6 août 2011

Revue de presse Palestine 05/08/2011


05/08/2011, Christophe OBERLIN, Chroniques de Gaza 2001-2011, Demi Lune, 2011 [Investig'Action - Info-Palestine - Réseau Voltaire - Revista Contralínea - Silvia Cattori - YouTube]
Chroniques de Gaza 2001-2011, est un de ces ouvrages bouleversants dont la lecture vous laisse changé. Dans une succession de très courts chapitres, son auteur, le chirurgien français Christophe Oberlin, nous fait découvrir par petites touches, dans une langue simple et sobre, l'émouvante humanité d'un peuple et le courage avec lequel il affronte le siège cruel qui lui est imposé par l'occupant colonial israélien avec la lâche complicité de la "communauté internationale" et de nos principaux médias d' "information". Pas de pathos, mais une succession d'épisodes et d'expériences, au contact de gens frappés par la violence, dévoilent la terrible réalité quotidienne.
05/08/2011, Entretien sur les protestations en Israël, La Bataille socialiste
Israël est secoué par le plus fort mouvement social depuis la création de l'État en 1948. Pour bien comprendre le mouvement, il faut faire un point rapide sur la situation sociale en Israël qui est loin d'être, pour les travailleuses et les travailleurs, une « terre promise ». Pour juste donner un exemple, les salaires n'ont quasiment pas augmenté alors que ces cinq dernières années, la population a subi une inflation de 16%, et près de 30% pour les produits alimentaires. 25% de la population israélienne vit en dessous du seuil de pauvreté, et à cela il faut ajouter les politiques de privatisation qui s'en prennent à des secteurs comme l'éducation ou la santé publique. Chez les jeunes travailleurs d'Israël, il n'est pas rare d'avoir deux ou trois emplois précaires pour essayer de joindre les deux bouts…
05/08/2011, Bernard AVISHAI Memo to the marchers, Ha'aretz
Are our economic problems a result of the absence of peace? If we continue with the peculiar version of “Zionism” that Prime Minister Benjamin Netanyahu represents, are things bound to get worse? Yes. Hell, yes.

Without peace, in short, the “start-up nation” is bound to run down. And the marches prove that the young of Tel Aviv ? with global experiences and cosmopolitan instincts ? do not live in a bubble. It is Netanyahu and the right, settlers and the Orthodox and Russian Putinists, who live in a bubble. God willing, the streets of Tel Aviv will burst it even before the streets of Ramallah do.
05/08/2011, Rapport sur les violations israéliennes des droits humains, Info-Palestine

05/08/2011, Dépêches du 5 août 2011, Info-Palestine

05/08/2011, Zeev STERNHELL, From protest to power, Ha'aretz
In these times of hope and anticipation, it is difficult not to wonder what form the protest might have taken, and what results it might already have achieved, if there had been a large and authentic social-democratic party here with a labor union worthy of the name, at its side. Indeed a spontaneous uprising that does not find political expression very soon, and does not threaten those who are in power, will of necessity have very limited achievements.

Therefore the young demonstrators would do well to remember May 1968 in Europe. Beyond the obvious differences, there is a common denominator: a protest that does not find immediate political expression is destined to disintegrate.
04/08/2011, En Israël, les protestations continuent, Solidarité Ouvrière
Un point sur le mouvement de protestation en Israël sur la base des informations publiées par le Parti Communiste d'Israël.
Lire aussi :
Revue de presse Palestine colonisée 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël - Un seul État, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Mur de l'Aparteid, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Sionisme, Monde en Question.

Revue de presse Culture 05/08/2011


05/08/2011, Christophe OBERLIN, Chroniques de Gaza 2001-2011, Demi Lune, 2011 [Investig'Action - Info-Palestine - Réseau Voltaire - Revista Contralínea - Silvia Cattori - YouTube]
Chroniques de Gaza 2001-2011, est un de ces ouvrages bouleversants dont la lecture vous laisse changé. Dans une succession de très courts chapitres, son auteur, le chirurgien français Christophe Oberlin, nous fait découvrir par petites touches, dans une langue simple et sobre, l'émouvante humanité d'un peuple et le courage avec lequel il affronte le siège cruel qui lui est imposé par l'occupant colonial israélien avec la lâche complicité de la "communauté internationale" et de nos principaux médias d' "information". Pas de pathos, mais une succession d'épisodes et d'expériences, au contact de gens frappés par la violence, dévoilent la terrible réalité quotidienne.
05/08/2011, Le 17 octobre 1961 : un événement oublié dans les programmes scolaires ?, Aggiornamento hist-geo
La tristement célèbre date du 17 octobre 1961 correspond à la manifestation de milliers d'Algériens à l'appel du FLN. Ce défilé pacifique dans les principales artères de la capitale a pour but de protester contre le couvre-feu discriminatoire imposé le 5 octobre aux seuls « Français musulmans d'Algérie » et d'appuyer l'indépendance de l'Algérie portée par le GPRA. Les forces de l'ordre, dirigées par le préfet Maurice Papon, répondent par une répression féroce : 11 000 manifestants (sur un ensemble de 22 000) sont arrêtés et pour beaucoup internés dans des centres où ils subissent les pires violences et tortures. Plus d'une centaine d'Algériens disparaissent.
05/08/2011, La guerre d'Algérie, vingt cinq ans après : la Toussaint 1954-1955, Fabrique de sens

05/08/2011, Été 1941 : l'attaque hitlérienne contre l'URSS, Lutte Ouvrière
Si l'Armée rouge se révéla incapable de s'opposer à cette avance, ce fut avant tout pour des raisons politiques. L'offensive allemande marquait la rupture de l'alliance entre le gouvernement de Hitler et celui de Staline, conclue deux ans plus tôt, le 23 août 1939, lors de la signature du Pacte germano-soviétique, accueillie avec stupeur par de nombreux travailleurs et militants communistes.

Après l'invasion de l'URSS en juin 1941, Staline et la clique au pouvoir rejetèrent toute la responsabilité de l'avancée fulgurante de l'armée nazie sur l'impréparation de l'Armée rouge et l'incompétence des officiers. C'était passer sous silence le fait que, pendant les purges de 1937-1938, Staline avait décapité l'Armée rouge, éliminant physiquement, selon les évaluations de Trotsky, quelque 30 000 officiers et sous-officiers.

