3 novembre 2009

Le déclin précipité de l’hégémonie américaine

Les prédictions sur un probable déclin de l’hégémonie américaine sont récurrentes. La CIA elle-même s’était récemment livrée à cet exercice, prévoyant qu’à l’horizon 2025, le statut des USA serait révisé à la baisse et leur latitude d’action diminuée d’autant. Mais la crise économique a dramatiquement accéléré la marche de l’histoire. Lors de son audition par les sénateurs américains au printemps dernier, l’économiste Martin Wolf avait annoncé que la crise allait « porter un coup dévastateur à la crédibilité et la légitimité des États-Unis à travers le monde. » Aujourd’hui, les indices de cet affaiblissement sont déjà sensibles sur tous les fronts. Michael Klare en recense six, parmi lesquels le remplacement du G7 par le G20, la remise en cause du dollar, le rôle accru du groupe BRIC, le renforcement des liens entre l’Iran et la Chine, et le refus des alliés d’envoyer des renforts en Afghanistan. A ce catalogue il conviendrait d’ajouter le récent refroidissement des relations avec le Japon, sans oublier la nouvelle orientation de la Turquie, qui elle aussi resserre ses liens avec l’Iran et s’éloigne d’Israël. Bienvenue donc, dès aujourd’hui, dans ce nouveau monde des années 2025.

Lire la suite... ContreInfo d'après TomDispatch repris par The Nation

Philippe Grasset, en reprenant cet article, va plus loin mais sans argumenter sa thèse :
La question centrale devient alors, aujourd’hui de savoir si, et si oui dans combien de temps, la situation présente ("la puissance des USA s’effondre") risque-t-elle de se transformer en cette situation hypothétique mais selon nous inéluctable ("les USA s’effondrent"). Notre première réponse est que, désormais, le "quand" a complètement supplanté le "si", désormais passé du stade de la question au stade de l’affirmation; notre seconde réponse est que le "quand" risque de concerner un délai très rapide, en fonction de la rapidité des événements et des pressions d’une communication qui continue à farder la réalité au profit du virtualisme en accentuant ainsi tension et pression. Notre constat est que les conséquences sur les relations internationales et, surtout, sur la perception psychologique du poids et de la légitimité du système de l’américanisme dans ces relations, avec sa mise en cause radicale, seront considérables, très rapides et bouleversantes. C’est notre thèse sur les effets de la disparition dans notre psychologie collective du mythe de l’American Dream.
Dedefensa

Lire aussi :
• Michael T. KLARE, Wikipedia.
• Michael T. KLARE, The Nation.
• Michael T. KLARE, TomDispatch.
• Michael T. KLARE, ContreInfo.
• Michael T. KLARE , Géopolitique de l’effervescence, Le Monde diplomatique.
• Après la chute de l'URSS, celle des USA ?, Monde en Question.
• Les empires ont une courte durée de vie, Monde en Question.
• La fin de l’Empire américain (1), Monde en Question.
• La fin de l’Empire américain (2), Monde en Question.

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