Ces situations mettent en évidence la rupture qui existe entre les institutions et la société, rupture qui caractérise l'actualité. Cette rupture représente le déséquilibre entre les besoins d'une société et la façon dont les institutions prétendent les gérer, rupture visible et amplifiée par les médias. Ainsi, l'incertitude de notre époque, ou plus précisément, le manque de certitude, a pour base deux éléments principaux : la représentation, par le biais de la mise en évidence médiatique de problèmes comme le chômage, la délinquance, l'augmentation des maladies chroniques et aigües (ce qui correspond à la sphère publique) et l'identification réelle ou symbolique, de l'existence des dits problèmes dans la vie courante des individus (ce qui correspond à la sphère privée). C'est justement à l'intersection de ces deux éléments que l'incertitude se manifeste. C'est pourquoi cet article a pour volonté d'analyser les deux facteurs déterminants dans la construction sociale de l'incertitude : la médiatisation et l'appropriation par le public de l'information médiatisée.
PADILLA VILLARREAL Beatriz [Université Autonome de Coahuila, Mexique], L'agenda médiatique et la construction sociale de l'incertitude, Magazine de la Communication de Crise n°13, Avril 2007 [Télécharger].
Lire aussi :
• PADILLA VILLARREAL Beatriz, Médiatisation et identification comme facteurs intervenant dans l'irruption de la crise sociale, Thèse soutenue publiquement le 17 juin 2005 à l'Université Jean Moulin Lyon 3 [Télécharger].
L'objet central de cette thèse est l'étude de la crise sociale et des principaux facteurs qui contribuent à son déclenchement. A travers le modèle théorique proposé, nous essayons d'expliquer le passage du réel - l'événement - à celui de la représentation symbolique - la crise. Médiatisation et identification sont ainsi les constantes répertoriées dans ce processus, secondées par certaines variables qu'influencent, également, l'irruption de la crise sociale. Concernant la médiatisation, les variables de la quantité d'information et de la mise en scène énonciative et visuelle de celle-ci contribuent à la visibilité et à la construction du sens de l'événement. Quant à l'identification, elle peut être définie comme la proximité réelle ou symbolique entre l'événement et le public. Elle dépend de l'interprétation de l'événement, soumise toujours aux spécificités de l'identité personnelle et de l'appartenance des individus, notamment les critères socioculturels. La crise sociale se manifeste par un état d'inquiétude généralisée, par une malaise sociale partagée entre les individus, face à des événements qui portent atteinte réelle ou symbolique à leur intégrité physique, à leur mode de vie ou aux conditions sociales de leur existence. Le public, se sentant concerné, se mobilise, mettant en question les pouvoirs politique ou organisationnel. La crise est sociale par excellence, car loin de la nature de l'événement à son origine, elle implique toujours les acteurs sociaux, en plus de déstabiliser le pouvoir politique et de générer des pertes économiques. Le modèle de la crise sociale présenté dans cette thèse a été validé par une analyse de contenu des quotidiens El Pais (Espagne) et Le Monde (France), portant sur le thème du naufrage du pétrolier Prestige. Cette analyse a permis de constater des différences dans l'intensité et dans le traitement de l'information dans ces journaux et l'évolution médiatique d'un accident en catastrophe écologique et puis en crise sociale et politique dans l'un des pays étudiés.
• Dossier documentaire & Bibliographie Crise & Gestion de crise, Monde en Question.
• Dossier documentaire & Bibliographie Risque & Gestion du risque, Monde en Question.
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