Si finalement, après trois ans de guerre sur son territoire, l'URSS parvint à se libérer de l'occupation nazie, au prix de millions de morts, ce ne fut pas grâce à la politique de Staline et de sa coterie de bureaucrates au pouvoir, mais grâce aux sacrifices et à l'héroïsme de la population.
04/08/2011, Hervé JOLY, Le capitalisme familial dans les entreprises moyennes : un déclin réversible, CNRS
Les grandes entreprises connaissent un éloignement plus ou moins rapide mais inéluctable entre la propriété du capital et la dévolution des fonctions dirigeantes. Les petites entreprises restent largement le domaine des entrepreneurs individuels. Qu'en est-il des entreprises moyennes ? A travers l'exemple d'un corpus d'entreprises de 100 à 500 salariés des secteurs phares de la seconde industrialisation (construction mécanique, construction électrique, chimie) de la région lyonnaise dans la première moitié du XXe siècle, la diversité de l'évolution des modes de contrôle économique est soulignée. Toutes les créations ne correspondent pas à des initiatives individuelles. Le contrôle personnel ou familial n'est pas nécessairement le fait du fondateur ou de ses descendants. L'ouverture du capital à l'extérieur n'exclut pas la survivance d'un contrôle familial.
04/08/2011, Hervé JOLY, Les élites politiques : regard croisé sur le cas français, CNRS
Cet article examine le recrutement ministériel et parlementaire récent à partir des données disponibles en mai 2003.
04/08/2011, Freud, un droit d'inventaire, Conférences de Michel Onfray
La pensée de Freud soumise aux critiques empiriques de Wilhelm Reich, tantôt « disciple adorateur », tantôt contradicteur. Celui-ci pointe trois griefs chez le premier : l'inefficacité thérapeutique, l'attention flottante, et la pulsion de mort.
Lire aussi :
Revue de presse Culture 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Algérie, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Russie, Monde en Question.

5 août 2011

Belle et sombre


Brusquement tirée de l'orphelinat, une fillette se retrouve dans un quartier populaire agité, au sein d'une famille de saltimbanques, sous la protection de sa grand-mère doña Barbara, une forte femme. Elle va désormais vivre en compagnie d'Amanda, sa tante soumise à un mari égoïste et tyrannique, de Chico, son cousin taciturne et observateur attentif de la vie du quartier, et surtout de la naine Airelai, incarnation de la magie et de l'imagination dans ce contexte difficile et marginal. Tous attendent le retour de Maximo, le père, admiré de tous, symbole de libération.

