d’exploités mais des pro-Charlie et des crypto-terroristes. L’enjeu principal est sans doute ici : faire croire aux populations qu’elles ont les mêmes intérêts que les élites mondialistes et que la population syrienne mourant sous les bombes de l’aviation française est massacrée dans l’intérêt de la France.

L’esprit Charlie, nouvel avatar de la pensée dominante ? Sans doute, et le laïcisme agressif qui est sa marque de fabrique dessine les contours d’une nouvelle religion, concurrente de toutes les autres. Une religion qui n’ouvre pas les portes du Paradis mais celles d’un monde où la seule liberté qui existe est de pousser son chariot de supermarché, de laver son cerveau avec la télévision et de se faire tondre à l’occasion.

07/01/2016
Nicolas Bourgoin

Lire aussi :
• Je ne suis pas Charlie, Monde en Question
• Articles Charlie, Monde en Question.
Dossier documentaire Propagande, Monde en Question.

13 janvier 2016

Cinémagazine (1921-1935)

Bibliographie cinéma



Ni tout à fait revue pour cinéphiles avertis (Cinémagazine n’est pas Cinéa), ni tout à fait ciblé uniquement « grand public », Cinémagazine propose un compromis élégant entre films racontés, culte de la vedette, iconographie attirante d’un côté et informations plus fouillées, critiques, articles de fond, de l’autre. Hebdomadaire de 1921 à 1929, le magazine est populaire, sans sacrifier à la facilité, et fournit de louables efforts pour pousser le public vers les salles (chaque semaine : intégralité des programmes des cinémas parisiens, plus en cadeau deux places de cinéma à tarif réduit ). Parfois un numéro entier est consacré à un film et les documents proposés sont alors de première importance (tournage, dossier critique, scénario etc.). De 1930 à 1934, la revue devient un épais et luxueux mensuel qui accueille des textes de Maurice Bessy, Jean Dréville, Lucien Wahl, Marcel Carné, Robert Florey, René Jeanne, Lucie Derain puis redevient hebdomadaire avant de disparaître.

Cinémagazine (1921-1935), Texte en ligne :
Ciné-Ressources un lien par numéro (1921 : 55 numéros – 1922 : 56 numéros – 1923 : 56 numéros – 1924 : 56 numéros – 1925 : 56 numéros – 1926 : 56 numéros – 1927 : 56 numéros – 1928 : 55 numéros – 1929 : 54 numéros – 1930 : 11 numéros – 1931 : 12 numéros – 1932 : 12 numéros – 1933 : 12 numéros – 1934 : 36 numéros – 1935 : 8 numéros).
– Francomac un seul lien pour les 55 numéros de 1921 - autres années en cours de publication.

Lire aussi :
Répertoire des périodiques,
Ciné-Ressources.
Cinémathèque, Ciné Monde.
Dossier documentaire Cinéma – Revues, Monde en Question.
Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.

11 janvier 2016

Cinéa (1921-1923)

Bibliographie cinéma



Revue d’une exceptionnelle qualité rédactionnelle, résolue à donner enfin au cinéma ses lettres de noblesse, Cinéa joue un rôle déterminant dans l’acception du cinéma comme art à part entière. Face au chauvinisme national ambiant, Louis Delluc et ses collaborateurs (Robert Florey, Léon Moussinac, Lucien Wahl, Musidora, Lionel Landry et les « invités » : André Antoine, Charlie Chaplin, Jean Cocteau, Ricciotto Canudo, Colette, Jean Epstein, Charles Dullin, Marcel L’Herbier, etc.) s’attachent à faire connaître les grandes réalisations des cinémas étrangers (américain, allemand, suédois…). Ils cherchent également à élever le niveau artistique, esthétique, intellectuel d’un cinéma français qu’ils souhaitent meilleur, et ce, par des propos ambitieux, militants (« Que le cinéma français soit français et que le cinéma français soit du cinéma »), mais aussi par des actions concrètes : concours de scénarios, création d’une Société de production en participation (Cinéa-Consortium), organisations de projections et de conférences.

Cinéa (1921-1923), Texte en ligne :
Ciné-Ressources un lien par numéro (1921 : 23 numéros – 1922 : 37 numéros – 1923 : 7 numéros).
Francomac un seul lien pour les 67 numéros.

Lire aussi :
Répertoire des périodiques, Ciné-Ressources.
Cinémathèque, Ciné Monde.
Dossier documentaire Cinéma – Revues, Monde en Question.
Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.