19 octobre 2012

Taxer le référencement Google


Les éditeurs de journaux français ont soumis au gouvernement un projet de loi pour que les moteurs de recherche leur versent une rémunération dès que leurs articles sont référencés.

Les promoteurs du projet y tiennent : "Ce qu'on demande, c'est une rémunération, pas une taxe", insiste Nathalie Collin, coprésidente du groupe Nouvel Observateur (ex-coprésidente de Libération) et présidente de l'association de la presse IPG. Les éditeurs souhaitent que les moteurs de recherche (surtout Google) leur payent une "juste rémunération" quand le résultat de la recherche de l'internaute, le "search", référence des liens qui pointent vers leurs sites. La logique est la suivante : les éditeurs s'engagent à renoncer à leur droit d'empêcher l'indexation de leurs contenus par les moteurs de recherche. "En échange, reprend Nathalie Collin, on demande une compensation sous la forme d'un droit voisin, qui rémunérera la valeur créée par le fait d'indexer ces contenus."

"Cette loi, c'est une idée un peu délirante, s'agace Johan Hufnagel, rédacteur en chef du pure player Slate.fr, un site membre du Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil). On en arrive à une aberration totale : les sites dépensent des fortunes pour être mieux référencés que le voisin sur Google, et ils voudraient que Google leur reverse de l'argent ? C'est une rhétorique qui n'a aucun sens. Ou alors, c'est une simple opération de lobbying." Le Spiil a d'ailleurs publié un communiqué qui s'oppose au projet de l'IPG : "Les difficultés actuelles des éditeurs de presse ne seront pas surmontées par la création d'une nouvelle rente, mais par l'émergence d'un nouvel écosystème de l'information numérique, qui favorise l'innovation, la diversité et l'indépendance de la presse".

Reste un dernier problème, juridique cette fois. Comme l'affirme l'association de la presse d'information politique et générale, la législation en matière de droit d'auteur (et donc de droit voisin) est une prérogative nationale. Mais "si des lois sont adoptées et qu'elles entravent clairement le développement d'un secteur innovant en plein développement", affirme-t-on à la Commission européenne, Bruxelles pourrait alors, tout simplement, retoquer la loi.

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Lire aussi :
• Presse : Google bientôt sans titres [français] dans son moteur ?, Libération.
• Le Spiil contre la taxe Google, Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne.
• Manifeste pour un nouvel écosystème de la presse numérique, Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne.
Veille informationnelle Médias, Monde en Question.
Dossier documentaire Médias, Monde en Question.

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