L'enfant échappe à la cruauté et à la dureté du réel en posant sur lui un regard neuf nourri de fantaisie et de rêve, et en se construisant un monde imaginaire, où tout prend des couleurs et des dimensions hors du commun.
Rosa Montero est non seulement une narratrice qui construit des intrigues solides, mais elle sait aussi les situer dans un monde insolite et foisonnant qui lui appartient en propre. Elle nous parle ici de ce que nous avons en nous sans avoir eu à le conquérir : la sagesse de l'enfance, ce temps de solitude qui est le ferment nécessaire de la liberté.
Ce que je vais raconter, j'en ai été témoin : la trahison de la Naine, l'assassinat de Segundo, la venue de l'Étoile. Tout s'est passé à une époque reculée de mon enfance dont je ne sais plus maintenant si je m'en souviens ou si je l'invente : car en ce temps-là, pour moi, le ciel ne s'était pas encore détaché de la terre et tout était possible. L'univers venait d'être créé, comme avait pris soin de me l'expliquer doña Barbara : "Quand je suis née, m'avait-elle dit, le monde a commencé." Comme j'étais petite et elle déjà très vieille, cela m'avait semblé un temps très long.
Pour chercher un commencement à mon récit, je dirai que ma vie a débuté dans un voyage en train, la vie dont je me souviens et que je reconnais, et que, de ce qui la précède, je n'ai gardé qu'une poignée d'images décousues et troubles, comme estompées par la poussière du chemin, ou assombries peut-être par le dernier tunnel que la locomotive a traversé avant d'arriver à son arrêt final. De sorte que, pour ma mémoire, je suis née de l'obscurité de ce tunnel, fille du fracas et des cahotements, enfantée par les entrailles de la terre dans un froid après-midi d'avril et une gare énorme et désolée. Et nous entrions en soufflant et en grinçant dans cette gare, alors que les voies de garage se multipliaient de part et d'autre du wagon et se tordaient et bondissaient, se rapprochaient des fenêtres et s'en éloignaient à nouveau dans un brusque sursaut, comme les élastiques tendus de ce jeu de petites filles auquel j'avais probablement joué à cette époque ancienne dont je ne me souvenais plus ni ne voulais me souvenir.
Ils sont tous descendus du train avant moi, poussés par l'anxiété habituelle des voyageurs qui ont l'air de s'enfuir plus que de marcher. Je voyais leurs dos se perdre au bout du quai, les dos des manteaux et des imperméables, des femmes et des hommes qui s'étaient tant intéressés à moi pendant le trajet, qui m'avaient posé des questions, et offert du chocolat et des bonbons, et caressé les joues amicalement, et ces dos affairés s'éloignaient maintenant en traînant leurs valises et me laissaient seule, le train mort et silencieux derrière moi, sous une voûte de fers sombres et de vitres sales, sur un pavé gris qui exhalait une désagréable haleine glacée. Mes jambes, nues entre mes chaussettes blanches et ma jupe à volants, ont grelotté de froid.
Alors une ombre bleue s'est penchée sur ma tête et m'a enveloppée d'un parfum doux et collant.
–Bonjour… C'est toi, n'est-ce pas ?
Je n'ai pas su quoi répondre. Elle sentait la violette.
–Bien sûr que c'est toi, quelle question idiote… a aussitôt bredouillé cette femme. Je suis Amanda, tu te souviens de moi ? Non, bien sûr, comment vas-tu te souvenir, tu étais si petite quand ils t'ont emmenée… Je suis ta tante Amanda, la femme de ton oncle… Avant, il y a des années, on habitait ensemble.
Avant qu'ils t'emmènent à l'orphelinat. Ta mère et moi étions très amies. Tu te souviens de ta mère ? Ah, j'ai l'impression que je ne devrais pas non plus te parler de ça… Tu vois si je suis bête, je suis un peu nerveuse… Bon, eh bien voilà…
Elle avait parlé d'une traite, sans respirer. Elle avait l'air effrayée. Elle a levé sa main à la hauteur de sa bouche et l'a laissée là quelques instants, molle et pendante, comme si elle avait voulu se ronger les ongles et s'était ressaisie à la dernière seconde. Elle était jeune, avec des yeux très ronds et des joues rebondies et pâles. Elle portait un long manteau bleu clair et un petit bonnet en tricot qui semblait fait maison. Elle m'a regardée, a souri, a remué ses pieds sur le sol, s'est raclé la gorge : c'était l'image même de l'indécision. Finalement, elle s'est penchée et a soulevé sans effort ma petite valise.
–C'est bien, elle n'est pas lourde… Je m'en réjouis parce que nous allons devoir marcher un peu. Bon, il vaudrait mieux y aller, pas vrai ?
Elle m'a saisie par la main de la même façon qu'elle avait pris la valise : en serrant fort, comme si j'allais lui glisser entre les doigts. Nous avons longé le quai, franchi des portes automatiques et plongé dans le hall central et dans un tumulte barbare de haut-parleurs et de cris. Amanda a avancé entre les tourbillons de gens, la tête baissée et en me serrant la main à m'en faire mal. De nouvelles portes automatiques se sont ouvertes devant nous dans un mugissement doux et nous nous sommes retrouvées dans la rue. La ville s'étendait autour de nous, aveuglante comme un incendie. Des tours en verre, des vitrines lumineuses et surchargées, d'hypnotiques publicités en couleur. Là-haut, un petit bout de ciel rose et un scintillement de vitres enflammées par le soleil du soir.
–Toutes ces lumières… me suis-je exclamée, admirative.
–Elle est jolie, n'est-ce pas ? a répondu Amanda dans un soupir. Par ici la ville est très jolie. Évidemment que moi non plus je ne la connais pas beaucoup. Je suis arrivée hier, et je crois qu'ils arriveront demain. Mais allons-nous-en avant qu'il ne fasse nuit.
Je ne savais pas qui ils étaient, mais je n'ai pas non plus osé poser la question. Les petites filles ne posent pas de questions, et encore moins quand elles viennent d'où je venais. Nous nous sommes donc mises à marcher, Amanda d'un bon pas, et la valise et moi pendues à chacune de ses mains. C'était la première fois que je voyais une ville si remplie, si étourdissante, si couverte de brillants. Elle n'avait pas l'air réelle : c'était une fête foraine, une ivresse en or. Les trottoirs étaient ornés de corbeilles en pierre remplies de fleurs naturelles, et les vitrines des magasins se succédaient les unes aux autres, pleines de trésors indicibles et débordantes de lumières. Et puis il y avait les gens, tous ces hommes et toutes ces femmes qui allaient et venaient avec des paquets rutilants dans leurs mains, des sourires rutilants, des habits rutilants, tout entier rutilants du haut de leur crâne jusqu'à la pointe de leurs chaussures fines, comme s'ils étaient neufs, des personnes à étrenner, sans rien d'usé. Tous ces gens, tous, bien que très nombreux, vivaient dans cette ville merveilleuse et avaient certainement des maisons lumineuses et neuves, et étaient heureux. Et j'ai alors commencé à penser que peut-être nous aussi nous avions une jolie maison où aller, et que nous étions sans doute sur le point d'arriver, car le ciel s'éteignait peu à peu et la nuit tombait de plus en plus, et les petites filles, je le savais, ne pouvaient pas être dans les rues la nuit. Si bien qu'à chaque coin de rue où nous tournions je me disais : ça sera ici. Mais ça ne l'était jamais et nous continuions de marcher.
Et nous avons tellement marché que les vitrines ont commencé à se faire rares et les corbeilles en pierre avec les fleurs ont disparu. Il n'y avait plus autant de lumières qu'avant et l'air prenait la couleur bleuâtre de ma jupe plissée. Baba, me suis-je dit, Baba, fais que nous arrivions bientôt. Je commençais à me sentir très fatiguée. Les maisons étaient toutes identiques et jolies, avec des moulures blanches qui ressemblaient à des meringues. Et il y avait beaucoup d'arbres, et à chaque arbre un chien qui reniflait, et à côté de chaque chien un homme ou une femme, un garçon ou une fille. La ville, par ici, n'était plus une fête foraine, mais un endroit propre et tranquille, des rues charmantes dans lesquelles il semblait facile d'être heureux. Tout le monde s'apprêtait à dîner, la ville entière dépliait bruyamment ses serviettes, pendant que la ligne d'obscurité définitive, la nuit secrète, adulte et inhabitable, approchait déjà. Amanda pressait le pas et je la suivais. Et les chiens, les arbres, les fenêtres aux voilages crémeux et à la lumière chaude restaient peu à peu derrière nous.
Nous avons longé des parcs très noirs qui avaient déjà été dévorés par les ténèbres, traversé des rues qui ressemblaient à des routes, laissé dans notre dos les voies du tramway. À quel moment les gens avaient-ils disparu ? J'ai regardé en arrière et en avant, et je n'ai pu voir personne. Il n'y avait pas un seul commerce et les portes d'entrée étaient toutes fermées. J'ai trébuché : le sol n'était plus régulier et il y avait des nids-de-poule, des dalles effritées, des trous. Une station-service est apparue sur le trottoir d'en face, éclairée mais vide. Le vent faisait grincer une pancarte en tôle pour des huiles. J'ai jeté un coup d'œil à Amanda : sous la lumière froide du néon, elle avait l'air pâle et étrange, avec la bouche serrée et le regard fixe. Nous avons laissé la station-service derrière nous et à chaque pas les ombres s'épaississaient. À présent il faisait vraiment nuit, et les voitures ne circulaient même plus dans la rue.
Elles étaient abandonnées. Les maisons devant lesquelles nous passions maintenant étaient abandonnées et en ruine. Des fenêtres aveugles aux vitres fendues. Des portes obstruées de cartons. Des murs écaillés. Des entrepôts noirs aux toitures brisées. L'air sentait l'urine et laissait comme un goût de fer sur les lèvres. Quelqu'un est apparu à l'angle d'une rue. Une ombre grise appuyée contre le mur. La main d'Amanda a serré la mienne et nous avons marché un peu plus vite. L'ombre nous a souri quand nous sommes passées à côté d'elle : Amanda n'a pas regardé, mais moi oui. C'était une femme très grande qui avait l'air d'un homme. Ou peut-être que c'était un homme et qu'il avait l'air d'une femme. Un pantalon, une gabardine et des épaules aussi larges qu'un boxeur. Mais des cheveux d'un blond criard pleins de boucles, un visage très maquillé et une bouche mesquine de la couleur du sang. J'ai regardé en arrière : là-bas au fond, très loin, la station-service semblait flotter, comme un fantôme, dans la lueur verdâtre du néon.
Nous avons changé de trottoir et tourné à l'angle suivant : l'écho de nos pas était assourdissant dans le silence. Il s'est mis à pleuvioter. La rue était un tunnel obscur. À côté des quelques faibles lampadaires, les ombres s'agitaient. La nuit s'étendait sur le monde comme une toile d'araignée démesurée : dans un coin, l'araignée devait guetter, avec ses pattes velues, affamée et en train de nous attendre. Nous marchions de plus en plus vite. Amanda avançait tête baissée, comme prête à charger. Moi, je piquais de petites courses et je haletais, et ma poitrine était lourde, et l'air humide et froid entrait comme une douleur dans mes poumons, et un long clou se plantait dans l'un de mes côtés. Les lampadaires faisaient briller de temps à autre le sol mouillé : c'était un reflet sombre, comme si les ténèbres, épaisses et grasses, étaient en train de fondre sur l'asphalte.
Subitement, un homme est apparu devant nous, sorti du néant et de l'obscurité. Et il s'est approché avec ses grosses mains ouvertes et ses bras tendus, comme les monstres des mauvais rêves. J'ai serré mes paupières et j'ai pensé : Baba, fais qu'il s'en aille, qu'il disparaisse, Baba, ma petite Baba, fais qu'il ne m'arrive rien… Mais j'ai regardé à nouveau et il était encore là. Vêtu de loques, la barbe drue, les yeux aqueux, comme s'il pleurait. Mais il souriait. Amanda a tiré mon bras, a changé de direction, nous l'avons proprement esquivé comme les poissons s'esquivent les uns les autres au dernier moment dans l'étroitesse de leur bocal. Et l'homme est resté là derrière à bredouiller des mots que je n'ai pas pu comprendre, alors que nous marchions vite, très vite, sans courir, car courir, ç'aurait été se rendre au danger : nous marchions juste le plus vite que nous le pouvions, le cœur entre les dents et poursuivies par le martèlement creux de nos pas.
Nous avons tourné dans une nouvelle rue et il y avait des lumières. Mais ce n'étaient pas des lumières comme celles d'avant, comme le scintillement de la ville centrale et belle : c'étaient des poignées d'ampoules nues, regroupées çà et là sur certaines portes. De près, elles vous aveuglaient et vous éblouissaient, mais dès que vous vous éloigniez de quelques pas les ténèbres vous rattrapaient : elles semblaient mises pour étourdir, pas pour éclairer.

Nous avons remonté la rue et on nous disait des choses. Des hommes étranges qui étaient sous les ampoules et qui nous invitaient à entrer.
Et de ces portes entrouvertes sortaient de la fumée et une lueur rougeâtre, une haleine infernale. Les talons d'Amanda cliquetaient sur les dalles humides, mon cœur tambourinait dans ma poitrine : nous montions encore et encore, en regardant vers l'avant, comme si ces hommes n'existaient pas, et ils criaient, murmuraient, riaient, tendaient vers nous leurs griffes démoniaques. La rue était de plus en plus en pente et mes jambes étaient lourdes comme des pierres.
C'était un vertige de lumières et d'ombres, et la chaleur des ampoules séchait mes larmes.
Tout à coup, alors que je m'y attendais le moins, nous sommes entrées par une porte et nous avons monté un étroit escalier en bois. En haut, il y avait un comptoir et une vieille dame très maquillée.
–La deux, a dit Amanda d'une voix rauque et hors d'haleine.
Quelques mèches s'étaient échappées de son bonnet en tricot et étaient collées sur son visage suffoqué, je ne sais si à cause de la pluie ou de la sueur.
Elle n'avait pas bonne mine, mais la vieille femme peinturlurée nous a regardées sans aucun intérêt et lui a tendu la clef d'un air las. Amanda m'a tirée dans le couloir. Elle s'est arrêtée à côté d'une porte, a laissé ma valise par terre, a ouvert, nous sommes entrées, elle a refermé, mis les deux verrous et s'est appuyée contre le battant dans un profond soupir. Elle tremblait.
Rosa MONTERO, Belle et sombre, Métailié, 2011 [Dailymotion - Tournezlespages's].

Lire aussi :
• Bio-bibliographie Rosa MONTERO, Wikipédia.
• Bibliographie Rosa MONTERO, Rue des livres.
• Articles de Rosa MONTERO, El País.
• Rosa Montero, journaliste et romancière, Périphéries.
• L'actualité des livres
- Centre National du Livre
- Veille littéraire CNL

Revue de presse Culture 04/08/2011


04/08/2011, L'amour, avec Elsa Lepoivre (suite), Ça peut pas faire de mal

03/08/2011, Une histoire de marâtres, de belles-mères et de beaux-enfants Sur les docks
La marâtre : C'est un terme un peu désuet pour parler d'une caricature - une méchante belle-mère, une deuxième épouse qui maltraite la progéniture du premier lit.
Une figure passionnante et terrifiante qui a largement alimenté la fiction à travers les contes de fées mais aussi le théâtre classique et le roman.
La cruauté de la belle-mère paraît sans limites, allant jusqu'à signer la mort des enfants de son mari.
Néanmoins, la marâtre n'est pas une simple invention des auteurs de contes, elle peut exister et prendre forme humaine ! Nous tenterons donc de confronter le cliché aux témoignages.
03/08/2011, L'amour, avec Elsa Lepoivre, Ça peut pas faire de mal
Qu'est-ce que l'amour ? Vaste question qui a occupé nombre d'écrivains... Aujourd'hui, revenons sur quelques unes des plus belles pages littéraires ayant pour thème le sentiment amoureux, en compagnie de la comédienne Elsa Lepoivre.
A travers des extraits de romans, mais aussi des poèmes, parcourons les moments clefs d'une relation, de la rencontre à la rupture, en passant par la déclaration ou encore le mariage...
02/08/2011, Etre père et le rester : le combat des pères célibataires, Sur les docks
Dans les années 1980, des pères célibataires s'organisent en associations pour dénoncer la marginalisation dont ils se sentent victimes. Leur constat est simple : après une séparation, après un divorce, les pères sont injustement mis à l'écart par les décisions de la justice et évincés par leurs anciennes conjointes. Deux chiffres deviennent le leitmotiv de ces pères en colère. D'une part, dans neuf cas sur dix, c'est la mère qui obtient la résidence principale de l'enfant : au mieux, le père devient alors un "papa du dimanche", un week-end sur deux ; au pire, il voit son rôle quasiment cantonné au simple versement de la pension alimentaire… D'autre part, et c'est le second chiffre sur lequel s'appuient les associations de défense de la condition paternelle dans ces années 1980, la moitié des enfants qui vivent chez leur mère ne voit plus que très rarement ou plus du tout leur père... Et la mère est alors perçue comme un obstacle à la relation entre le père et l'enfant, une relation qui se distend brutalement ou petit à petit, une relation qui se décompose, s'étiole jusqu'à disparaître...
Lire aussi :
Revue de presse Culture 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Mariage, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Séduction, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Sexualité, Monde en Question.

Revue de presse Palestine 04/08/2011


04/08/2011, Fadwa NASSAR, Reconnaître l'Etat palestinien : pour faire quoi ?, International Solidarity Movement
Si le bien-fondé de la bataille diplomatique est contesté par de nombreuses voix palestiniennes, ce n'est sûrement pas à partir des considérations sionistes, ni impérialistes. Mais il s'agit d'une question de stratégie, de priorité, de programme politique en vue de libérer la Palestine. En effet, sur le plan interne, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a profité de "l'échéance de septembre" pour stopper un autre processus, d'autres négociations, internes cette fois-ci, et autrement plus importantes, celles qui touchent à l'unité du peuple palestinien. Suite au changement de pouvoir en Egypte qui a balayé un des pions sionistes dans la région, le président palestinien avait finalement été obligé d'engager des pourparlers avec le gouvernement du Hamas à Gaza, en vue d'unifier la vie politique, sociale et géographique palestinienne. Bien que les pourparlers se poursuivent toujours entre le Fateh et le Hamas, Mahmoud Abbas semble avoir repris de l'assurance en décidant qu'il n'y aurait que Salam Fayyad à la tête du gouvernement unifié palestinien, ce que rejettent de nombreuses personnalités et forces politiques palestiniennes, y compris au sein du Fateh. Avec "l'échéance de septembre", c'est ce processus d'unification qui a été stoppé, au moment où les forces sécuritaires de l'Autorité de Ramallah continuent à faire le "sale boulot" de l'occupant, en arrêtant les résistants en Cisjordanie.
04/08/2011, Jillian KESTLER-D'AMOURS, Dans la vallée du Jourdain, exister c'est résister, Info-Palestine
Dans la vallée du Jourdain, Israël est en train de créer une réalité irréversible sur le terrain - comme c'est le cas dans la plus grande partie du reste de la Cisjordanie - en travaillant à bétonner son contrôle sur toute la terre et ses ressources considérables - qu'il n'a aucune intention d'abandonner. L'objectif le plus sinistre des Israéliens pour la vallée du Jourdain est manifestement de chasser les Palestiniens de leurs terres, un processus facilité par le fait qu'une grande partie de la région est en Zones C et donc entièrement sous le contrôle des Israéliens.

"Cette politique vise à nettoyer ethniquement la vallée du Jourdain de sa population palestinienne et à la remplacer par des nouveaux venus, des juifs venus de toutes les parties du monde. C'est une politique d'État" dit Fathi Khdirat, habitant palestinien de la vallée du Jourdain et coordinateur de la Campagne de solidarité avec la vallée du Jourdain.

"Cela fait partie de la politique de l'autorité d'occupation pour la vallée du Jourdain, une politique qui s'est mise en oeuvre directement après l'occupation israélienne (en 1967). Ils ont commencé d'abord par contrôler chaque goutte d'eau dans la vallée du Jourdain. Ils savent que contrôler l'eau, c'est contrôler la vie" dit Khdirat.

Dans ce contexte, la capacité et la détermination des Palestiniens à rester dans leurs foyers et villages - en dépit du contrôle israélien imposé sur tous les domaines de leur vie quotidienne - doivent être vues comme la forme principale de leur résistance, à l'heure actuelle, dans la vallée du Jourdain.
04/08/2011, Uri AVNERY, Le nouvel antisémitisme, Tlaxcala
Le ministre nazi de la Propagande, le Dr Joseph Goebbels, appelle son patron, Adolf Hitler, par enfer-phone. "Mein Führer" s'exclame-t-il tout excité. "Des nouvelles du monde. Il semble que nous étions finalement sur la bonne voie. L'antisémitisme est en train de conquérir l'Europe !" "Bon !" dit le Fürher, "Ce sera la fin des Juifs !" "Hum...hé bien... pas exactement, mein Führer. Il semble que nous avions choisi les mauvais Sémites. Nos héritiers, les nouveaux nazis, sont en train d'annihiler les Arabes et tous les autres musulmans en Europe." Puis, avec un petit rire : "Après tout, il y a beaucoup plus de musulmans que de juifs à exterminer."
"Mais qu'en est-il des juifs ?" insiste Hitler.
"Vous ne le croirez pas : les nouveaux nazis aiment Israël, l'État juif, et Israël les aime !"
04/08/2011, Gideon LEVY, Wanted: Israeli leaders, Ha'aretz
The revolution that may be taking place now will have to include a change in this sphere as well. Israel needs an Israeli leadership that is familiar with Israel. Today we have a president who for decades hasn't driven his own car, a prime minister who since his army days hasn't carried a stretcher or a shopping basket, and a defense minister whose ostentatious lifestyle has already been described ad nauseam. These people cannot understand. Wanted: Israelis.
03/08/2011, Crise sociale : «l'été israélien», Slate
Depuis plusieurs semaines, les «insurgés israéliens» campent dans les grandes villes du pays. Le gouvernement fait face à un vaste mouvement social contre la vie chère. Oublié l'idéal égalitaire qui a fondé le pays, aujourd'hui les Israéliens réclament plus de justice sociale.
Lire aussi :
Revue de presse Palestine colonisée 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël - Un seul État, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Mur de l'Aparteid, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.

4 août 2011

Le sexe et la norme


Peut-on, réellement jouir sans entrave ? C'est à cette question que les juristes Bruno Py et Nathalie Deffains, ont essayé d'apporter des éléments de réponse, en nous donnant à lire les contributions de seize juristes, issues d'un colloque qui s'est déroulé à Nancy. Alors que l'idée d'une liberté sexuelle est de plus en plus affirmée et affichée, l'intimité n'est pas pour autant devenue une zone de non-droit. Ces contributions, par l'analyse des textes de loi et de la jurisprudence, cherchent à distinguer - sur des thèmes aussi variés que la sexualité des personnes en situation de handicap mental, les films pornographiques ou le nudisme - quelles ont été les grandes tendances de la législation sur le sexe depuis le début du XXe siècle.

Bruno PY, Nathalie DEFFAINS (sous la direction de), Le sexe et la norme, Presses Universitaires Nancy, 2011 [Sommaire - Lectures].

Lire aussi :
Dossier documentaire & Bibliographie Sexualité, Monde en Question.
• L'actualité des livres
- Centre National du Livre
- Veille littéraire CNL

Revue de presse Palestine 03/08/2011


03/08/2011, Crise sociale : «l'été israélien», Slate
Depuis plusieurs semaines, les «insurgés israéliens» campent dans les grandes villes du pays. Le gouvernement fait face à un vaste mouvement social contre la vie chère. Oublié l'idéal égalitaire qui a fondé le pays, aujourd'hui les Israéliens réclament plus de justice sociale.
03/08/2011, Le simulacre de solidarité de la gauche sioniste d'Israël, Silvia Cattori
Une marche palestinienne-sioniste "commune" n'offre pas l'occasion d'engager un dialogue productif ; elle donne plutôt aux sionistes une occasion supplémentaire de marginaliser les voix des Palestiniens et d'enseigner aux Palestiniens comment ils doivent résister et ce qu'ils doivent accepter.

Les contributions du Mouvement de Solidarité avec Sheikh Jarrah, l'organisateur principal de la marche du 15 juillet, ne doivent pas être minimisées. Les manifestations hebdomadaires qu'il a organisées à Sheikh Jarrah et à Al-Lydd ont mis en lumière la lutte des résidents palestiniens contre la politique israélienne systématique de démolition de maisons et d'expulsion. Les membres dirigeants du Mouvement de Solidarité avec Sheikh Jarrah et autres organisations pacifistes de la gauche israélienne ont subi des attaques vicieuses de l'extrême-droite israélienne, y compris des menaces de mort et des accusations de trahison.

Ceci ne les place toutefois pas au-dessus de la critique. Tout leur activisme n'a pas réussi à toucher l'ensemble de la société palestinienne ni à l'impliquer. Leurs manifestations sont dominées par des sionistes libéraux laïques blancs, et la voix palestinienne, qu'ils disent vouloir faire entendre, est inaudible au milieu du chœur des slogans en hébreu sur la paix et la coexistence. Et même les slogans et les affiches qui ont été brandies pendant les manifestations avaient été décidés à l'avance par les organisateurs israéliens, transformant les protestations en une routine fastidieuse, douloureusement prévisible et élitiste.
03/08/2011, Les médias et le conflit israélo-palestinien, Acrimed - Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient
Le pari de cet ouvrage collectif, dirigé par les universitaires Jacques Walter et Béatrice Fleury, est de montrer ce que les concepts et méthodes d'analyse des sciences sociales peuvent apporter à la compréhension du traitement journalistique de ce conflit. L'ouvrage réunit ainsi différents spécialistes des médias autour d'une discussion des propos de Daniel Dayan, directeur de recherche au CNRS et sociologue des médias. Lors d'une interview donnée en 2005, ce chercheur avance qu'un parti-pris pro-palestinien aurait dominé le traitement par les médias français de la seconde Intifada, déclenchée fin septembre 2000.
02/08/2011, Israël : La Cour suprême ordonne une évacuation en Cisjordanie, 20 minutes
La Cour suprême d'Israël a ordonné ce mardi l'évacuation immédiate d'un avant-poste occupé par environ 250 colons juifs en Cisjordanie. La Cour fait ainsi droit à une pétition déposée il y a cinq ans par des Palestiniens et un groupe d'adversaires de la colonisation.

Elle juge que l'avant-poste de Migron aurait dü être évacué le 31 mars au plus tard et que les pouvoirs publics ne devraient «pas traîner les pieds» sur cette question étant donné qu'ils «ont eux même reconnu son caractère illégal». Selon un résumé officiel de l'arrêt, la pétition avait été présentée fin juin 2006 et demandait à la Cour suprême d'ordonner à l'Etat d'évacuer l'avant-poste construit sur des terres appartenant aux Palestiniens.

«Dans sa première réponse à la décision de justice en 2006, l'Etat admettait que l'avant-poste avait été construit sur des terrains privés et qu'il pouvait être évacué, mais (l'Etat) avait demandé un sursis afin de discuter d'un accord», dit l'arrêt. Il ajoute qu'après cinq audiences et sans perspective d'accord imminent, «la Cour a statué qu'il n'y avait plus aucune raison de maintenir la situation illégale actuelle et le tort causé aux droits des propriétaires palestiniens».

Dans le cadre de sa «feuille de route» pour un accord de paix avec les Palestiniens, Israâl a convenu d'évacuer les avant-postes dont la construction n'a pas été autorisée par les autorités israéliennes. Les dirigeants israéliens ont toutefois été réticents à agir face à la résistance des colons et de leurs soutiens politiques.

Quelque 500.000 Israéliens et 2,5 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, zones conquises par Israël lors de la guerre de 1967 et que les Palestiniens veulent intégrer dans un futur Etat indépendant. Les Palestiniens font valoir que les implantations les empêchent de construire un Etat viable et subordonnent une reprise des négociations de paix avec Israâl à un gel total de la colonisation.
02/08/2011, Netanyahu's panic is a threat to Israel's economic stability, Ha'aretz
The middle class knows that it is bearing the burden of the ultra-Orthodox community, many of whose members don't work, although they get inexpensive housing, day care at a nominal fee, stipends and other benefits. The secular middle class bears the burden of the West Bank settlers, who cost the state billions of shekels every year due to subsidized housing, half-price preschools and local authorities that are awash in money.
29/05/2011, Le défi sécuritaire en Israël - Mythes et réalités, Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient Cahier n°1
Ce cahier est scindé en deux parties. L'une portant sur perception de la menace sécuritaire en Israël notamment à travers le prisme du sionisme (Sébastien Boussois). L'autre s'attarde sur la réalité géostratégique du défi sécuritaire en Israël (Jean-Baptiste Beauchard).
Lire aussi :
Revue de presse Palestine colonisée 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël - Un seul État, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Mur de l'Aparteid, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.

3 août 2011

Portraits de communards 1/3


Louise MICHEL, l'apôtre insoumise des barricades (1), L'Humanité

Eugène VARLIN (1839-1871) Le portrait en républicain du révolutionnaire (2), L'Humanité

Jules VALLÈS (1832-1885) "La liberté sans rivages" comme alphabet de la Révolution (3), L'Humanité

Madame AGAR (1832-1891) Tragédienne, son engagement lui coûtera sa carrière (4), L'Humanité

Charles DELESCLUZE (1809-1871) "Place au peuple, place aux combattants aux bras nus !" (5), L'Humanité

Léo FRANKEL (1844-1896) Ministre du Travail du premier pouvoir ouvrier (6), L'Humanité

Henri ROCHEFORT (1831-1913) L'encre comme ferment de la révolte (7), L'Humanité

Jaroslaw DOMBROWSKI (1836-1871) De l'anti-tsarisme à la Commune, un général avec les rouges (8), L'Humanité

Walery WROBLEWSKI (1836-1908) L'un des meilleurs chefs militaires de la Commune (9), L'Humanité

Nathalie LE MEL (1826-1921) "Toutes au combat ! Il faut écraser Versailles" (10), L'Humanité

Gaston CRÉMIEUX (1836-1871) Un révolutionnaire marseillais à la fièvre patriotique (11), L'Humanité

Élisée RECLUS (1830-1905) Géographe, aérostier, figure de l'anarchie (12), L'Humanité

Louis-Simon DEREURE (1838-1900) Un artisan qui incarne un tour de force pour son époque (13), L'Humanité

Napoléon GAILLARD (1815-1900) Le cordonnier qui chaussa Paris de barricades (14), L'Humanité

Georges PILOTELL (1845-1918) La révolution sans image d'un caricaturiste engagé (15), L'Humanité

Anna JACLARD (1844- 1887) L'aristocrate russe pétroleuse (16), L'Humanité

RIMBAUD et VERLAINE "Le besoin pressant d'opportuns lendemains..." (17), L'Humanité

Maxime VUILLAUME (1844-1925) Les mots au service de l'histoire, les Cahiers rouges en héritage (18), L'Humanité

Paule MINK (1839-1901) Passionnément femme, féministe et socialiste (19), L'Humanité

Lire aussi :
Prosper-Olivier LISSAGARAY, Histoire de la Commune de 1871, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Commune de Paris 1871, Monde en Question.

Revue de presse Palestine 02/08/2011


02/08/2011, Israéliens indignés, – eux aussi…, Dedefensa
Nous avons nécessairement pris l'habitude de considérer Israël comme un avant-poste stratégique, pour le meilleur et pour le pire selon le sentiment qu'on en a, et pas comme un pays comme un autre. Cette habitude fait penser que le seul débat possible est de type sécurité nationale. De même, elle fait considérer comme seule opposition sérieuse à l'actuelle équipe en place, et au “parti de la guerre” israélien, une poussée pacifiste comme il y eut au début des années 1990, directement liée, là encore, à la situation de sécurité nationale. Les nouvelles de ces derniers jours mettent brusquement en question cette conviction. Elles nous font envisager que les Israéliens sont aussi sensibles aux questions civiques en général, y compris économiques, c'est-à-dire, dans le climat actuel et les circonstances présentes, les questions liées à l'application dévastatrice du Système dans les conditions intérieures. Soudain apparaît la possibilité qu'Israël soit un pays comme un autre, avec le développement d'une puissante opposition, au niveau de l'opinion publique, contre les conditions de vue imposées par le Système.

On comprend, – le texte le dit d'ailleurs clairement, – qu'il s'agit d'un danger terrible pour Netanyahou et toute sa clique. Un tel mouvement est une possibilité sérieuse qui peut mettre en question le carcan terroriste où la direction israélienne tient la population, lui imposant une cohésion interne à toutes forces sous le prétexte des menaces pesant sur la sécurité nationale, – les pays arabes, le terrorisme, la bombe iranienne, la dialectique de l'Holocauste et le reste. Il existe même cette occurrence où le mouvement interne israélien peut ressurgir sur la politique extérieure, mais d'une façon constructive, si une relation de renforcement mutuel est trouvé avec la poussée palestinienne pour un Etats indépendant de septembre prochain.
02/08/2011, Les dynamiques économiques dans les territoires palestiniens (1967-2010), Blog de Julien Salingue
Le texte qui suit est l'extrait d'un article publié dans un ouvrage collectif qui vient de paraître aux éditions l'Harmattan : Quel État ? Pour quelle Palestine ?
31/07/2011, Gaza : Les forceurs de blocus (1/2), Silvia Cattori
Cet article de Julie Lévesque constitue la première partie d'un reportage sur le navire humanitaire solitaire « Spirit of Rachel Corrie » à destination de Gaza. Le navire a atteint les eaux palestiniennes avant d'être brutalement intercepté par la marine israélienne. La mission a été organisée par Perdana Global Peace Foundation (PGPF) située à Kuala Lumpur.
Lire aussi :
Revue de presse Palestine colonisée 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël - Un seul État, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Mur de l'Aparteid, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Résistance à la colonisation de la Palestine, Monde en Question.

Revue de presse Crise 02/08/2011

02/08/2011, Alexeï PILKO, Le "défaut de paiement" masque une négociation politique difficile sur l'Afghanistan, RIA Novosti
Les négociations difficiles entre le président Barack Obama et ses opposants républicains pour l'augmentation du plafond de la dette publique des Etats-Unis se sont conclues par un compromis provisoire, littéralement à la derrière minute. Nous avons été témoins d'un nouvel épisode d'une lutte sévère et sans merci, dont le véritable objectif est d'empêcher le président américain de prolonger son mandat pour les uns ou de le laisser dans le fauteuil de président après 2012 pour les autres.

Ainsi, dans l'intérêt de la lutte politique contre le président actuel, il est nécessaire de ne pas changer la donne en Afghanistan au cours des 18 mois à venir, voire d'aggraver le conflit. Une telle approche des républicains engendre des projets véritablement fantastiques, tels que le "plan Blackville" d'un ambassadeur américain à la retraite qui a proposé de diviser l'Afghanistan en deux parties. Comme l'écrit l'experte russe Natalia Bourlinova, "ce plan est dans la logique de la politique étrangère des Etats-Unis qui, en poursuivant leur intérêt propre, négligent souvent le droit international ou appliquent ses règles a posteriori".
02/08/2011, Grève inédite du Samu social, France Culture
Pour la première fois de leur histoire, les salariés du 115 sont invités à cesser le travail ce mardi 2 août. La Coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale appelle à la grève partout en France. En cause : la baisse des moyens pour les hébergements d'urgence. Il y a deux semaines, le fondateur du Samu social Xavier Emmanuelli démissionnait pour dénoncer, lui-aussi, les choix du gouvernement.
01/08/2011, Vladimir PETROVSKY, L'Asie dans l'attente du 2 août, RIA Novosti
Les principaux détenteurs d'obligations américaines, avant tout la Chine (plus de 1.150 milliards de dollars) et le Japon (890,3 milliards de dollars), qui se partagent 40% de la dette publique américaine, s'attendent à des temps difficiles. On voit les mêmes dispositions dans d'autres pays, par exemple en Corée du Sud ou en Inde, qui conservent la majeure partie de leurs réserves monétaires en dollars américains.

La Chine n'a pas l'intention de suspendre les achats d'obligations du Trésor américain dans un avenir proche, en dépit du risque de défaut de paiement des Etats-Unis. Comme l'a récemment écrit le journal Renmin Ribao en se référant au centre gouvernemental de recherche, "Pékin n'a pas d'autre choix que de continuer à acheter de la dette américaine, car la Chine veut que le dollar soit stable. Et les obligations américaines demeurent l'un des produits d'investissement les plus liquides sur le marché, compte tenu des immenses réserves de change de la Chine".

Le Japon, dont la dette publique a atteint 200% du PIB, est également conscient qu'il n'existe pas d'alternative aux obligations américaines. Or, le pays devra dépenser beaucoup d'argent pour éliminer les conséquences de l'ouragan et du tsunami qui ont frappé le Japon en mars, laissant dans leur sillage des dommages estimés entre 16.000 et 25.000 milliards de yens, soit 195-305 milliards de dollars.
Lire aussi :
Revue de presse Crise économique, politique et sociale 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Économie crise, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Économie sociale, Monde en Question.

Revue de presse Culture 02/08/2011


02/08/2011, L’âge d’or du fado : 1950-1974, Continent musiques

01/08/2011, Marlene Dietrich, la muse rebelle, Grandes Traversées
La Grande traversée de cette semaine est consacrée à une légende du cinéma et de la chanson.  Marlene Dietrich a été une personnalité incontestée du vingtième siècle, participant à son écriture, tant sur le plan politique, en rejetant son propre pays aux prises avec le nazisme, artistique, en incarnant l'actrice par excellence, et sociologique, en montrant la voie de la libération féminine. Le mythe, créé de son vivant, fascine encore et toujours. Un avant-goût de son parcours dans ce portrait en forme d'acrostiche.
30/07/2011, Les 5 Sens, France Culture
Cinq week-ends enfin pour apprendre avec plaisir et pour explorer en bonne compagnie les cinq sens. Sentir, entendre, goûter, voir, toucher !
Lire aussi :
Revue de presse Culture 2011, Monde en Question.
Index Arts, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Corps, Monde en Question.

2 août 2011

Revue de presse Palestine 01/08/2011


01/08/2011, Amira HASS, Palestinian's low salaries also linked to Israeli social struggle, Ha'aretz
"A financial crisis in the Palestinian Authority" - that is a convenient description of the situation where, on the eve of Ramadan, the Ramallah government is (again ) unable to pay the full salaries of its 150,000 public sector employees. This is a short, but very inaccurate description, however. The crisis, says economist Raja Khalidi, is in the status quo that Israel has enjoyed since the Oslo Accords: Israel is in control of the West Bank and the Gaza Strip - and Palestinian society and the donor countries finance the cost of this domination.
01/08/2011, Netanyahu has only himself to blame, Ha'aretz
Now the prime minister is paying the price for sitting on the fence. His popularity is at a nadir, and although there is no immediate political threat against him - his rivals in the Likud are silent and the opposition is not currently perceived as an alternative - he behaves as if his government is in imminent danger of falling, and responds accordingly out of pressure and panic.

There is nothing worse for a leader than losing control of the agenda. That is what has happened to Netanyahu over the past three weeks, and from a direction he did not expect. He may still be able to come to his senses, calm the protest and lead the country anew. But his time is running out and the camp demanding his resignation is growing stronger.
Lire aussi :
Revue de presse Palestine colonisée 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Palestine/Israël, Monde en Question.
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Revue de presse Culture 01/08/2011


01/08/2011, Conséquences de la falsification de l'Histoire, Horizons et débats - Réseau Voltaire

01/08/2011, Les SHS « dans la toile des médias sociaux » ?, Les carnets du SID
Les présentations se sont articulées autour de quatre volets : Nouveaux moyens de publication et de communication dans les SHS ; les publications scientifiques et le web 2.0 ; les médias sociaux à l'université ;  les effets des médias sociaux sur notre culture scientifique actuelle.
01/08/2011, Le troisième sexe, Questions de société : le regard des ethnologues
L'existence d'un troisième sexe, c'est la thèse défendue par Bernard Saladin d'Anglure à partir de ses travaux initiés chez les Inuit dans les années 60.
27/07/2011, Le deuxième exil des communards, Aggiornamento hist-geo
En cette année 2011, l'importance des commémorations du 140ème anniversaire de la Commune de Paris a surpris bien des observateurs tant par la multiplicité des manifestations que par l'intérêt soutenu d'un public divers. La Commune reste un objet mémoriel notable. Ce qui est d'autant plus intéressant au regard de la faible place qu'elle occupe dans les programmes de l'enseignement secondaire et qui semble vouée à se réduire comme peau de chagrin. C'est l'occasion de s'interroger sur les raisons de cet effacement et sur la manière dont l'enseignement de la révolution communale pourrait singulièrement compliquer la compréhension du dix-neuvième siècle et de notre « modernité » politique.
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Revue de presse Culture 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Histoire, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Masculin-Féminin, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Médias, Monde en Question.

Revue de presse Crise 01/08/2011

01/08/2011, Obama et le Congrès trouvent un accord in extremis sur la dette, France 24
Les responsables démocrates et républicains sont parvenus à un accord susceptible d'éviter le défaut de paiement des États-Unis. Ce plan, qui prévoit d'importantes coupes budgétaires, doit maintenant être adopté par les parlementaires.
01/08/2011, Amira HASS, Palestinian's low salaries also linked to Israeli social struggle, Ha'aretz
"A financial crisis in the Palestinian Authority" - that is a convenient description of the situation where, on the eve of Ramadan, the Ramallah government is (again ) unable to pay the full salaries of its 150,000 public sector employees. This is a short, but very inaccurate description, however. The crisis, says economist Raja Khalidi, is in the status quo that Israel has enjoyed since the Oslo Accords: Israel is in control of the West Bank and the Gaza Strip - and Palestinian society and the donor countries finance the cost of this domination.
01/08/2011, Netanyahu has only himself to blame, Ha'aretz
Now the prime minister is paying the price for sitting on the fence. His popularity is at a nadir, and although there is no immediate political threat against him - his rivals in the Likud are silent and the opposition is not currently perceived as an alternative - he behaves as if his government is in imminent danger of falling, and responds accordingly out of pressure and panic.

There is nothing worse for a leader than losing control of the agenda. That is what has happened to Netanyahu over the past three weeks, and from a direction he did not expect. He may still be able to come to his senses, calm the protest and lead the country anew. But his time is running out and the camp demanding his resignation is growing stronger.
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Revue de presse Crise économique, politique et sociale 2011, Monde en Question.
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Dossier documentaire & Bibliographie Économie politique, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Économie sociale, Monde en Question.